Quelques jours plus tard.

Je suis au boulot, il commence à se faire tard, pas mal de mes collègues sont déjà chez eux. Je reste encore un moment, j'ai eu pas mal de demandes et je dois m'organiser pour la semaine prochaine. Je prévois beaucoup de visiter à l'extérieur aussi, demande de Nathan pour connaître un peu plus mon futur boulot de responsable. Il m'a envoyé une liste de mission pour la semaine prochaine, super ... Mais ça me plaît. Je dois aller visiter des gens pour ouvrir plus de contrats et avoir plus de marques.

Du bruit finit par me sortir de ma concentration, je soupire et me redresse. Une femme est devant mon bureau, elle fait trois têtes de plus que moi et elle vraiment l'air d'une mannequin, c'est fou. Et je la reconnais. C'est la femme que j'ai vu le jour où j'ai rencontré Nathan.

-Excusez-moi ?

-Oui ?

Dieu merci elle s'exprime en anglais.

-Je cherche Nathan Cooper. Est-ce qu'il est là ?

-Non. Il est en voyage.

-Vous savez quand est-ce qu'il va rentrer ? Je dois lui parler.

-Hum...

J'avoue, j'ai une petite pointe de jalousie qui arrive en voyant cette nana ultra bien foutue se présenter à moi. Et je sais que les deux ont eu une relation, j'ai pas envie qu'ils reprennent. Alors je décide de mentir, je sais parfaitement quand Nathan rentre.

-Non, je ne sais pas.

-Vraiment ? Il ne prévient pas ses collègues ?

-Si, mais là, il peut rentrer demain comme dans deux semaines.

Pas du tout ... Il est toujours à cheval sur les dates et les heures.

-D'accord. Merci du renseignement. Je vais lui poser un mot sur son bureau.

Elle commence à partir, je ne peux pas m'empêcher d'être vraiment jalouse.

-Non ! Monsieur Cooper n'aime pas quand on entre dans son bureau.

-Je suis sa compagne, je ne pense pas que ça va le déranger.

-Sa compagne ? Et vous ne savez pas où est Nathan ?

-J'ai été sur des podiums, j'ai fait des shootings et des soirées en Italie. J'ai confiance en mon compagnon.

Cette femme me sourit, puis elle s'en va vers le bureau de Nathan. Je m'affaisse sur mon siège, Nathan est en couple et il trompe sa copine, pardon, sa compagne, avec moi. Je déteste vraiment ça, je ne suis pas une maitresse. Une amante, oui, une maitresse, jamais de la vie ! Je n'y crois pas ! Et le pire, c'est que ça date notre relation, ça fait un moment qu'elle a commencé.

L'autre finit par revenir, elle part en me souriant. Si tu savais que je me tape ton mec ... J'attends qu'elle parte dans l'ascenseur, puis j'essaie de me reconcentrer, mais impossible. Je finis par me lever et me diriger vers la cuisine, mais je vois la porte du bureau de Nathan. J'ai terriblement envie d'aller voir le mot, j'essaie de résister à mon envie, il n'y a malheureusement rien qui lutte contre ma curiosité. Je vais devant la porte, j'hésite encore un peu, mais je l'ouvre quand même.

J'entre dans la pièce sans en être vraiment fière, me dirigeant tout de suite vers le bureau. Je regarde tout de suite ce qu'il y a dessus, tout y est bien rangé, à sa place. Je trouve un petit papier sur son sous-main, je le prends et le lis, c'est écrit en italien. Evidemment, elle est italienne. Je prends mon portable et fais une rapide traduction, c'est juste un mot qui indique son passage et qui dit qu'elle l'aime.

Putain, ils sont vraiment ensembles. Je repose le mot et commence à partir, mais encore une fois, je ne peux pas m'empêcher de penser à quelque chose de con. Je regarde de nouveau le bureau, je réussis à retenir ma connerie. Je sors de la pièce et retourne à mon bureau, je range mes affaires et m'en vais. Je rentre chez moi avec un goût amer, Nathan trompe sa copine. Enfin, si c'est vraiment sa copine, je reste quand même dégoûtée. 

Je me pose sur mon canapé une fois à la maison, je prends mon portable et vais sur l'application de message, réfléchissant à si j'envoie un message à Nathan ou non, j'ai envie de savoir. Je me ravise après quelques minutes, puis j'envoie un message à ma soeur, savoir si elle est dispo, évidemment elle ne l'est pas, elle a des visites toute la journée. Je pousse un long soupire, ça va me gonfler jusqu'au retour de Nathan. Et Tracy n'est même plus là, impossible de la voir, ni même de la contacter, elle est en Amérique du Sud pour une tournée des médias...

* * *

Une longue semaine vient de passer, elle a été assez épuisante. J'ai beaucoup bougé, j'ai parcouru tout Paris à la rencontre de diverses personnes et propriétaire de grands magasins, ça a été assez fou. Et je crois que je ne remercierais jamais assez la vie de m'avoir fait naître dans ce monde-là, je connaissais déjà les habitudes de certains. J'ai envoyé beaucoup de choses à Nathan, avec lequel je n'ai échangé que professionnellement, je suis encore dégoûtée de ce qu'il m'a caché. 

Mais aujourd'hui, je suis à la maison, toujours en pyjama alors que c'est déjà une heure de l'après-midi. Je suis devant la télévision, à regarder une bonne vielle série, ça fait du bien de me poser après les dix derniers jours. Je profite de ce moment calme avec des macarons, quand la sonnette de la maison retentit. Je soupire profondément, j'ai pas envie ! Et puisque j'attends rien, je reste dans mon canapé. Mais la personne insiste à la porte, elle toque même.

Je finis par ronchonner et me lever pour aller ouvrir la porte, je regarde qui est là, puis j'essaie de la refermer.

-Charlie, attends !

-Quoi ? Demandé-je en ouvrant la porte.

-Pourquoi tu me fermes la porte au nez ? Surtout après un mois sans s'être vu !

-Va au bureau, tu comprendras.

-Hein ? Mais ...

-Va voir.

J'essaie encore une fois de fermer la porte, mais Nathan la retient. Je retiens soupire et ronchonnement, j'ouvre juste un peu plus la porte.

-Charlie, qu'est-ce qu'il ce passe ?

-Rien. J'ai juste plus envie d'être intime avec toi.

-Pourquoi ?

-Parce que je ne suis pas une maitresse. 

-Est-ce que je peux entrer ?

-Non.

-Charlie ...

Il est à la limite de la supplique, je soupire et le lance entrer. Je ferme la porte et retourne sur mon canapé.

-Bon, qu'est-ce qu'il t'arrive Charlie ? Pourquoi t'es aussi froide ? Et pourquoi t'as pas répondu à mes messages quand j'étais à Bangkok ?

-Je te l'ai dit. Je ne suis pas une maitresse.

-T'es mon amante. Pas ma maitresse. Je suis pas en couple.

-Tu l'es. Ta chère compagne est venue la semaine dernière.

-Ma compagne ? 

-Grande, un mètre quatre-vingt, ultra bien foutu, italienne.

-Louise ? Elle t'a sérieusement dit qu'elle était ma compagne ? 

-Oui.

-Et tu la crois ? 

-Tu ne parles jamais de tes relations. Alors oui, je la crois. Surtout que je l'ai déjà vu.

-Ah oui ?

-Le jour où on s'est rencontré.

Nathan soupire, pose son sac et vient à côté de moi sur le canapé.

-Charlie, le premier jour où j'ai couché avec toi, j'étais libre de toutes relations. T'as toujours été qu'une amante. Pas une maitresse. Je veux bien aimé le sexe, trompé, très peu pour moi.

-Alors pourquoi elle dit qu'elle est ta compagne ?

-Elle a du mal à saisir qu'on est plus ensembles. Je l'ai pourtant quitté clairement quand elle est partis en Italie et elle aurait pu comprendre quand je ne lui répondais pas. Je ne pensais pas qu'elle allait revenir ici. Encore moins que vous alliez vous rencontrer.

-Donc t'es pas en couple ?

-Non. Une femme à la fois. Enfin ...

Je me tourne vers Nathan, un peu surprise.

-Une femme à la fois, avec un "enfin" ? Ça veut dire que, puisqu'on est pas en couple et que t'étais libre, tu as couché avec d'autres en Asie ?

-Non. Je n'avais pas le temps. 

-C'est ça.

-Je ne te dois rien, mais je te le dit quand même. Je partais tôt le matin et rentrais tard le soir. Mes journées se résumait à du travail, des déjeuners et dîners d'affaires et beaucoup, beaucoup de visites. Pas le temps pour coucher avec quelqu'un. La seule fois où j'ai un peu pensé à moi, c'est quand tu m'as appelé en visio et que tu m'as produit un très beau show érotique.

-Vraiment ?

-Oui. Et je dois dire que ça me manque, une intimité.

-Bah va voir ta copine.

-Charlie, soupire-t-il. Ma douce Charlie, je sais que je t'ai manqué.

-Pas du tout. 

Nathan pose sa main sur ma cuisse qu'il caresse doucement, en la remontant. Elle commence à caresser l'intérieur de ma cuisse, je pose ma main dessus et l'arrête.

-Nathan, non. J'ai encore une remarque.

-Je t'écoute.

-Tu devais rentrer que demain soir.

-Je sais, mais j'ai décidé de prendre un vol plus tôt. Je n'avais rien à faire aujourd'hui, alors je suis partie tard hier soir.

-D'accord.

-Et maintenant ?

-Maintenant tu peux rentrer chez toi et contacter ta chère ex-compagne.

-Très bien.

Nathan se lève, récupère son sac et se dirige vers la porte, je souris en me levant à mon tour, je le rejoins. Je prends sa main, il se tourne vers moi

-Fait pas ton malheureux Nathan. Vient.

Je commence à partir direction ma chambre, je l'entends lâcher son sac et il me suit. Nous entrons dans la chambre, je me tourne vers lui et l'attire contre moi par le col de sa chemise.

-C'est bien ce qu'il me semblait.

-Un mois sans ce voir, c'est trop.

Je pose mes lèvres sur les siennes, ça fait du bien ! Nathan glisse ses mains sous mon débardeur et les remontent, je sens parfaitement l'empressement dans ses gestes. On finit sur le lit, je réussis à finir au dessus de lui, je fais sauter les boutons de sa chemise, ça le fait rire.

-Hé, elle coûte cher cette chemise ! 

-Tu vas sérieusement faire du chichi pour une chemise ? 

-Non. T'es ultra sexy comme ça.

-Donc je reste en pyjama ?

Il secoue la tête en grimaçant, je remonte doucement mon haut, même si j'ai vraiment envie de lui, et lui a envie de moi, je le sens contre mes fesses. 

-Charlie ...

-Quoi ? 

-Plus vite ou je te l'arrache.

-Il coûte cher ce pyjama !

Nathan rigole en voyant que je reprends ses mots, mais il est vraiment impatient. Il se redresse, je me retiens à son cou et m'assois comme il faut sur ses cuisses. Il retire rapidement mon haut, je retire sa chemise, la chaleur de sa peau sur la mienne est incroyable. Nos lèvres se retrouvent, Nathan me couche doucement sur mon lit et caresse mon ventre, c'est vraiment bon. Le sexe par téléphone, c'est cool, mais le sexe en vrai, c'est tellement meilleure. Rien ne remplacera la chaleur d'un homme.

Mon amant finit par quitter mes lèvres, descendre sur mon cou, ma poitrine qu'il embrasse avec une grande passion, puis continue sa descente doucement sur mon ventre. J'ai l'impression que Nathan savoure nos retrouvailles, et je sais que je vais savourer aussi. Il arrive tranquillement à mon short, il le retire avec ma culotte et embrasse mes cuisses, remontant jusqu'à mon intimité. Je ferme les yeux en posant mes mains sur mes cheveux quand je le sens, c'est si bon ! Il n'a rien oublié de ce que j'aime, le plaisir monte au creux de mon ventre. Nathan le sent, l'entends, il se redresse. 

J'ouvre les yeux et le regarde, je suis frustrée, mais le plaisir ne descends pas quand je le vois quitter mon lit pour retirer son pantalon, son boxer beaucoup trop serré, ses chaussures et ses chaussettes. Il revient rapidement, je le laisse prendre place entre mes jambes, il m'embrasse en me pénétrant avec une douceur incroyable. Je glisse mes jambes autour de lui, mes ongles vont griffer doucement son dos et il me fait l'amour d'une façon merveilleuse.

La bulle de plaisir continue à grossir et, quand Nathan me le susurre à l'oreille, je me laisse complètement aller. Lui aussi vient à son tour, je l'entends au loin. On finit par revenir à nous, Nathan se glisse sur le côté, on reprends nos souffles. 

-Charlie ?

-Quoi ?

-J'ai oublié le préservatif.

-Hein ?

Je regarde entre ses jambes, il n'a rien. Je me redresse, étonnement pas stressée.

-C'est pas grave.

-Pas grave ? Comment tu peux réagir aussi sereinement ?

-Parce que je suis sous implant et qu'on a juste un test à faire pour s'assurer qu'il n'y ai rien. Et si ça peut te rassurer, j'irais prendre la pilule du lendemain.

-Donc tu t'en fiches totalement que je sois venue en toi ?

-Oui. On était dans notre moment, j'ai pas envie de me le gâcher.

Je souris en levant, je me dirige vers la sortie et me tourne vers Nathan une fois à la porte.

-Tu viens prendre une douche avec moi ?

-Avec plaisir ! Douze heures de vol plus coucher avec toi, j'en ai bien besoin.

Nathan me rejoint, nous filons dans la salle de bains et prenons une très bonne douche, pas tant crapuleuse, mais qui fait du bien.