38-

Tom conduisait ma voiture en direction de ma maison. J'étais contentequ'il soit là pour me soutenir. Je n'aurais pas pu être touteseule, je n'étais pas en état de conduire. Le choc ne passait pasencore, je n'en revenais pas. Je me remémorais les événements.Mon père était malade. J'avais accepté de leur pardonner et jesavais qu'il faudrait un investissement supérieur de ma part. Monpère allait mourir et il était de mon devoir d'être présente pourlui. Je me rendais compte à cet instant qu'il était important depardonner aux gens qu'on aime. Si je l'avais fait plus tôt, ilaurait eu une chance de vivre.

Ma sœur m'envoulait, j'espérais qu'elle me pardonnerait. Elle avait surementjuste parler sous le coup de la colère et je suis sûr que leschoses allaient évoluer à l'avenir. Je voulais faire un effort pourmes parents sauf que je ne savais pas comment m'y prendre. Je merepliais sur moi-même et des larmes coulaient sur mes joues, encoreet encore. Je ne savais plus quoi faire et cela me faisait peur. Jeregardais par la fenêtre pour essayer de retrouver mon calme. Jesentis la main de Tom me caressait doucement la joue.

- Ne pleure pasRuby. La situation est compliquée mais tu trouveras une solution.

- Tu n'en saisrien. Tu ne sais pas encore tout de mon passé.

- C'est vrairaconte le-moi si tu le veux bien !

- Oui, plus tard!Merci d'avoir été là! Je te fais confiance désormais.

Ilme sourit. Je lui répondis par un petit sourire. Je n'arrivais pasencore à chasser la peine et me calmer. Je continuais de sangloter.Je n'avais pas été dans cet état depuis un très long moment. Jeme sentais si faible et impuissante. On était arrivé , je n'avaispas vu le temps passé. Tom ouvrit la porte de la voiture et me pritdans ses bras. Je le laissais faire, je n'avais pas la force de merelever car tout était de ma faute. J'entendis Maria accourir versnous.

- Oh mon dieu quese passe-t-il? Je ne l'ai jamais vu comme ça !

- Drame familial.Son père est atteint d'un cancer incurable.

- La pauvre petitemais qui êtes-vous au fait?

- Tom Jenson !

- Oh sonsecrétaire mais que faisiez-vous avec elle ?

- C'est compliqué!

Ouitout été compliqué. Rien ne serait jamais simple avec moi. Tom medéposa sur le canapé et s'assit à côté de moi. Je me blottiscontre lui. Il passa son bras autour de mes épaules et me déposa unbaiser sur la joue.

-Nora calme toi !Ce n'est pas de ta faute même si tu te sens coupable.

Ilsavait ce que je ressentais. Jamais je n'aurais cru que c'étaitpossible.

- Comment sais-tuce que je ressens ?

- Je le devine enfonction de la situation.

- Je réagis donccomme une personne normale?

-Bien sûr. Tu esnormale !

- Non, je suisdifférente depuis très longtemps.

- Raconte-moi tonpassé.

Jeme sentais déjà mieux. Devais-je lui raconter ou non ? Je pense queje pouvais. Je lui faisais confiance, il avait été là pour moi.

- Où est Maria ?

- Dans la cuisine!Elle a dit qu'elle te prépare que ce tu préfères!

- C'est vrai ?Cette femme est adorable.

- Qu'est-ce que tupréfères?

- Les fraisesparce que cela me rappelle celles qu'il y avait dans le jardin demes grands-parents. Et toi?

- J'adore lesglaces parce que c'est la dernière chose que ma mère m'a offertavant de nous abandonner!

- Ta mère vous aabandonné, ta famille et toi?

- Oui mon père,mon frère et ma sœur. Elle s'est enfuie avec un mec plus jeune.

- Cela n'a pas dûêtre facile!

- Non surtout queaprès ça, mon père passait son temps à ramener une femmedifférente chaque weekend end.

Jecomprenais mieux sa tendance à être un coureur de jupon. Il avaiteu un mauvais exemple. Il me demanda:

- Alors comme ça,tu étais addicte aux jeux? Quels jeux ?

- Le poker. Ce jeuest fascinant. Je trouve qu'il représente pas mal la vie réelle.

- Je comprendsmieux ton talent à ne montrer aucuns sentiments et te voirpleurer ma profondément déstabilisé.

- Je m'en doute!Je n'avais pas pleuré depuis des années. Ton adolescence étaitcomment ?

- Pas facile carje passais mon temps à courir après les filles et je ne pensais pasdu tout à l'école voilà pourquoi je me retrouve avec un simplediplôme de secrétaire.

Jem'imaginais le jeune Tom toujours aussi séduisant avoir toutes lesfilles à ses pieds.

- Tu as plus dediplôme que moi si cela peut te rassurer!

Jen'en avais aucun à vrai dire.

- Tu n'as pas faitd'études?

- Non commej'étais addicte au jeu j'ai arrêté mes études de droit et je neles ai jamais reprises. Je suis tout d'abord allé dans un centrepour perdre mon addiction et ensuite j'ai monté la Dixon Compagnie.

- Je me sens fièretout d'un coup d'avoir fait plus d'étude que toi.

Ilse mit à rire. Sa bonne humeur me réchauffant le cœur.

- C'est pourtantmoi qui suis milliardaire!

- C'est vrai jem'incline. Et toi alors adolescente tu faisais tourner la tête detous les hommes ?

- Pas vraiment jesuis restée en couple durant six ans!

- C'est le fameuxhomme que tes parents ont refusé pour que tu te fiances avec?

- Oui!

Jene voulais pas parler de lui, surtout pas, alors j'ajoutais:

- Tu es proche deta sœur ?

- Oui je l'aiquasiment élevé!

- C'est mignon!

Ilme sourit. Je prenais plaisir à en découvrir plus sur lui ou mêmeà me dévoiler. Maria revient avec un plateau.

- Voilà Madamevotre repas préféré si vous voulez plus je vais faire autre chose.

- Merci ça ira.

Ellepartit nous laissant seuls avec le plateau. Il y avait une omelettecomplète pour deux et des fraises ainsi que deux coulants auchocolat. Elle s'était dépêchée de tout préparer car j'avaisl'impression d'être resté ici à discuter que peu de temps. Je metrompais sûrement mais en tout cas cette femme était parfaite.

- Bon appétit!

- Toi aussi. C'estsympa d'avoir une gouvernante

- Oh oui vraiment!

Onse regardait dans les yeux, je m'approchais de lui pourl'embrasser. Il m'attrapa par surprise et finit par me plaquer sur lecanapé. Il avait ses coudes de part et d'autre de moi. Il se baissapour m'embrassa très délicatement puis de plus en plus intense. Jecommençais à avoir très chaud. Il se recula soudainement et pritl'assiette qu'il y avait devant lui. Il prit une fourchette etdécoupa un morceau qu'il me présenta devant la bouche. J'étaisfrustrée qu'il est mis fin à notre baiser.

- Pourquoi as-tuarrêté de m'embrasser ?

Jepris le morceau qu'il me présentait dans ma bouche.

- Je n'aurais paspu m'arrêter sinon et je suppose que ce n'est pas le moment pour ça.

Ilavait raison je ne pouvais pas me permettre pour le moment. Ilm'observait en mangeant calmement le contenu de l'assiette dans lamain. L'ambiance redevenait maussade et je ne voulais pas.

- Tu ne partagesplus avec moi?

Jefaisais mine de bouder comme une petite fille. Je vis que son regards'alluma.

- Ne fait plusjamais cette tête!

Jeme demandais ce qu'il lui prenait.

- Pourquoi?

- Tu es vraimenttrop mignonne et cela ne va pas avec l'image que j'ai de toi.

J'étaisintéressée de savoir comment il me voyait.

- Dit moi lepremier adjectif qui te vient à l'esprit pour me caractériser.

-Féroce!

- Tu me trouvesféroce à cet instant? Je me suis trouvée plutôt pitoyable.

Ildéposa son assiette et avec un regard sévère s'approcha de moi. Ilme prit le menton entre ses longs doigts.

- Ne sois pas encolère contre toi-même. Ce n'est pas de ta faute.

Ilme déposa un baiser sur le front puis le nez, les joues et enfin meslèvres.

- Mange Nora ! Unefois que tu auras fini. Je devrais m'en aller même si je voudraisrester plus lentement. Il est déjà tard et si j'arrive en retarddemain ma patronne risque de me virer.

Jene voulais pas me montrer encore plus dépendante de lui en luidemandant de rester. Pourtant j'en mourrais d'envie.

- Oui, je doisréfléchir à toute cette situation seule. Je te prête ma voiturepour que tu puisses rentrer. Passe me prendre à sept heures demain.

J'avais enfin repris le contrôle de moi-même.

- D'accord mange maintenant!

Je n'en avais aucune envie. Je n'avais pas le moral de manger. Je me forçais car me laissais mourir de faim n'était pas la solution. Une fois terminée, il partit me laissant seule en me faisant la promesse de revenir demain à la première heure. Je montais prendre une douche puis je me glissais sous la couette avec ma musique dans les oreilles. Je m'endormis rapidement en espérant que demain serait un jour meilleur.

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