Chapitre 4
Son corps contre le mien, me transfère de la chaleur...
Je n'ai pas l'habitude d'être collé à des personnes. Ça me gêne un peu.
Son torse était toujours entouré de la bande de tissus. Elle était imbibée de sang. Je devais m'en occuper.
Cependant, le seul fait de devoir me lever provoqua une douleur imminente dans mon crâne.
Je n'avais pas d'autre choix que de rester allongée pour le moment. Je soupirais, j'allais devoir changer les draps de mon lit, je n'allais pas dormir dans la saleté.
J'en profitais donc pour inhaler son odeur.
Le sang prohiminant, les sapins, et la mer... La mer ?...
Je n'ai pas souvent été à la mer, mais je me souviens de l'odeur, l'odeur de la chaleur du sable, de l'air salé. Il y avait aussi cette odeur de mousse.
Je devais exprimer un visage étrange qui perturba Morgan, car il grimaça et me dit :
- Je ne sens pas très bon n'est-ce-pas ?
- Si, mais c'est... C'est que tu sens la mer ! Répondis-je rapidement.
Je me sentis instantanément ridicule d'avoir dis ça. Je me redressais malgré mes vertiges, coupant tout contact avec lui. Je frottais mon front, c'était agaçant comme sensation.
- Oui je sais c'est parce que... (il laissa un blanc et se redressa à son tour, contrarié) Je ne peux rien dire pour le moment...
Je fronçais les sourcils sous la confusion. Est-il dérangé ? Ses différentes attitudes me laissent perplexe.
Je me donnais mentalement une claque. Suis-je devenue folle ? J'ai invité un parfait inconnu chez moi. Je ne sais pas de quoi il est capable... Je devais tout de même faire attention.
Il était question de ne pas trop le contrarier et de bien le garder à l'œil.
- Très bien, ton bain est prêt tu peux y aller si tu veux. Et, tu dormiras ici. (Je désignais le lit où nous nous trouvions) Moi je dormirais ailleurs.
- Si tu veux.
Il haussa vaguement les épaules. Et sous mes indications partit à la salle de bain
J'entendis l'eau éclabousser son corps lorsqu'il entra dans la baignoire
Je fis convenablement mon lit pour mon invité.
Puis je pris un temps fou à chercher des vêtements masculins dans ma garde-robe. A la découverte d'un caleçon et d'un peignoir mon visage s'illumina. Je connais quelqu'un qui a oublié ça ici. Je haussais les yeux au ciel. Un imbécile blond.
Mais c'était mieux que rien ! Demain j'irais voir pour trouver plus.
Combien de temps allait-il rester ? Comment sont les métamorphe ? Comment vivent-ils ? Y-a-t-il beaucoup de clans, de meute ? Connait-il d'autres surnaturels ? Connait-il d'autres loups ?
Je veux savoir ! Je veux apprendre tout ça. Tout ce qu'il était possible d'apprendre. J'avais déjà quelques informations grâce à mon tuteur, mais ce n'était pas suffisant. Je voulais en savoir plus. Surtout qu'il était rare pour moi de le voir. Voilà bientôt 3 ans que je n'avais pas vu son visage.
Mes pensées s'effacèrent dès mon arrivé devant la porte de la salle de bain.
Je pris une bonne respiration et tapais deux coups rapides.
- Je t'apporte des vêtements je les pose devant la porte ?
- Tu peux entrer. Me répondit-il tout simplement.
- Euh.... Ok ?
J'ouvris la porte naturellement avant de la fermer rapidement, les joues rouges.
C'est définitivement un idiot. Ou un pervers. Ou les deux.
Il était dans l'eau, et je ne pouvais pas me douter qu'il était encore dedans.
- Tu ne pouvais pas me prévenir ? Grinçais-je.
- Quoi ?
Je me frottais le front, dépassé par son comportement.
- Désolé, on est pas du tout pudique chez moi. Ça ne me dérange pas.
Mais MOI si.
Je visionnais mentalement et rapidement ma salle de bain. Je fermais les yeux.
En ouvrant la porte : à ma gauche un lavabo blanc avec deux tiroirs en dessous. Dans le premier tiroir il y a ma trousse de maquillage, une brosse à cheveux, mes accessoires cheveux, mes serviettes hygiéniques et la trousse de secours. Dans le deuxième tiroir il n'y a que des serviettes et des gants de toilette.
Au-dessus du lavabo se dressait un énorme miroir.
À ma droite dans la salle de bain se trouve une douche simple avec un rideau pour éviter que l'eau n'éclabousse partout. Et un peu sur le côté, un petit fauteuil en osier.
Je me mis à chercher à tâtons le dossier du fauteuil en rotin. Finalement je n'étais pas tombée sur lui, mais plutôt sur des épaules fermes.
- Tu y verrais plus clair les yeux ouverts. Pouffa-t-il.
Contre toute réponse je tendis les habits, qu'il prit.
Je ne bougeais plus pendant vingt secondes. Trop peur de faire, de toute évidence, une gaffe. Finalement je ne connaissais pas ma salle de bain aussi bien que je le croyais.
L'air autour de moi se modifia, comme lorsqu'on effectue des mouvements.
Méfiante je rouvris les paupières. Pourtant cela n'empêcha pas Morgan de se pencher et de poser ses lèvres chaudes sur les miennes. Je me reculais hâtivement et le giflais.
Il se frotta la joue en souriant légèrement. J'étais à la fois surprise et hors de moi.
Ses cheveux étaient plus foncés et ébouriffés à cause de l'eau.
- Merci. Murmura-il à mon oreille en quittant la pièce tandis que je restais figée.
Je deviens rouge. Ça faisait bien longtemps que l'on ne m'avait pas embrassé, du moins pas de cette façon. Et ça faisait un petit moment que je n'avais pas eus un moment si proche avec quelqu'un.
Je déposais la trousse de secours devant la porte de ma chambre, qu'il fasse son pansement lui-même. Ça lui apprendra.
Je descendis les escaliers en claquant des pieds, histoire de montrer mon mécontentement. Je m'allongeais dans le canapé et fermais les yeux après avoir rabattus la couette sur ma tête.
- Bonne nuit... Murmurais-je dans le silence de la nuit.
Je fis en sorte de m'endormir tant bien que mal, cependant je ne faisais que me retourner. Je n'arrivais pas à dormir... Malgré les heures qui étaient passées.
Je me maudis de ne pas lui avoir donné le canapé. Mais ça pouvait s'arranger.
Je montais les escaliers à pas feutrés. Il n'y avait plus la trousse devant ma porte, il avait dû l'utiliser.
J'ouvris ma porte sans la faire grinçais et je me glissais dans l'ombre. Je m'arrêtais devant mon lit pour contempler Morgan. Il était en train de paisiblement dormir. Il avait vraiment un beau visage.
Je me claquais en pensant cela. Quelques heures plus tôt ce type m'a embrassé sans mon autorisation, je ne vais pas lui pardonner juste parce qu'il a une belle tête.
Les garçons sont-ils tous comme lui ? Tous les mâles se comportent comme ça ? Je ne suis pas emballé à l'idée d'en rencontrer d'autres si c'est le cas.
Si j'étais monté, c'était dans l'unique but de ne pas dormir au rez-de-chaussée. J'avais peur de dormir en bas, c'était pour cette raison que j'étais incapable d'y rester. Je m'étais bien sûr créée cette peur... La peur que des personnes débarquent en ayant découvert ma nature pour me faire des expériences, pour m'enlever et me torturer.
Je me sentais moins vulnérable en étant dans ma chambre. Mais je ne pouvais pas non plus dormir avec Morgan, ça pouvait être dangereux et bizarre après tout ça.
Je me roulais en boule au sol, je m'enroulais avec ma couette. Le sol n'était pas si désagréable. Je m'assoupis plutôt rapidement.
Il y a du feu. Il m'encercle tandis que je suis sous ma forme de loup. J'essaye de passer mais les flammes qui lèchent le sol bloque mon passage.
Je crois entendre ricaner sombrement.
J'ai terriblement chaud. Je crois fondre lentement, horriblement... Je disparais.
Je me réveillais en sursaut. La sueur perlait sur mon front, les larmes coulaient sur mes joues jusqu'à glisser dans mon cou. Voilà longtemps que je n'avais pas fait de cauchemar...
- C'est fini. Me rassura Morgan en me caressant le dos. Tout va bien c'est fini... Répétait-il le visage dans mes cheveux.
J'étais pelotonnée dans ses bras. Je n'y avait même pas fait attention.
Je me décalais alors. Tandis qu'il souriait des petites secousses parcoururent mon corps. Je frottais mes yeux humides.
Pourquoi je me retrouvais dans mon lit ? Je n'aurais pas dû revenir dans ma chambre. Mais je n'avais pas tellement le choix...
- On va déjeuner ? Fis-je pour changer de sujet, je me remis sur mes pieds.
- Oui j'ai une faim de loup ! Convient-il.
Nous nous esclaffions, puis descendions au rez-de-chaussée.
Nous nous installions à la table de cuisine pour parler de tout et n'importe quoi en déjeunant.
- J'aime chanter, lire, regarder des films, apprendre des nouvelles choses, courir. J'adore faire du patin, oh, oh j'adore faire des bonhommes de neige ! Ma saison préférée c'est l'hiver, c'est quoi la tienne ? Ébruitais-je un peu trop excitée.
- L'été, j'adore l'été ! La température est trop agréable, j'adore faire des châteaux de sable, j'aime la mer, la plage ! Exposa-t-il. Même si je ne m'y suis pas encore réellement rendu.
- Comment tu sais que tu aimes si tu n'y as jamais été ?
- Car je le ressens, c'est écrit dans le sang qui coule dans mes vei-...
On frappa quatre coups secs à la porte.
Je me saisis la tête, abattant les oreilles de loup qui venaient de jaillir de mon crâne. J'étais tellement prise dans mon discours que cette petite intervention m'avait totalement pris au dépourvu.
Systématiquement mes sens s'affutèrent.
Les yeux de Morgan étaient écarquillés, surpris. Il tendit sa main comme pour me toucher mais il se ressaisit et laissa tomber sa main.
Je dois être bizarre comme ça.
Je tendis les oreilles vers la porte. Je me levais et me mouvais jusqu'à la porte d'entrée que je déverrouillais. L'instant suivant je repris une apparence entièrement humaine.
Je fixais la personne qui était là, je ne fus pas surprise. Je l'avais senti.
Une fille menue aux cheveux blond vénitien. Ses yeux d'émeraudes faisaient penser à une gentille et douce prédatrice, mais elle était féroce et dangereuse. Les apparences sont trompeuses, elle ressemblait à une tigresse et un renard futé...
Son teint blême pouvait faire penser à une morte. Ce qui faisait ressortir ses yeux et sa chevelure.
Elle était sublime et d'une apparence surnaturelle.
La fille releva les yeux et poussa un cri d'excitation en se jetant dans mes bras.
Je la serrais très fort, tellement fort que je crus pouvoir l'étouffer.
L'embrassade terminée, nous nous retournions vers Morgan qui était bouche bée. Il nous dévisageait.
- Morgan voici Léonie Wade, ma meilleure amie. Ma sœur. Déclarais-je tant dit que Léonie sifflait par la beauté de l'invité. Elle se permit de refermer la porte derrière elle.
Ma vie ne serait pas si belle sans la présence de Léonie. Après tout, elle était la fille de mon tuteur. Et celle qui m'avait présenté à celui-ci. Sans elle je n'aurais jamais pu payer ma maison et beaucoup d'autres choses.
Sachant que j'étais de nature à ne jamais rien réclamer, celle-ci m'avait donné l'une de ses cartes de crédit. Léonie était très riche, du moins sa famille l'était. Et cela grâce aux business de son père et sa mère. Mes tuteurs.
- Où tu l'as trouvé ? Si tu ne le veux pas moi, je te le prends volontiers.
- Dans la forêt et il n'est pas à toi. Grondais-je menaçante.
Je ne préfère pas que Léonie l'embarque, sinon je ne le reverrais plus. Ou bien il ne sera plus la même personne.
- Tout doux... J'irais plus souvent chasser là-bas ! Répondit-elle un sourire malicieux aux lèvres.
Je levais les yeux au ciel en signe d'exaspération. Elle savait bien que c'était mon territoire et qu'elle ne pouvait pas chasser ici.
- C'est une... ?
Morgan s'arrêta avant la fin de sa phrase. Je savais qu'il ne voulait dire louve.
Nous échangions un petit coup d'œil avec Léonie, un petit sourire aux coins de la bouche. Je secouais lentement la tête en regardant Morgan dans les yeux.
- Pas tout à fait... Confiais-je doucement.
- Je suis un vampire ! Susurra Léonie.
Morgan parut choqué de cette nouvelle.
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