Chapitre 1- partie 2
Arrivés au temple, toujours aidée par le bel esclave, elle descendit et se tint devant la foule. Leurs visages rougeauds exprimaient une adoration sans borne face à la famille royale, à leur gloire et à leur puissance, tels des chiens devant leur maître.
Pharaon les fit taire d'un preste signe des bras.
- Égyptiens ! déclara-t-il de sa voix profonde. Aujourd'hui est jour de naissance d'Isis, notre grande déesse, fille de Nout et Geb, soeur de Nephtys, épouse du glorieux Osiris, mère d'Horus et d'Anubis ! Gloire à elle, et gloire aux autres dieux !
Il leva son poing vers le ciel en lâchant un cri de joie et la foule rugit en union avec lui.
On apporta un taureau noir au pied des marches du temple.
La plèbe se tut graduellement tandis que Sekhmet s'avançait vers le taureau. L'animal, nerveux, faisait claquer ses sabots sur le grès, envoyant de petits éclats de pierre autour de lui. Sa robe ébène brillait et lorsque le boeuf faisait jouer ses muscles, des reflets bleus les parcouraient, telles des éclairs azurés sur un ciel de nuit. Il souffla et ses yeux noirs humides trouvèrent ceux de la princesse, durs et clairs comme de la glace émeraude. La panique emplit les orbes de l'animal en la voyant saisir le long couteau de cérémonie incrusté de rubis et de lapis-lazuli que lui tendait une prêtresse, comme s'il connaissait d'avance son destin.
Elle fit courir mon doigt sur le fil de sa lame dorée et approcha l'arme du cou massif du taureau. Celui-ci beugla un dernière fois, tenta de s'échapper, mais sans lui en laisser le temps, d'un mouvement sec, elle l'égorgea.
Une bruine de sang lui aspergea le visage, et tandis que l'animal se vidait de son fluide écarlate sur le sol, la jeune femme prononça une prière à Isis:
- « Tu as ton sang, Isis ; tu as ton pouvoir magique, Isis ; tu as ta magie, l'amulette qui est la protection de ce grand dieu, qui réprime celui qui lui cause du tort. »
Lorsque l'animal rendit son dernier souffle, elle se leva et tendit les bras vers les cieux et cria :
- Gloire à Isis ! Ô Isis, accepte le sacrifice de ce taureau qui contient les organes de ton illustre mari, Osiris, roi des morts, dieu de la renaissance, juge des lois de Maât !
La foule répéta en choeur ce psaume et se tut.
La princesse conclut :
- Que les festivités commencent !
Le peuple cria son approbation et se dispersa alors que les musiciens commençaient à jouer du sistre et que des danseuses ondulaient lentement au rythme de la musique. Tout cela était si futile, fastidieux et insipide ! La vraie fête commençait maintenant, dans le temple.
Sekhmet passa devant Pharaon, la reine, Akhmet et ses frères et entra dans l'imposant bâtiment.
Tout était silencieux à l'intérieur. Des colonnes de pierre blanche soutenaient un haut plafond plat et le long des murs se tenaient des autels dédiés à la déesse.
Au fond du temple se trouvait une statue d'Aeset (Isis). La divinité, éclairée par la lumière mouvante des flammes des braséros disposés à ses côtés, semblait presque bouger. Un instant, la jeune fille crut voir ses yeux la regarder et sa bouche esquisser un sourire bienveillant. Les bras croisés, une coiffe en forme de vautour sur ses magnifiques cheveux, une croix ankh et un sceptre ouet dans les mains, la statue dégageait une telle expression de puissance et de grandeur qu'elle s'agenouilla respectueusement devant elle.
Elle passa le reste de l'après-midi à prier pieusement et à méditer, tandis que dehors la fête se poursuivait.
Quand elle se leva enfin, les genoux et le dos endoloris, Atoum-Rê se couchait. La barque solaire, protégée par Seth, entamerait bientôt son trajet vers le monde souterrain, où les deux dieux combattraient bravement le monstrueux serpent Apophis, qui voulait dévorer le monde et ainsi le plonger éternellement dans les ténèbres.
Elle sortit du temple après une dernière prière et rentra au palais escortée de gardes qui l'avaient attendue. Toute sa famille était déjà partie, évidemment. Ils ne partageait pas cette profonde connexion qu'elle possédait avec Isis.
Lorsqu'elle rentra dans leur domaine, une douce obscurité et un calme paisible l'avaient envahi. Les étoiles tapissaient le ciel comme autant de points de lumière sur le corps gracieux de Nout, déesse des firmaments. Elle se promena un moment dans les jardins royaux, effleurant des mains les pétales au parfum capiteux des hibiscus et faisant bruisser les feuilles des dattiers. La faible lumière de la lune, qui n'était plus qu'un mince croissant laiteux dans le ciel, enveloppait le jardin d'une ambiance surréaliste et nimbait ses cheveux d'une lueur argentée, presque surnaturelle. Une brise chaude et humide les caressa à ce moment-là, et c'était comme un signe des dieux. Sekhmet fut certaine qu'elle était vouée à de grandes choses. Un jour, elle serait vénérée comme une déesse. Un jour, elle prendrait le pouvoir, peu importait à quel prix.
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Rebonjour ! En ce magnifique vendredi, la deuxième partie du premier chapitre est publiée. Elle est plus courte, mais comme je poste 2 fois par semaine, j'ai décidé de faire plus court dorénavant.
Comment avez-vous trouvé ça ? Sekhmet est de plus en plus cruelle, dis donc !
Que pensez-vous qui arrivera dans les prochains chapitres ?
Un petit vote et votre avis sont toujours grandement appréciés !
Merci,
lecrivaine123
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