- "Alors ? Comment tu te débrouilles ? Demanda Lilou à son amie, de retour chez elle.

- Ton père dit que je m'en sors bien... Je ne sais pas, ce n'est pas mon truc la violence...

- Et bien si tu te débrouilles aussi bien que le dit mon père, tu pourrais peut être nous accompagner... On va dévaliser le vétérinaire et la pharmacie.
Tu nous accompagnes ?

- Bien sûr !

- Excellent ! Je vais trouver Julie, et on se réunit tous.

Lilou rentra dans la maison à la recherche de Julie.

- Julie ? Julie ?

Pas de réponse. Évidement, Julie lui en voulait toujours.

- Julie tu ne veux pas arrêter de faire l'enfant ?

Lilou entra sans frapper dans la chambre de son amie.

- Julie! On doit parler !

La jeune fille ne répondit rien.
La chambre plongée dans la pénombre, les vêtements aussi noirs que son humeur, Julie se contenta d'ouvrir les yeux et de toiser son amie.

- Parler de? La mort tragique de mon frère ?

- Par exemple ! Arrête de te murer dans ton silence, on doit avancer! Et par dessus tout je n'y suis pour rien, pourquoi tu m'en veux ?

- Pourquoi? Tu me demandes Pourquoi? Je n'ai plus de famille Lilou!

- Et Jordan? Il ne compte pas Jordan ?

- Lui!? Non! Tu l'as vu? Tu as vu l'homme qu'il est devenu ? Un légume! Il pleure à longueur de journée, il n'a même pas essayé d'apprendre à se défendre ! La seule famille qui me reste est un poid pour notre survie !

- Julie arrête, ne dit pas sa! On a besoin de toi, viens voir Mélissa!
Tu te rends compte qu'elle, notre Mélissa s'entraîne à manier un flingue !? Tu refuses d'accepter comment est Jordan? Fait en sorte de ne pas être comme lui! Reprend toi!

Julie ne répondit pas mais les larmes lui montèrent aux yeux.

- Laisse moi. Je vais aller la voir.

Cachée à la fenêtre, Lilou observait la scène.
Elle n'entendait pas ce que ses amies se disaient mais leurs visages prouvaient qu'elles étaient sur la voie de réconciliation.
Comme avant.

Puis soudain, Julie se rapprocha et prit Mélissa dans ses bras.

Et tandis qu'elles se serraient l'une contre l'autre, Julie embrassa sa nuque.
Mélissa redressa la tête et dans un sourire éclatant embrassa son amie.

- On se rince l'oeil ? Demanda une voix féminine.

- Haha hilarant Camille. Vous êtes prêt ?

- Ouais, je venais te chercher.

- Je crois qu'on va laisser Mélissa et Julie ici, elles ont des choses à se dire.

Mais en passant devant elles pour partir, les deux filles accoururent.

- On vous suis. On est prêtes.

En chemin, les trois amies reparlèrent de ce qu'il s'était passé dans le jardin.

- Alors... Vous êtes ensemble ?

- La fin du monde approche, ça m'a montré que je ne pouvais pas vivre sans Julie ! Répondit Mélissa en riant.

- Puis depuis le temps qu'on se voile la face, il était temps! Si il faut on va crever, là, maintenant.

Le commentaire de la brune lança un froid.
Julie allait mal, cela se voyait.

- On est arrivés ! Je vous répète, faites attention.

Le groupe s'engouffra dans le cabinet vétérinaire, quand soudain, un projecteur se braqua sur eux.

- Qui êtes vous !? Les mains en l'air !

- Pascal ?

- Taisez vous !

- Pascal !

Le projecteur se baissa.

- Cyril?

- Salut mec.

Les deux hommes tombèrent dans les bras l'un de l'autre.

- Je suis tellement heureux de te savoir vivant ! Wouah, vous êtes beaucoup! S'étonnait le dit Pascal.

- Et encore ce n'est pas tout ! Ramasse tes affaires ont t'emmène !

- Attendez, je suis pas seul.

Il se tourna vers un recoin sombre de la salle d'attente et un garçon en sortit.

- Lilou?

- Oh mon Dieu...

Les deux adolescents se jetèrent dans les bras l'un de l'autre.
Tandis que le garçon regardait Lilou sous toutes les coutures, celle ci l'embrassa passionnément.

- Arthur... J'ai cru que je ne te reverrai jamais !

- Je voulais te faire une surprise, alors je descendais chez toi quand ses choses sont arrivés..
C'est le seul endroit où j'ai pu me cacher. Plus tard, Pascal m'a rejoint.

- Je suis désolé de ne pas t'avoir dit que je t'aimais avant tout cela.

- Peu importe. Je t'aime Lilou.

- Au secours ! À l'aide!

Des cris interompirent le jeune couple.
Julie se tourna vers la porte, les doigts crispés sur sa machette.

- Je connais ce cri...

Lilou et Mélissa ce regardèrent. Elles le connaissaient aussi.

- Non, ça ne va pas recommencer...

Et Julie s'élança dehors.

- Vincent ! Vincent !

A sa suite, Mélissa, Lilou, Arthur, Cyril, Holly et Pascal brandirent leurs armes et éliminèrent les quatre rodeurs présent.

Julie fendait la foule, passant entres les cadavres et les combattants, se ruant sur l'objet de sa détresse.

Vincent.

Son cousin.

A terre.

Blessé.

- VINCENT! Non, pas toi, pas maintenant...

Elle releva sa tête et la posa sur ses genoux.

- Papa! Papa fait quelque chose! Supplia Lilou en se laissant tomber près de son amie.

Comment pouvait elle goûter à la joie et au bonheur le même instant?

Mais Cyril se contenta d'hocher la tête tristement.
Vincent se vidait de son sang, une partie du visage arrachée.

Encore conscient, il reconnu sa cousine et ses amis.

- Pleure pas... Articula t'il péniblement. Reste en vie Julie...

Et il rendit l'âme.
Doucement, il se laissa glisser dans la douce torpeur de la mort dans les bras de sa cousine, son amie.

Julie repoussa vivement son corps et s'effondra.

Holly et Mélissa accoururent pour la remettre sur pied, tandis que Lilou se blotissait contre Arthur.

- Quel monde de merde... Chuchota le jeune homme."

Lilou se contenta de regarder une dernière fois le cadavre de son meilleur ami, cadavre dont son père venait de transpercer la tête pour éviter son réveil.

A présent, les yeux vides de Vincent fixait une direction inconnue, tout et rien à la fois.

Julie perdit connaissance.