Bien que le weekend fût terminé, Ewen et Maggie eurent droit à deux jours de repos. Ainsi, ils ne reprirent le boulot que le mercredi. Ils en firent le résumé à leurs collègues, Djamila et Béthanie, qui n'avaient pas été conviées à cette enquête, déjà occupées ailleurs. Raphaël Potéo, leur compère journaliste, était aussi présent afin de préparer son futur article sensationnel.

« —Eh bah ! lâcha Béthanie une fois le récit terminé. Quelle histoire !

—On aurait dû se douter bien plus tôt que le rôle joué par Francine ce soir-là avait encore plus d'importance qu'il n'y paraissait, culpabilisa Maggie. Si on avait été plus efficaces, peut-être que Stanislas serait encore en vie, et qu'il attendrait avec bonheur la naissance de leur futur bébé.

—Tu sais Maggie, je pense qu'il ne faut pas chercher à réécrire l'histoire. Peut-être que vous auriez empêché ce décès maintenant, mais que Mathias se serait quand même vengé plus tard, et qu'il aurait tué Stanislas et son bébé en même temps. Dans ce cas, vous avez sauvé une âme innocente.

—Merci de ton soutien, Béthanie.

—À votre service ! »

Les détectives se sourirent chaleureusement. Même Djamila leur adressa un furtif signe d'amitié.

« —C'est dommage, dit finalement Maggie, j'aimais bien ses livres. Maintenant, avec tout ce que je sais de lui, je vais aller les déposer dans une boîte à lire, en espérant que ça fasse un innocent heureux. Si j'avais su, je ne les aurais même pas sortis des cartons, ça m'aurait fait gagner du temps dans le déménagement.

—Je suis quand même frustré de ne pas savoir ce que va devenir son héros, osa Raphaël. Il en était à un tournant important de sa vie. Je me demande quel chemin Arthur de Linthe lui aurait fait prendre.

—Patience, lui dit malicieusement Maggie sur le ton de la confidence. »

Ses collègues la regardèrent avec un air interrogateur. Ils attendaient impatiemment la suite.

« —Candice m'a contactée dimanche soir, commença Maggie. Elle souhaitait que nous nous retrouvions en bas de l'immeuble où elle vit avec ses parents.

—Et ? l'incita à poursuivre Béthanie.

—Elle m'a livré le onzième secret.

—Un onzième secret ?! s'époumona presque Ewen.

—Oui, poursuivit Maggie. Elle m'a dit être l'héritière de son grand-père. Il lui lègue une partie de sa fortune, son manoir, et une clé USB.

—Une clé USB ? interrogea Ewen qui ne voyait pas vraiment où sa collègue voulait en venir.

—Une clé USB, confirma Maggie toujours avec malice. Son grand-père, seul et isolé, a écrit une vingtaine d'autres romans, prêts à être publiés. Candice ne savait pas quoi en faire. Elle n'est pas au courant de toute l'histoire, notamment du passé de son grand-père, mais elle a quand même compris qu'il avait fait beaucoup de mal.

—Alors tu lui as conseillé quoi ? lui demanda Raphaël plein d'espoir.

—Je lui ai conseillé de continuer à faire rêver ses lecteurs, et d'envoyer la clé à la maison d'édition de son grand-père en se faisant assister par ses parents pour ne pas qu'ils profitent de sa naïveté.

—Oh génial ! s'extasia le journaliste avant de se reprendre. Enfin, je veux dire... Je suis content de savoir qu'il y aura une suite. »

Maggie lui sourit affectueusement.

« —Tu me raconteras, lui dit la détective sans se départir de son sourire.

—Avec plaisir ! »

FIN.