Au bout de deux sonneries et d'une terrible angoisse, Amélie me répondit. J'étais soulagée et je respirais un bon coup car j'avais bloqué ma respiration sans m'en rendre compte.

-Allo Amélie, je t'appelle pour m'excuser!

J'allais comme toujours droit au but.

-Tu en as mis du temps !

Je l'entendais soupirer bruyamment.

-J'étais occupée comme toujours.

J'aurais peut-être du l'appeler plus tôt.

-Je n'avais pas l'intention de te faire la tête aussi longtemps.J'attendais ton appel pour t'expliquer que je ne t'en voulais pas vraiment en fait! Je pensais que tu m'appellerais plus rapidement!

-Ah bon mais pourquoi m'avoir fait croire ça ?

Je me demandais ce qu'il lui était passé par la tête?

-Il fallait bien que quelqu'un te dise que c'était mal de jouer sur deux tableaux et je suis la seule dans ton entourage à pouvoir te le dire. Mais évidemment tu fais ce que tu veux !

-Tout ça pour ça !

J'avais envie de m'énerver pour cette perte de temps mais j'étais vraiment soulagée qu'elle ne m'en veuille pas.

-Alors où en es-tu avec Tom et Michael ?

-J'ai tiré un trait sur Tom. Je suis en couple avec Michael!

Le petit passage dans son bureau tout à l'heure, une vraie tuerie.

-Pour combien de temps... Je suis certaine que tu ne te débarrasserais pas de ton petit secrétaire de si tôt ! Tu l'as dans la peau.

-C'est ce que tu crois ?

-J'en ai l'impression en effet !

- Ce que tu ne sais pas c'est que c'est moi qui l'ai repoussé cette fois !

-Pourquoi compliques-tu, tout ? Tu le voulais pourtant !

-Oui mais la situation est devenue plus complexe !

Un soupçon de fierté mélangée avec de la peur de l'engagement et un jeu de séduction pour saupoudrait le tout et voici un cocktail explosif.

-Je ne te comprends pas si tu l'avais sous la main, normalement tu l'aurais pris puis tu l'aurais jeté comme tu sais si bien faire !

-Le plus important c'est que je t'ai écouté et que je suis restais sage avec le gentil Michael!

-Oui c'est très bien ! Je suis contente pour toi!

Je sentais qu'elle ne me disait pas le véritable fond de sa pensée.

-Mais?

-J'ai peur que cela ne s'arrête pas avec Tom car comme tu ne l'as jamais eu du coup tu ne voudrais pas tourner la page.

-Je suis si étrange ?

Je souris évidemment que je l'étais.

-Oui !

- Comment fais-tu pour comprendre mon esprit tordu ?

-Tout simplement parce que je suis ta sœur.

Quelqu'un sonna à la porte d'entrée.

-Je dois te laisser ! On se voit vite tu m'as manqué!

-Toi aussi ! Prends soin de toi !

Je me dépêchais d'ouvrir et un grand blond décida de prendre mes lèvres en otage. Je l'attrapais au niveau de la veste et le tira à l'intérieur de la maison. Au bout d'un certain temps, je le repoussais par pure provocation et lui dit :

-Tu devras apprendre à patienter à partir de maintenant, mon cher Michael!

Il me regarda amusé, il semblait apprécié que je le repousse.

-Tu nous joues les rabats joies maintenant !

-Absolument !

Il m'observait longuement comme si il réfléchissait. Je lui demandais:

-Qui a- t'-il ?

Il mit du temps à répondre, j'avais horreur d'attendre qu'il se mette à parler.

-Je te trouve tout aussi ravissante en tenue décontractée !

Je portais un jean avec un simple haut noir et j'étais pied nu. Je me sentais beaucoup plus petite face à lui à ce moment. Je ne pouvais m'empêcher de le regarder tout en le soupçonnant. Je savais qu'il me mentait.

-Merci mais que voulais-tu vraiment me dire ?

-On n'a pas vraiment reparlé de ton secrétaire.

J'espérais sincèrement qu'il n'en parlerais plus. Mauvaise pioche, j'avais un homme perspicace face à moi.

-Oh non mais c'est un vulgaire malentendu ! Je crois que je l'intéresse, c'est tout !

En général, il vaut mieux dire une part de vérité si on n'aime pas mentir comme moi.

-Sans blague ? Mais dois-je me sentir menacer par lui?

Avant oui mais plus maintenant, je repensais à la scène dans le bureau avec Madame Brown.

- Pas le moins du monde! Tu ne devrais pas te sentir menacer par lui.

Il était temps de changer de sujet que de continuer de parler de ce sujet brûlant qui en plus me mettait de mauvaise humeur. Je lui demandais donc :

- Je suis affamée, pas toi ?

- Je n'ai pas fini à propos de Monsieur Jenson.

Il allait me mettre en colère si il insistait la dessus.

- Ah bon que veux-tu dire de plus ? L'incident a été réglé ! Je ne veux plus qu'on en parle!

-Moi je souhaite qu'on en parle !

- Tu peux en parler à la porte si tu veux ! Je peux demander à Maria ma gouvernante de nous préparer quelques choses !

Il rentra dans le jeu et décida d'enterrer la hache de guerre :

- Mais non j'adore cuisiner ! Cuisinons ensemble !

- Oui bonne idée! Ensuite on aura un dessert particulier tu verras !

Il semblait encore furieux cependant il se maîtrisait pour ne pas tout gâcher. J'étais touchée par ses efforts car moi à sa place,j'aurais viré la personne qui osait faire ça. J'étais admirative face à son indulgence et sa gentillesse. Je devrais m'inspirer de lui pour être un peu plus bienveillante. Toutefois, j'étais un cas désespérée.

-Super !

On se mit aux fourneaux sous les regards choqués de ma gouvernante.Elle ne m'avait jamais vu utilisé la cuisine. Je lui fis un signe pour qu'elle nous laisse. Dès son départ, j'en profitais pour embrasser Michael passionnément. Je savais que les choses allaient vite déraper mais cela m'importait peu car je n'avais plus si faim d'un seul coup. Je lui pris la main et le conduit vers l'escalier.Néanmoins, la sonnerie de la porte d'entrée retentit m'étant un temps d'arrêt à mes projets. Je me demandais qui était-ce? Je n'attendais personne. Je soupirais et allais ouvrir suivit par Michael. Ce n'était vraiment pas le moment, j'allais envoyer paître cette personne quelle qu'elle soit. J'ouvris la porte et je découvris un Tom furieux. Je restais bouche bée. Michael et Tom s'observaient méchamment et je ne semblais plus exister pour eux. Michael prononça:

- Que fait-il ici Nora ? Tu as intérêt de me donner une bonne raison!

- Je n'en sais rien moi. Tu pourrais m'expliquer ce que tu fais ici Tom en sachant que tu n'es pas le bienvenue ?

Je lui dis ceci d'un ton absolument glacial.

- Pourrais-tu m'expliquer pourquoi le fiancé de Madame Brown a reçu une petite photo qui compromet vraiment leur futur mariage?

Il avait déjà reçu, on pouvait dire que le système de distribution du courrier était plus qu'efficace mais cela me mettait dans de beaux draps. Je sentais le regard d'incompréhension de Michael et celui de Tom qui me promettait que j'allais regretter mon geste.Après une minute de silence, Tom ne semblait plus vraiment en colère. Je ne comprenais pas son changement d'humeur si soudain, je ne pensais pas que c'était bon signe pour moi. Il souriait et face à mon silence, il ajouta:

- Tu ne vois toujours pas? Une photo prise dans tes locaux en plus!

- Ce n'est pas dema faute si tu oses t'envoyer en l'air au travail, lui fis-je remarquer.

- De quoi vous parlez tous les deux? demanda Michael de plus en plus perplexe.

Tom le regarda d'un regard très méchant et lui dit:

- Écoute-moi bien mon vieux tout ceci ne te regarde pas. Surtout qu'après tout je te conseillerais de faire une croix sur Nora. Elle n'est pas très fidèle si tu vois ce que je veux dire.

- De quoi parle-t-il? me demanda Michael.

Il avait l'air totalement perdu.

- De rien du tout! Sort immédiatement de chez moi Tom Jenson et assume tes actes !

- Non désolé pas cette fois ! Cher Michael Venderson, Nora est une allumeuse et croqueuse d'homme. Pendant qu'elle est en couple avec vous, elle nem'embrasse dans les ascenseurs et pas que. Je pense qu'il est temps de vous retirer de la partie.

Il n'allait pas bien, il était totalement taré.

- Tu peux m'expliquer et me dire que tout ceci est faux? me supplia Michael.

Mince,c'est la première fois que j'étais dans une situation pareille,j'avais toujours les bonnes cartes en main sauf que cette fois Tom avait décidé de tout chambouler. Je me mordis la lèvre, je devais être sincère pour cette fois.

- Il m'a embrassé et je l'ai laissé faire !

- Je n'arrive pas y croire !

- J'ai besoin que tu nous laisses! On a des choses à régler lui et moi, affirmais-je à l'intention de Michael.

- Je n'ai pas l'intention de partir ! Tu dois m'expliquer !

- Non je dois juste lui parler d'abord!

J'étais furieuse contre Tom, la priorité pour moi était de le tuer.

- Je ne comprend spas votre manège et à quoi vous jouez ! Je préfère me retirer du jeu comme il le dit si bien. Tout est bien trop compliqué, je cherche de la stabilité ce que tu ne peux apparemment pas me donner.Je romps avec toi, j'en ai assez de votre relation étrange!

Il prit ses affaires et partit. Je venais de me faire larguer et ce fait m'importait peu. Ce qui m'intéressait, c'était de m'expliquer avec Tom. Il avait un sourire sadique sur le visage. Il me lança:

- Je t'avais prévenu de ne pas t'en mêler ! Pour tout avouer, je suis bien content qu'il ne soit plus dans ta vie.

- Écoute moi bien, c'était soit la photo soit je te virais ! Je suppose que tu préfères mon choix de la photo.

- Bien trop facile de me virer! La photo c'était plus inattendue, j'ai bien aimé !

Il était aussi tordu que moi, je m'empêchais de sourire devant cette constatation. J'avais encore besoin de garder mon sérieux pour lui dire ce que je ressentais:

- Tu me dégoûtes!Tu es allé jusqu'au bout avec elle !

- Qu'est-ce que cela peut te faire ? Tu m'avais repoussé en me disant "adieu".

- Je dois avouer que j'ai réagi de façon mesquine par jalousie !

- C'est bien de le confesser ! Du coup, je dois comprendre que si tu es jalouse, c'est que je ne te déplais pas !

Assurément,tu ne me déplais pas mais j'ai juste l'impression que si je cède devant toi, c'est pareil que de se jeter dans la gueule du loup.

- C'est ça tu ne me déplais pas comme un jouet ou un sac à main.

- Toujours aussi franche à ce que je vois.

Je changeais de sujet car je voulais savoir quelque chose en particulier:

- Que va-t-il arrivait à Madame Brown?

- Comme si tu en avais quelque chose à faire !

Il se rapprochait de moi et je me mis à reculer.

- Les fiançailles sont-elles rompues ?

- Je n'en sais rien mais si c'est le cas ce n'est pas moi qui va être celui qui la récupérer pour la consoler!

- Tu es un beau salaud !

- En effet ! Je pense que tu le sais déjà.

Oui,je le sais pertinemment.

- Son fiancé voudra-il ta mort ?

- Il ne sait pas qui je suis et elle ne lui dira rien.

Il aurait mérité une bonne leçon, dommage.

- Tu en es bien sûr ?

- Absolument !

Qu'est-ce qu'il lui avait dit pour qu'il soit sûr qu'elle n'évoque pas son nom. Le silence se prolongea jusque Tom me demande :

- As-tu couché avec ce Michael ?

Pourquoi cela l'intéressait-il ? Il semblait attendre ma réponse avec une attention toute particulière.

- En quoi est-ce important pour toi ?

- Je ne sais pas comme ça ! Réponds-moi!

- Oui !

Il semblait jaloux, il me plaqua contre le mur et se mit à m'embrasser.Il ne perdit pas par son temps lorsqu'il voulut m'enlever mon tee shirt. Je le repoussais de la main et je le regardais pour essayer de le comprendre:

- Pourquoi as-tu baisé Stéphanie ?

- Parce que j'étais chamboulé que tu me repousses! Il fallait que je recharge mon ego bafoué !

- En prenant une proie facile ? Tu me déçois, je te pensais plus sélectif !

- Il faut bien baisser ces critères de temps à autre !

Il avait surtout eu besoin de tirer un coup. Il me recolla ses douces lèvres pleines contre les miennes. Je me mis à les lui mordiller,il poussa un gémissement. J'étais incorrigible, Michael avait à peine fuit que j'allais m'envoyer en l'air avec mon secrétaire. Il finit par me retirer mon tee-shirt et il enleva son polo. Puis, ils'arrêta quelques secondes pour m'observer longuement les yeux remplis d'envie et de désir. Il me prit la tête entre les mains et continua de m'embrasser très lentement. Il me serrait contre lui comme s'il avait peur que je m'enfuisse.

- Nora, tu es tellement parfaite, susurra-t-il.

Je me demandais s'il sortait ses paroles à toutes les filles avec qui il avait couché. Cette pensée me ramena à l'image de la scène avec Madame Brown, j'en eus un frisson. Il se recula pour mieux m'observer.

- Tu as froid? Me demanda-t-il.

- Non je ne veux pas passer après Madame Brown !

- Tu rigoles là ?

- Non, je suis dégoûtée rien que d'y penser!

Je pris mon tee-shirt au sol et le renfila furieusement. Je ne pouvais faire ça. Je sentis sa main sur mon épaule et je n'osais pas le regarder dans les yeux de peur qu'il comprenne ce que je ressentais vraiment.

- Nora tu es encore en train de te refermer sur toi-même !

Il avait compris, je devenais trop transparente.

- Non, ce n'est pas ça du tout ! Tu n'aurais pas dû faire ça c'est tout !

- Tu ne pourrais pas fuir toute ta vie devant une personne que tu aimes. Il faudra bien que tu te lâches un peu.

- Peut-être mais je ne céderais jamais devant un coureur de jupons comme toi !

- Il me sourit de son sourire le plus confiant.

- Tu n'es pas mieux du tout !

J'étais une vraie croqueuse d'homme, il n'avait pas tort.

- Va te faire voir!

- À lundi, Madame Dixon à la beauté ensorcelante.

-Tu n'es pas mal non plus.

-Tu ne me résisteras plus bien longtemps.

- On pari ?

- C'est d'accord!Tu sombreras dans très peu de temps.

Je lui souris face à ce nouveau défi. Je devais m'avouer que je l'aimais bien malgré que ce soit un vrai salaud. Il s'approcha lentement de moi pour tester si j'allais le repousser puis m'embrassa sur le front doucement lorsqu'il vit que je ne reculais pas. Il partit ensuite sans se retourner. Je soupirais en me massant les tempes, je ne contrôlais plus rien de rien.

J'aurais peut-être du coucher avec lui pour tourner la page ensuite. Je me jetais dans mon canapé, j'étais épuisée et j'avais finalement eu ce que je méritais. Je me retrouvais seule sans personne cela m'apprendra à jouer sur deux tableaux. La solitude ne m'inquiétait pas trop j'y étais habituée. J'eus une pensée pour Michael qui devait être furieux. Je comprenais sa réaction, c'était normal mais je n'étais pas du genre à éprouver des regrets. Il avait fait son choix et je m'en fichais. Il faisait partie de mon passé puisqu'il l'avait choisi ainsi. Je me décidais à monter me coucher j'en avais bien besoin. Adieu Michael et bonjour au nouvel objectif.Je devais repousser Tom autant que je le pouvais.