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Tom venait de medéclarer comme sa petite amie rien que ça. Le silence régnait etle temps paraissait figé. Personne ne disait rien pourtant j'étaisla seule à pouvoir rectifier ce malentendu. J'avais l'impressiond'avoir perdu ma voix à cause de la surprise. Qu'est-ce qu'il luiavait pris de dire une bêtise pareille ? Surtout après avoir emmenéStéphanie au restaurant et de m'avoir tourné le dos. À cetinstant, je savais qu'on réfléchissait tous à la signification desmots de Tom. Il venait quand même d'affirmer que je lui appartenais.Michael finit par se mettre à rire suivi par ma secrétaire. SeulTom et moi restions de marbre. Ils riaient nerveusement comme si celapouvait les calmer. Je ne me laissais pas aller à cette marque deperte de contrôle totale. Il fallait que je trouve les mots les plustranchants pour contrer Tom. Je fus prise de cours par Michael quiannonça:

-Très drôle!

Jesentis que Tom était en colère parce qu'ils ne le prenaient pas ausérieux. En même temps, il fallait reconnaître que c'était dugrand n'importe quoi. Je voulais rétorquer mais sans le voir venir.Il me tira jusque dans l'ascenseur. Il me faisait trotter derrièrelui à vive allure sur mes hauts talons hauts, je ne me sentais pasdu tout à l'aise. En plus, cela m'avait tant surprise que j'avaisfailli m'effondrer au sol. Les deux autres essayèrent de nousrattraper, néanmoins les portes se refermèrent sur eux. Je nesavais pas ce que Tom venait de provoquer mais rien de bon, c'étaitcertain. Il nous avait encore mis dans de beaux draps sans aucunesgênes.

Nousétions dans l'ascenseur en silence, au fond de moi la situationm'amusait. Soudainement, Tom me plaqua contre la paroi de l'ascenseursans aucune hésitation. Il m'embrassa de façon possessive. Je luipassais les bras autour du cou pour me tenir à lui. Une fois que jen'eus plus de souffle, des idées censées me revinrent à l'esprit.Je ne tournais vraiment pas rond, je finis par le repousser :

-Qu'est ce qu'il te prend ?

-Tu es à moi.

Jen'étais à personne. J'étais totalement indépendante.

-Tu t'entends parler ?

-Tais-toi et laisse-moi t'embrasser !

Ilreprit son assaut de baisers. Je continuais de le laisser fairesurtout lorsqu'il glissa sa main dans le creux de mes reins. Jeressentis des frémissements de plaisir à son toucher. Pour toutavouer, j'aimais le frisson que je ressentais en sachant que jefaisais des folies. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirentsoudainement ce qui me surprit. Je n'avais même pas fait attentionsur quel numéro d'étage, il avait appuyé. Je remarquais qu'on setrouvait sur le toit de l'immeuble, je n'y venais absolument jamais.Je repris enfin mes esprits, je perdais la tête. Je venais quandmême de planter Michael pour embrasser fougueusement mon secrétairedans un ascenseur. Félicitations Nora, j'y étais allé fort sur cecoup-là. Il me prit la main et me guida au niveau du toit. Au sol setrouvaient des petits cailloux et le bord du toit était biensécurisé par des murets en béton. Le vent soufflait fort, je merappelais pas la dernière fois que j''avais fait un tour ici. Nousétions à très haute altitude car il y avait une multitude d'étagesdans l'immeuble.

-Pourquoi m'avoir emmené ici ?

Jene comprenais pas ce qu'on faisait ici et comment connaissait-il cetendroit?

-Ils ne nous retrouveront pas facilement comme ça.

-Tuviens de me mettre dans un très gros problème.

-Je m'y suis mis aussi.

Iln'avait pas l'air de s'en vouloir du tout . Il souriait comme si ilétait fier de lui.

-Ce n'est pas pareil. Tu ne te préoccupes pas vraiment de MadameBrown alors que je me préoccupe de Michael.

Ilse rapprocha de moi. Je sentais que ce que je venais de dire ne luifaisait pas plaisir.

-Tu te préoccupes de ce journaliste alors que tu étais à la limitede t'envoyer en l'air avec moi dans cet ascenseur?

-Je suis compliquée.

-Je le sais bien !

J'avaisfroid ici dans ma robe beige, l'hiver était déjà bien avancé.

-Tune facilites vraiment pas les choses non plus.

Jesoupirais presque en lui disant cela.

-Je voudrais qu'on mette les choses au clair, tous les deux.

-Je ne comprends pas, je pensais que tout était clair. Que tout cecin'était qu'une vaste partie de jeu.

-Tu ne comprends que ce que tu as envie de comprendre!

Jele regardais froidement.

-On passe notre temps à nous expliquer! Je te rappelle que ladernière fois tu m'as menacé de prévenir Michael si je prévenaisle fiancé de Madame Brown.

Sonvisage se ferma à ce rappel mesquin de ma part.

-Je sais mais j'aimerais qu'on trouve un accord !

Jelui souris de mon sourire le plus carnassier.

-Quel genre d'accord ?

-Tu ne vois plus Michael et je ne vois plus Stéphanie.

Jen'allais pas lui céder les choses aussi facilement. Surtout que jen'avais aucun intérêt à quitter Michael.

-Non !

-Tout serait plus simple ainsi...

J'avaisenvie de rire.

-Rien ne sera jamais simple avec toi.

Deuxpersonnes compliquées ne peuvent donner quelque chose de simple.

-C'est faux!

-Et tu proposes quoi ? Qu'est-ce que l'on fera ensuite ?

-On pourra se mettre ensemble !

Jeme mis à soupirer. Il n'allait pas bien en ce moment.

-Je pense que tu ne sais pas ce que tu dis!

Seslèvres étaient un danger car j'avais du mal à me concentrer surautre chose. Il affichait un sourire carnassier.

-Je sais parfaitement ce que je dis!

Etsi je disais oui... Non impossible. Je lui répondis méchamment:

-Je ne veux pas d'une relation toxique avec toi. Je préfère mepréserver!

-Ellene sera pas plus compliquée qu'une banale relation amoureuse. Tu asjuste peur!

Jen'avais peur de l'engagement, c'est vrai mais c'est surtout de luique j'avais peur.

-Nonje préférais que cela reste un jeu.

-Tucommençais à perdre pied.

Ouimais pas autant que toi, mon cher.

-N'échange pas les rôles. J'étais celle qui tenait encore.

-Tu lâchais prise parce que tu étais inquiète !

J'étaisperdue, je ne saisissais pas le fond de sa pensée.

-Inquiète de quoi ?

-Inquiète de tout ce que tu peux ressentir pour moi !

-N'agispas avec tant de désinvolture nous sommes des étrangers l'un pourl'autre.

-Unefois de plus tu me fuis. Je ne te laisserais pas faire sur cettefois!

-Tune peux rien faire !

-Situ pars cette fois, ça sera la fin de tout ce petit jeu!

-Adieu!

Jepartis en courant comme une vraie enfant. Je ne me reconnaissaisplus. Moi qui étais toujours parfaitement maîtresse de moi-même.Les portes se refermèrent au moment où Tom arrivait. Je tournais lapage, j'avais Michael cela me suffisait amplement. Je fuyais ce quime faisait peur, je n'étais pas prête à plonger tête baissé dansl'inconnu d'une relation qui semblait voué à l'échec. Une foisredescendue, je cherchais Michael mais il avait déjà quitté leslieux. Je l'appelais sur son téléphone, il l'avait éteint. Jedevais me faire pardonner auprès de lui le plus vite possible. Jem'en occuperais demain d'une manière très efficace car pour lemoment j'avais un travail monstrueux qui m'attendait déjà. Jen'avais pas été concentré ces derniers temps et j'accumulaisbeaucoup de retard. Je ne pouvais me laisser aller un instant deplus. Il fallait que j'oublie Tom et ce stupide jeu.

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