La cargaison une fois chargée à bord de l'Arcadia, l'équipage et moi-même reprenions notre route. Sur le pont silencieux,
je contemplais l'immensité de l'espace avec ciel bleu nuit à l'infini.

- C'est beau, n'est-ce pas ?
me demanda Yattaran en brisant le profond silence qui régnait.

- Oui, répondi-je en gardant mon regard en direction du chemin invisible que suivait l'Arcadia. Surtout avec ce calme.

- Tu penses revoir Tiana ?

- Peut-être bien.

- Moi je dis que tu devrais, Albator. Elle est très jolie après tout, enfin je ça je dis rien.

- Sacré Yattaran, plaisantai-je à la remarque.

- Bein quoi ? demanda-t-il en retour avant de s'éloigner.

- Oh rien, conclus-je avant de m'avancer vers le poste de  télécommunication de l'Arcadia.

Demeuré immobile quelques minutes, j'ouvris finalement une communication avec Tiana.
Les sonneries d'attente s'additionnaient avant qu'une voix féminine ne décroche finalement.

- Ici l'Arche de la Liberté.

- Ici l'Arcadia.

- Albator !

- Tiana ! Comment te portes-tu ?
demandai-je rassuré d'entendre la voix de celle qui avait accepté de perpétuer la souvenir de la Voix de la Liberté.

- Bien et toi donc, Albator ?
me demanda Tiana avec enthousiasme.

- Je vais bien aussi, rassures toi.
Mais dis-moi, pourquoi m'as-tu contacté ?

- Je voudrais te parler, Tiana.

- Très bien. Je te propose de nous rencontrer dans le lieu qui te conviendra le mieux, Albator.

Après réflexion, je proposais L'Oasis un lieu de calme et de tranquillité aménagé par mon ami de son vivant dans lequel
je savais que nous serions en sécurité.

- Je serais là, tu as ma parole.

- Je le sais, Tiana. Prends soin de toi. À notre prochaine rencontre.

- Sois prudente toi aussi, Albator.
J'attends avec impatience de te revoir en toute amitié et face à face.

- Je me fais tout autant de joie de te revoir, avouai-je à mon tour surpris par ma facilité inhabituelle à donner une telle réponse.

Après avoir interrompu ma conversation radio, un instant interminable sembla s'écouler tandis que je me surprenais à me demander ce qui venait de se passer. Étais-je à nouveau tombé sous le charme d'une femme prête à donner sa vie tout comme moi pour l'humanité ?
Pour Alfred je méritais
de connaître le bonheur mais avais-je le droit de risquer de mettre à nouveau en danger celui-ci ?
Toutes ces questions m'assaillant, je pris la décision de me diriger quelques instants dans ma cabine tandis que l'Arcadia se dirigeait vers L'Oasis.

- Tout va bien, Albator ?
me demanda Miimé inquiète.

- Oui ne t'inquiètes pas, la rassurai-je avant de m'allonger et de fermer les yeux.

Mon repos fut des plus agréables lorsque Miimé me prévint de notre arrivée au sein du lieu cher à mon ami.
Ma cape revêtue, mon arme longue pendant le long
de ma hanche gauche et la plus courte étant attachée à ma taille, je descendais suivi
de mon équipage. Je ressentais une étrange impression en redécouvrant ce lieu sans entendre résonner la voix et
les éclats de rire de mon ami.
S'il y avait bien quelqu'un capable de donner un élan de chaleur inégalable à l'Arcadia,
c'était Alfred et cela personne ne pouvait le contredire excepté peut-être Stellie.