Chapitre 7
- Je n'en reviens pas que tu ais accepté, lança Kyara depuis la cuisine.
Holda de nature protectrices avait accepté sans broncher que Runner l'accompagne à la soirée de Bethany or un détail la surprenait. En écartant le rideau du salon Kyara avait assisté à une scène très étrange. Holda et Runner s'étaient montré très proche comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. L'échange s'était même montré tares houleux. En quête de réponses Kyara attendit qu'elle la rejoigne dans la cuisine pour l'interroger.
- Cet homme s'est montré tout à fait acceptable, déclara-t-elle d'une voix posée.
Kyara se tourna, les bras croisés contre sa poitrine.
- Vraiment ? Pourtant vous aviez l'air en désaccord tout à l'heure.
Holda plissa son front, l'air mécontente.
- Que veux-tu dire par-là ma chérie ?
- Je veux dire que vous m'avez donné l'impression que vous vous connaissez, dit-elle en fixant son regard.
- Je crois que tu te fais des idées, Kyara, articula Holda en s'approchant.
Kyara soupira bruyamment.
- Vous avez eu un échange pour le moins houleux, insista-t-elle en la dévisageant longuement, désespérée de connaître le fond de ses pensées.
- Évidemment ! Répondit-elle en se frappant les hanches ; Un homme dont je ne connais rien débarque sous mon toit et se propose d'emmener ma fille à une soirée.
Kyara grimaça.
- C'est vrai que le moment paraissait étrangement particulier, avoua Kyara.
- Tu te fais trop d'idées ma chérie, il est peut-être temps pour toi de t'amuser un peu.
Kyara releva lentement les yeux vers elle, peinant à réaliser ce qu'elle venait dire.
- Tu as reçu un coup sur la tête ? Questionna-t-elle sérieusement.
Sa mère éclata de rire mais celui-ci semblait nerveux.
- Non, je ne pense pas, répondit-elle en posant ses mains sur ses épaules ; Je viens peut-être de réaliser que tu étais en âge de sortir un peu et même si...l'agression que tu as subie est encore dans notre esprit, j'ai pleinement confiance en cet homme.
Kyara ressentit un vague d'émotions la submerger devant cet aveux. Holda avait les larmes aux yeux et semblait avoir beaucoup de peine à les retenir.
- Tu es absolument radieuse dans cette robe, dit-elle pour tromper l'émotion.
Immédiatement elle se sentit rougir car c'était bien la première fois de sa vie qu'elle faisait autant d'effort pour paraître jolie.
Avait-elle le désir secret de plaire à Runner ?
Chassant ses pensées d'un mouvement de tête imperceptible elle inspira profondément avant d'entendre au loin une voiture se garer près de leur allée.
Son cœur s'emballa très vite. C'était probablement Runner.
- Fais très attention à toi.
- Au plus tard minuit, promit-elle en déposant un baiser sur sa joue.
Elle attrapa son sac à main et ouvrit la porte. L'homme qui hantait ses pensées se tenait déjà devant la porte, vêtu d'une chemise noire, les manches remontées, dévoilant un sillon de veines prêtes à exploser.
Perdant alors tout ses moyens, Kyara ouvrit la bouche mais aucun son semblait vouloir sortir.
- Bonsoir Kyara.
Sa voix ténébreuse s'insinua dans ses veines, quant à son cœur...elle avait l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine. C'était comme si ses muscles refusaient de lui obéir.
- Bonsoir, Runner, dit-elle enfin lorsqu'elle s'aperçut que sa mère était juste derrière elle le regard rivé sur l'homme tout vêtu de noir.
Runner cacha difficilement son désir vorace qui contractait ses sens. La jeune femme était divinement belle dans sa robe rouge. Ses cheveux était relevé en un chignon rebelle dévoilant son élégant cou...
Sa peau diaphane semblait aussi lisse que de la soie lui donnant l'irrésistible envie de la caresser.
Hélas il dut faire face à Holda qui lui jeta un regard presque assassin.
- Je vous la ramène en un seul morceau, assura-t-il les lèvres frémissantes d'un sourire amusé.
Holda se contenta d'incliner la tête puis disparut.
Enfin seul avec Kyara, Runner s'empressa de glisser sa main dans son dos pour la guider vers la voiture.
- Jolie voiture, commenta-t-elle quand il lui ouvrit la portière.
- C'est une mustang, une pure merveille, dit-il d'une voix de gorge alors que son parfum pur lui montait au nez.
Il referma la portière ayant enfin la sensation qu'elle était à lui...
Enfin...
- Allons à cette soirée et si elle me semble trop ennuyante je t'emmènerai ailleurs.
Kyara sentit la panique l'envahir alors qu'il avait déjà démarré. Dans la nuit noire, le profil de son visage était plus qu'inquiétant.
- Où ça par exemple ? Questionna-t-elle en serrant son sac à main contre son ventre.
Le moteur de la Mustang se mit alors à rugir jusqu'à le sentir vibrer sous ses pieds.
- Ça c'est une surprise, murmura-t-il en lui jetant un léger regard énigmatique.
- Pourquoi j'ai l'impression que tu fais exprès d'être mystérieux ? Lança-t-elle d'une voix faussement calme ; Tu aimes torturer les gens qui sont autour de toi ?
- Cela dépend qui, répondit-il en toute franchise ; Je préfère tout de même torturer mes ennemis.
Lorsqu'il prit son virage un peu trop dangereusement, Kyara étouffa un hoquet.
- Détend-toi Kyara, ajouta-t-il en quittant la route des yeux pour la couvrir d'un regard presque protecteur.
Pour une raison qui lui était méconnue Kyara eut envie de le croire.
Cinq minutes plus tard il gara sa voiture près de la luxueuse maison de Bethany. Chaque fois qu'elle voyait cette maison Kyara ne put s'empêcher d'éprouver un brin de jalousie.
- Elle a beaucoup de chance, s'entendit-elle murmurer.
- Elle n'a aucun mérite, répondit Runner en glissant son index sous son menton pour qu'elle se tourne vers lui.
Kyara sentit des milliers de frissons la parcourir.
- Tu as raison, dit-elle en riant ; Être jalouse ne m'apportera rien.
Kyara s'empressa de quitter la voiture avant que ses pensées se mettent à divaguer. En une second sinon moins il se retrouva devant elle, le regard quelque peu durci. Runner comprit en plongeant son regard dans le sien que cette douleur lancinante qu'il avait connu il y a vingt-deux ans était toujours présente...presque plus forte et plus intense. Ses yeux noisette étaient baigné d'une lueur argenté grâce aux reflets de la lune. Le galbe de ses seins moulés dans cette robe augmenta les pulsions de son désir bestial. Vingt-deux ans à attendre ça et voilà qu'il craignait mourir seulement aujourd'hui.
- Enfin vous voilà ! S'écria Bethany quand ils pénètrent dans la maison.
Le son des enceintes semblaient déstabiliser la jeune femme. Il s'aperçut très vite que ce n'était pas son élément. Runner en profita pour passer un bras protecteur dans son dos jusqu'à venir refermer sa main contre son flanc droit.
Des centaines d'étudiants déjà éméchés dansaient sur les tables, sur le comptoir du bar composé de néon. Runner pouvait sentir leur sang pulsait dans leurs veines comme une dynamite prête à exploser. Mais seul le sang de Kyara lui importait. Il prenait le dessus, il était fort mais coulait dans ses veines si lentement qu'il sentit ses veines gonfler sur ses avant-bras.
- Vous voulez boire quelque chose ? Vodka ? Whisky ou bien une bière ?
Kyara leva son regard sur Runner qui refusa gentiment la proposition alors elle en fit de même afin de garder les idées claires.
Ses oreilles bourdonnaient déjà, néanmoins elle appréciait le contacte de Runner qui lui prit la main pour la guider vers un coin tranquille.
- Ainsi voilà à quoi ressemble une fête d'étudiant, nota-t-il l'air moqueur.
Kyara sentit ses mains trembler, le regard rivé sur Runner alors qu'un garçon fonça droit sur elle pour lui coller un verre dans la main.
Puis tout ce passa très vite.
Runner agrippa le garçon pour le coller au mur après lui avoir reprit le verre des mains.
- Dégage...
Tétanisé il s'exécuta sans discuter l'ordre sous le regard interloqué des étudiants. Runner lutta pour réprimer sa transformation subite alors qu'elle venait de poser sa main sur son bras.
- Est-ce que tout va bien ?
À temps, les veines de dissipèrent et il se retourna sans masquer sa colère.
- Tout ira bien lorsque nous serons sorti d'ici ! Siffla-t-il entre ses dents serrées.
- Mais on vient...
Kyara réprima un hoquet, baissant les yeux sur sa main qui venait de se refermer sur son poignet.
- Partons d'ici querida, s'il te plaît, demanda-t-il en articulant chaque mot avec rudesse.
Kyara acquiesça vaguement, sans savoir si elle prenait oui ou non la bonne décision.
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