— C'est bien ! Recommence !

Gulf ne me laisse aucun répit. Cela fait une heure qu'il m'enseigne les techniques de base du Jujitsu. Il tourne autour de moi, dans son kimono noir, me toise, m'observe, me corrige dans mes positions. C'est un professeur impitoyable. Roulade, chute, évitement, tout y passe. Je suis en nage, à bout de souffle, mais la boule d'angoisse a bien diminué et rien que pour ça, je lui en suis reconnaissant. Il s'éloigne des tatamis et revient avec une serviette et une bouteille d'eau, qu'il me lance.

— Tu apprends vite, me félicite-t-il avec une pointe de fierté dans la voix.

— J'ai un bon professeur...

Nos regards se soudent et un lien invisible se crée entre nous. L'atmosphère devient électrique quand il s'approche de moi, tel un félin, un sourire suave sur les lèvres.

— On va tester tes progrès en combat rapproché...

Je déglutis difficilement. Sa manière de me proposer ça me fait frissonner de la tête aux pieds. Je dois rester sur mes gardes, il me donne l'impression de vouloir me manger tout cru.

— Ok. Mais ne flirte pas avec moi !

Il s'esclaffe.

— Moi ? Jamais...

Je sais que j'ai perdu d'avance, quand ce mot prononcé d'une voix grave et sensuelle roule dans sa gorge. Je suis foutu... Je décide de rentrer dans son jeu. Autant utiliser tous mes atouts pour le déstabiliser. Je m'essuie langoureusement le visage, la nuque et le torse, laissant volontairement les pans de mon kimono entrouverts sur mes muscles tendus et luisants. Je jette la serviette, avant d'ouvrir la bouteille et bois de longues gorgées d'eau, la tête rejetée en arrière, mettant en avant les mouvements de ma pomme d'Adam. Il ne me quitte pas des yeux, je sens son regard brûlant sur moi.

— Qui flirte avec l'autre ? demande-t-il, un sourcil arqué.

— Moi ? Jamais...

Je lui renvoie la monnaie de sa pièce, d'une voix profonde, aux intonations clairement sexuelles. Il veut jouer... On va jouer. Je referme lentement la bouteille d'eau, en le fixant du regard, puis la jette sur la serviette. Le combat peut commencer. Nous verrons bien lequel des deux sera gagnant. Nous nous tournons autour, à l'affût du moindre geste de l'autre, nous nous toisons du regard. J'ai bien l'intention de ne pas me laisser faire. Il est mieux entraîné, je suis novice, mais je suis fort et agile.

Il tente une approche, je l'esquive. Un sourire satisfait flotte sur ses lèvres. Je vais lui montrer de quoi je suis capable. Je fonds sur lui, mais il est plus rapide et agrippe mon col. Je riposte en attrapant sa manche et en poussant son visage de ma main. Je positionne mon pied derrière son genou pour le déséquilibrer. Nous nous retrouvons au sol. Immédiatement, je soulève sa jambe et pose une main sur son torse pour l'immobiliser.

— Bien joué... me félicite-t-il, mais ce n'est pas encore parfait.

Il enroule son pied, que je pensais tenir fermement, autour de ma nuque et d'un mouvement sec, je me retrouve allongé sur lui, entre ses jambes qui me compriment le thorax. D'un mouvement de hanche, il nous retourne et je me retrouve à sa merci, son corps allongé complètement sur le mien.

— Tu as des progrès à faire. Il va falloir s'entraîner dur, susurre-t-il, les yeux brillants de luxure, en basculant des hanches pour me faire sentir qu'il n'y a pas que l'entraînement qui est dur.

Merde...

La tension monte. Mais je suis bien décidé à ne pas me laisser faire. Je croise les bras entre nos torses, agrippe son col d'un côté et son poignet de l'autre. Je décroise rapidement, le faisant tournoyer sur le côté. Il se retrouve face contre terre. À mon tour de l'immobiliser de mon corps. Je frotte fortement mon bassin contre ses fesses pour lui montrer que nous sommes dans le même état.

— Je n'attends que ça... murmuré-je, avant de capturer son lobe entre mes dents.

Il gémit en fermant les paupières. Profitant que toute mon attention est portée sur ses adorables oreilles, que j'explore du bout des lèvres, il relève la jambe et la crochète en haut de mes cuisses. D'un mouvement puissant des reins, il se dégage et pivote au-dessus de moi. Je suis allongé sur le dos, son bras maintenant mon épaule et l'autre ramène mon pied sous mes fesses. Je ne peux plus bouger, sa tête sur ma poitrine.

— Tu es à ma merci, Mew...

Je tente de sortir de son emprise, mais toutes mes forces me quittent quand son visage plonge entre les pans du kimono. Sa langue glisse le long de mon torse, entre mes pectoraux, recueillant les gouttes de ma sueur, pendant que sa main s'ouvre et se pose fermement sur mes fesses. Je grogne de contentement. Il ne reculera devant rien pour gagner cette bataille. Je sens que mes chances s'amenuisent quand il s'attaque fiévreusement à mes tétons. C'est un délice... Je gémis de plaisir non dissimulé quand son pouce trace la ligne séparant mes deux globes musclés. Il faut que je riposte... Je tente une approche différente.

— En règle générale, c'est toujours moi le top...

Mes mots le stoppent immédiatement. Il relève le visage vers moi, surpris. C'est le moment que j'attendais. D'un mouvement circulaire, je m'extirpe de son emprise, je tourne autour de son bras et le ceinture par-derrière. Une main dans son cou, l'autre sur son torse, je le plaque, dos contre moi.

— Il va bien falloir qu'on en parle...

Je souffle dans son cou, sa peau frissonne au contact de mes lèvres. Ma main palpe lascivement ses pectoraux. Il se laisse aller contre moi, semblant accepter sa défaite. Il me laisse caresser, embrasser, lécher sa peau, s'offrant à moi sans réserve.

— Je... balbutie-t-il, comme si parler ou réfléchir était trop difficile. Je ne sais pas...

— Imagine-moi en toi, susurré-je d'une voix tentatrice, au creux de son oreille, qu'est-ce que ça te fait ?

J'ondule les hanches contre ses fesses pour appuyer ma demande. Il ferme fortement les paupières en gémissant, je sens son cœur battre violemment sous mes doigts, sa peau devient brûlante. Cette idée ne le laisse pas indifférent. Ma main sur sa mâchoire le pousse à pencher la tête pour m'offrir sa jugulaire palpitante. J'y dépose une multitude de baisers et remonte jusqu'à son oreille écarlate, pendant que mes doigts jouent avec ses tétons.

— Dis-moi, Gulf... Qu'est-ce que tu veux ? murmuré-je doucement.

Il semble fournir un immense effort pour essayer de parler.

— Je... je te veux, Mew !

Sa phrase se termine dans un cri suppliant. Je souris contre sa peau, mordant sa peau délicate. Je me retiens de lui arracher son kimono et de le prendre sauvagement sur le tatami. Mais il ne m'a pas répondu clairement.

— Tu me veux... en toi ?

Je le torture, je le sais parfaitement, mais je veux qu'il l'accepte clairement. Il inspire profondément, se frottant sans pudeur contre moi.

— Prends-moi, Mew !

C'est un long gémissement implorant qui s'échappe de ses lèvres. Il ne m'en faut pas plus. Je le fais basculer sur le sol, je le chevauche en ouvrant d'un coup sec les pans de son kimono. Le désir vibre dans tout mon être et se concentre dans mon sexe qui palpite d'impatience de s'enfouir en lui. Cependant, je dois me brider. C'est sa première fois avec un homme, je ne veux pas lui faire mal. Je dois y aller en douceur. Je me penche et, délicatement, pose mes lèvres contre les siennes. Je dois freiner un peu nos ardeurs pour le préparer comme il faut.

Mais, Gulf ne semble pas de cet avis. Il agrippe mes cheveux et approfondit notre baiser en insérant sa langue dans ma bouche. C'est un baiser affamé et avide que nous échangeons. Il se dégage fébrilement de son haut et s'attaque au mien. Nous nous retrouvons torse nu, gémissants et noyés de sueur. Nos peaux humides glissent l'une contre l'autre, c'est une sensation incroyable qui va me faire perdre la tête. S'il continue à me dévorer de la sorte, je n'arriverai pas à me contenir. Je dois reprendre le contrôle.

Je me détache de ses lèvres et pars à la découverte de ses clavicules. Ma langue dessine les creux, suit les lignes, dépose une traînée humide. Je suce les gouttes qui se sont accumulées dans son sillon de chair. Son arôme sur ma langue me donne une faim insatiable. Je ne m'éternise pas, j'ai un objectif, un désir hurlant que je dois assouvir. Je descends en ligne droite le long de sa poitrine, vers son ventre, le léchant, le goûtant. Ma bouche est mon vaisseau. Je suis la fine ligne de poils qui disparaissent sous son pantalon de toile. Ils me montrent le chemin que je rêve d'emprunter. Je fais une escale dans son nombril, que j'humidifie sous mes coups de langue. Gulf se cambre sous moi, pantelant. Il semble sur une autre planète, les yeux révulsés, le souffle haletant.

C'est moi qui le mets dans cet état et ça m'excite encore plus. J'arrive presque à destination. Il ne me reste plus qu'un obstacle sur mon passage. Je relève les yeux, il se redresse pour m'observer intensément. Il a compris où je voulais aller. J'attends son assentiment. Il se rallonge, laissant échapper un râle rauque et vibrant, tout en relevant le bassin.

Message reçu.

Mes doigts glissent sous la ceinture et lentement, font glisser ses vêtements le long de ses jambes fuselées. Son sexe, libéré de sa prison de tissu, se dresse fièrement face à moi. C'est une vision enchanteresse qui s'offre à moi. Gulf totalement offert, la peau luisante, le souffle court. Ma gorge se serre sous l'afflux d'émotions intenses. Je l'aime et le désire tellement que les larmes me montent aux yeux. Je remercie le ciel de m'offrir cette chance, ce cadeau inestimable de pouvoir le toucher. Il s'est offert à moi, mais s'il ne l'avait pas fait, c'est moi qui l'aurais supplié de me prendre. Il peut tout prendre de moi, je veux tout lui offrir. C'est avec une totale dévotion que je me penche vers lui, enfouissant mon nez dans sa toison brune. Son odeur masculine m'enveloppe. Mon ventre se contracte. Lentement, je pose mes lèvres sur la base de sa hampe.

— Mew... souffle-t-il, me suppliant de continuer.

Ses doigts rejoignent mes cheveux et me caressent en douceur. Il ne me force pas à accélérer, il m'encourage à le découvrir à mon rythme. Je l'embrasse, l'effleure du bout de la langue sur toute son incroyable longueur. Il soulève les hanches, me confirmant qu'il aime sentir ma bouche sur lui. En prenant mon temps, je tourne ma langue autour de son gland, avant de l'aspirer entre mes lèvres. Il se cambre, en gémissant fortement, ses doigts se crispant sur mes mèches. Centimètre par centimètre, je le fais glisser dans ma bouche. Ses halètements d'extase m'envoient des décharges de volupté, directement entre les jambes. Il me met au supplice rien qu'en exprimant son plaisir. Je commence de lents va-et-vient, enroulant ma langue autour de sa virilité, qui prend encore plus d'ampleur sous la passion de mes caresses buccales.

Une impatience me gagne. Je veux, non, j'ai besoin de venir en lui. Alors, je lâche son sexe palpitant et remonte le long de son corps. Je veux le prévenir avant de passer à l'étape suivante, mais il ne me laisse même pas prononcer un seul mot. Ses mains prennent mon visage en coupe et m'attirent à lui pour un baiser passionné. Il me mange littéralement la bouche, dévore mes lèvres et cette fois-ci, c'est moi qui gémis, perdant pied dans ce baiser torride. Je n'en peux plus, je me détache de lui, peinant à retrouver ma respiration, mon cœur tambourinant frénétiquement dans ma poitrine. Je caresse tendrement sa joue du bout du nez, je remonte jusqu'à son oreille. Grâce à un incroyable effort, j'arrive à haleter :

— Je vais te préparer. Ouvre la bouche.

Il s'exécute, les yeux clos. Je glisse deux doigts entre ses lèvres.

— Suce...

Il s'y emploie avec véhémence. Sentir sa langue autour de mes doigts, me rend fou. De ma main libre, je me libère de mon pantalon. Je peux enfin sentir la peau nue de Gulf sur toute la surface de mon corps. Je m'empresse de me coller à lui, frottant mon sexe tendu contre ses hanches. Il lâche mes doigts dégoulinant de salive et se tourne aussitôt face à moi, la main sur mes fesses pour presser ensemble nos deux virilités. Nous gémissons de concert et d'un même élan, nous ondulons l'un contre l'autre pour augmenter le frottement de nos sexes vibrant de désir. C'est tellement bon, tellement intense... Je suis déjà au bord de l'explosion. Mais, je veux le sentir autour de moi. Mes doigts humides trouvent le chemin de ses fesses et s'insinuent jusqu'à l'entrée de son antre vierge. Il se tend immédiatement.

— Détends-toi... Je vais y aller doucement, murmuré-je pour le rassurer.

Il hoche la tête et enfouit son visage dans le creux de mon cou. Je commence lentement à stimuler son entrée, sans chercher à y pénétrer. Je veux qu'il l'accepte, le demande. Je le sens se détendre contre moi. Alors, le plus lentement que je peux, je le pénètre du bout du doigt. Aussitôt, il se crispe et m'arrête en saisissant mon poignet.

— Arrête... dit-il en posant son front sur mon épaule, incapable de me regarder, je ne peux pas... J'en ai vraiment envie, mais je ne vais pas y arriver...

Je sens qu'il crispe la mâchoire, mon cœur se serre dans ma poitrine. Jamais, je ne l'obligerai à faire quelque chose qu'il ne veut pas. Je me redresse légèrement, l'obligeant à lever le visage vers moi. Ses yeux me fuient.

— Ce n'est pas grave, Gulf, lui affirmé-je en déposant un baiser léger sur son front puis sur sa paupière. Je ne t'en veux absolument pas. Il y a d'autres moyens de faire l'amour ensemble.

Ses yeux me fixent, surpris. Je le pousse pour le positionner sur le dos et remonte sur lui. En le regardant droit dans les yeux, j'insère deux de mes doigts dans ma bouche et les recouvre de ma salive. Il m'observe, fasciné. Sans aucune hésitation, je pose mes doigts sur mon entrée anale et me pénètre. Il écarquille les yeux face à mon geste hautement lubrique et intime. Je ferme les paupières, me laissant envahir par les ondes de plaisir, exacerbées par son regard brûlant posé sur moi. Je commence à aller et venir en moi, écartant les chairs, me préparant à m'offrir à lui.

— Mew...

Sa voix n'est qu'un murmure étranglé. Ses mains se posent sur moi, d'abord timidement, puis de plus en plus passionnément, suivant le rythme de mes coups de reins. Le désir, qui était retombé avec son refus, réapparaît encore plus fort et avide. Il est temps... Je ne pense plus qu'à une chose : unir nos corps. Alors, mes doigts quittent ma cavité et je soulève le bassin pour me positionner au-dessus de lui. Avec lenteur, je m'empale sur lui. Son dos se soulève du sol, un long grognement rauque lui échappe, pendant que ses doigts s'enfoncent dans mes cuisses. Je serre les dents. C'est si intense. Il est tellement imposant. Il me donne la sensation de m'emplir entièrement. Une fois entièrement en moi, je reste immobile. Mon sexe pulse compulsivement. Un seul mouvement et je vais jouir. Il ne bouge pas non plus. Nous sommes à vif, tous les deux.

Il se redresse lentement et m'offre un baiser tendre et amoureux. Je caresse ses cheveux, fondant dans ses bras. Il répète sans cesse mon prénom en frottant son visage contre le mien. L'émotion me gagne. Je l'aime à la folie. Une larme quitte ma paupière close et roule sur ma joue. Ses lèvres la recueillent, en déposant de doux baisers sur ma joue, sur mes paupières et sur mon front. Nous ne faisons plus qu'un. Il est en moi, dans mon corps et dans mon cœur. Je soulève les hanches et me laisse retomber sur lui. L'éclair de plaisir me transperce avec force. Nous gémissons sans retenue, nos lèvres s'effleurant. Je commence à me mouvoir sur lui, aidé par ses mains sous mes cuisses. Je m'agrippe avec force à son cou, pour accélérer la cadence.

Je veux le sentir toujours plus fort, toujours plus loin. Les vagues de volupté me submergent, je quitte terre. Je me sens plonger dans un monde où seul Gulf existerait, lui et le plaisir qu'il m'offre. Je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux le garder en moi pour l'éternité. Mais mon corps en a décidé autrement. Je sens l'orgasme se construire au creux de mes reins. C'est une boule incandescente qui est sur le point d'exploser et de tout emporter avec elle. Subitement, Gulf m'étreint fortement, en enfouissant son visage dans mon cou. Son corps est parcouru de spasmes longs et puissants. Je le sens se déverser en moi. C'est l'étincelle qui embrase mon corps et fait éclater l'orgasme en moi. Nous nous rejoignons, tremblants, dans un plaisir brut et sans limite.