➳ Chapitre 10 ~ Mike et Luke
Mike et Luke étaient restés derrière Thomas et Emilie, préférant leur laisser un peu d'intimité. Ils avaient arrêté de s'embrasser, et Thomas avait laissé Emilie pour partir de l'autre côté. Les garçons aperçurent un bref instant la chevelure brune de cette dernière avant qu'elle ne disparaisse.
Luke, qui avait machinalement regardé la direction qu'avait prise Thomas, fronça les sourcils en voyant Lise arriver de l'autre côté. Celle-ci croisa les yeux du jeune homme mais fit comme si elle ne l'avait pas vu. Luke vit Thomas serrer Lise contre lui, et Lise mit son doigt sur sa bouche pour dire aux deux adolescents de se taire, le tout accompagné d'un regard venimeux. Puis, Mike et lui les virent entrer dans une salle de classe sans refermer la porte derrière eux.
— Quelque chose cloche, dit Mike, Lise et lui ne sont pas supposés se détester ?
— Eh bien... tu as déjà vu deux personnes qui se détestent se saluer d'un câlin ?
— Luke ! Ce n'est pas le moment de plaisanter !
— D'accord, admit ce dernier, c'est étrange !
— On devrait aller voir.
Le jeune homme s'avança dans le long couloir sur la pointe des pieds, suivi par Luke. Quand ils furent proches de la pièce, ils entendirent des voix sans trop comprendre ce qu'ils se disaient et un silence. Avec un regard entendu, ils se rapprochèrent plus pour voir. Ce qu'ils découvrirent les cloua sur place : Thomas et Lise s'embrassaient à pleine bouche, là, sous leurs yeux. Mike sentit une forte colère l'envahir et il ressentit du dégoût ; il pensa à Emilie, elle ne se doutait de rien ! Ses jointures blanchirent ; il serrait le mur avec force et se retenait, à grande peine, d'entrer dans la pièce...
Il lança un regard à Luke, qui était blanc comme un linge.
— J'en ai plus qu'assez ! On se voit toujours en cachette ! fit la voix agacée de Lise
D'un regard, les deux adolescents se comprirent. Ils se firent tout petit et écoutèrent. Mike priait pour que son français ne lui fasse pas défaut, et Luke songeait qu'il n'avait jamais été aussi heureux d'être bon en français ! Sa mère lui avait toujours dit qu'il la remercierait d'être aussi exigeante avec lui en français.
— Je sais bien, mais c'est la seule solution ! De toute manière, ça ne va pas durer éternellement, répondit Thomas
Lise soupira.
— Tu es sûr qu'elle ne sait rien ? C'est un peu gros, quand même !
— Oui ! Elle ne se doute de rien ! Pour elle, je suis quelqu'un de confiance, elle est tellement naïve, c'est presque trop facile de la manipuler, grimaça-t-il
— J'ai quand même trouvé ce que tu mijotais... Mais tu as raison, sourit Lise, mais tu n'éprouves vraiment rien pour elle ? Je veux dire, tu n'as jamais eu de sentiments pour elle ?
— Non, jamais.
— Alors, tu es juste avec elle parce qu'elle chante bien, résuma Lise, avec indifférence, c'est un peu nul..., murmura-t-elle
— Exactement, j'ai toutes mes chances de réaliser mon rêve en me servant d'elle, expliqua-t-il, les yeux tournés vers le tableau
— Et quand tu lui feras comprendre, elle..., commença Lise, son regard neutre tourné vers la porte qu'elle avait volontairement laissée ouverte
— Elle ne croira pas ce qui lui arrivera, oui je sais
— A ton avis, elle s'en remettra ? s'inquiéta Lise
Mike en resta comme deux ronds de flan : il avait perçu une réelle once de compassion dans la voix de Lise !
Thomas haussa les épaules avec nonchalance :
— Ne t'en fais pas pour elle, elle ira pleurer dans les bras d'Alice, et puis on s'en fiche ! lança-t-il d'un air dédaigneux.
Ces dernier serrèrent furieusement les poings. Mike dût retenir Luke par le poignet ; il voulait s'élancer et lui dire deux mots, lui montrer à quel point son comportement était à vomir.
— On en sait suffisamment, chuchota Mike, ne nous attire pas d'ennuis !
Il tira Luke hors du couloir. Il avait dû se faire violence pour retenir Luke et se retenir lui-même.
— Tu avais raison, lâcha Luke, et moi qui parlait d'amourette il y a une dizaine de minutes !
— Pourtant, j'aurais préféré le contraire...
— Pauvre Em ! Elle ne s'imagine pas que Thomas la trompe et la manipule ! s'exclama Luke. Elle va être effondrée, comment va-t-on lui annoncer ?
— « Tromper » ça ne va pas avec amourette ! murmura Mike avec un rire nerveux
— Par le mot « amourette » j'évoquais une histoire candide entre deux adolescents ! Ça n'a rien d'ingénu ! C'est très malsain !
Luke marqua une pause avant de reprendre :
— En tout cas, on ne peut pas garder ça pour nous ! Mais comment va-t-on dire tout ceci à la concernée ?
— On va lui dire la vérité, et croiser les doigts pour qu'elle nous croit nous, et pas cet imbécile !
— Évidemment, on va aller la voir et lui dire « Hey Em, guess what ? Your boyfriend is a crazy manipulator ! », on a toutes les chances du monde pour qu'elle nous croit ! C'est comme annoncer à une poule que le renard est végétarien !ironisa Luke, les bras croisés
— Tu as une meilleure idée, Sherlock ? grinça Mike
— On aurait dû prendre une photo, ou enregistrer !
— Je parie que tu n'y as même pas pensé, répliqua Mike
— On aurait dû.
— On peut aller en parler à Caitlin, proposa Mike
— Non, réfuta Luke, il y a urgence.
— Elle mérite tellement mieux...
Luke acquiesça :
— C'est la première fois que je rencontre quelqu'un d'aussi calculateur... J'en suis abasourdi ! Qu'est-ce que ça va donner dans les années futures ?
— Une sacrée tête de lard narcissique et toxique ? suggéra Mike, nerveusement.
Les deux adolescents prirent le chemin de la salle commune, se demandant comment ils allaient tourner la chose. Comment le lui prouver ? Devraient-ils attendre ? Non, Mike ne pouvait pas garder ça pour lui.
🎶🎶🎶
Les deux adolescents étaient maintenant à quelques pas de la salle commune. Luke espérait qu'il n'y aurait pas trop de monde : toute l'école n'avait pas besoin d'être au courant ! A l'entrée, Mike désigna Em d'un signe de tête pour que Luke l'appelle : son meilleur ami trouvait toujours de meilleurs mots que lui.
— Em ?
Luke venait de l'appeler. Ils venaient d'entrer dans la salle commune. Elle était à moitié déserte, au grand soulagement des deux jeunes hommes. Alice, Emilie et Antoine étaient assis sur l'un des nombreux canapés de la pièce. Alice avait son livre de maths sur les genoux et les deux autres semblaient lui expliquer un cours. Elle avait relevé la tête et détaillait les deux américains de ses yeux clairs. Allez Micky, Luke y arrive facilement.
— On doit te parler, c'est très important, expliqua Mike en regardant la concernée.
Elle leur jeta un regard interrogatif, échangea un regard avec Alice avant de se lever et de les rejoindre. Mike jeta un oeil à son ami : Luke se tordait les mains, mal à l'aise, tout en mordillant sa lèvre inférieure. Quand elle les rejoignit, il regarda son ami, lui intimant de commencer.
Luke plongea ses yeux azurs dans ceux d'Emilie, et commença à parler, en passant maladroitement sa main dans ses cheveux :
— Em, commença-t-il doucement, il faut qu'on te dise quelque chose.
Elle hocha la tête :
— J'ai cru comprendre. Je vous écoute.
Elle leur parut anxieuse. Luke respira un grand coup :
— Thomas n'est pas comme tu penses...
Elle plissa son front :
— Je ne comprends pas... Comment ça ?
—Laisse-moi terminer, il ... se sert de toi, finit par dire Luke
Elle fronça les sourcils et fit non de la tête.
— Quoi ?
— Il ..., Luke soupira, en fait il...
— Ce que Luke essaie de te dire, intervint Mike, prenant son courage à deux mains, c'est qu'il t'a bien eue et que tu ne l'as pas vu venir !
Luke lut de l'incompréhension sur le visage de la jeune fille. Elle lui lança un regard interrogatif. Il la regarda, peiné et désolé. Allez Mikey, c'est à toi de le faire.
— Tu ne comprends pas ? s'écria Mike. Tu es naïve, et il le sait ! Réveille-toi ! Il te manipule ! La seule chose qu'il veut, c'est être célèbre ! Et comme tu es talentueuse, il t'utilise ! Ouvre les yeux !
Emilie les regardait, tout en réfléchissant. Elle ne voyait pas en quoi Thomas pouvait être comme ça. Cela lui semblait improbable, incongru.
— N'importe quoi ! s'exclama-t-elle, les sourcils grimaçants. Il ... Il ne ferait jamais ça, affirma-t-elle
— Le connais-tu réellement ? objecta doucement Luke, les gens ne te montrent que ce qu'ils veulent que tu voies, Em.
— Je ... commença-t-elle
Elle s'interrompit, pensive, avant de reprendre sur la défensive :
— Et qu'est-ce qui vous fait dire tout ça ? Développez.
C'est à ce moment précis que Thomas et Lise entrèrent dans la salle. Emilie se tourna vers ce dernier, le regarda un instant, puis revint à Luke et Mike, attendant une réponse, les bras croisés.
— Tu n'as qu'à le lui demander, suggéra Luke, et en présence de Lise. Ne t'en fait pas, s'il ne répond pas, elle, elle te répondra !
Luke avait bien observé le comportement de Lise : elle avait fait en sorte que lui et Mike découvrent la chose, et il était certain que s'il fallait, elle interviendrait. Emilie le regarda avec hésitation ; elle n'était sûre de rien. Et pourquoi en présence de Lise ?
— Jamais on ne t'aurait menti là-dessus, confessa Luke
— On te le dit parce que c'est injuste, et que personne ne mérite d'être à ta place, renchérit maladroitement Mike
— Parle-lui, conseilla Luke
— Maintenant, ajouta Mike, d'une voix ferme
— On t'accompagne, dit Luke en voyant l'air paniqué et incertain qu'affichait Emilie.
Elle opina de la tête, peu rassurée. Ce n'était pas une bonne idée. Même si elle leur faisait confiance, elle n'arrivait pas à soupçonner Thomas. Ils ne lui avaient pas montré qu'ils disaient vrais !
— Et qu'est-ce que je lui dis ?
— Ce qu'on t'a dit, répondit simplement Mike.
Première étape réussie avec plus ou moins de succès, songea Mike, le cœur battant tant il sentait que la situation pouvait déraper à tout instant. Et si Thomas réussissait à retourner la situation à son avantage ?
Elle s'avança vers lui et Lise, indécise, précédée de Mike et de Luke. Thomas lui sourit – sans doute faussement –. Elle regarda successivement Luke – qui la suppliait des yeux –, puis Mike – qui l'incitait à parle– et enfin Thomas – qui semblait extraordinairement normal –.
— Ça va ? s'inquiéta ce dernier, tu as l'air préoccupée.
Elle acquiesça. Elle cligna plusieurs fois des yeux tout en prenant sa respiration et en se mordant la lèvre.
— J'ai une question à te poser, débuta-t-elle
— Je t'écoute
— Je veux que tu sois honnête, et si tu ne l'es pas, je veux que ce soit toi qui me dise la vérité, dit-elle en regardant Lise, mais... hum ... je ne pense pas que ça ira jusque là.
Celle-ci toisait Luke et Mike d'un air mauvais. Thomas hocha la tête et elle humidifia ses lippes rosées.
— Mike et Luke m'ont fait comprendre, si j'ai bien compris, que je ne suis qu'un objet à tes yeux et que tu...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase :
— Non ! C'est n'importe quoi ! s'insurgea-t-il
— Et que tu te sers de moi, acheva tout bas Emilie
— Non, réfuta Thomas, absolument pas.
Il la fixait de ses yeux vert perçant, et ses pupilles étaient aussi sombres qu'un trou noir.
— Mais, de toute évidence, c'est n'importe quoi, s'empressa-t-elle de continuer, et-...
— Et tu les crois ? Eux, plutôt que moi ? la coupa imperceptiblement Thomas
Tu n'as rien à perdre mon vieux Micky.
— On t'a vu avec Lise et on a entendu votre petite conversation, toute à l'heure ! Alors arrête de jouer la comédie et jette ton masque ! l'interrompit Mike avec colère, je ne suis peut-être pas très bon en français mais les images parlent d'elles-mêmes !
— On vous a vu vous embrasser ! détailla Luke, avec dégoût, et moi j'ai parfaitement compris tout ce qui a été dit !
Emilie écarquilla les yeux de stupeur.
— Non, non... contredit calmement Thomas. Pas du tout. Ils mentent, affirma-t-il
— Quoi ? s'exclamèrent Luke et Mike, d'une même voix
Le concerné se tourna vers les deux américains :
— Alors dans ce cas, prouvez-le.
Mike et Luke échangèrent une œillade. Ils n'avaient rien.
— Comment peux-tu lui faire ça ? Tu ne la mérites pas ! Tu ne mérites personne ! s'énerva Luke, qui perdait son sang froid
— Je ne lui fais rien du tout, riposta-t-il, calmement et sèchement
Comment diable peut-il être aussi calme ? songea Mike avec colère
— Dis-lui la vérité ! cracha Mike, dis-lui ce que tu as dit à Lise tout à l'heure ! Prends le peu de courage qu'il te reste et dis-lui !
Autour d'eux, les conversations s'étaient tues ; le peu de monde présent écoutait la conversation. Alice et Antoine s'étaient levés et les avaient rejoint, prêts à intervenir. Emilie regarda Lise, cherchant sans doute en elle le moyen de calmer les choses. Son cœur battait ses tempes, et elle avait chaud, très chaud.
— Je n'ai rien à dire ! s'exclama simplement Thomas
Lise sauta sur l'occasion :
— Puisque tu ne veux rien dire, je vais parler à ta place, comme tu me l'as consciemment demandé, précisa-t-elle d'un air suffisant en regardant Emilie.
Cette dernière roula des yeux.
— Ma très chère Emilie, ta crédulité te perdra ! Tu croyais vraiment qu'un garçon comme Thomas pourrait s'intéresser à toi ? Regarde-toi ! Tu n'en vaux pas la peine !
Des larmes montèrent aux yeux d'Emilie, mais elles disparurent aussi vite qu'elles étaient apparues. A la place, luisait une flamme.
— Moi je ne suis pas une peste pseudo-rebelle sans amis parce que la méchanceté gratuite est ma marque de fabrique ! contrebalança-t-elle
— Tu..., voulut poursuivre Lise
— Abrège ! hurla Alice, qui venait de passer un bras autour des épaules d'Emilie
— Très bien ! Alors il...
— Laisse-moi le lui dire ! l'interrompit violemment Thomas
Il se tourna vers Emilie, et déclara :
— Très sincèrement, j'aurais préféré que tu l'apprennes autrement. Mais pour ça, il aurait fallu que les deux new-yorkais restent à leur place.
Elle fronça les sourcils, les yeux rouges. Tout se bousculait dans sa tête, et si ce qu'elle pensait était vrai... alors il l'avait bien eue.
— C'est très simple à comprendre, et je vais tout te résumer, expliqua-t-il d'une voix calme et posée, la vérité, telle qu'elle est, est que je ne me suis jamais intéressé à toi. Enfin, se corrigea-t-il, j'ai commencé à te porter de l'intérêt quand je t'ai entendue chanter.
— Quoi ? s'exclama Alice, révulsée
— Tu as très bien entendu
— Je ne te crois pas, tu ne peux pas avoir fait ça !
— Eh bien, si, puisque je te le dis, répliqua Thomas, lassé, ça ne sert plus à rien de mentir, maintenant.
Alice le regarda, choquée.
Elle s'avança de quelques pas, lâchant Emilie. Mike lui passa un bras protecteur autour de ses épaules.
— La vie marche comme ça, ma jolie, lança Thomas, d'un air méprisant, en reculant. Les personnes intelligentes utilisent les faibles comme des pions et les éjectent dès qu'ils n'en ont plus besoin.
— Comment peux-tu te supporter ? Comment peux-tu te regarder dans un miroir ? s'écria Antoine, outré. Et toi, Lise, reprit-il en posant ses yeux marrons sur elle, tu savais, tu savais et tu n'as rien dit !
— Evidemment que je n'ai rien dit ! Thomas est mon petit-ami, riposta-t-elle.
Sa déclaration jeta un froid. Mike laissa Emilie, à son tour, tandis que les yeux de la jeune fille débordaient de larmes. Elle avait baissé la tête. C'était pire que ce qu'elle avait pressenti il y a à peine quelques minutes ! Les paroles de Lise et de Thomas lui transperçaient le coeur, telles des lames aiguisées.
Luke fronça les sourcils : Lise leur avait offert la vérité sur un plateau ! Pourquoi se comportait-elle ainsi ?
Alice se précipita vers Thomas et le gifla brutalement, suivie par Antoine. Mike se rua sur eux, à son tour, et les retint avec difficulté.
— Laissez-le, il n'en vaut pas la peine, ne vous comportez comme lui.
Emilie sentit des mains se poser délicatement sur ses épaules, elle releva la tête, des larmes roulant le long de ses joues, et lorsque ses yeux rencontrèrent les prunelles désolées de Luke, elle éclata en sanglots, et il la serra contre lui.
Alice sentit des larmes perler au coin de ses paupières. Elle n'en revenait pas. Thomas avait été son meilleur ami, elle le connaissait depuis toujours, elle lui avait toujours fait confiance. Elle allait avoir besoin de temps pour accuser le coup. Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte ?
Antoine essayait de se maîtriser et de garder son calme. Le pire était qu'il partageait sa chambre avec Thomas, il lui réglerait son compte, ou alors il se contenterait de l'ignorer. Mike avait raison. Lui cracher sa colère ne changerait pas les choses.
Quant à Mike, il fixait Thomas et Lise d'un oeil mauvais ; ils se contrefichaient de ce qui arrivaient et se délectaient de l'effet qu'avaient eu leurs mots. Enfin, c'est comme ça que je l'interprète, pensa-t-il.
— Allez crachez votre venin ailleurs, grinça-t-il, entre ses dents.
A sa grande surprise, ils quittèrent la salle, l'air satisfait.
Mike tourna la tête, et le jeune homme vit Emilie pleurer à chaudes larmes dans les bras de Luke, s'agrippant à lui comme à une bouée de sauvetage. Il croisa le regard de son ami et y vit une étincelle de tristesse. Mike se jura qu'il se débrouillerait que pour que Thomas paie pour ce qu'il a fait, avant de se rappeler que, de toute façon, aucune mauvaise action n'est sans conséquences.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top