L'appel du poison - One shot fanfiction Poison Ivy Comics

Résumé: Par une nuit pluvieuse, Lorna se réfugie dans son café préféré « Gotham City » ou elle a l'habitude de dévorer des bandes dessinées. Déçue d'avoir tout lu, elle ne s'attend pas à trouver en haut d'une étagère un comics oublié et de découvrir à l'intérieur une mise en garde, ainsi qu'une formule magique. C'est alors quand la prononçant, elle sera transportée dans un autre monde, celui de l'empoisonneuse à la beauté envoûtante.

Tombera-t-elle sous le charme de ce personnage irréel ?

👩‍🦰 Mots de l'autrice : J'ai écrit cette one shot de 2875 mots pour le concours « Concours d'écriture », organisé par ohdearloki et LunaWinchester1412

N'hésitez pas à aller découvrir les autres one shot sur le thème des comics.

Étant dyslexique, j'ai demandé de l'aide à _Noya_saaaan_ pour gommer les fautes résiduelles. Je la remercie mille fois pour son travail sur ma one shot et n'hésitez pas à découvrir ses oeuvres.

Place à la découverte de ma participation au concours.

⊱ ━━━━.⋅ εïз ⋅.━━━━ ⊰

 J'étais assise confortablement sur le canapé en velours rouge, l'échine contre l'accoudoir, un bras par-dessus le dossier et la tête posée dans la main. Je regardai par la fenêtre, une pluie diluvienne s'abattre sur New York. Quelques fous arpentaient la rue sous des parapluies emportés par le vent. Moi, je sirotais un cappuccino, bien au chaud dans mon café préféré « Gotham City ». Son nom était un pied de nez du patron pour que tous les fans de Comics comme moi s'y retrouvent pour lire, débattre ou partager nos goûts. Je discutais des heures durant avec ce dernier, nous étions d'accord sur les personnages de Batman, Superman et Wolverine ; des hommes à la plastique impressionnante.

Harassée par une journée de travail, je soupirai et repensai aux remarques de ma Chef « tu devrais arrêter de rêvasser et te concentrer plus sur les dossiers. ». Je bossais dans une multinationale où on s'appliquait à faire fructifier les plus grosses fortunes de ce monde, un univers impitoyable et immoral. Depuis que j'avais découvert cet endroit, il était devenu mon refuge pour me réconforter après mes sales besognes. Je me souvins, la première fois que j'avais franchi cette porte. En face de moi, un bar vétuste trônait au milieu du café, des tables avec quelques chaises sur sa droite et sur sa gauche, trois canapés, et contre les murs, des étagères pleines de livres. Rien n'avait changé depuis ce jour. Ou peut-être le fait que j'avais épuisé toutes les bandes dessinées qui s'y trouvaient. J'espérai que ce soir, qu'une nouveauté fasse son apparition dans les rayons des bibliothèques.

— Lorna, tu veux un autre cappuccino ? Je finis mon service dans quelques minutes, m'informa Tomma avec un sourire radieux.

Je portai mon attention sur le jeune homme. Tomma était un bachelier comme tous ses semblables, obligé de travailler pour rembourser son prêt étudiant. Son un mètre nonante dénotait avec l'idée qu'on se faisait d'un futur avocat. Il était svelte et peu musclé, son visage en forme de diamant, ses lèvres fines, son nez droit centré entre deux grands yeux noisette. Ses cheveux étaient ébène aux reflets bleus à l'image de ses lectures ; les mangas. Il avait essayé de m'en faire découvrir quelques-uns, mais je n'accrochais pas avec le style des dessins. Je lui répondis « oui » de la tête, il se dirigea aussitôt vers la machine à café.

Un groupe de jeunes femmes franchit la porte, elles étaient toutes à la mode mignonne japonaise. Tomma réagit d'un signe de la main. Depuis qu'il travaillait ici, ça arrivait souvent que des filles de ce style viennent le chercher. Elles apportaient un peu d'originalité aux milieux geek et nerd de ce lieu. Il revint au pas de course et posa ma boisson fumante sur la petite table.

— Ce soir, c'est Sam qui s'occupe du bar.

— Cool... m'exclamai-je. Ça fait un moment que je ne l'ai pas vu.

Sam était le patron du café, un vieil homme d'une soixantaine d'années qui ne se voyaient pas. Il était grand et musclé pour une personne âgée. Son visage quant à lui le trahissait avec quelques rides. Je me réinstallai comme il faut sur le canapé, scrutai de mes iris bleus cachés par ma grosse paire de lunettes Tomma partir bras dessus bras dessous au milieu du groupe. Un sourire étira mes lèvres charnues, alors que je replaçais une mèche blonde derrière l'oreille. Ce garçon avait un succès fou avec la gent féminine. Je les suivis du regard et gloussai, en observant ces demoiselles se battre pour l'abriter sous leur parapluie.

— Salut, jeune fille. À voir ton tailleur, tu viens directement du boulot. Dure journée ? me demanda Sam.

— Dure journée est un euphémisme, au vu de la Chef que je me supporte.

— Je vois, ria-t-il. Tu as trouvé ton bonheur ?

— Non, je crois que j'ai tout lu ici.

— Hum ! Même celles sur les derniers tablards des étagères ? me fixa-t-il, un brin espiègle.

Je lui adressai un regard noir, avec mon un mètre soixante, je n'avais jamais réussi à les atteindre. Il éclata de rire, ce qui m'agaça sur-le-champ. Un éclair illumina tout l'intérieur du café. L'électricité sauta, nous plongeant dans l'obscurité la plus totale, un court instant. Nous nous fixâmes, surpris. Sam regagna le bar pour rassurer les clients apeurés. Je me levai et marchai jusqu'à une étagère où je pouvais attraper les livres en haut. Je me saisis d'une chaise et la posai contre la bibliothèque. La foudre s'abattit à l'extérieur, assombrissant la pièce à nouveau. Une lumière vive rayonna d'une des bandes dessinées. Sur la pointe des pieds, je cherchai à l'agripper du bout des doigts, basculai en arrière et heurtai le sol violemment avec le dos dans ma chute. Sam accourut vers moi, alors que je me redressai.

— Tu vas bien ? Tu aurais dû me demander ! s'énerva-t-il, inquiet.

— Ça va.

— Tu es sûre ? Rien de cassé ? persista-t-il.

— Tout va bien, rassure-toi.

Il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je m'en saisis, rajustai mes vêtements et ramassai le Comics. Le système électrique faisait des siennes, les ampoules clignotaient et s'éteignaient à tout bout de champ. À New York, les pannes étaient fréquentes, à force on s'y habituait très bien.

— Je crois qu'en vue de la situation, je vais devoir fermer. Tu peux le prendre chez toi, jeune fille.

— Merci, vieil homme, le taquinai-je avec une tape sur l'épaule.

Je le saluai, mis mon ciré jaune et tirai la capuche avant de sortir affronter les éléments. Des rafales de vent s'abattirent sur moi. Malgré ma veste adaptée à ce genre de tempête, mes pantalons noirs étaient trempés, ainsi que mes escarpins bordeaux. Je levai la main à chaque taxi dans l'espoir que l'un d'eux se stoppe. J'avançai tant bien que mal, il ne me restait plus que trois rues pour arriver chez moi. Mes pieds me faisaient souffrir le martyre, il fallait dire que j'étais peu habitué à déambuler dans ce type de chaussures, d'habitude je rentrais en voiture. Mais ce soir, personne ne s'arrêta pour me prendre.

Mon immeuble se dressa devant moi, il était archaïque, presque d'un autre temps, les marches en pierre usées par des années de passages. Je levai la tête pour regarder la façade décrépie et les fenêtres délabrées et priai Dieu pour que ces dernières tiennent le coup cette nuit. Dans le hall, seules les sorties de secours étaient illuminées. J'enlevai ma capuche. Préférant la prudence, je pris les escaliers. Je montai doucement, une main accrochée à la rampe jusqu'au quatrième étage, tâtonnai sur le mur droit et les portes pour trouver la mienne et l'ouvris. Enfin, mon chez-moi.

Je cherchai l'interrupteur avec optimisme. Rien... Je me déchaussai, déposai mon ciré et mon sac sur le crochet à l'entrée et chancelai jusqu'à ma table pour allumer ma bougie. Tellement familiarisée avec les pannes d'électricité que je savais où chaque chose se situer dans mon modeste studio. La lueur de la flamme m'éclaira, je fouillai pour en trouver une autre dans un des tiroirs de ma cuisine. Le chandelier en main, je pus enfin atteindre ma salle de bain.

L'eau tiède me réchauffa, après avoir bravé la tempête. Je me frottai avec mon éponge et en profitai pour me laver la tête, la senteur fraisier de mon produit de douche me délassait. J'émergeai dans la pièce, vêtue d'une simple serviette. La pluie martelait les vires et le vent s'engouffrait dans les fissures. Je m'habillai d'un shorty rouge, d'un bas de pyjama en satin violet et d'un débardeur blanc et attachai mes cheveux mi-courts en queue de cheval. Je me dirigeai vers mon sac, l'ouvris et me saisis du comics. Hésitant entre m'installer sur mon fauteuil ou mon grand lit deux places, je finis par choisir le confort, posai le bougeoir sur ma table de nuit et me couchai à l'abri sous ma couette.

La couverture m'intrigua, c'était la première fois que je voyais ce personnage ; une femme. Le titre me titilla « L'appel du poison ». Où voulait en venir le dessinateur ? J'ouvris le Comics et figeai mon regard sur les yeux verts magnétiques de Poison Ivy. Elle portait une robe confectionnée de feuilles aux couleurs d'une prairie qui mettait en valeur chacune de ses courbes voluptueuses. Son visage avait des traits fins, des lèvres gourmandes rougeâtres, des pommettes saillantes et un nez mince légèrement retroussé. Une chevelure flamboyante bouclée qui faisait ressortir ses iris.

Mon cœur s'emballait dans ma poitrine, plus je contemplai son portrait. C'était le genre de femme pour qui je perdrais la tête avec délice. Enfin, je pouvais lire, une histoire que féminine. Sam ne connaissait pas mon orientation et avait pensé que comme j'étais une fille, j'aimais forcément les garçons. Puis en même temps, je ne m'en vantais pas. La communauté LGBTQIA+ était tolérée, mais pas une semaine ne se passait sans qu'un article soit publié avec une agression d'un ou d'une de ses membres. J'avais toujours préféré garder le secret et n'allais que dans les bars du collectif, à l'abri des regards indiscrets. Car les puritains nous menaient la vie dure. Même si nous avions gagné le droit dans certains États de nous marier, ce dernier restait précaire et pas hors d'atteinte.

Je tournai la page avec l'envie de tout savoir sur cette Poison Ivy. Cependant, quelque chose m'intriguait ; pourquoi cette bande dessinée avait-elle brillé ? Les lettres du paragraphe étincelaient, je les frôlai du bout des doigts et lus « Toi qui ouvres ce livre, prends garde de ne pas te faire capturer par la beauté de l'empoisonneuse. ». Qu'est-ce que ça voulait dire ? Je continuai, troublée par ces mots, « Dans son monde, tu pourras y aller en prononçant cette phrase ; toi, la reine des végétaux accueille-moi. Mais n'oublie pas cette formule pour revenir dans ton univers ; je quitte les plantes pour rejoindre la réalité. ». Un éclair me surprit, j'en lâchai le comics qui tomba sur mon tapis. Je le ramassai et découvris un autre portrait d'elle.

Une chaleur ardente parcourut chacune de mes veines, les battements de mon cœur s'accélèrent, j'ancrai mon regard au plus profond de ses yeux envoutant. C'était comme si elle m'ensorcelait à travers le papier glacé. Je retournai au commencement de son histoire et me laissai captiver par cette femme. Plus je continuais ma lecture et plus je comprenais ses actions pour protéger la nature des êtres humains, car même dans mon monde les individus ne pensaient qu'à eux et au profit. Je ne le savais que trop bien. Construire toujours plus de choses qui polluaient notre mère nourricière ; la terre. Tout était fait pour s'enrichir et la détruire à petit feu. Le pire produire plus qu'il n'en fallait pour manger, alors que des milliers de personnes mouraient de faim par manque d'un partage équitable des vivres. Dégoûtée par ce constat, je me replongeai dans son histoire.

L'orage faisait encore rage dehors, la pluie continuait de marteler mes fenêtres. J'arrivai déjà à la dernière page, refermai le livre, déçue de l'avoir terminé. La bougie s'était presque toute consumée. Quelle heure était-il ? Je me retournai pour regarder mon réveil ; deux heures. Je me lovai sous ma couette et cherchai le sommeil, en murmurant inconsciemment « toi, la reine des végétaux accueille moi. ». Mes paupières devinrent lourdes, je m'endormis doucement.

Des gouttes d'eau ruisselaient sur mon visage et une odeur de rose chatouillait mes narines. J'entrouvris les yeux et les écarquillai aussitôt. Devant moi se trouvait une immense forêt avec des milliers de buissons floraux. Des lianes épineuses me maintenaient de part et d'autre. Mes pieds ne touchaient plus terre. Je cherchai à me dégager des végétaux qui m'en serraient, en vain. J'abandonnai peu à peu par peur de tomber. Quand une voix résonna dans l'obscurité, je ne pouvais distinguer d'où elle venait.

— Que fais-tu là, humaine ?

Je discernai dans la pénombre ; deux grands yeux émeraude au milieu des arbustes. Une silhouette gracile se releva d'un trône composé de roses rouges et se dirigea vers moi. Une robe de feuillage vert habillait sa peau laiteuse, sa taille de guêpe finement mise en valeur par une ceinture dorée. Ses longs cheveux écarlates ondulaient à chacun de ses pas. Ses lèvres charnues s'étiraient pour un sourire charmeur. Elle n'était plus qu'à un mètre. Je soufflai son nom « Poison Ivy ». L'orage cessa net à son appellation. Je restai là, hypnotisée par ses iris.

— Je vois que tu connais mon prénom. Alors... vas-tu me répondre, à la fin ? s'énerva-t-elle en se rapprochant, encore.

Suspendue à ses lèvres, je ne pipai pas mot. Elle s'arrêta et saisit mon menton entre ses doigts. Mon cœur s'emballa comme un cheval fou en plein galop. Ses yeux de près étaient envoutants. Dans un frémissement de voix, je réagis à sa question.

— Je ne sais pas.

— Comme tous les autres, tu es venue me tuer ?

— Non, je ne ferais jamais ça, affirmai-je d'un ton sec.

— Alors, que veux-tu ?

— Vous... ma reine.

Un sourire malicieux se dessina sur son magnifique visage, elle éclata de rire, un des plus charmants que j'avais entendus de ma vie, et leva la main pour que les lianes me lâchent. Mes pieds touchèrent enfin le sol. Ensorcelée par sa beauté, je l'attrapai par la taille et la rapprochai de moi. Les yeux dans les yeux, je murmurai « J'ai prononcé la phrase pour vous rejoindre, mais je ne m'attendais pas à atterrir dans votre monde. ». Elle me fixa, stupéfaite. Nos poitrines se frôlèrent, alors que je minimisai l'espace entre nous, en l'enserrant davantage. Elle posa sur moi un regard abaissé qui semblait figer sur mes lèvres.

— C'est la première fois qu'un être me dit ça, susurra-t-elle.

— Je suis tombée amoureuse de vos yeux et de vos idéaux.

— Amoureuse ? s'étonna-t-elle en me fixant avec insistance.

— Oui, je vous protégerai et prendrais soin de vous, ma reine.

— Donne-moi ton nom... Toi, tu sais tout de moi et moi rien de toi.

— Je m'appelle Lorna, et je viens du monde réel. Suivez-moi là-bas, s'il vous plait.

Mes paroles enchantèrent ses oreilles, car Poison Ivy pencha la tête en séductrice. Je résistai au désir ardent d'un baiser et priai pour une réaction de sa part. Sans que je ne puisse dire un mot de plus, elle se pressa contre mon corps et m'embrassa tendrement. Nos langues dansèrent une valse langoureuse et sensuelle. Nous nous arrêtâmes à bout de souffle et nous sourîmes. Cette femme avait conquis mon cœur avant même que je ne la voie en vrai. C'était fou d'être tombée en adoration d'une simple image, mais maintenant, elle était là et bien là. Je n'allai pas partir sans elle, cela m'était impossible. Je la serrai, mes deux mains autour de sa taille, et formulai « nous quittons les plantes pour rejoindre la réalité. » avec l'espoir que la magie opère pour toutes les deux.

Les rayons du soleil m'aveuglèrent, je cachai d'une main mes yeux et me souvins, tout d'un coup, de mon rêve. Un rire m'échappa, en y repensant. J'étais sans doute tellement obnubilée par ma lecture ou plutôt par Poison Ivy que j'en avais songé. Je tâtonnai ma table de nuit pour trouver mes lunettes et me redressai dans mon lit, quand un bras se déposa sur mes jambes. Affolée, je me tournai la tête et vis de longs cheveux roux recouvrir un visage enchanteur que j'estimais lier qu'à mon imagination. Elle ouvrit ses billes émeraude qui me fixaient avec une lueur douce et murmura « je suis dans ton monde, parce que tu ne voulais plus me quitter. ». Je souris sur ses paroles. Tout ceci n'était pas un fantasme, ça avait bien eu lieu... j'étais parvenu à l'emporter avec moi. La joie envahit tout mon être, je me laissai retomber et l'enlaçai fort pour être sûre qu'elle ne soit pas qu'une illusion. Je sentis toute la chaleur de son corps et les battements de son cœur. Elle était vraiment là.

— Je prendrai soin de toi dans cette vie et dans toutes les autres, car je t'aime, murmurai-je à son oreille.

— Moi, je te protégerai pour l'éternité. Mon cœur n'appartient qu'à toi, moi aussi.

Notre avenir était devant nous et notre amour allait fleurir de jour en jour dans cette vie.

FIN

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top