2. E

Je me réveille et tout se passe de la même manière que depuis cet évènement. Mon oncle est toujours une larve sur le canapé. Sauf qu'il est réveillé et semble me regarder avec tristesse. Je ne sais pas ce qui est le plus étrange. Qu'il me regarde avec tristesse ou qu'il soit réveillé tout cours. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais c'est louche. Quelque chose me dit qu'il n'a pas bu non plus. Je pense que le fait que l'appart soit moins en bordel et qu'il ne soit pas entrain de me beugler dessus comme un boeuf. Je crois que ce sont deux indices assez criants. C'est d'autant plus louche.

-Ça va?

Il m'a adressé la parole sans crier. Je crois que c'est une première depuis sa mort.

-Euh... Oui, oui.

Tellement étrange que j'ai bugué. C'en ai impressionnant. Je pense que je vais m'étouffer avec mon air tellement c'est inhabituel. Mon oncle est louche aujourd'hui. Je me prépare rapidement et vu que je suis en avance, je vais au Mira's pour parler de ces événements à Mira. Lors que j'entre, Mira est déja là. Elle a un grand sourire, mais elle est surprise. Je prends une place au comptoir pendant que la cinquantenaire me fait un chocolat chaud. Elle me connait trop bien. On se salue et on parle un peu. Lorsqu'elle m'apporte ma boisson favorite et s'installe face à moi, j'aborde le sujet qui me taraudait l'esprit depuis mon arrivée.

-Mon oncle a été poli. Il ne m'a même pas crié dessus! Il m'a même dit bonne journée ce matin.

-Tu sais Elena, peut-être qu'il est juste en train de se rendre compte qu'il doit se reprendre en main, Mira m'a dit.

-Peut-être...

Mais je trouve ça trop beau pour être vrai. Avoir trop d'espoir serait retomber encore plus fort que la première fois. Ça ferait beaucoup plus mal. Je reste au Mira's le temps de finnir mon chocolat chaud, c'est-à-dire une quinzaine de minutes, et repars vers l'école d'un pas assuré, bien qu'à l'intérieur de moi, je n'étais pas du tout confiante. Rendue à ma destination qu'était l'école, tout mes gestes se faisait machinalement, tellement ce matin m'avait troublé.

***

En plein milieu du deuxième cours, le directeur est venu lui-même me chercher pour quelque chose qui "devait être dit en privée" qu'il a dit. Quoi de moins inquiétant? Le trajet jusqu'à son bureau s'est fait en silence. Encore un autre truc louche dans la même journée. J'espère sincèrement que je ne me ferai pas expulser. Mais ce serait étonnant car je n'ai absolument rien fait de mal. On arrive à son bureau, et il me dit de m'asseoir en face de lui.

-Ton oncle a appelé les services sociaux ce matin.

Il pèse ses mots comme s'il avait peur de m'effrayer. Il s'apprête à continuer sur sa lancée.

-Il nous a parlé de son alcoolisme depuis le décès de ta tante.

Il soupire et me regarde dans les yeux avant de continuer.

-Il nous a dits que ça faisait quatre mois que ça durait. Il voulait te confier aux services sociaux avant qu'il ne fasse quelque chose de grave. Donc, d'ici une semaine, tu iras dans une famille d'accueil. Les Warren. Ils habitent dans une ville.

Je ne suis pas capable de répondre quoi que ce soit suite à ça. Je bug complètement. Le directeur m'informe que je peux être absente pour cet après-midi. Je le remercie et pars ranger mes choses Dès que j'ai fini, je pars vers le Mira's. Je marche rapidement, mais mon regard est vide. Je me repasse tout les bons moments passés avec mon oncle et ma tante. Pour être honnête, je n'avais pas prévu de partir aussi tôt. Avec du recul, je m'aperçois que ce n'est pas seulement Mira et Cara qui vont me manquer. Il y a aussi mon oncle. Et être loin de la tombe de ma tante, qui de son vivant a été ma mère, va me manquer. Mes yeux se remplissent de nostalgie, de tristesse et de larmes.

Malgré le fait, que depuis le décès de sa femme mon oncle ais sombré dans l'alcool, c'est une bonne personne. Une des preuves ait qu'il m'ait confié aux services sociaux en pensant à mon bien avant le sien. Je pense que je vais aussi garder contact par l'intermédiaire de Mira. Ils ont toujours été bons amis.


***


Lorsque j'arrive qu café, c'est l'heure de pointe. Donc, comme je suis là, autant aider. Au moins, ça va me changer les idées. Je croise le regard de Mira. Elle me salue et vois instantanément que ça ne va pas. La connaissant, elle va me laisser faire pour me changer les idées. Mais après le rush du midi, je vais probablement vivre un des plus gros interrogatoire de toute ma vie. En y pensant bien, la CIA ou le FBI devrait l'engager. Je ris au bord des larmes à cette soudaine pensée absurde qui est probablement du au craquage émotionnel. En plus, Mira fait aussi peur qu'une mouche. Mira, Cara et mon oncle vont tellement me manquer. J'ai vécue toute ma vie ici. Et d'ici une semaine, je n'y remettrai plus les pieds d'ici minimum deux ans. Les larmes me montent aux yeux et je fais signe à Mira que je vais prendre l'air. Elle fronce les sourcils, inquiète, mais me laisse prendre mon temps.


***


Le café est exceptionnellement fermé, pendant que j'explique à Mira ce qu'il se passe dans ma vie, avec un chocolat chaud fumant devant moi. J'explique mes inquiétudes, tandis qu'elle me dit que tout va bien aller, mais j'en doute. Partir vivre dans une autre ville, loin de tout tes repaires, pour aller vivre chez des gens que tu ne connais pas, c'est définitivement le meilleur des plans sur Terre. Mais bon... Sachant que la plupart de mes piliers ont sombrés, ça ne peut être que bénéfique...? Du moins, c'est ce que j'espère.

De ce que j'ai compris, le temps que j'aille chez les Warren, je vais vivre chez Mira. Avant d'êtrema confidente, c'est la meilleure amie de mon oncle, et jusqu'à il y a peu, celle de ma tante. Donc le meilleur choix pour être ma tutrice de remplacement. Elle ne pouvait pas me prendre. Faute d'argent pour deux adolescentes.


***


Pendant cette semaine, j'ai eu le temps de mettre ma vie dans une valise. Sensation très étrange. Certes, c'est une grande valise, mais une valise tout de même. Il faut voir les points positifs.

1. Je ne suis pas matérialiste.

2. Ne pas être matérialiste va me permettre de sauver de l'argent.

3. ...

Bon. J'avoue qu'il n'y a pas de quoi faire 50 pages. Mais c'est déja ça. Selon l'arrangement, c'est les Warren qui viennent me chercher. Normalement, c'est les travailleuses sociales (parce que oui j'ai rencontré les travailleuses sociales s'occupant de mon cas), mais il s'est passé un imprévu. Alors c'est les Warren qui viennent. Il se trouve que eux aussi je les ai rencontrés. Ils sont agréables. D'après ce que j'ai vu, ils ne font pas ça que pour les allocations.

-Ding dong

Mira va ouvrir et moi je ramasse ma valise. Je descends avec difficulté, mais dès qu'elle me voit, Cara vient m'aider directement. Elle me regarde avec les larmes aux yeux. Je détourneles yeux en attendant d'être en bas pour lui lancer en riant un peu:

-Je ne pars pas à la guerre tu sais?

-Pour moi c'est tout comme...

Je lâche ma valise en lui sautant dans les bras. Suite à sa réplique les larmes me sont montées aux yeux. Je les fermes en espérant que les refluent. Je lance en espérant nous rassurer toutes les deux:

- Je garderai contact avec toi. Tu es comme ma soeur.

-N'hésite pas à appeler s'il y a quoi que ce soit. On sera toujours là pour toi.

On se lâche toujours aussi émues, mais rassurées. Je reprends ma valise et vais vers le hall, où Mira et les Warren m'attendent. Mira a les yeux pleins d'eau, mais arbore un grand sourire. Je crois qu'elle sait que j'ai besoin de m'éloigner de tout ça. Évidement, je vais garder contact avec elle et sa fille, mais m'éloigner va m'aider à me ressourcer. Du moins, j'ose l'espérer.

Judith et John (les Warren) m'adresse un sourire et Judith, remplie d'émotions, vient me faire un câlin. Je me crispe un peu la trouvant un peu intense. Mais je me laisse faire. Après des au-revoirs plus qu'émouvants, j'embarque avec Judith et John vers chez eux, enfin, chez nous. Lors du voyage, j'en apprends plus sur eux. Ils ont un fils de mon âge appelé Elijah. Je trouve ça amusant. Les deux ont un nom assez classique avec un fils au prénom qui l'est moins. Selon Judith, c'est un garçon attachant. Je pourrai me faire une tête lorsque je l'aurai rencontré. Mais bon... Les chiens ne font pas des chats n'est-ce-pas? De plus, j'ai appris que Judith est médecin et que John est buisness man.

On arrive chez les Warren. C'est une très grande maison, mais très chaleureuse et accueuillante. Il n'y a personne d'autre dans la maison à part Judith, John et moi. Elijah doit être à l'école. Vu l'heure, ce serait logique Il devrait rentrer dans une heure environ. Judith me fait rapidement visiter la maison. En entrant, la première pièce (à part le hall) est le salon. C'est une pièce lumineuse avec de grandes fenêtres et décoré avec style. Il y a un couloir et un escalier dans cette pièce. On passe par le couloir qui mène (entre autre) à la cuisine et la salle à manger. Ces deux salles sont toutes aussi lumineuses que la précédente. Je crois que la maison est faite ainsi. Beaucoup de fenêtre et une bonne dose de style. On monte les escaliers se trouvant dans le salon. Judith me dit que c'est (entre autre) par là que se trouve ma chambre. On traverse le couloir menant à plusieurs pièces, dont ma chambre.

Lorsque je pousse la porte de celle-ci, je suis impressionnée par la grandeur de cette chambre par rapport à ma chambre, à l'appartement de mon oncle. Celle-ci à un dressing, et est très aérée. Les couleurs dominantes sont le blanc, le bleu et le gris. De plus, il y a une grande fenêtre. Définitivement, cette maison est bourrée de fenêtres. Judith me demande si ça me plait et me dit de faire comme chez moi. Je la remercie en lui disant, qu'effectivement, ça me plait et vais déposer mes vêtements dans le dressing. Judith arrive et me dit que s'il y a quelque chose, de ne pas hésiter à venir la voir et elle part. Et je reste seule avec mes pensées.

Je suis à 120 miles, au moins, de la ville que j'ai toujours connu. Je suis loin de mon oncle et de la tombe de ma tante. Je suis loin de Cara et Mira. Et surtout, je suis loin de lui. Il est loin et je ne le reverrai probablement jamais.

Une larme coule le long de ma joue. Je ferme les yeux en retenant les autres que je sens venir. Lorsque je les rouvres, je me concentre intensément sur le ménage de mes affaires et le rangement de celles-ci, afin de ne pas craquer pour une nouvelle fois dans cette journée. Lorsque j'ai fini cette tâche, je sors de ma chambre et vais à l'exploration de cette maison gigantesque. Quelques minutes plus tard, je croise un garçon. Je dirais qu'il a mon âge environ. Ce doit être Elijah. Il est aussi très grand et s'approche avec un sourire chaleureux. Lors qu'il est près de moi, il me tends sa main en se présentant.

-Je m'appelle Elijah, et toi?

Je serre sa main et lui réponds.

-Elena. Enchanté.

-Pareillement grandes dents.

Euh... Quoi?

-Quoi?

Il éclate de rire. Je dois avoir fait une drôle de tête. Mais en même temps, comment faire avec ce qu'il vient de me dire?

-Tu avais l'air mal à l'aise. Du coup j'ai essayé de te détendre.

J'éclate de rire face à sa réponse inattendue. Il a réussi.

Puis le reste de la journée se passe sans trop d'encombre. On apprends à se connaitre et le courant passe bien entre nous. C'est comme si on s'était toujours connu. Bien que parfois, je repense à ma vie d'avant. Mais il sait me remonter le moral. Il m'a appris que l'on va aller à la même école et qu'il va me faire le transport. Je vais recommencer l'école dès le début de la prochaine semaine. C'est-à-dire dans trois jours puisque nous sommes vendredi. En espérant que ça se passe à peu près bien.

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