➳ Chapitre 18

Je me levai sur la pointe des pieds et quittai ma chambre, mon Ipod à la main. J'avais décidé de faire des gâteaux de Noël. L'idée m'était venue il y a à peine quelques minutes, et je n'avais pas réveillé les autres. Il fallait aussi dire qu'il était huit heures et demi, ce qui pour Mike était bien trop tôt.

Arrivée à la cuisine, je vis un mot accroché sur le frigidaire : ma mère était partie en course. J'observai un instant notre cuisine, réfléchissant à ce que j'allais faire et en me demandant où était le livre de recettes.

Une table carrée était contre les murs de la pièce, peints en mauve. Les rayons du soleil filtraient à travers une baie vitrée, illuminant la pièce. Juste en face, se trouvait la cuisinière avec le four, les plaques de cuisson, le frigidaire, le micro-ondes et le lave-vaisselle, ainsi que de nombreux tiroirs et portes en bois. J'ouvris plusieurs d'entre eux et finis par en sortir un livre de recettes de Noël. Je le feuilletai quelques secondes pour finalement trouver ma recette préférée : les biscuits roulés vanille chocolat.

Je sortis tous les ingrédients dont j'avais besoin : farine, oeufs, beurre, cacao, vanille, lait, et cætera. Je lançai

Je commençai à mélanger les ingrédients tout en chantant et dansant. De toute façon, personne ne pouvait me voir ! Alors que je pesais le sucre, une phrase me revint à l'esprit : « Cuisiner, c'est faire de la chimie ». Ma grand-mère me répétait souvent cela quand j'étais petite. Elle m'expliquait que c'était comme les molécules : il fallait un certain nombre d'atomes pour former une certaine molécule, et si l'on changeait le nombre d'atomes, ce n'était plus la même molécule. Idem pour les gâteaux. Point à la ligne.

Je commençai à pétrir la pâte en dansant, tandis que la mélodie de Santa Tell Me résonnait dans la pièce. J'essayai de pétrir et de danser en rythme, tout en chantant. Le tout s'avérait compliqué !

« Santa tell me if you're really there

Don't make me fall in love again »

Je séparai la pâte en deux et mis la moitié dans un saladier, toujours en dansant.

Je me retournai pour prendre le cacao sur la table, et manquai de peu de le faire tomber : Luke était juste en face de moi, les mains dans les poches de son pyjamas, un air nonchalant épinglé au visage et un sourire narquois aux lèvres.

Que faisait-il là ?

Je rougis et regardai mes pieds, gênée. Les joues de Luke avaient légèrement rosi, mais il arborait toujours son sourire moqueur. Oh et puis zut ! Par Merlin, je n'avais pas à me sentir gênée ! Je relevai la tête et lui jetai du cacao au visage. Il fut surpris et eut un mouvement de recul, avant de se mettre à rire.

— Viens m'aider ! m'écriai-je, en le tirant par le bras, lui étalant au passage de la matière sur sa manche.

Son sourire s'agrandit et il commença à étaler la pâte à la vanille, alors que je finissais de pétrir celle au chocolat. Lorsque j'eus fini, je me tournai vers lui et souris devant sa mine concentrée ; il se mordillait la lèvre inférieure, et je ne pus résister à la tentation de lui remettre du cacao sur le nez.

— Ah ! cria-t-il, surpris

Je me moquai de lui. A mon tour, j'étouffai un cri de surprise : il venait de me tartiner le visage de farine. Au sens propre. Nous riions aux éclats, tandis que la douce mélodie de Last Christmas emplissait la pièce. Quelques minutes plus tard, nous enfournions le tout et rangions la cuisine.

« Last christmas I gave you my heart

But the very next day you gave it away

These year to save me from tears

I'll give it to someone special »

Nous étions en train de chanter et danser sur la musique, ou plutôt nous tentions de danser, car Luke n'était pas très bon. Il était un peu gauche, ce qui rendait le tout amusant.

— Tu danses comme un canard, un vilain petit canard ! raillai-je

— Méfie-toi, il est devenu un cygne ! rétorqua-t-il

J'haussai les épaules, en souriant :

— Lui oui, mais toi, tu es très mal parti...

Il me tira la langue. Nous savions tous deux que notre attitude était enfantine, mais un retour en enfance ne faisait jamais de mal, non ? C'était comme relire Le Petit Prince après avoir lu Les Hauts de Hurlevents.

— Vous êtes vraiment incroyables ! s'exclama tout d'un coup la voix de Simon

Luke et moi sursautâmes. Il était adossé sur le chambranle de la porte, sa caméra à la main.

— Ne me dis pas que... commençai-je, les yeux rivés sur mon grand frère

— Tu as tout filmé, acheva Luke

— Je ne te le dis pas, je le suggère, répondit mon frère avec un sourire malicieux, avant de s'éclipser dans le salon où nous entendîmes les voix d'Alice et Mike :

— Dis-moi que tu as tout, Cait' doit voir ça !

— Bien-sûr !

Luke et moi échangeâmes un regard.

— Ne t'en fais pas, je vais leur faire promettre de ne rien montrer à personne ! lançai-je à Luke, avant de quitter la pièce.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top