Tandis que tout était calme au sein de l'Arcadia, notre discussion à Nausicaä et moi-même ne cessait de me revenir à l'esprit. Seul le regard de Miimé ainsi que son silence se trouvaient être les témoins de mes interrogations. Sacrifiais-je réellement une nouvelle chance de vivre qui m'étais offerte ? Pouvais-je à nouveau risquer de perdre une fois de plus une personne chère à mes yeux ? 

- As-tu peur, Albator ? me demanda soudainement Miimé. 

- Je ne sais pas Miimé, répondai-je en saisissant mon verre de Brandy d'Andromède. 

- Tu es perdu, je le ressens.
C'est normal d'avoir d'avoir peur tu sais, me rassura ma fidèle amie. 

- Je n'ai pas peur, la rassurai-je après réflexion. Je refuse seulement de trahir une nouvelle fois ma parole et notamment envers Maya, m'expliquai-je clairement. 

- Je comprends, Albator.
Si tu doutes, un ami est toujours la personne la plus apte pour nous donner le meilleur conseil qu'il soit, me rappela Miimé en posant sa main droite sur mon épaule. 

- Tu as raison, Miimé. Je sais qu'il saura me donner le conseil le plus sage que l'on puisse donner, approuvai-je avant de me diriger vers la porte de ma cabine afin de rejoindre le cœur de l'Arcadia abritant l'âme de celui qui demeurait encore aujourd'hui un ami fidèle à mes yeux. 

Parvenu dans la salle sombre et paisible, je m'approchais silencieusement laissant uniquement résonner le bruit régulier des talons de mes bottes et le tintement léger de mon arme longue sur ma hanche droite. 

- J'ai besoins de tes conseils mon ami, annonçais-je déterminé.

L'ordinateur de l'Arcadia s'éclaira alors au son de ma voix avant que je poursuive ma conversation :

- Dois-je prendre le risque de perdre Tiana ? Je refuse de trahir à nouveau ma parole, me confiai-je comme seule Miimé en avait été témoin. J'entendis alors, accompagnés de plusieurs faisceaux de lumières, quelques signaux légers résonner. 

- Je dois me lancer, tu dis ? Peut-être as-tu raison et je crois en toi depuis ma jeunesse, mon ami. Je vais sagement suivre ton conseil et offrir mon soutien, autant que la vie me le permettra, à Tiana. Tu as ma parole. 

- Capitaine, nous avons besoins de vous ! nous interrompit la voix de Nausicaä. 

- Pardon mon ami mais le devoir m'appelle. Je reviendrais, je t'en fais la promesse, assurai-je tout en ouvrant la porte de la salle de l'ordinateur de l'Arcadia avant de me diriger sur le pont de celui-ci. 

- Un vaisseau-cargo, m'informa Nausicaä.
Que devons-nous faire ? 

- Nous l'aborderons comme les précédents. Que chacun prenne son poste ! 

- Oui, capitaine ! 

Comme à son habitude, Yattaran se chargea de lancer l'abordage tandis que Nausicaä, Ramis et moi-même nous dirigions hors de l'Arcadia afin de rejoindre le vaisseau-cible. 

- Des vivres et des vêtements capitaine, m'annonça Nausicaä. 

- Nous ne prendrons seulement que la nourriture et uniquement une ou deux bouteilles d'alcool, indiquai-je en me dirigeant vers la sortie du vaisseau afin de veiller les opérations jusque dans les cales de l'Arcadia.  

Une fois revenu sur mon vaisseau, je retrouvais Yattaran toujours à son poste de commande, la tête penchée sur l'une de ses maquettes. 

- Ca s'est bien passé l'abordage ? me demanda-t-il sans me regarder comme à son habitude. 

- Oui, répondai-je simplement en me dirigeant vers mon fauteuil à l'arrière de la barre. 

- Tu as vu comme la vue est belle, Albator ? me demanda-t-il tout en demeurant concentré.

- Tu as pu la voir ? plaisantai-je en entendant ces mots de sa part alors qu'il n'avait pas une seule fois, me semblait-il, levé la tête de sa maquette. 

- Bien sûr ! Je ne manque jamais de jeter un coup d'œil chaque fois que nous nous arrêtons, m'expliqua-t-il en relevant finalement la tête. 

- Eh bien, tu m'en vois ravi, lui souriai-je en fixant à mon tour mon regard sur le fond bleu de l'espace faisant face à l'Arcadia avant de fermer mes paupières et de me détendre.