Je le lâchais enfin dans un parc à proximité du restaurant. Ce lieu avait une statue au centre et de nombreux bancs se trouvaient autour de nous, quelques personnes étaient venues pour la pause déjeuner. Tom se tenait droit devant moi sous le soleil de septembre, il était vraiment attirant, trop attirant. Je faillis oublier la raison qui m'avait conduit à l'emmener ici. Il souriait bêtement comme s'il avait réussi son coup, il fallait avouer que c'était le cas. Il passait son doigt sur sa lèvre voluptueuse attendant que je m'explique. Il méritait que je la lui morde.

-C'est quoi ton problème ? Lâchais-je enfin après quelques secondes.

Il me regarda étrangement. Tom pourquoi es-tu si attirant cela complique tout, j'ai du mal à garder mon sérieux.

-C'est plutôt à toi que je devrais demander ça ! Tu viens de me tirer d'un restaurant chic devant tout le monde comme une épouse trompée et jalouse.

Je me sentis mal tout d'un coup, il avait raison. J'avais réagi de manière disproportionnée. Je ne savais même pas ce qu'il m'avait pris, cela ne me ressemblait pas du tout. J'avais vraiment honte sur ce coup, je n'avais jamais agi de la sorte. Je n'avais pas quinze ans, j'étais quand même PDG d'une multinationale et pourtant je réagissais comme une adolescente impulsive et stupide. Je reculais,m'éloignant de lui car je ne savais plus où me mettre. Cet homme me faisait changer de façon stupide et irraisonnée. Il fallait que je me reprenne, je n'étais pas impulsive du tout, c'était plutôt le contraire. Je ne savais pas d'où venait cette jalousie, est-ce le fait que je n'aimais pas partager ou le fait qu'il ressemble à mon premier amour ?

Il se rapprocha de moi et me prit dans ses bras. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça, je ne voulais pas autant d'intimité entre nous depuis que je m'étais rendu compte de ma bêtise. Il ne semblait pas de cet avis, je voulais le repousser mais il m'en empêcha. Je pouvais ainsi sentir la douce musculature de ses bras et son parfum envoûtant.J'aimais ce contact beaucoup trop, à tel point que je ne me reculais pas assez vite à mon goût. Je finis par me reculer et lui dis :

-Je ne vois pas de quoi tu parles ! Comment savais tu que j'étais dans ce restaurant ?

-C'est une pure coïncidence !

-Je suis sûr que tu mens. Tu étais en train de jouer une fois de plus.

-Et toi Nora ne joues-tu pas ?

Il me troublait à me renvoyer la balle de cette manière. Oui, je jouais à un jeu plutôt dangereux le concernant. Je ne savais plus contrôler mes réactions en sa présence.

-Non!

Je n'avais pas pu m'empêcher de mentir.

-Je pensais que tu étais quelqu'un de franche! Me serais-je trompais?

-Je ne suis pas si facile à cerner ne te méprend pas !

-Tu n'es pas celle que tu parais être ! Tu es bien plus sensible que tu ne veux bien le montrer.

Je tressaillis à ses mots de quel droit pouvait il me dire ça. Il ne me connaissait pas.

-Monsieur Jenson, on ne se connaît pas, alors rester à votre place de secrétaire. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris ! Excusez ma conduite et oublions tout ça.

-La PDG Nora Dixon est de retour à ce que je vois. Non Nora, cela marche peut être avec les autres cette barrière que tu mets dès qu'on en découvre un peu sur toi mais j'ai bien compris que tu ne restais pas insensible à ma présence.

Je sentais ma carapace fondre et je ne le supportais pas. Je voulais tellement passer mes mains dans ses cheveux soyeux et bien plus que ça. Cependant, ma fierté était en jeu.

-Je ne comprends pas ce que tu penses avoir compris.

-Que je te plais.

Je me mis à rire très fort et m'arrêtais subitement pour lui faire mon regard le plus dédaigneux.

-Tu m'aurais plu dans mon lit et c'est tout.

-Pourquoi parles-tu au passé ?

-Tu ne m'intéresses plus désormais.

Il leva un sourcil. Je n'aimais pas perdre, je réagissais comme ça pour cette raison.

-Ah bon et pourquoi ?

Il ne semblait pas me croire. Je devais me montrer plus convaincante, je refusais qu'il pense que j'étais à ses pieds.

-Je ne passe pas après les femmes de l'engeance de Madame Brown. Que chacun reste dans son monde et c'est mieux ainsi.

-Elle ne me plaît pas une seule seconde, j'ai juste fait ça pour t'embêter.

Il l'utilisait pour me faire enrager alors ? Elle ne lui plaisait pas ?

-J'aime ta franchise mais le fait est que je suis ta patronne. Tu ne devrais pas jouer avec ma secrétaire comme ça car si l'envie me prend de te virer rien ne pourra m'arrêter !

-C'est une menace ?

-Un avertissement Tom, ne joue pas avec un adversaire plus fort que toi.

Je lui tournais le dos pour partir. Cependant, il me rattrapa puis m'embrassa, un baiser à la fois passionné et violent. Je n'avais jamais ressenti cela avant, cet homme était spécial. Je ne comprenais pas du tout ce que je ressentais pour lui. Il fallait que ce jeu cesse ou j'allais y perdre des plumes. Je le repoussais au bout d'un certain temps :

-Arrête de jouer avec le feu ou tu risques de t'y brûler !

-Je...

Je lui coupais la parole, cette conversation avait trop duré.

-N'oublies jamais qui je suis !

-Qui es-tu ?

-Madame Dixon et accessoirement ta patronne et tu es mon sous fifre.

Je tournais une fois de plus les talons, il me retient encore. Quel numéro on devait montrer aux personnes autour de nous. Je tentais de me montrer digne et froide car tout déraper beaucoup trop dans cette histoire. Il fallait que je rentre chez moi immédiatement, je ne contrôlais plus rien et je ne me sentais pas bien juste pour cela.J'allais finir par m'en mordre les doigts.

-Ce n'est pas terminé !

J'avais l'impression que c'était un appel au secours, je ne pouvais le croire. Je ne voulais plus qu'il me regarde de la sorte. Tout ceci n'était rien qu'un jeu, rien de plus.

-Reste à ta place je resterais à la mienne désormais.

Il sembla à ce moment revêtir un masque comme je savais si bien le faire.

-Tu as raison, je vais retourner auprès de Stéphanie.

Il parlait de Madame Brown. Qu'il aille se faire voir, je m'en fichais de ce qu'ils trafiquaient ensemble. Après tout, j'avais juste voulu me le faire rien de plus.

-Absolument retourne auprès d'elle. Par contre, je vous préviens Monsieur Jenson. Je ne veux voir aucune marque d'affection envers elle au boulot sinon vous êtes virés.

-Très bien ! Bonne journée Madame.

Un peu plus tard après m'être excusé auprès de Monsieur Thomson et avoir pris congé, je me trouvais dans un quartier bien spécifique pour faire une séance shopping. Finalement j'étais seule et j'étais bien contente d'avoir ce moment de tranquillité. Je fis des achats pour les membres de ma famille et pour moi-même. Je rentrais ensuite enfin de journée, je ne savais absolument pas ce que les deux autre savait fait, je ne m'en préoccupais pas. J'étais épuisée à cause du décalage horaire. Je partis me reposer dans ma chambre, on partait demain, très tôt. Je réfléchissais à la situation de la journée sur mon lit. Je crois que tout été clair, il fallait que j'oublie Tom. Je m'étais quand même ridiculiser devant mon investisseur un peu plus tôt. Mon comportement avait été impardonnable, maudit Tom Jenson. Lui présenter mes excuses n'avait pas été si facile. Ma tête tournait trop vite en sa présence mais c'était fini, il fallait que je me reconcentre sur le principal,mon entreprise. Il était important de prendre du recul dès maintenant. Je savais que sinon je risquais de perdre la prochaine manche.

J'étais dans le taxi en direction de ma maison. Le voyage en avion avait été très long, j'avais été placé très loin de mes secrétaires. En effet,j'avais payé la veille de mon départ, une somme astronomique pour changer de place. J'avais besoin de repos, ce voyage avait été vraiment éprouvant pour moi. Tom Jenson cet homme joueur, j'allais réfléchir à propos de lui. J'avais perdu mon sang-froid en sa présence. Je ne savais même plus ce que je pensais à propos de lui. Je risquais de faire plus de dégâts que je ne le souhaitais si je continuais de prendre ce chemin. Heureusement que nous étions en weekend.

Enfin pas vraiment pour moi car demain j'avais une interview, la première que j'acceptais pour la télévision. Ma secrétaire m'avait prévenu seulement au moment d'embarquer dans l'avion, certainement qu'elle avait fait ça pour se venger mais il était désormais impossible de se décommander. Je ne lui en voulais pas vraiment sur ce coup-là,j'avais moi-même prévu d'en organiser rapidement donc cela tombé à pic. Tout de même, elle avait intérêt à se tenir à carreau sinon elle n'allait pas rester très longtemps au sein de mon entreprise.Je rentrais plus qu'épuiser et en un rien de temps je m'endormis tout en sachant que la matinée de demain serait longue.

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