33-
Je me dirigeais vers mon bureau assez lentement. Hier avait été unejournée intense, entre l'article, la rupture et la visite chezAmélie. Je me sentais encore épuisée et je ne me trouvais passuper en forme. Pourtant, j'étais plus motivée que jamais.Cependant, je savais que le moment de faire face à Tom arriveraittrès vite. Il ne devait pas être loin. J'avais un peu de temps pourmettre en place le plan. Je ne perdu pas une minutes. Je m'assis àmon bureau et j'appelais directement mon premier contact.
- Monsieur Tedder,c'est Nora Dixon !
- Vous allez bien? Alors ce parfum une réussite, n'est-ce pas ?
- Oui, en effet!D'ailleurs, j'aurais besoin de vous demain.
- Demain ?
Il semblait surpris. Évidemment, ce n'était pas du tout mon genre, lesplans de dernière minute.
- Oui mais ne vousen faites pas, je payerais le prix fort. Cela m'excusera de vous prévenir si tard.
- Ce n'est pas grave c'est un plaisir!
Tomarriva de sa démarche la plus assurée. Il ressemblait à un félin,à la fois sexy et mystérieux. Il se dégageait de lui un charmesombre mais tellement torride. Il m'avait piégé dans ses yeux foncés. Je ne saurais jamais expliquer dans quel genre de folie, ilme faisait sombrer.
- Je vous rappelle plus tard, Monsieur Tedder. J'ai quelque chose à régler.
- D'accord comme ça vous m'expliquerez en quoi, je peux vous être utile.
Tom attendait la fin de mon appel pour parler. Une fois que j'avaisraccroché, il me dit:
- Bonjour, vousêtes en retard aujourd'hui. Mauvaise nuit ?
Jene pouvais m'empêcher de vouloir le faire payer lorsqu'il me provoquait de la sorte. Il devait à sentir fier après son petittexto de la veille.
- Une nuit trèsagitée, c'est parfois difficile pour moi d'avoir des plaisirs dechambre et mon travail le lendemain. Je suppose que vous voyiez ceque je veux dire!
Unleur meurtrière passa brièvement dans son regard. Je n'avais ditcela que pour apercevoir cette lueur spéciale. Pour être sûr qu'iln'était pas insensible et qu'il était encore jaloux.
- Je comprendstrès bien! Vous n'avez pas oublié la réunion?
Direque j'avais failli la rater.
- Absolument pas.
Ilfinit par me dire après un court silence:
- Comment vasMichael?
Ilaimait ce faire souffrir pour me reparler de ça. Je comprenais quele sujet ne datait que de hier mais quand même.
- Tu sais au fondde toi que je ne t'ai pas menti. Je l'aurais avoué sans honte, sic'était toujours d'actualité avec Michael.
- Je ne vais paste croire si facilement. Je ne te connais pas vraiment après tout etje ne sais pas jusqu' où tu es capable d'aller.
- Je ne te connaispas non plus, pourtant je nous trouve très semblables.
Ilsemblait réfléchir à la question. Je mettais à présent leverpour m'asseoir contre mon bureau, face à lui. Il eut un sourirecarnassier en suivant mon déplacement et me détailla du regard.
- C'est tellementdommage! J'aurais voulu enlever un à un tous tes vêtements,tellement doucement que tu m'aurais supplié d'accélérer.
Jen'allais pas me laissé déstabiliser de la sorte. Je changeais desujet:
- Que viens-tufaire ici? Quelques choses à me demander?
J'étaisprofondément agacé car il crée une mine innocente.
- Je n'ai pas ledroit de venir dire bonjour à ma chef?
- Tu as décidéde me provoquer, aujourd'hui. Je l'ai bien compris mais maintenantsort. Tu n'as pas du boulot?
-J'aurais préféréte prendre sur ton bureau pour tout avouer mais d'accord Madame, j'yvais.
Latension montait en moi, je reprenais pleins pouvoirs de mes charmes.Je lui dis d'un ton enjôleur.
- Monsieur Jenson,venez prendre ce dossier sur mon bureau. Pour le regarderai cetteaprès-midi.
Jevoulais juste qu'il soit plus proche de moi. Il s'approchait et ilprit le document sur le bureau, j'en profitais pour l'attraper par sacravate et tirait doucement pour l'approcher vers moi. Je lemurmurais à l'oreille:
- Tu sais que tues vraiment sexy quand tu me provoques parce que tu es en colère.
Puis, je luimordillais la joue doucement. Il passa ses mains autour de ma tailleet m'attira à lui. Il enfouit sa tête dans mon cou et y déposa desbaisers. Il cédait enfin à mes avances, j'avais réussi mon coup.Sa présence me plaisait tant, il me fixait dès ses yeux sombresremplis de luxure. Il remonta ses mains doucement dans mon dos, jefrissonnais de savoir ce qu'il allait se passer ensuite. Il se reculasoudainement puis me susurra:
- Oh non, Rubycela ne va pas être si facile.
Ohmon dieu, il venait de m'allumer et je ne savais plus quoi faire demes hormones qui dansaient la farandole. J'avais chaud, très chaud.Il me fallait de l'eau, je n'allais pas m'en remettre. "Ruby"pourquoi m'avait il appelait comme ça? Il reprit une mine sérieuse:
- Madame Dixon,nous sommes en retard à la réunion avec les investisseurs.
Jele détestais mais le travail passait d'abord. Je m'occuperais de luiplus tard. Je ne ferais de lui qu'une bouchée, mon beau ténébreux.Je pris un dossier avant de partir en direction de la salle deréunion.
Jele suivis quelques instants pour observer sa carrure carré de dos,je m'en mettais plein les yeux. Je finis par lui passer devant lui,c'était moi la chef. Il ne fallait pas qu'il l'oubli.
Lesinvestisseurs attendaient déjà. Aujourd'hui, on nous présentait lacroissance des chiffres d'affaires depuis la mise en vente du parfum.Une histoire de chiffres, peu passionnante.
La réunion débutaet je n'écoutais rien. Je repensais à mon plan fabuleux qui étaitplus que nécessaire car il voulait me résister. J'allais tourner unnouveau spot publicitaire pour prolonger le succès de mon parfum"Catood".
Cette fois ci au lieu de me mettre seule enscène, Tom tournerait avec moi. Nous jouerons le rôle de deuxpersonnes qui ont le coup de foudre et qui sont tentés l'un parl'autre. Le final sera une scène d'un baiser passionné. Lasymbolique serait basé sur lorsqu'on met ce parfum, on attire lesplus beau spécimens masculins. Quel meilleur choix que celui qui mefaisait réellement succomber dans la vie réelle. Le contactphysique serait omniprésent durant toute cette séance de tournage.La tension sexuelle finirait par nous emmène tout droit dans unlit, enfin je l'espérais. Je sortie de la réunion en nesachant même pas de quoi on avait parlé. Heureusement que j'auraisun compte rendu rapidement. Je devais rappeler le producteur quic'était occupé du premier spot publicitaire.
- Monsieur Tedder,c'est encore Nora Dixon. Je vous ai envoyé un mail détaillant ceque je souhaite. Envoyez-moi le prix. À demain.
- À demain c'estun plaisir de collaborer avec vous de nouveau.
Plaisirpartagé, j'allais remettre le grappin sur ce poison deTom.
J'appelais ensuite un photographe pour les affichespublicitaires, on me verrait partout au bras de mon brun ténébreux.C'était comme clamer au monde qu'il m'appartenait. Ensuite, je fisun tour au département stylisme de mon siège social. Je voulais unerobe rouge des plus sensuels présente dans ma prochaine collection.Je me souviens que bientôt aurait lieu le défilé de mode pourprésenter la collection. Il aura lieu à Paris et il fallait que jedemande à Tom d'organiser ce voyage d'affaire.
Une fois que lesstylistes m'avaient assuré que demain matin, j'aurais le modèle queje voulais. Je repartis dans mon bureau excité comme une puce. Cespot allait être un succès, j'allais encore faire un chiffred'affaire merveilleux. Je mélangeais affaires et cœurs et pour unefois cela serait une réussite. Je pris le temps de commanderun costume à Tom qui arriverait lui aussi demain avec une cravaterouge. J'allais avoir du mal à me contrôler face à son sexe appel.Je passais d'autres appels pour finir de mettre tout en place.J'avais fait du bon boulot aujourd'hui. J'étais épuisée et jerentrais satisfaite de cette journée. Tom avait beau tenter de merésister cela ne marcherait plus dans le contexte de demain.
Mariam'attendait avec du thé et une surprise qui n'était pas pour medéplaire.
- Marco c'est unplaisir de vous revoir. Merci Maria.
Marco était masseurprofessionnel et j'avais déjà eu recours à ces services pour unbon massage. Maria avait pensé qu'après ce début de journéecatastrophique, il fallait que je me détende. Elle avait tout àfait raison. Je finis par m'endormir sous les doigts de fée deMarco. Lorsque je me réveillais, j'étais certaine d'une chose,demain serait une journée grandiose. Tom allait me donner chaud.
Jepatientais entre les mains d'une coiffeuse et d'une maquilleuse.Elles me rendaient époustouflant pour le tournage du spot de cetteaprès-midi. C'était des professionnels hautement qualifiés, elless'occupaient toutes deux de célébrités habituellement. J'avaisdonc extrêmement confiance en elles et en leur savoir-faire. Je leuravais donné comme consignes l'allure d'une femme fatale mais avec unrendu le plus naturel possible. Je ne voulais pas être tropmaquillé. Ensuite, pour la tenue, j'avais enfilé la robe de mamarque. Elle était rouge comme un rubis. Ce terme me rappela, lafaçon dont Tom m'avait surnommé hier : « Ruby », c'étaitdonc l'explication de son appellation. Plutôt original, j'aimaisbien ce petit nom. Il savait rendre les choses simples en quelqueschoses d'intriguant et sexy. En plus, le rubis est une des plusbelles pierres précieuses. Je souris à la pensée de Tom Jenson, ilallait être splendide cette après-midi. Pour compléter le tout, jemis des escarpins rouges vernis à mes pieds, totale coloré bloc. Jesavais que le rendu serait incroyable, il le fallait car c'étaitaussi un enjeu économique important pour ma société. Je grimpaisdans ma voiture et je filais en direction du Dixon building.
Je pris la routemenant à mon travail. La première chose à faire serait de prévenirTom de son rôle car il n'était pas encore au courant. Un petit coupvicieux de ma part qui m'amusait d'avance. J'avais hâte de voir satête. Il n'allait surement pas sauter de joie, il n'avait pourtantpas le choix. C'était moi qui décidais et j'adorais avoir cepouvoir sur lui. Je comptais là-dessus si lui prenait l'envie de sedésister. Tom cette fois, tu ne gagneras pas. Je n'avais pas encoreappelé ma sœur pour la tenir au courant, c'était le moment de lefaire. J'avais encore un peu de temps avant d'arriver au bureau.
- Bonjour Amélie!
- Coucou alors ça va ? Quoi de nouveau avec Tom ?
-J'ai un plan que je mets à exécution aujourd'hui !
- Ahbon et c'est quoi ? dit-elle tout excitée.
- Je vais tournerun nouveau spot publicitaire pour mon parfum avec Tom Jenson commepartenaire d'écran. Ce spot nous mettra en scène en tain d'avoir uncoup de foudre l'un pour l'autre.
- Cela ne va pasêtre bien difficile, vu que vous êtes fou l'un de l'autre.
- Je ne pense pas.Ensuite, la scène finale sera un baisé où il m'embrassera de façonenflammé.
Jefrissonnais rien que de me l'imaginer. Je devenais addictif à soncontact et s'il me résistait encore. Je n'allais pas pouvoircontrôler ma frustration.
- Nora c'est uneidée de génie!
Sonenthousiasme me faisait chaud au cœur. Elle était comme mon alliépar son soutien dans ce plan machiavélique.
- Je sais!
- Bon et bien tume raconteras tout ceci! On se voit vite! Tu me le promets?
- Oui promis dansquelques jours!
- Je t'embrasse etje t'aime fort.
Jen'osais pas lui répondre, je n'avais pas l'habitude de prononcer cegenre de mot. Même si elle savait que je l'aimais de tout mon cœur.Je raccrochais puis mis la musique "Addictif to You" deAvicii à fond.
Une fois arrivé àmon siège social. Je ne passais pas inaperçu, en effet tous lesregards se tournèrent vers moi. Je savais que mon allure étaittoujours assez classe mais aujourd'hui, je faisais encore plusd'effet. Cela me rassurait sur mes chances de réussite. Tom n'allaitpas pouvoir me tenir bon et si c'était le cas, il y aurait vraimentun gros problème. Une fois installé dans mon fauteuil, j'appelaisTom pour qu'il vienne. J'allais lui annoncer la grande nouvelle. Ilallait être furieux, je m'empêchais d'exploser de rire. Tom entradans la pièce, toujours aussi beau.
- Bonjour Tom!
J'utilisaisma voix la plus enjôleuse. Ne pouvait-il pas être moins séduisant?Pourtant, j'étais sûr que même avec un sac sur la tête, je nepourrais résister à son aura unique.
- Bonjour Madame!
Ilsemblait d'humeur morose et son humeur n'allait pas s'améliorerquand j'allais lui annoncer le programme de cette après-midi.
- Je t'ai appelépour te prévenir que cette après-midi. Nous allons sur un tournage!
- Un tournage ? Untournage de quoi? Je n'étais pas courant.
Ilparaissait piqué dans sa curiosité, je ne pouvais que commencer àjubiler.
- Nous allonsfaire un nouveau spot publicitaire et tu vas être mon partenaired'écran.
- C'est uneblague?
Ilsemblait ne pas y croire. Je n'avais pourtant aucun humour, j'étaisbien trop sérieuse.
- Non, je ne suispas d'un naturel blagueur. Tu verras sur place les consignes.
- Tu aurais pu meprévenir cela n'est pas correct envers moi!
- Je suis lapatronne et je n'ai aucun compte à rendre à personnes.
- C'est de l'abusd'autorité.
Evidemment,si on ne pouvait jamais profiter de son statut, ce n'avait aucunintérêt d'être chef.
- Je ne vois pasen quoi c'est de l'abus d'autorité, tu es à mon service. J'aibesoin de toi donc tu viens, c'est tout!
Jeme levais de ma chaise très lentement, j'étais une véritable garcequand je m'y mettais.
- Tu fais celapour me provoquer? J'en suis certain, dit-il.
-Tu ne sais mêmepas en quoi consiste le tournage!
Ilfronça les sourcils.
- Je suis sûr quecela ne va pas me plaire! Je t'écoute quel va être mon rôle?
- Alors toutsimplement nous allons tourner la scène d'un coup de foudre qui seterminera par un baiser enflammé. Je ne pense pas que cela te posevraiment problème. Tu auras la merveilleuse chance d'embrasser tapatronne, ce n'ai pas donné à tout le monde, ironisais-je.
Je m'amusais commeune petite folle en voyant sa tête. Je me vengeais pour hier dem'avoir allumé de la sorte. J'y arrivais parfaitement bien, il nel'avait pas vu venir. Sa colère augmentait, il prenait vraiment malles choses. Avait-il peur du contact entre nous?
- Je ne veux pasfaire ça, tu aurais pu me prévenir plus tôt!
- Je ne tecomprends pas, ce n'est qu'un projet comme un autre.
Jecomprenais sa frustration de ne pas avoir le choix. Je le taquinaisjuste et il paraissait particulièrement perdu.
- Je n'ai rien àme mettre!
- J'ai déjà toutprévu évidemment. Je t'ai déjà acheté un costume.
J'avaissi hâte de le voir avec, même si sans vêtements, c'était encoremieux.
- Bien entendu,venant de toi. Tout est toujours calculé.
Sonvisage était désormais rempli de colère. Je m'approchais de lui.
- Tom voit, cessede me repousser. Je sais que tu me trouves splendide dans ma roberouge, n'est-ce pas? Je ressemble à un rubis, c'est bien ça?
Jelui souriais de mon regard carnassier. Il semblait encore plus démunique je retourne ces propos contre lui. C'était seulement la deuxièmefois que je le voyais perdre ces moyens de la sorte. L'autre foisétait lors de notre entretien d'embauche.
- Oui mais cen'est pas une raison!
Ilne savait plus vraiment quoi dire, je le sentais. J'en profitais pourenfoncer le clou.
- Tu avoues doncque je te plais?
- C'est vrai quetu es magnifique aujourd'hui.
- Merci!
Sonvisage reprit un air méchant et un regard remplit de froideur.
- Pourtant cen'est pas pour ça que je vais céder si facilement. Surtout si tut'amuses avec tous les hommes de cette planète.
S'ilse rendait compte qu'à cet instant, il n'y avait que lui que jevoulais. Je ne sais pas ce qu'il se passerait. Depuis que je l'avaisembauché, j'avais passé mon temps entre plan pour le conquérir,jalousie à cause de lui et autres scandales. Pourtant, il ne mecédait pas, je ne savais plus ce que j'allais bien pouvoir faire delui.
- Mauvaiseréponse, tu devrais te décider vite car un autre des hommes decette planète va finir par m'obtenir et je ne retournerais pas enarrière.
- Mauvais choixNora, tu aurais mieux fait de ne pas me choisir tu vas le regretter!
Ilétait redevenu fidèle à lui-même. J'aimais quand il était contremoi, je le désirais d'autant plus.
- Une menace ?Cela rime à quoi?
Ilme mit un doigt sur les lèvres. Il me dit ensuite d'une voixenvoûtante mais non sans une pointe de danger:
- Ma chère Ruby,tu sais bien que lorsqu'on est ensemble, on détruit tout sur notrepassage. Tu penses vraiment que cela va bien se passer?
- Il y a intérêt,j'ai investi beaucoup d'argents! Les costumières viennent dans uneheure et je veux te voir ici en avance!
- Tu vas finir parme tuer.
Ilme murmura ses mots dans l'oreille gauche, je sentais sa chauderespiration contre ma peau. Il se mit à me croquer la lèvre, aprèsun long baiser à couper le souffle. Il s'enfuit ensuite tel unpyromane coupable. Il venait de m'allumer et je ne savais pas commentcalmer l'incendie qui me dévorait de l'intérieur.
Une heure plus tard,le spectacle qui se déroulait devant moi était jouissif. Tom sefaisait préparer par deux couturières, une coiffeuse et unmaquillage. Depuis un certain temps, il tirait une mine dépitée.J'observais la scène en retrait avec un immense sourire. Tom avaitvoulu faire le malin mais c'était moi aux commandes et qui avait ledernier mot. Elles avaient enfin fini leur travail et je lesremerciais d'un signe de tête. Une fois, leur sortie de la pièce,je fixais Tom calmement et lui avouais:
- Tom tu es àcroquer! Je ne sais pas si je vais pouvoir ne pas succomber!
Ilme lançait un regard de pur défi en me faisant clairementcomprendre que lui allait me résister. Je savais que cela ne seraitpas facile. Néanmoins, je n'avais jamais aimé la facilitée. Toutce qui était complexe avait une saveur pimentée que je savouraisavec grand plaisir. Cette séance de préparations m'avait permis dem'en mettre plein les yeux, j'aurais surement du demander qu'il fasseune scène torse nu, cela aurait été encore mieux. Étonnement, ilme demanda:
- Tu trouves queje suis bien ? Vraiment?
Monavis lui importer, c'était un bon point pour moi.
- Tu es parfait !
- Merci, je doisdire que tu ressembles à une savoureuse fraise!
Ilse passa la langue sur la lèvre, juste pour me provoquer. Hum, je nesavais que penser de cette comparaison. Je lui souris, il semblaitqu'il y avait un gros espoir de réussite. Cependant, le plus durrestait à venir.
Nous étions dans lavoiture menant au lieu de tournage. Le trajet se déroulait ensilence. Tom du côté passager semblait perdu dans ses pensées. Jene savais pas à quoi il pouvait bien penser. J'aurais voulu êtredans sa tête pour réussir à mieux le cerner et le comprendre. Jeme demandais s'il pensait à moi, à nous. Moi, je ne pouvaism'empêcher d'y penser constamment. Était-ce son cas aussi?
Il devait êtrefâché dû au fait que je l'avais prévenu à la dernière minute.Ce n'était pas bien compliqué pour lui ce tournage pourtant. Ilavait juste à laisser sortir ses émotions au lieu de me repousser.Notre relation devenait stupide, le problème n'était pas de ne pass'avouer qu'on se plaisait. Le vrai souci était notre incapacité àêtre constant dans nos choix. On n'arrivait pas à se faireconfiance. Je ne savais pas encore ce que je pouvais faire pour qu'ilme la donne. J'étais prête à lui donner, je le savais désormais.Il fallait maintenant qu'il arrête de réfléchir autant, je devaislui montrer l'évidence et qu'il l'accepte. Tom allait donc devoiravouer qu'il me voulait.
Jeme garais à quelques pas du lieu de tournage. Le spot se passeraitdans un parc près d'une fontaine. Le cadre était vraimentsplendide, le metteur en scène avait bien choisi. On rejointdirectement Monsieur Tedder qui nous attendait déjà. Je lui serraisla main et lui présentais Tom. Ils se serrèrent la main à leurtour et Monsieur Tedder se tournait vers moi:
- C'est vraimentun plaisir de vous revoir!
Oui,pour les chèques surtout. Je l'avais payé une petite fortune.
- Moi aussi !Allons-y.
- Je vais vousexpliquer comment va se dérouler la scène.
Ilnous montra l'autre côté de la fontaine, de la main. Je partiraisdu bas et Tom serait près de la fontaine. Je m'avancerais vers luid'un pas assuré. Nos regards se croiseront au moment oùj'arriverais à son niveau. On devra à ce moment-là se rapprocherl'un de l'autre pour un baiser enflammé. J'aimais bien ce scénario.Tom avait un air songeur à côté de moi. Je ne comprenais vraimentpas ce qu'il se passait dans sa tête, il ne semblait pas dans sonassiette. Je répondis à l'explication du réalisateur qui avait lemérite d'être claire et précise:
- D'accord,Monsieur Tedder.
Onenleva nos manteaux et on se positionna pour débuter la scène. Leréalisateur lança le décompte pour le début du tournage. Je mepréparais mentalement, je n'avais pas trop de mal à me glisser dansce rôle de femme fatale. Je distinguais Tom au loin, il semblaitprêt dans son costume noir avec sa cravate rouge. Je m'avançaisvers lui comme prévu mais je sentais qu'il ne se mettait pas dans lerôle. Il était bien trop raide et blasé. Le réalisateur le sentitaussi car il stoppa la scène. Cela ne commençait pas bien. Leréalisateur réprimanda Tom:
- Monsieur Jenson,cela ne va pas du tout! Il faut que vous sembliez émerveillé parcette jeune femme.
- Je sais bienmais c'est difficile pour moi! Madame Dixon n'est pas du tout montype de femme.
Ilme regardait dans les yeux en prononçant ces mots. Je savais qu'ildisait ceci juste pour m'embêter. Cependant, je ne pouvaism'empêcher de ressentir une pointe de tristesse. Je me ressaisiset repris les choses en main.
- Monsieur Tedder,laissez-moi parler à Tom quelques minutes. Je sais comment leremotiver.
MonsieurTedder et les membres de son équipe partirent, nous laissant seul.Je fixais Tom d'un regard glacial.
- Tu ne fais aucuneffort. Je peux savoir pourquoi?
- Je n'avais pasprévu d'être enrôler de force dans un tournage.
Jesavais que Tom ne marchait qu'aux défis. Il fallait que je lui enlance un pour qu'il fasse quelque chose qu'il ne voulait pas à labase.
- Tu ne te senspas à la hauteur, c'est ça? Me moquais-je.
- Très drôle! Jevais le faire et tu verras à quelque point je serais parfait.
- Très bien!
Jeme détournais et fit signe au réalisateur de revenir. Je comprenaisde mieux en mieux le fonctionnement de Tom. On recommença la scèneet je vis le changement radical dans son attitude. Au moment oùj'arrivais vers lui. Il me fixa d'un regard rempli d'amour, un flotd'émotion me submergea. Je me repris et continua de suivre lesinstructions. Je me tournais vers la caméra et lança le slogan:"Soyez féline avec Catood et prenez le contrôle"
Je me retournaisvers lui pour la fameuse scène de baiser. Il me dévorait duregard et je ne savais plus s'il jouait un rôle ou il laissaitsortir les émotions tout droites de ses cœurs. J'avais l'impressionde ressentir un véritable coup de foudre. Il ne me tenait pas lataille, je sentais comme un courant électrique entre nous. Ilapprocha ses lèvres des miennes, il m'embrassa sans s'arrêterpendant un très long moment.
Je ne me rendaisplus compte de ce qu'il se passait autour de nous, seul le contactentre nos deux corps comptaient. Le réalisateur finit par dire d'unevoix forte:
- Hum c'est bon lascène était très bien vous pouvez arrêter de vous embrasser.
Jeme reculais de Tom sans cesser de le regarder. Ses yeux étaientremplis de tendresse et je me rendais compte qu'il n'avait pas faitsemblant. Toute l'équipe de réalisation nous applaudirent et c'estseulement à ce moment-là que je repris mes esprits. Je me tournaisvers le réalisateur qui en profita pour me dire:
- Vous avez étéfantastique! On aurait dit que vous ne jouiez pas la comédie et quetout cela se déroulait pour vrai. C'était super!
S'ilsavait que tout ceci était bien réel. Maintenant, il fallait queTom cesse de me repousser à cause de ce stupide Michael.
- Merci!Devons-nous reprendre des prises?
- Non celle-ciétait vraiment parfaite. Je vous laisse entre les mains duphotographe et vous envoie le tout demain.
- D'accord merci.
Jene me remettais que difficilement de ce qu'il venait de se passercela avait semblait tellement vrai et intense. On prit diversesphotos et c'était terminé. Je me tournais vers Tom pour luidemander:
- Je te ramène ?
- Non c'est bonquelqu'un vient me chercher.
Ilme fit un sourire malicieux et s'approchait vers moi pour m'embrassersur le haut du crâne. Je le suivis du regard ne sachant pas quoipenser de la situation. Avais-je réussi ou non?
Je doutais encoreplus lorsque je le vis monter dans la voiture d'une jeune et jolieblonde. Les mots qu'il avait prononcé un peu plus tôt me revenaienten tête : "Ce n'est pas mon style de femme".
Je necomprenais vraiment pas à quoi il jouait, cela en devenaitterriblement lassant. Pourtant cela m'étonnant guère. Le seul moyenpour moi de savoir ce qu'il pensait était de lui faire face unebonne fois pour toute mais pour le moment j'étais épuisée et jevoulais rentrer. Je pris le chemin de la voiture quand un desassistants courut vers moi.
- Madame Dixonvous avez oublié ça.
Jepris le petit paquet qu'il me tendait, ce n'était pas à moi. Tomavait dû l'oublier, je me demandais si ce cadeau m'était destiné.Je verrai cela demain car demain était un autre jour. Les chosespouvaient évoluer en mal ou en bien.
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