004 | Les amantes

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CHAPITRE 4 | SEIGNEUR DE WEISROCK
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La clairière s'étend enfin devant moi après mes deux longues heures de voyage. Les pas de mon cheval se font de moins en moins rapides, en proie face au grand nombre d'hommes en face de nous.

« Seigneur ! Nous devons vous parler de quelque chose d'important. » Disent-ils en chœur.

« Je le sais. C'est pour ça que je suis là. »

Je les coupe avant de m'aventurer au milieu du petit regroupement pour découvrir ce qu'ils regardent. Arrivé presque au milieu, je suis choqué de voir autant de sang. Mes yeux ainsi que ma bouche s'arrondissent légèrement alors que mes hommes me suivent de près. Je contracte la mâchoire pour ne pas montrer mon étonnement. Étant leur chef, montrer ne serait-ce qu'un signe de faiblesse, risquerait d'éclater ma crédibilité en mille morceaux.

« Nous allions vous prévenir mais vous êtes venu plus tôt que ce que nous espérions. » Dit Hakí en se rapprochant de moi.

« Brûlez son corps, qu'aucune parcelle de son corps ne soit souillé par une créature du Ténébreux. » Commençais-je en descendant de mon cheval.

« Seigneur... » Continue-t-il avant que mon regard ne le fasse taire.

« Savez-vous quelle créature aurait pu autant déchiqueter son corps ? » Dis-je en retournant le cadavre de l'homme.

Hakí et Sigdór se regardent quelques instants avant de détourner le regard. Je pose ma main sur leurs épaules, en pinçants mes lèvres.

« Ne me cachez rien. » Ordonnais-je à mes deux conseillers.

« Leví, il serait plus prudent de parler entre nous. Nous essayons de ne pas affoler les troupes. » Commence Hakí en me regardant.

Je hoche de la tête avant de leur emboîter le pas pour nous éloigner de quelques mètres, afin de continuer cette discussion à l'abri des oreilles indiscrètes.

« Nous avons d'abord pensé à un loup. » Débute Sigdór, la voix grave « Mais... si nos calculs s'avèrent exact, celui-ci devrait mesurer plus de trois mètres, hors c'est impossible pour un loup. »

« ...Mais ce n'est pas impossible pour les créatures du Diable. » Soufflais-je.

« Croyez-vous qu'il existe ? Je veux dire à part des faits, nous n'avons rien de concret ! » S'indigne Hakí alors que mon regard s'assombrit.

« Ose remettre ma parole en doute Hakí et je te ferai couper la langue, est-ce assez clair ? » Dis-je en me tournant vers lui.

Sígdor se racle la gorge, afin de changer de sujet. Pendant ce temps, Hakí baisse son regard vers le sol pour montrer sa défaite. Sígdor se tourne vers mes hommes avant de se retourner de nouveau vers moi. Mes yeux se posent vers lui, en voyant sa détresse.

« Leví, nos terres ne sont plus sûres pour nos femmes et nos enfants. Nous nous faisons de plus en plus envahir par des créatures de moins en moins contrôlables. » Chuchote-t-il.

Nos femmes et nos enfants. Voilà pourquoi se marier est complètement stupide, devoir assurer la protection de sa famille en plus, est une réelle perte de temps stupide. Oh, Mal... Quant à elle, me sauver était un choix particulièrement intrigant. Je pensais qu'elle tenterait de me tuer dès qu'elle en aurait l'occasion. En me tuant, elle aurait pu vivre dans mon château avec son père et ma richesse, alors pourquoi risquer sa vie pour moi ? Sa personnalité est plus intéressante et plus humaine que ce que je ne pensais...

Je savais que cet achat me serait utile. En plus, elle semble savoir maîtriser les créatures du Diable malgré elle. Et elle les comprend aussi. Ça nous laisse une longueur d'avance. Oh, j'ai trouvé !

« Non, pas la peine. Je dois vous présenter mon nouvel... achat, qui nous protégera. Hakí et Sígdor réunissez tous mes hommes à mon château d'ici deux heures, j'ai quelque chose à vous montrer. »

J'avais fait le serment de ne pas révéler ce qu'est réellement Mal, mais cette catin du Malin va m'aider à apaiser mes troupes une bonne fois pour toute.

« Que vas-tu faire pendant ce temps, Leví ? » Me demande Hakí en fronçant les sourcils.

« Je dois aller voir Elvÿ. » Je lâche froidement pour clore la discussion.

Sans dire un mot de plus, je monte sur mon cheval en faisant un dernier signe à mes troupes, qui font de même avec moi. Après avoir ça, certains se dirigent vers Hakí, d'autres vers Sígdor, et les derniers continuent de brûler le corps. On dirait que les choses vont s'arranger finalement.

***

J'attache mon cheval au tronc d'arbre avant de me diriger vers la petite chaumière d'Elvÿ. Je pousse la porte en bois, et la première chose que je vois, c'est son corps déambulant vers sa cheminée. Elle est uniquement vêtue de sa chemise de nuit transparente. Celle que je lui ai achetée.

Je me racle la gorge pour lui faire part de ma présence, et immédiatement, elle se retourne. Son visage s'illumine au fur et à mesure qu'elle comprend que je suis en face d'elle.

« Leví ! Tu vas bien. » Dit-elle en venant s'accrocher à mon cou « Pourquoi n'es-tu pas revenu depuis plusieurs jours ! J'étais vraiment inquiète. »

« Je suis là maintenant. » Dis-je en baissant ma tête pour embrasser le dessus de sa poitrine.

« Tu n'es pas venu pour parler affaire, je me trompe ? » Dit-elle en ouvrant ma chemise pour embrasser mon torse.

« Je suis si prévisible ? » Continuais-je en relevant ma tête vers sa bouche.

« Leví. » Dit-elle en rejetant sa tête en arrière « Vu que tu n'étais pas là, je ne suis pas partie acheter le breuvage chez la Sage. »

« Sérieusement ? Elvÿ, nous n'allons pas pouvoir... » Je lâche un soupir, pour lui montrer mon agacement.

Elle n'a qu'une chose à faire c'est acheter le breuvage chez la Sage afin de nous permettre de faire ce que l'on fait tous les jours, mais il faut qu'aujourd'hui précisément, elle oublie sa contraception. Mes mains descendent vers sa taille, et instinctivement, le corps de Mal apparaît à sa place. J'ai très peu touché Mal mais sa peau était plus douce et son corps plus frêle que celui de Elvÿ. Je ne peux m'empêcher de sourire face à ses pensées, puisque Elvÿ achète constamment des breuvages chez la Sage pour garder un corps bien sculpté, mais il se pourrait que cette fois-ci elle soit face à une ennemie de taille puisque le corps de Mal est bien plus enivrant.

« Pourquoi souris-tu Leví ? » Me demande-t-elle, coupant mes pensées « Et ne t'inquiète pas, j'achèterai le breuvage de contraception demain. »

J'ai besoin que Mal devienne mienne au plus vite, mais étant trop de loin de notre domaine, Elvÿ est un bon substitut « J'ai envie de toi tout de suite. Enfin bon, peu importe, assieds-toi, on doit parler. »

« Pourquoi un air si sérieux ? Vas-tu m'annoncer la mort de quelqu'un ? » Demande-t-elle en fronçant les sourcils.

« Je vais me marier, Elvÿ. » Je lâche sans détour.

Ses yeux s'arrondissent et son visage se ferme. Elle ne me croit pas une seule seconde, on dirait. Pourtant c'est la stricte vérité. Elle tape son poing sur la table en hurlant et en se rapprochant dangereusement de moi.

Je n'en attendais pas moins d'elle.

« Comment oses-tu ! Tu avais promis que l'on se marierait ! Je n'accepterai jamais cela, tu m'entends ? » Hurle-t-elle en renversant quelques bouteilles sur son étagère.

Je me lève toujours sans parler, mon regard se baisse sur les dégâts au sol et un petit sourire s'installe au coin de mes lèvres.

« Je ne te demande pas de l'accepter Elvÿ. En revanche, je t'attends à ma demeure dans une heure. »

Je sors de sa chaumière, alors que j'entends ses supplications derrière moi. Tu m'as beaucoup aidé Elvÿ et je t'en serais éternellement reconnaissant mais désormais je n'ai plus besoin de toi.

***

De retour chez moi, je donne mon cheval à un domestique qui s'empresse de l'emmener vers les écuries. J'enlève mes gants en pénétrant rapidement à l'intérieur de mon château. Mes yeux s'écarquillent légèrement en voyant la scène juste devant moi. Un tableau idyllique se dessine devant moi, la femme qui bouscule mes pensées se tient devant moi avec un plateau dans les mains.

« Madame ? Que faites-vous ? » Je lui demande en fronçant les sourcils.

« J'ai pensé qu'en rentrant de votre balade, vous auriez faim alors je vous ai préparé ces biscuits. » Sourit-elle délicatement, laissant entrevoir de petites fossettes.

Je fronce mes sourcils avant de réfléchir à la façon dont je pourrais la tester. Il se trame quelque chose puisque cette fille ne m'aurait jamais fait des gâteaux sans arrière-pensée.

« Mes hommes vont arriver, en avez-vous préparé assez ? » Dis-je en prenant un biscuit dans le plateau.

Ses yeux s'écarquillent légèrement et elle tape sur le dos de ma main, laissant le biscuit s'écraser au sol avant que je n'ai l'occasion de croquer dedans. Je la fixe intensément alors que son regard me fuit, regardant partout d'elle. On dirait que deux petites flammes dansent dans ses yeux. Et finalement, son regard s'ancre dans le mien et je lâche un soupir.

Je sais très bien ce qu'elle a essayé de faire.

« Des domestiques vont partir ce soir chercher votre père, essayez de ne pas faire trop de bêtises si vous voulez le revoir. » Je dis en lui donnant ma cape.

Au même moment, des hennissements retentissent dans l'allée. Elle jette rapidement son regard vers la fenêtre et écarquille les yeux en vu du grand nombre d'hommes, mais qu'en sera-t-il de son regard quand elle découvrira Elvÿ ? Ça va être amusant.

« Montez vous préparer, Madame. Comportez-vous comme votre mère vous l'a appris et tâchez de descendre quand je vous appelerai. » Lâchais-je sèchement en la fixant.

Elle me lance un petit regard avant de hocher la tête. Elle se tourne rapidement, virevoltant ses cheveux blonds autour d'elle. Un léger parfum de fleurs s'échappe et arrive jusqu'à mes narines. Je ferme mes yeux pour humer cette délicieuse odeur. Son corps se déhanche rapidement vers les escaliers, et je ne peux nier que cette femme est vraiment attirante, trop attirante. Plus le temps passe et plus j'ai du mal à résister à ses charmes.

De toute manière, Mal reste ma femme donc elle sait très bien qu'elle va devoir remplir ses devoirs en tant qu'épouse. Ce n'est qu'une question de temps avant que je ne la possède entièrement.

Le diable a l'air d'être minitieux par rapport à ses maîtresses, mais celle-là est à moi.

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Hey 👋🏻

Je reviens avec un gros retard, mais je suis là quand même. Leví toujours aussi injuste avec Mal, pourtant elle parait bien docile ?

1753 mots.

Bisous <3.

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