Chapitre 1- Paris, la Belle

Je retourne à nouveau mon regard vers le paysage, me laissant bercer par les mouvements du fiacre, tandis que défilent devant moi des champs, des bois ainsi que des villages. Mes paupières alors alourdies se ferment tandis que je replis mes affaires que je range dans mes maigres bagages. Alors que le sommeil s'est emparé de moi, une voix féminine me réveille doucement :

- Victor, Victor. Nous sommes arrivés à Paris mon chéri, regarde. 

Dirigeant mon regard au dehors du fiacre, il apparaît devant mes yeux une ville grouillante d'habitants telle une fourmilière, des nobles en calèche, des gens du peuple marchant, mélange d'origines et de rangs. Je constate que les maisons sont plus petites qu'à Salzbourg mais que la vie y est bien plus grande pour moi.

- Paris, enfin me voilà, je murmure alors que nous terminons le chemin qui nous sépare de notre nouvelle demeure.

- Victor ! m'appelle ma mère, me tirant de ma rêverie.

- Oui mère ? Je lui réponds alors en dirigeant mon regard vers elle. 

- Viens donc m'aider pour les bagages, s'il te plaît !

Le sourire aux lèvres et empli d'enthousiasme, je me dirige vers le fiacre arrêté avant de suivre ma mère dans notre nouveau logement. Une famille bourgeoise a accepté de nous prêter très généreusement sa résidence secondaire au sein de la campagne française. Si ma mère est née au sein de la bourgeoisie, mon père lui n'en est point issu d'où les multiples difficultés financières que connaît actuellement notre famille. Mère et moi-même logeons ainsi dans une grande maison éclairée par de multiples fenêtres donnant d'un côté sur son petit jardin au devant et de l'autre sur l'allée longeant celle-ci.

- Puis-je sortir, mère ?

- Bien sûr mon fils, voilà une demande qui ne peut me faire plus plaisir !

Je sors alors de la maison, emmenant avec moi quelques partitions, une plume et un encrier. La liberté est là mais je ressens surtout l'espoir d'une nouvelle vie se dessinant au sein de ma musique. Découvrant un petit bois, je décide de m'asseoir au bas de l'un des arbres de celui-ci situé au sein d'une petite clairière. Je compose alors un aria pour cette ville qui j'en suis certain me verra enfin naître au grand jour.

L'après-midi achevée ainsi que mon aria, j'emprunte le chemin me menant à nouveau sur les traces de ma nouvelle demeure. Arrivé à l'entrée de celle-ci, je suis accueilli par ma mère dont le visage est illuminé par un sourire : 

 - Tout s'est bien passé, mon petit ? 

- Très bien mère et pour vous ? 

- De même, mon petit. Suzanne notre aimable cuisinière recommandée par Madame Saint-Clair vient de terminer de préparer notre repas, entre. 

- Je vous remercie, lui dis-je en pénétrant dans notre demeure. 

Mère et moi-même prenons ainsi notre repas tout en conversant de mille et une choses avant de nous séparer rejoindre nos chambres respectives. 

- Bonne nuit, mère. 

- Bonne nuit, mon fils. 

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