Chapitre 15

Cela fait un petit quart d'heure que je suis à mon bureau, avec ma jambe sur un siège, de la glace sur ma cheville, à discuter avec ma soeur. Je m'ennuie clairement malgré ma discussion, je veux juste rentrer chez moi, me doucher et me coucher. Et manger, j'ai trop faim ! Je récupère mon sac en posant mon portable, j'ai toujours de quoi manger dedans. Je sors un paquet de cookie et commence à manger, Cooper revient enfin ! Je pose mon sachet, il passe du sourire au sérieux.

-Alors, comment vous vous sentez ?

-Fatiguée, j'ai envie de rentrer chez moi. Et le froid a fait du bien à ma cheville.

-Super. On va bander tout ça et je vous aide à monter dans un taxi.

Je souris, Cooper vient à ma hauteur, récupère mon bandage et retire la glace. Je regarde ma cheville, c'est vrai qu'elle a moins gonflé que d'habitude. Cooper dégage ma jambe du siège et prends place. Mon talon se trouve sur son genou, je plaque mes mains sur ma jupe, histoire qu'elle ne remonte pas trop. Il applique avant une crème, je n'avais pas vu qu'il en avait une, puis il bande ma cheville avec douceur. La crème est assez rafraichissante, je me sens vraiment apaisée. 

-Voilà, c'est tout bon. Demain vous irez voir le médecin, vous assurer qu'il n'y a rien de plus grave.

-Si c'était grave, je serais dans un état pire.

-Certaines blessures peuvent ne pas être douloureuse. Si le médecin confirme que vous n'avez rien de grave et que vous pouvez reprendre le travail, alors on vous attendra jeudi.

-Je ne peux pas revenir demain après-midi ?

-Non. Vous en profiterez pour reposer votre cheville.

-Je peux prendre au moins un peu de boulot à la maison ?

-Vous pouvez, pas de soucis. Je prendrais en charge vos rendez-vous.

-OK.

Je récupère ma jambe, mets mes chaussures plates et prends mes affaires. Je commence à me lever, malgré le froid et le bandage, ma cheville me lance quand même.

-Visiblement vous avez encore mal. Je vais vous aider.

-Merci.

Il reprends ses affaires et m'aide à aller jusqu'à l'ascenseur. Je me cale au fond de la cabine, j'en peux déjà plus ! Je souffle du nez, ça fait tourner Cooper.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-J'en ai déjà marre de ne pas pouvoir poser le pied au sol.

-Ça va passer, ne vous en faites pas.

-J'espère.

L'ascenseur finit par arriver, Cooper revient m'offrir un soutien et nous emmène jusqu'au taxi, ça fait du bien de s'asseoir. 

-Vous pourrez rentrer chez vous tranquillement ou il vous faudra encore un coup de main ?

-Je veux bien un coup de main.

Il hoche la tête et s'installe dans le taxi, on part directement. Un petit étonnement arrive, je n'ai pas donné mon adresse.

-Vous avez donné mon adresse ?

-Bien sûr. J'ai regardé dans votre dossier tout à l'heure.

-Oh !

-Vous aviez peur que je vous stalke ?

-Un peu.

-Je n'ai pas le temps pour ça.

Je le regarde, il reste très sérieux, je hausse les sourcils et me tourne vers la route. Nous arrivons rapidement chez moi, Cooper m'aide jusqu'à devant la porte de mon appartement.

-Voilà, à bon port.

-Encore merci pour le coup de main. 

-C'est normal.

-Je peux vous offrir quelque chose à boire ?

-Non, je suis attendu ailleurs. Passez une bonne soirée et reposez-vous bien.

-Oui chef. Bonne soirée.

Cooper s'en va avec son air sérieux, j'ouvre la porte et j'entre enfin chez moi, je retire de suite mes chaussures, j'ai besoin de libérer ma cheville. Je réussis à me déplacer dans mon appartement, je file directement à la douche. J'entoure le bandage d'un film plastique et je me glisse sous l'eau, ça fait du bien ! Mais la fatigue est trop présente, alors je me bouge. Une fois douchée, j'enfile un tee-shirt long, que j'ai piqué à mon père, une culotte et je vais me coucher. Même si j'ai faim, l'envie de dormir prends le pas. Et ma cheville me fait mal, alors autant me coucher. Le sommeil arrive en quelques minutes une fois sous ma couette, j'ai besoin d'une bonne nuit réparatrice.

* * *

Il est onze heures et demi, je reviens du médecin. Je n'ai rien de bien grave à la cheville, juste une petite foulure, je dois juste bien la reposer aujourd'hui. Je n'ai de toute façon pas prévu de bouger pour le reste de la journée, enfin, je ne peux pas bouger. Je n'ai pas le droit de retourner au bureau aujourd'hui, Cooper m'a envoyé un mail ce matin. Je lui ai d'ailleurs répondu sur le chemin le prévenant que le médecin m'avait dit de rester chez moi. 

Enfin, je suis confortablement installée à table, je travaille tranquillement depuis mon PC portable, je m'occupe des mails. J'ai quelques sélections à faire, rien de bien fou. Je suis un peu triste, j'adore faire les sélections pour les soirées d'été, ce sont les meilleures. Mais bon, c'est pas grave. 

Quelqu'un toque à la porte, me sortant de ma concentration, je soupire et vais voir qui est derrière celle-ci. Je regarde d'abord par l'œillet, je souris en voyant Tracy. J'ouvre la porte, je suis très heureuse de voir ma meilleure amie ici.

-Salut Tracy, ça va ?

-Très bien ! Je peux entrer ?

-Ouais. 

Je me décale et la laisse entrer, elle me fait un gros câlin une fois la porte fermée, sans grande délicatesse et en me faisant mal à la cheville.

-Aïe ! 

-Pardon. T'as eu mal où ? Demande-t-elle en me lâchant.

-Cheville. Je me suis un peu blessée hier soir.

-Ah ! C'est pour ça que c'était impossible de trouver au boulot. Comment va ta cheville ?

-Elle est un peu douloureuse, mais ça va. Rien de bien grave, je suis allée voir le médecin ce matin.

-Alors je n'ai pas à trop m'inquiéter ?

-Non. Et qu'est-ce que tu fiches ici ?

-Je voulais déjeuner avec toi en terrasse, mais visiblement c'est mort.

-Ouais. Je reste à la maison aujourd'hui. Et je dois m'asseoir.

Je retourne à table et me pose, ça fait du bien. Tracy me rejoint après avoir pris une boisson au frais, un jus de fruit, avec deux verres. Elle ne boit jamais d'alcool, elle refuse depuis qu'elle est connue. Et aussi depuis une cuite qui a faillit lui couter la vie il y a deux ans et demi.

-Tu veux que je commande un bon repas puisque t'es là ?

-Je m'en charge. Sinon, comment tu t'es fait mal à la cheville ?

-En marchant dans une flaque et en me tordant la cheville avant de manquer de me faire plus mal.

-T'as juste manqué de te casser la figure ?

-J'ai eu la chance que Cooper soit présent au bon moment.

-Oh, Cooper.

Tracy sourit en se calant contre la table, ça me fait grimacer.

-T'es sérieuse ? 

-Quoi ? 

-Ton petit regard en mode "il t'a sauvé la vie, c'est trop mignon, romantique, sexy !".

-En même temps, c'est le cas. Je suis même étonnée que tu n'aie toujours pas couché avec lui.

-Tracy, c'est mon boss !

-Te fous pas de moi. Je te connais. Et je suis d'autant plus surprise que ça fait longtemps que tu ne m'as rien raconté de tes aventures.

-Peut-être parce que ça fait trois mois que je n'ai pas d'aventure. Je me suis concentrée sur mon boulot et sur mon petit neveu, pas le temps pour les aventures.

-Tu le trouves toujours.

-Pas maintenant. Et encore moins en France. Je veux juste bosser tranquille et profiter de mes week-ends pour visiter et dormir ! Même si j'aime profiter de la chair, j'ai aussi envie de me poser.

-D'accord, d'accord ! J'ai compris. Mais sérieux, Cooper, il te donne pas envie ?

-Cooper est très sexy, j'adore son côté patron intransigeant, mais c'est mon patron.

Je récupère la bouteille de jus de fruit et nous sert, Tracy me lâche pas.

-Sérieux, tu ne pourrais rien tenter avec lui ?

-Franchement, je pourrais. Mais encore une fois, et c'est la dernière fois que je te le dit ; c'est mon boss. 

-Si j'ai pas compris, c'est que je suis bête.

-Tracy, tu ES bête.

-Sale peste.

-Moi aussi je t'aime. 

Je lui envoie un bisou volant, elle tire la langue et on éclate de rire. On profite de notre après-midi ensembles, enfin, début d'après-midi, ça fait quand même du bien d'avoir de la compagnie à la maison.

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