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Il me lançait un regard de pur défi en me faisant clairement comprendre que lui allait me résister. Je savais que cela ne seraitpas facile. Néanmoins, je n'avais jamais aimé la facilitée. Tout ce qui était complexe avait une saveur pimentée que je savourais avec grand plaisir. Cette séance de préparations m'avait permis dem'en mettre plein les yeux, j'aurais surement du demander qu'il fasseune scène torse nu, cela aurait été encore mieux. Étonnement, ilme demanda:
- Tu trouves que je suis bien ? Vraiment?
Monavis lui importer, c'était un bon point pour moi.
- Tu es parfait !
- Merci, je doisdire que tu ressembles à une savoureuse fraise!
Ilse passa la langue sur la lèvre, juste pour me provoquer. Hum, je nesavais que penser de cette comparaison. Je lui souris, il semblaitqu'il y avait un gros espoir de réussite. Cependant, le plus durrestait à venir.
Nous étions dans lavoiture menant au lieu de tournage. Le trajet se déroulait ensilence. Tom du côté passager semblait perdu dans ses pensées. Jene savais pas à quoi il pouvait bien penser. J'aurais voulu êtredans sa tête pour réussir à mieux le cerner et le comprendre. Jeme demandais s'il pensait à moi, à nous. Moi, je ne pouvaism'empêcher d'y penser constamment. Était-ce son cas aussi?
Il devait êtrefâché dû au fait que je l'avais prévenu à la dernière minute.Ce n'était pas bien compliqué pour lui ce tournage pourtant. Ilavait juste à laisser sortir ses émotions au lieu de me repousser.Notre relation devenait stupide, le problème n'était pas de ne pass'avouer qu'on se plaisait. Le vrai souci était notre incapacité àêtre constant dans nos choix. On n'arrivait pas à se faireconfiance. Je ne savais pas encore ce que je pouvais faire pour qu'ilme la donne. J'étais prête à lui donner, je le savais désormais.Il fallait maintenant qu'il arrête de réfléchir autant, je devaislui montrer l'évidence et qu'il l'accepte. Tom allait donc devoiravouer qu'il me voulait.
Jeme garais à quelques pas du lieu de tournage. Le spot se passeraitdans un parc près d'une fontaine. Le cadre était vraimentsplendide, le metteur en scène avait bien choisi. On rejointdirectement Monsieur Tedder qui nous attendait déjà. Je lui serraisla main et lui présentais Tom. Ils se serrèrent la main à leurtour et Monsieur Tedder se tournait vers moi:
- C'est vraimentun plaisir de vous revoir!
Oui,pour les chèques surtout. Je l'avais payé une petite fortune.
- Moi aussi !Allons-y.
- Je vais vousexpliquer comment va se dérouler la scène.
Ilnous montra l'autre côté de la fontaine, de la main. Je partiraisdu bas et Tom serait près de la fontaine. Je m'avancerais vers luid'un pas assuré. Nos regards se croiseront au moment oùj'arriverais à son niveau. On devra à ce moment-là se rapprocherl'un de l'autre pour un baiser enflammé. J'aimais bien ce scénario.Tom avait un air songeur à côté de moi. Je ne comprenais vraimentpas ce qu'il se passait dans sa tête, il ne semblait pas dans sonassiette. Je répondis à l'explication du réalisateur qui avait lemérite d'être claire et précise:
- D'accord,Monsieur Tedder.
Onenleva nos manteaux et on se positionna pour débuter la scène. Leréalisateur lança le décompte pour le début du tournage. Je mepréparais mentalement, je n'avais pas trop de mal à me glisser dansce rôle de femme fatale. Je distinguais Tom au loin, il semblaitprêt dans son costume noir avec sa cravate rouge. Je m'avançaisvers lui comme prévu mais je sentais qu'il ne se mettait pas dans lerôle. Il était bien trop raide et blasé. Le réalisateur le sentitaussi car il stoppa la scène. Cela ne commençait pas bien. Leréalisateur réprimanda Tom:
- Monsieur Jenson,cela ne va pas du tout! Il faut que vous sembliez émerveillé parcette jeune femme.
- Je sais bienmais c'est difficile pour moi! Madame Dixon n'est pas du tout montype de femme.
Ilme regardait dans les yeux en prononçant ces mots. Je savais qu'ildisait ceci juste pour m'embêter. Cependant, je ne pouvaism'empêcher de ressentir une pointe de tristesse. Je me ressaisiset repris les choses en main.
- Monsieur Tedder,laissez-moi parler à Tom quelques minutes. Je sais comment leremotiver.
MonsieurTedder et les membres de son équipe partirent, nous laissant seul.Je fixais Tom d'un regard glacial.
- Tu ne fais aucuneffort. Je peux savoir pourquoi?
- Je n'avais pasprévu d'être enrôler de force dans un tournage.
Jesavais que Tom ne marchait qu'aux défis. Il fallait que je lui enlance un pour qu'il fasse quelque chose qu'il ne voulait pas à labase.
- Tu ne te senspas à la hauteur, c'est ça? Me moquais-je.
- Très drôle! Jevais le faire et tu verras à quelque point je serais parfait.
- Très bien!
Jeme détournais et fit signe au réalisateur de revenir. Je comprenaisde mieux en mieux le fonctionnement de Tom. On recommença la scèneet je vis le changement radical dans son attitude. Au moment oùj'arrivais vers lui. Il me fixa d'un regard rempli d'amour, un flotd'émotion me submergea. Je me repris et continua de suivre lesinstructions. Je me tournais vers la caméra et lança le slogan:"Soyez féline avec Catood et prenez le contrôle"
Je me retournaisvers lui pour la fameuse scène de baiser. Il me dévorait duregard et je ne savais plus s'il jouait un rôle ou il laissaitsortir les émotions tout droites de ses cœurs. J'avais l'impressionde ressentir un véritable coup de foudre. Il ne me tenait pas lataille, je sentais comme un courant électrique entre nous. Ilapprocha ses lèvres des miennes, il m'embrassa sans s'arrêterpendant un très long moment.
Je ne me rendaisplus compte de ce qu'il se passait autour de nous, seul le contactentre nos deux corps comptaient. Le réalisateur finit par dire d'unevoix forte:
- Hum c'est bon lascène était très bien vous pouvez arrêter de vous embrasser.
Jeme reculais de Tom sans cesser de le regarder. Ses yeux étaientremplis de tendresse et je me rendais compte qu'il n'avait pas faitsemblant. Toute l'équipe de réalisation nous applaudirent et c'estseulement à ce moment-là que je repris mes esprits. Je me tournaisvers le réalisateur qui en profita pour me dire:
- Vous avez étéfantastique! On aurait dit que vous ne jouiez pas la comédie et quetout cela se déroulait pour vrai. C'était super!
S'ilsavait que tout ceci était bien réel. Maintenant, il fallait queTom cesse de me repousser à cause de ce stupide Michael.
- Merci!Devons-nous reprendre des prises?
- Non celle-ciétait vraiment parfaite. Je vous laisse entre les mains duphotographe et vous envoie le tout demain.
- D'accord merci.
Jene me remettais que difficilement de ce qu'il venait de se passercela avait semblait tellement vrai et intense. On prit diversesphotos et c'était terminé. Je me tournais vers Tom pour luidemander:
- Je te ramène ?
- Non c'est bonquelqu'un vient me chercher.
Ilme fit un sourire malicieux et s'approchait vers moi pour m'embrassersur le haut du crâne. Je le suivis du regard ne sachant pas quoipenser de la situation. Avais-je réussi ou non?
Je doutais encoreplus lorsque je le vis monter dans la voiture d'une jeune et jolieblonde. Les mots qu'il avait prononcé un peu plus tôt me revenaienten tête : "Ce n'est pas mon style de femme".
Je necomprenais vraiment pas à quoi il jouait, cela en devenait terriblement lassant. Pourtant cela m'étonnant guère. Le seul moyenpour moi de savoir ce qu'il pensait était de lui faire face unebonne fois pour toute mais pour le moment j'étais épuisée et jevoulais rentrer. Je pris le chemin de la voiture quand un desassistants courut vers moi.
- Madame Dixon vous avez oublié ça.
Je pris le petit paquet qu'il me tendait, ce n'était pas à moi. Tom avait dû l'oublier, je me demandais si ce cadeau m'était destiné.Je verrai cela demain car demain était un autre jour. Les choses pouvaient évoluer en mal ou en bien.
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