Chapitre 1

Début Avril.

-Bon, elle est où ma robe en mousseline verte ? J'en ai besoin pour demain soir !

Je soupire en posant la trentième robe en mousseline verte, trentième qui ne plaît pas à ma cliente, je suis à bout. Je suis sur ce cas depuis maintenant plus d'une semaine, j'en ai marre. J'en ai connu des clientes vraiment pénible, mais elle, elle atteint tout les sommets. J'ai sérieusement commandé des robes comme elle m'a indiqué dans toutes les boutiques de vêtements de luxe de New-York et certaines viennent de Paris, Londres et même Milan, rien n'y fait : aucune ne lui plaît. Je me tourne vers elle, qui est toujours en lingerie, attendant une nouvelle robe.

-Madame, je vous ai présenté trente robes en mousseline verte que j'ai trouvé à New-York et commandé en Europe. Rien ne vous convient et j'ai usé mes dernières ressources.

-Alors vous n'êtes qu'une incapable. Je vais en parler à votre chef, c'est intolérable !

Ma cliente retourne dans la cabine du showroom, j'en profite pour passer mes mains sur mon visage et continuer ma recherche dans les autres showroom de la société à mon bureau, personne n'a une robe comme je désire. Je regarde même en Europe, rien. La mousseline verte n'est pas tant travaillé, ma cliente aurait du en commander une sur mesure dans l'une des maisons de luxe que je lui ai proposé, ça aurait été plus rapide.

La porte de la cabine est ouverte en claquant, je me redresse, ma cliente est remontée. Elle remets en place sa veste en fourrure et vient vers moi, me toisant, croyant m'impressionner.

-Appelez votre responsable. Je veux lui toucher deux mots sur votre incapacité à trouver une simple robe !

-Bien madame.

Je saisie le téléphone et appelle ma responsable, elle sait à qui j'ai à faire.

-Charlie, qu'est-ce qu'il y a ?

-Madame Peterson souhaite vous parler. Showroom cinq.

-J'arrive tout de suite.

Elle raccroche, je me tourne vers ma cliente en souriant, elle grimace et se tourne vers la porte en tapant du pied, ce qui m'agace fortement. Heureusement, ma responsable arrive rapidement, ça calme ma cliente, surprise par le charisme et la force que dégage Julia. Elle s'approche de ma cliente et tends sa main.

-Madame Peterson, je suis Julia Allen. Que puis-je faire pour vous ?

-Je voulais vous parler de l'incompétence de cette sombre idiote ! J'ai demandé une robe en mousseline verte pour un gala demain, et votre employé a été incapable de m'en fournie une seule potable ! C'est inacceptable !

-Je suis désolée qu'on ai pas pu satisfaire votre demande, mais madame, je vais vous demander un peu de respect pour mon employé. Ensuite, à ce que je vois dans cette pièce, c'est que mademoiselle Gomez vous a proposé environ trente robes. Je pense qu'il y en a des "potables" comme vous dites.

-Pardon ?!

-Madame, mon employé a très bien fait son travail. Mais je m'excuse au nom de l'entreprise qu'on ai pas pu satisfaire votre demande.

-Je veux être remboursée de tout l'argent que j'ai donné à votre showroom et plus jamais traiter avec cette incapable.

Ma chef hausse un sourcil, c'est pas bon pour la cliente, qui n'aurait jamais du m'insulter.

-Je vais surtout vous demander de sortir. Vous serez remboursé dans les plus brefs délais. Également, en ayant insulté de la sorte mon employé, je vous interdit d'entrer de nouveau dans cette entreprise.

La cliente crise, mais ma responsable la calme rapidement et fais sortir cette femme. Je passe mes mains sur mon visage quand je suis seule dans le showroom et soupire longuement, j'ai été saoulée avec elle. Je récupère ma gourde d'eau et bois un bon coup, pour me réhydrater un peu. Je meurs de soif, j'ai pas bu pendant plus de deux heures, m'occupant de cette mégère.

Julia revient dans ma salle, je la regarde en me levant.

-Tu n'as pas eu de chances avec Madame Peterson.

-C'est sûr. Je n'en pouvais plus de cette cliente.

-Tu lui as proposé toutes ces robes ? Demande-t-elle en me montrant le portant.

-Trente, dont cinq venant d'Europe. Aucune ne lui convenait, alors que j'ai demandé les plus belle pièces des plus grandes maisons. J'en ai fait venir trois en jet privé !

-C'est de l'abus. Tu as très bien fait ton travail, ne t'en fait pas. J'ai confiance en toi.

-Merci beaucoup.

-Veux-tu décommander tes autres rendez-vous ?

-Non. Il m'en reste qu'un seul, madame Stanford. Elle veut une robe pour le mariage de son fils, une très simple, ce que j'ai commandé devait lui plaire.

-D'accord. Tu penses à envoyer les robes au pressing ?

-Ouais. J'allais y attaquer.

-Parfait. Si tu vois que ça repart mal, tu m'appelles.

-Évidemment.

Julia part après un sourire réconfortant, je récupère le bloc de papier pour le pressing et je vais m'occuper des robes. À chaque fois qu'une tenue est essayé, il faut la faire nettoyer avant de la renvoyer en magasin, sauf si ce sont des pièces de la maison. C'est très long à faire, mais nécessaire pour garder une réputation de personal shopper de luxe.

Je travaille ici depuis trois ans maintenant, et j'adore mon job. Bon, parfois, j'en ai marre de certains clients, mais j'arrive à continuer ce boulot. J'ai l'occasion de voir des robes absolument magnifiques, je visite des boutiques splendide et suis traitée avec respect parce que les grandes maisons ne veulent pas braquer une shoppeuse. Et encore moins la fille d'Herman et Laura Gomez, l'un grand agent immobilier, qui détient quasiment la moitié de New-York, l'autre une restauratrice d'œuvres d'arts reconnue et l'une des plus grandes compositrice de son temps. Tout le monde danse, chante, s'amuse sur des titres que ma mère crée, elle a une superbe réputation, en plus de son talent et de sa voix, qu'elle pose de temps en temps.

Je finis d'accrocher les papiers pour le pressing et vais ranger le portant sur le côté. Je récupère celui de madame Stanford, le place au milieu de la pièce et retourne sur mon ordinateur, pour voir ce que j'ai à faire aujourd'hui. J'ai des réceptions de colis pour des clientes et je dois contacter quelques maisons pour une robe sur-mesure, une cliente a demandé nos services pour une robe de mariée. C'est rare quand ça passe par des personal shopper, mais ça arrive que des mariées viennent nous voir. On peut tant commander des robes que demander des rendez-vous aux créateurs de quelques maisons pour faciliter l'achat d'une pièce aussi importante. On fait ce service depuis peu, environ quatre mois, et on a des demandes chaque semaine.

Quelqu'un toque à la porte, je me redresse, vérifie ma tenue dans un des miroirs de la pièce, c'est une simple robe noire cintrée, venant de Chanel, avec les talons Louboutin, et regarde ma coiffure, un chignon tout simple mais très pratique pour ce genre de journée chargée. J'aime porter de la marque, des tenues sophistiqué, contrairement à ma sœur, qui préfère la simplicité.

Depuis que je suis petite je suis passionnée par la mode et je ne remercierais jamais assez le ciel pour m'avoir fait naître dans une famille multi milliardaires. J'ai pu travailler mes goûts et mon style au lycée, quand mes parents autorisaient enfin l'achat de vêtements plus prestigieux.

Mon premier craquage était sur une robe sublime de Valentino, une robe de bal. Puis j'ai grandit, j'ai continué à travailler mon goût pour le luxe, mais je n'en fait jamais trop. La simplicité est la clé pour un look élégant, raffiné, et qui ne fait pas faux riche. Combien de faux sac Vuitton, Chanel, Dior ou même Hermès j'ai vu en me promenant dans les rues ? Ou même combien de jeunes j'ai vu mettre de la contrefaçon pour paraître riche, cool, branché... À chaque fois que je vois ça, je soupire profondément. Un look chic, ça ce soigne et il y a de très belles pièces dans des marques pas cher. Il vaut mieux un air de personne modeste qui s'assume que de personnes qui font semblant d'être riche.

Enfin. Je lisse une dernière fois ma robe et vais ouvrir la porte en souriant à ma cliente.

-Madame Stanford ! Bienvenue. Entrez, dis-je en me décalant et ouvrant la porte en grand.

-Bonjour Charlie.

Ma cliente entre, elle a un beau sourire sur son visage, elle est heureuse et je sens que ce rendez-vous sera vraiment cool.

-Comment allez-vous aujourd'hui madame ?

-À merveille. J'ai hâte de voir les robes que vous m'avez sélectionnés pour le mariage de mon fils.

-Tout est sur le portant, j'espère que vous trouverez votre bonheur.

Je ferme la porte et débarrasse madame Stanford. Je dépose son sac sur un petit banc et son manteau sur un cintre que je laisse sur le porte-manteau le temps qu'elle regarde les tenues.

-Puis-je vous offrir à boire ?

-Un verre d'eau fraîche s'il vous plaît.

Je me dirige vers le mini bar, sors une bouteille d'eau du frigidaire et la vide dans un verre. Je rejoins ma cliente et lui donne son verre.

-Merci beaucoup. Je ne cesse de courir aujourd'hui, je suis complètement sèche !

-Je comprends totalement ! C'est dur de trouver du temps pour boire parfois.

Madame Stanford hoche la tête en buvant, puis elle me donne le verre vide.

-Bon, c'est l'heure de regarder un peu ce que vous me proposez.

Je la laisse regarder un peu, j'en profite pour poser son verre sur le minibar et je retourne vers elle. Je l'aide à choisir sa robe, elle craque sur une robe Alexander McQueen. La robe est magnifique, je me la suis commandé quand je l'ai vu, j'avoue. C'est une robe longue, noire, sans manche mais avec une cape en dentelle, superbe !

-Je peux essayer celle-ci ? Elle est vraiment belle.

-Allez-y, vous pouvez y aller.

Madame Stanford me sourit et part essayer la robe, je rigole discrètement en la voyant comme une enfant devant une robe de princesse.

Elle ressort quelques minutes plus tard, la robe lui va à merveille. Elle tombe parfaitement bien, elle a trouvé sa tenue pour le mariage de son fils. Elle se dirige vers le miroir, heureuse visiblement.

-Vous êtes resplendissante dans cette robe !

-Merci beaucoup. Vous avez fait une très belle sélection pour moi, bravo. Je vous prends la robe.

-Parfait. Allons régler les détails alors.

-Je vais juste me changer. Je n'ai pas envie de salir cette pièce merveilleuse.

-Allez-y, je vous attends.

Je pars m'installer à mon bureau quand elle part dans la cabine, je cherche la robe et l'indique vendu. Ça nous arrive de prêter des vêtements, mais cela reste assez rare, on préfère les vendre. On laisse la location à une autre branche, nous on est là pour faciliter les achats, pas juste louer une robe.

La cliente revient, je conclue la vente, emballe la robe et la raccompagne à la sortie. Je retourne dans le showroom, range tout le bazar et je file dans mon bureau, qui est dans l'open space. Je regarde la photo de ma sœur et mon neveu, je l'adore. Malgré les souffrances, Zoé est toujours forte face à son fils, même si je sais qu'elle a souvent une fois seule, son garçon au lit. Les yeux rouges la trahissaient toujours, et ça me fessait de la peine. La mort de Caleb a vraiment détruit son cœur, je sais combien elle l'aimait plus que tout au monde.

Aujourd'hui, elle a quand même l'air d'aller mieux, depuis qu'elle a rencontré un homme lors de son anniversaire, de ses vingt-six ans, grâce à moi il y a huit mois. Elle ne nous raconte rien, préfèrent garder sa relation secrète. Elle nous en parlera quand elle sera prête.

Je passe mes doigts sur la photo, lui envoie un petit message et je me remets au boulot, j'ai beaucoup de choses à faire.

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