Lendemain matin.

Je viens de fermer ma valise, je suis prête à rentrée. C'est à peine huit heures et demi, j'ai quasi pas dormis de la nuit. À chaque fois que je réussissais à m'endormir, je repensais à Cooper, ça m'a gonflé ! Je soupire en posant mon bagage au sol, prends mes chaussures et m'assois sur le lit pour les mettre, j'ai vraiment mis la tenue confort : jean, tee-shirt et baskets, parfait pour le retour. Je fais un dernier tour de la suite, j'ai rien oublié, alors je file. Je descends à la réception, laisse ma valise à la conciergerie et me dirige au restaurant pour prendre mon petit-déjeuner avec mon ordinateur.

Je me pose à table, un serveur vient rapidement prendre ma commande, j'ouvre mon ordinateur et je traîne un peu dessus, histoire de passer le temps. Mon repas arrive assez vite, je mange en discutant avec ma meilleure amie, elle a un peu de temps pour moi pour une fois. Je ne lui dis pas ce que j'ai fait cette nuit, je vais y garder simplement pour moi. Personne n'a besoin de le savoir.

-Bonjour mademoiselle.

Je sursaute en entendant Cooper, il reste debout devant la table, je fronce les sourcils en baissant l'écran de mon ordinateur.

-Vous avez passé une bonne nuit ?

-Oui. Qu'est-ce que vous me voulez ?

-Juste savoir si vous avez passé une bonne nuit. Et vous dire que je déjeune à l'extérieur. On se retrouve à la gare à onze heures moins dix, dans le salon des grands voyageurs.

-OK. Pas de soucis.

-J'ai déjà fait envoyer les valises à la gare, vous êtes libres de votre matinée.

-Merci.

Cooper me lâche un petit sourire et s'en va, je m'enfonce dans le canapé et laisse tomber ma tête sur le dossier. Je pousse un profond soupire puis bouge. Je range mon ordinateur dans mon sac, Tracy est toujours à Paris, j'irais la voir en rentrant. Si j'ai la motivation. Je sors de l'hôtel, les frais ont déjà été assuré, je file me balader du côté de Bellecour, non loin de l'hôtel. J'ai envie de m'acheter des produits et un nouveau sac. Je sais, c'est un craquage comme ça, mais j'ai pas encore fait de folies en France. Plus d'un mois sans rien acheter, hormis de la nourriture et des produits d'hygiène, un miracle pour moi.

Je fais donc un bon petit shopping en moins d'une heure, je me suis rachetée un peu de maquillage, des soins et mon sac. Je suis dans le taxi pour la gare, je regarde ce que j'ai acheté, j'ai complètement craqué pour mon sac. Mon chauffeur finit par s'arrêter enfin devant la gare, je paie la course, donne un pourboire et file. Je cherche le salon grand voyageur après avoir pris une boisson rafraichissante, je finis par le trouver, il est bien indiqué. Je retrouve aussi ma valise, je m'isole et range mes achats, sauf le sac, hors de question que je le mette dans mon bagage. Je me pose sur un siège et attends, j'ai quand même dix minutes d'avance sur l'heure du rendez-vous. Je regarde un peu ce qu'il ce passe, je m'ennuie à mourir.

Mes pensées finissent par vagabonder vers cette nuit, première fois que j'y pense depuis que j'ai quitté ma chambre d'hôtel. Je soupire fort, ça me saoule, mais je laisse faire. Si mon esprit veut y penser, autant laisser faire. Je me laisse aller, jusqu'à ce qu'une main se pose sur mon épaule. Je me bouge, c'est Cooper.

-Tout va bien ? Vous sembliez perdu dans vos pensées.

-J'étais perdu dans mes pensées. C'est déjà l'heure ?

-Oui. 

-Alors allons-y.

Je me lève, récupère mes affaires et commence à y aller.

-Vous avez sérieusement acheté un sac Hermès ?

Je regarde mon sac de shopping puis Cooper.

-Oui, je me suis achetée un Hermès. Vous savez que j'ai les moyens.

-Je ne pensais pas que vous étiez le genre à acheter sur un coup de tête.

-Pourtant je le suis.

Cooper ne répons rien, on se contentes d'aller jusqu'au train. Je m'installe à place et regarde par la fenêtre, mais une question me trotte dans l'esprit. Je me tourne vers Cooper, qui est déjà sur son ordinateur.

-Cooper, je peux vous posez une question ?

-Je vous écoute, dit-il en me regardant.

-C'est pas tant une question, mais ... Par rapport à la nuit dernière.

-Oh, ça ! On avait bu tout les deux, on est allés trop loin. Il faut juste... Oublier et passer à autre chose.

-Oublier ? C'est tout. On couche ensembles et on passe à autre chose ?

-C'est ça. Mademoiselle Gomez, vous vous attendiez peut-être à une relation plus longue ?

-Non. Je voulais juste mettre les choses au point. On a couché ensembles et vous êtes mon patron, j'aime bien quand les choses sont clairs.

-Moi aussi j'apprécie. Ce n'était qu'une nuit.

Je hoche la tête et me retourne sur le côté, c'était qu'une nuit. On attends le départ du train, j'en profite pour sortir mes écouteurs. Je lance la musique, j'ai quand même un petit truc au ventre. J'ai aimé notre moment ensembles, j'aurais bien passé une nouvelle nuit avec lui. Mais on ne doit pas continuer.

Le train finit par démarrer, je regarde la route avec ma musique, le mouvement du train, le calme et ce que j'ai dans les oreilles me bercent, je finis par m'endormir.

* * *

J'arrive enfin devant la maison, je suis épuisée. J'ai dormis pendant tout le trajet, mais j'ai l'impression qu'on m'a roulé dessus, je rêve de mon lit. Mais j'ai encore un peu à faire, je pousse la porte de l'immeuble et traine la patte jusqu'à la cage d'ascenseur.

-Tata ! 

Un boulet de canon arrive dans mes jambes, manquant de me faire tomber, je me tourne vers ce petit monstre, c'est mon neveu ! Je lève la tête, Zoé est là ! Et pas toute seule, il y a aussi Sean. Je me retourne vers Ryan et le prends dans mes bras, mon énergie est revenue d'un coup, trop heureuse de voir ma famille.

-Hé, salut petit monstre ! 

-Tata ! Je suis trop content de te voir ! 

-Moi aussi. Câlin ?

-Ouais !

Il m'entoure de ses petits bras, je glisse mon nez dans son cou en fermant les yeux, c'est un bonheur de l'avoir ici. On s'échange un long câlin, jusqu'à ce qu'un petit toussotement nous sorte de notre moment. J'ouvre les yeux et me redresse un peu, Zoé sourit tendrement.

-Bon, je crois que Charlie est plus heureuse de revoir Ryan que moi.

-Bien sûr que non Zoé ! Mais tu sais bien que les câlins de mon neveu sont addictifs.

-Oh que oui, je le sais. 

Je finis par poser Ryan après un bisou, on rejoint sa mère, à qui je fais aussi un énorme câlin. Plus d'un mois sans les voir, c'est horrible. 

-Salut petite soeur.

-Salut.

Même son odeur, j'arrive à la sentir aujourd'hui. Je me sens comme à la maison en sentant son odeur, ça fait du bien. Je m'attarde sur le câlin puis je salut Sean.

-Alors, qu'est-ce que vous faites là ?

-On voulait prendre une petite semaine de vacances avec Sean ce mois-ci, on a décidé de venir à Paris. Non seulement parce que ça fait du bien d'être ici, mais aussi pour te voir, tu nous manques beaucoup.

-Vous me manquez aussi terriblement. On va dans mon appartement ? On sera mieux qu'ici.

-C'est sûr. On te suit.

Je souris en faisant un autre câlin à ma soeur, Sean s'occupe de Ryan le temps qu'on aille à l'ascenseur.