Le lendemain, j'arrivais sur le lieu du tournage du spot publicitaire qui se déroulait dans un studio parisien réputé. Je portais une robe rouge fourreau avec le haut sans manche, ainsi porté elle me faisait comme une seconde peau. Cette robe avait été faite par les stylistes de ma compagnie. Mes cheveux en large boucles et ma bouche écarlate ajoutaient à mon potentiel de séduction. J'étais prête pour faire ce spot publicitaire pour mon parfum. Toutefois, j'étais d'humeur massacrante aujourd'hui. Heureusement que mes maquilleuses un peu plus tôt ce matin, avaient réussi à cacher les cernes de ma soirée mouvementée. J'espérais que je réussirais à éviter au maximum Tom. Je pouvais toujours rêver étant mon secrétaire et il ne devait pas être bien loin. J'avais à peine mis un pied dans le studio que des assistants accoururent vers moi. Une jeune femme brune me demanda:

-Bonjour Madame Dixon comment allez-vous ?

Mal.

-Bien, répondis-je en soupirant.

Elle me fit un sourire gêné. Une autre assistance annonça à ce moment:

-Nous avons un problème. Le cameraman est déjà présent mais le photographe est un empêchement et ne sait pas quand il va arriver.

J'avais tellement horreur des imprévus. J'étais déjà suffisamment énervée.

-Appelez un autre photographe immédiatement et dite à celui qui est en retard qu'il est viré.

Je me mis à respirer un bon coup pour me calmer. Je continuais d'avancer, je pense qu'ils sentaient mon humeur car aucunes des personnes présentent n'osaient me regarder dans les yeux. J'étais à ce point-là effrayante? Madame Brown arriva dans ma direction, sa bonne humeur disparue instantanément lorsqu'elle me vit lever les yeux au ciel à son approche.

-Bonjour madame, murmura-t-elle en ne sachant pas sur quel pied danser avec moi.

Elle avait raison, j'avais bien envie de passer mes nerfs sur elle.

-Bonjour, vous allez bien? On ne dirait pas, vous avez une mine affreuse.

Ellese sentit gênée, puis elle finit par répondre :

-Ah bon vous trouvez ?

-Oui prenez un peu soin de vous voyons! Où est Tom ?

J'avais craché son prénom. Je ne pouvais m'empêcher de me demander où il était. Je n'arrêtais pas de penser à lui. En parlant du loup, le voici arrivant dans ma direction avec un imposant bouquet de roses rouge. Que signifiait tout ceci ? Je savais que la rose rouge signifie l'amour absolu et passionnel. Qu'est-ce qu'il lui prenait de ramener ces roses ici, il regrettait peut-être pour hier.

-Bonjour Madame, j'ai ceci pour vous.

Il me tendait le bouquet avec un grand sourire, je ne savais plus quoi dire. Je pensais qu'après notre dispute, il ne voudrait plus me parler. Il ne n'avait pas l'air d'avoir lâché l'affaire en fin de compte. Il avait encore les marques de la bagarre de hier, pourtant il ne paraissait pas avoir la gueule de bois.

-Merci mais pourquoi ai-je le droit à ça?

-Il faudra le demander à votre petit ami. Elles viennent de lui.

Il partit aussi rapidement qu'il était venu. Il avait exprès de me faire un faux espoir vu son regard mesquin. Je regardais les roses, elles étaient vraiment belles mais je me sentais coupable car je devais larguer Michael tout à l'heure. Il y avait une petite carte avec écrit dessus:

«Pour t'encourager pour ton spot publicitaire parce que tu es la meilleure. Ps: Je t'invite à dîner ce soir pour fêter ta nouvelle réussite. Michael."

Cet homme était vraiment adorable, je n'étais pas cohérente de continuer à faire n'importe quoi avec Tom. Sachant que tout semblait foutu avec Tom pourquoi ne pas revenir sur ma décision de rompre avec Michael. Je verrais ce soir au dîné. Si je ne le sentais pas, je lui annoncerais que tout était fini. J'étais perdue en ce moment et je ne savais plus quoi faire. L'assistante que j'avais envoyée chercher un nouveau photographe revient encourant :

-J'ai trouvé un autre photographe qui arrive dans dix minutes. Il a par contre négocié une somme astronomique pour venir rapidement.

-C'est parfait merci. Nous allons commencer le tournage. Puis, on s'occupera des photos pour les affiches de pub après.

Je me dirigeais vers l'endroit du tournage, tout était prêt. Je vérifiais dans un miroir mon visage pour voir s'il fallait faire des retouches à mon maquillage. Non, j'étais parfaite.

-Je suis prête commençons.

Le réalisateur de la publicité me regarda avec un sourire puis metendit la main.

-C'est un honneur de travailler pour vous.

-De même. Avez-vous lu le script que je vous ai envoyé.

J'avais évidemment tout géré du début à la fin pour ce projet.

-Absolument. Le principal but est de vous donner l'allure d'une femme fatale. Tout d'abord, vous vous avancerez d'un pas déterminé. Ensuite, vous vous asseyez sur ce fauteuil en velours ici. Faite comme vous le sentez sur le fauteuil mais n'oublie pas de fixer la camera en prenant le parfum que vous mettrez de façon assez sensuelle de préférence. Vous terminez par dire le slogan du parfum.

-Tout me semble correct. Nous pouvons y aller.

Je me préparais mentalement. C'était la première fois que je faisais une chose pareille. Quelle expérience fascinante. Toute mon équipe était désormais silencieuse et ils attendaient de voir comment j'allais m'y prendre.

-3, 2, 1 ça tourne !

Je m'avançais à pas lent mais déterminé en fixant la caméra de mon regard le plus séducteur. Je m'installais sur le fauteuil doucement. Je décidais de faire glisser ma main de façon langoureuse sur les courbes de mon corps en remontant jusqu'à mon visage pour que la caméra fixe mon regard. Je pris le parfum à cet instant-là de monautre main que je mis dans mon cou très lentement puis je déposais le parfum en prononçant « soyez féline avec Catood et prenez le contrôle. » J'avais fini, c'était assez simple comme mise en scène mais je pense que cela fera l'affaire. Des applaudissements me donnèrent raison.

-On aurait dit que vous avez fait ça toute votre vie. Bravo! On va juste reprendre quelques prises pour prendre d'autre angle mais recommencez cela c'était parfait.

On recommença la scène plusieurs autres fois. J'étais tellement concentrée que je n'avais pas vu que Tom en profitait pour s'en mettre plein les yeux. Une fois terminé, c'était au tour du photographe d'installer son matériel. La fin de la journée arrivait à grands pas, on avait pris quand même pas mal de temps. Le photographe se mit à m'indiquer de nombreuses pauses et il me mitraillait pendant au moins une heure. Il m'expliquait qu'il sélectionnerait les meilleures photos puis me les enverrait par email pour que je fasse mon choix. La journée s'était bien passé, je sentais que mon humeur était bien meilleure.

Je décidais de m'approcher de Tom, toujours dans son coin.

-Je vois que la journée a eu l'air de te plaire.

-Absolument, quel magnifique spectacle. Même si j'aurais préféré être le seul à y avoir droit.

-Pour hier, je suis désolée...

-N'en parlons plus. Merci pour tout!

J'étais soulagée que cela se règle aussi rapidement.

-Tom pour tout avouer, je...

Il me coupa la parole.

-Je voulais te prévenir que Stéphanie et moi ne pouvons pas faire d'heure supplémentaire si tu as encore besoin de nous ici. On a prévu d'aller au restaurant.

C'est quoi encore cette histoire? Cette secrétaire continuait ses bêtises et son fiancé dans tout ça ?

-Je vais finir par tout raconter à son fiancé si tu continues de t'en vanter devant moi.

-Pourquoi ferais-tu une chose pareille? À pars par jalousie, je nevvois pas pourquoi tu t'en mêlerais.

-Son fiancé a le droit de savoir que sa copine n'est pas fidèle!Avant qu'il fasse la plus grosse erreur de sa vie en l'épousant.

-Je devrais dans ce cas prévenir ton cher petit ami qui t'envoie des jolies roses que nous nous sommes embrassés. Après tout, il a le droit de savoir lui aussi.

-Fais ça et tu es viré!

-Je retrouverais bien un autre poste. Sachant que je me suis fait virer de mon ancien poste parce que je me suis tapée la femme du patron.

-C'est une blague?

-Tu ne dis rien au fiancé de Stéphanie et je ne dis rien à Michael Venderson.

-D'accord !

Je lui tournais le dos en furie. J'aurais mieux fait de me méfier de lui. Il était vraiment sans scrupule aucun. Un point pour Tom, la partie était loin d'être terminée. Je pris ma voiture et roulais en direction du restaurant où m'attendait Michael.

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