Chapitre 4
*ALEX*
Ma soeur se met une dernière touche d'anti-cernes pour cacher les cernes noires sous ses yeux. Je l'ai entendu pleurer pendant plusieurs heures durant la nuit. Pour ne pas inquiéter ma mère (ce qui est une grande première, je lui laisse un mot écrit sur un Post-It collé sur la porte de la salle de bain:
J'ai emmené Summer au lycée. RAS. Bonne journée et dis de ma part à Chris (je ne veux plus l'appeler "Papa", que Summer a dormi dans ma chambre et n'a pas arrêté de pleurer dans la nuit. Et cette fois, c'est moi qui le pense): J'EMMERDE CE GROS CONNARD DE BOUFFON! IL NE MÉRITE PAS DE VIVRE ICI! C'EST UN PUTAIN D'ENCULÉ DE MERDE!
J'espère que ma mère a bien lu ce que j'ai écrit en lettres capitales et qu'elle est du même avis.
Voilà ce que représente mon père:
>Pour ma mère: C'est un salaud de première.
>Pour Summer: Il ne peut même pas porter le nom de "Père"
>Pour moi: Ça n'a pas changé de l'avis que je me suis fait quand j'avais six ans: Un salopard de première, coureur de jupons, à qui j'aimerais tellement foutre un bon gros gros gros coup de pied dans les burnes.
*****
La première heure de cours promet! J'ai l'incroyable flemmardise de jeter de la peinture sur le projecteur, balancer sur la prof (notre chère Mme Poiverreht) la petite collection de punaises que j'ai volé dans la salle des profs ou sortir mon briquet pour faire marcher l'alarme incendie... Donc j'attends, fixant l'horloge. Soudain, un surveillant entre dans la salle de classe et dit rapidement:
-La nouvelle élève s'est un peu perdue. Voici Rosalie Perrin.
Il fait signe à la nouvelle d'entrer, sa barbe de hipster brune faisant penser à la tête d'un ours en mue. Lorsque je reconnais la nouvelle, celle-ci se présente:
-Je m'appelle Rosalie Perrin et je vivais avant à Strasbourg. Je parle anglais, allemand, espagnol et chinois, que j'ai appris au collège et au lycée là-bas. Je souhaite pouvoir passer une très bonne année ici.
-Vous pouvez vous assoir à côté de la fenêtre, Mlle Perrin, propose Mme Poiverreht en montrant le bureau à ma gauche.
Rosalie Perrin... La fille du Parc...
Elle se dirige vers la table et sort ses affaires. Oui, c'est elle, j'en suis sûr! Elle a la même mimique que quand elle est gênée, a les même yeux et cheveux. Elle s'est juste mis un peu d'eye-liner, ce qui renforce son regard.
*****
Lorsque le cours est finit, je m'approche de Rosalie, déjà entourée de Nancy et Louise, deux soeurs venant de Saint-Malo (Nancy a 17 ans et Louise a 15 ans et a donc sauté deux classes).
Celles-ci s'en vont dès qu'elles me voient, ce qui me laisse Rosalie seule.
-Hey! l'abordé-je. C'est bien toi qui m'a percuté hier?
Silence. Le meilleur moyen pour passer pour un con devant tout le monde.
-Tu pourrais répondre?!
Re-silence. Cette fois, un groupe d'ados s'est retourné vers moi. La personne du milieu, Julia Mosandl, me lance d'un ton moqueur:
-Alors Alex! Tu te prend un vent par une nouvelle? Y a plus de respect dis donc!
-Ta gueule la pute!
-Ça part en clash!!! hurle un terminale dans les couloirs, debout sur une poubelle.
-Ta gueule le trou du fion!
Le terminale me regarde avec des yeux d'ahuris et court vers le troisième étage en bousculant tout le monde. Julia s'en va avec sa clique. Je me retourne donc vers Rosalie, furieux:
-Je te pose une question miss! Quand t'étais au parc, excuse moi mais j'avais pas l'impression que t'étais sourde et muette!
-Alex!!
Summer est derrière moi, les bras croisés. Une mèche de cheveux lui cache son oeil droit quand elle dit:
-Alex!! Laisse Rosalie tranquille!
Lorsque je me retourne vers Rosalie, elle a disparu. La prochaine fois que je la vois, elle va s'en prendre une belle!
DRING!
Quand la sonnerie retentit, je me dirige vers mon prochain cours: Cours de musique.
*ROSALIE*
La meilleure chose à faire pour être ridicule: Devenir muette devant le gars qu'on aime. Quelle pas douée...!!
Quand je croise Nancy et Louise au fond du couloir, je cours les rejoindre. Lorsque j'arrive à leur hauteur, Nancy me demande sur un ton amusé:
-Alors, que voulait Mister Alex?
-Euh...
Fallait-il dire qu'il m'avait à moitié engueulée dans les couloirs devant la salle de Mme Poiverreht?
-Rien... Il voulait savoir si je jouais d'un instrument?
-Oh, lance Louise en posant une main sur mon épaule gauche. Et donc? Tu joues d'un instrument?
-Non... Même si j'ai un piano chez moi...
-Trop bien!
A ce moment, je vois Alex qui approche de la salle. Je sens mes mains devenir moites, et une goutte de sueur perler de mon front. Vite, qu'on entre en cours! Heureusement, mon souhait s'exauce lorsque le prof de musique nous fait entrer.
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