Chapitre 15
Runner retint un sourire, faisant mine d'être impassible devant sa bravade. Dans ses yeux noisette il décela une lueur de défi mais qui fut très vite remplacée par une vive inquiétude.
- Dois-je te prendre au sérieux ? Lança Runner en leva un sourcil.
Doucement elle se recula, haussant des épaules avec indifférence mais son cœur battant à vive allure parlait pour elle.
- Oui, je suis très sérieuse.
Runner combla l'espace qui les séparait, faisant d'elle sa proie. Il adorait ce petit jeu mais craignait de s'y perdre. Sa belle promise avait de l'audace et semblait accepter peu à peu son secret. Bien qu'il aurait pu se sentir chanceux Runner savait avec l'expérience de ses frères que la tache s'annonçait compliquée.
- Viens avec moi Kyara, tu en meurs d'envie, je peux le déceler dans tes yeux.
Elle le dévisagea, les lèvres légèrement entrouverte, la respiration erratique. Runner s'arrêta à hauteur de la jeune femme, réprimant la violence de son désir qui lui nouait les reins.
- Si j'accepte que va-t-il se passer ?
Runner songea aux multitudes de choses qu'il désirait faire. Notamment l'embrasser, sentir la douceur de sa peau sur ses doigts glacés.
- Rien qui puisse te donner l'envie de me fuir, promit-il d'une voix plus ou moins tendue.
Elle se pinça les lèvres, augmentant son désir pour elle, jusqu'à devoir serrer les poings pour l'endiguer.
- Suis-moi Kyara, ajouta-t-il en tendant sa main vers elle dans l'espoir qu'elle la saisisse.
Après maintes hésitations elle finit par glisser sa main entre sa paume glaciale. Runner s'empressa de refermer ses doigts sur sa main délicate et douce.
Il l'entraîna à l'extérieur de son bureau après avoir récupéré sa veste qu'il passa autour de ses épaules. Elle l'accepta sans un mot, le remerciant d'un simple sourire en coin. Sa timidité le touchait plus qu'il voulait l'admettre.
- Ma voiture est garée devant le club, indiqua la jeune femme quand il emprunta la porte arrière du bâtiment.
- Ne t'en fait pas pour ta voiture, je demanderai à un ami de la ramener chez-toi.
Elle ne fit aucune objection et le suivit dans son 4x4 noir.
- Je peine à réalisée ce que je suis en train de faire, articula-t-elle en s'arrêtant à hauteur de la portière.
Kyara resserra les pans de la veste contre elle, réprima difficilement le froid qui s'insinuait dans ses veines. Son cœur martelait dans sa poitrine chaque fois qu'elle croisait son regard impénétrable. De surcroît dans cette obscurité la créature qu'il était prenait tout son sens.
- Tu ne le regrettera pas Kyara, je te le promets.
Kyara décela de la sincérité dans sa voix mais resta néanmoins sur ses gardes.
Il ferma la portière comme s'il venait de sceller son destin au sien. Incapable de résister Kyara observa son profil et ses reins s'enflammèrent soudain. Elle glissa son regard sur la courbe puissante de ses mâchoires tout en se pinçant les lèvres.
Arrête ! S'admonesta-t-elle en tournant la tête précipitamment lorsque la sienne se tourna vers elle.
- Arrêtez quoi querida ? Demanda-t-il d'une voix amusée.
Figée, Kyara s'empourpra violemment.
- Pardon ?
Il quitta la route des yeux pour lui offrir un lent et mystérieux sourire.
- Tu viens de lire dans mes pensées ! S'exclama Kyara vivement.
- Peut-être, répondit-il en haussant des épaules avec nonchalance.
Kyara ne parvenait plus à détacher son regard du sien comme s'il l'avait hypnotisé. Toutes ses pensées semblaient indescriptibles, comme si elles étaient toutes tournées vers lui. Perdue dans un flot de pensées contradictoires Kyara exhala un soupir haché, tourmentée par le désir inconcevable qu'elle ressentait pour lui.
Lui avait-il jeté un sort ?
- Non querida, je ne t'ai pas jeté de sort, lança-t-il après lui avoir ouvert la portière.
- Ça suffit ! Gronda-t-elle d'une voix qu'elle voulut ferme ; Cesse de lire dans mon esprit !
Faisant mine d'être coupable il leva les mains en l'air tout en s'écartant de son passage.
- Je suis désolé, je ne peux pas m'empêcher de vouloir connaître les profondeurs de tes pensées, déclara-t-il lorsqu'ils furent entré dans sa splendide villa.
Kyara ôta sa veste sans le quitter des yeux. Ce geste totalement innocent ne semblait guère lui plaire, constata-t-elle en voyant ses prunelles s'assombrir dangereusement. Le vampire laissa tomber son regard sur les courbes de son corps.
- Tu n'aurais jamais dû mettre cette robe, elle m'empêche de me concentrer.
Contre sa volonté de lui résister, Kyara rougit, presque en demande d'un autre compliment. En fait, elle se sentait désiré mais ne pouvait pas oublier la véritable nature de cet homme.
- Je suis désolé mais j'aime cette robe et elle n'a rien d'extraordinaire.
Le regard dur, il resta immobile comme une statue de pierre.
- Au contraire, rétorqua-t-il en penchant légèrement sa tête en arrière, l'observant ainsi avec une flamme intense au fond des yeux ; Elle souligne dangereusement ta silhouette, l'odeur de ta chair est intense, réveillant en moi celui que tu n'as guère envie de voir.
Sa voix fut tranchante et rauque.
- Montre-moi...
Cette demande ? Kyara n'y avait pas réfléchi. Pire encore ! Elle était persuadé qu'il lui refuserait.
Au lieu de ça, il s'avança, le visage sillonné de veines noirs, palpitantes, impressionnantes et qui subitement s'emparèrent de ses yeux.
Kyara retint un cri au fond de sa gorge, reculant d'un pas en arrière.
Il ôta sa chemise sans préambule et Kyara fut partagée entre la peur et la chaleur qui couvrait ses joues. C'est un corps musculeux qu'il dévoila, un torse saillant, des biceps tendus et surtout...un corps parcourut des mêmes veines qui battaient contre ses tempes.
- À présent, qu'en penses-tu ?
Elle vacilla sous l'écho de sa voix rauque et changeante. Elle était plus grave, plus sombre et menaçante.
- Je...
Runner fut près d'elle si vite que ses cheveux virevoltèrent autours de ses épaules nues. Incapable de résister à l'appel du sang, Runner pressa ses mains sur les courbes délicates de ses épaules nacrées et plongea son regard dans le sien.
- Tu n'as rien à craindre, je ne te mordrais pas Bellissima.
- Ce n'est pas vraiment l'impression que tu donnes, riposta sa belle sans aucune peur dans la voix.
Au contraire elle était curieuse et désireuse de le toucher. Cette constatation suffit à le rendre fou. Sa gorge se serra convulsivement, ses muscles devenaient raides à mesure qu'elle se mordait les lèvres tout en approchant la naissance de ses doigts près de son torse. Une furieuse fièvre le consumait sous les yeux de sa belle promise. Pendant un instant il se surprit à fantasmer...de la vouloir vulnérable, suppliante dans ses bras.
Longtemps trop longtemps il avait attendu ça au point de commettre des atrocités sans limites pour tromper son absence.
Elle posa ses doigts sur l'une des veines présente sur son torse et ce fut pour lui le chaos...
Ses canines se rétractèrent, ses veines néanmoins se figèrent sur l'instant. Il rejeta sa tête en arrière tout en lui prenant la main pour la guider vers son cœur mort. Le sien en revanche battait si vite qu'il sut sans l'ombre d'un doute qu'elle aimait ça.
Il plongea son regard dans le sien, tout en passant son pouce sur ses lèvres pulpeuses.
- Ma douce, chuchota-t-il sans lâcher son poignet.
La jeune femme rejeta sa tête en arrière pour affronter son regard monstrueux.
- Tu m'as hypnotisé n'est-ce pas ?
Hélas pour elle, Runner n'avait rien fait pour la rendre toute chose. Il n'avait rien avoir avec le désir secret qu'il pouvait lire dans ses prunelles.
- Je suis navré Bellissima mais je ne suis pas à l'origine de cette lueur intense qui perce ton regard, chuchota-t-il en effleurant ses lèvres entrouvertes.
- Vraiment ? S'enquit la jeune femme en reculant d'un pas comme si elle désirait lui montrer qu'elle était maîtresse de ses émotions.
Hélas pour elle Runner attendit qu'elle se retourne pour plaquer son dos contre son torse puis délicatement, il dégagea ses cheveux, délivrant sa nuque et son cou avec l'irrésistible et incontrôlable envie de la mordre....
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