Dans ce carrosse qui m'entraîne ainsi que ma mère de Salzbourg à Paris, mes pensées m'entraînent. Que se passera-t-il là-bas pour moi ? Que deviendront mon père et Adèle ma sœur, restés au pays et quand les reverrais-je ? 

Cela fait deux jours que je suis partis et que résonne seulement le bruit des chevaux frappants le sol et de ma plume sur le papier. Sous ma main, les notes naissent une par une, légères puis plus cadencées. Le ciel gris et les hautes maisons typiques du Saint-Empire Romain Germanique ne manquent point à mon regard comme sa cathédrale et ses places. Au dehors, le soleil naissant d'avril semble laisser présager que mes jours seront faciles mais qui peut le jurer ?

Mon regard, quittant alors le paysage, se pose sur le visage de ma mère. Un sourire rassurant qui semble me dire de ne rien craindre s'y dessine alors. Ses cheveux sombres encadrent son visage dissimulé par la poudre et le maquillage colorant sa peau de marbre. Jamais je n'aurais imaginé qu'elle trouverait le courage de quitter notre maison pour me suivre dans mon incertitude. Elle, qui n'a jamais voyagé, se retrouve assise dans un fiacre seule à mes côtés. Mais avons-nous eu le choix ? Je ne pouvais partir seul et mon père ne pouvait quitter notre ville et ses responsabilités.