CHAPITRE 31

Nous étions enveloppés par l'obscurité totale, aucun bruit ne nous parvenait, juste le vent qui sifflait à nos oreilles. Je sentais les bras de Weiss qui me tenait fermement contre son corps, me rassurant dans cette chute vertigineuse. Nous étions comme suspendus dans le vide.

Alors que la chute semblait interminable, une lumière vive émergea devant nous, grandissante à chaque seconde. Nous nous approchions rapidement de la surface, la chute prenait fin. En un instant, nos corps plongèrent dans l'eau et se séparèrent. Nos têtes émergèrent à la surface, l'air était chaud et humide, nous nous regardions, à bout de souffle. Étourdie, je repoussai mes cheveux collés à mon visage pour pouvoir mieux observer.

Je scrutais attentivement l'environnement et rien de ce que j'avais pensé ou imaginé ne m'avait préparé à voir cela. Les terres des Amarokić s'étendaient devant nous dans toute leur splendeur. Les montagnes majestueuses se dressaient à l'horizon, les herbes s'étendaient à perte de vue et les couleurs vives des fleurs et des oiseaux contrastaient avec le ciel bleu.

Je me tournai vers Weiss, nos regards se croisant dans le silence. Ses yeux se posèrent ensuite sur l'immense château de pierre qui se dressait à l'horizon, contrastant fortement avec nos huttes en bois. Sans un mot, il se mit à nager pour rejoindre la rive et je le suivis rapidement.

Weiss sortit le premier de l'eau, puis tendit son bras pour m'aider à en sortir. D'un geste, il m'aida à me relever. Mes vêtements étaient trempés et devenus transparents, laissant apparaître ma peau humide. Je sentais mon visage rougir instantanément sous le regard scrutateur de Weiss.

— Nous avons encore une bonne heure devant nous avant d'atteindre la château, m'informa-t-il. Nos vêtements sécherons rapidement avec la chaleur.

Je hochai la tête en signe d'accord tandis qu'il s'engageait le premier dans la forêt environnante. Je le suivis, marchant à ses côtés, il semblait connaître parfaitement le chemin. En y réfléchissant, je me rendis compte qu'il n'avait été surpris par aucun obstacle comme s'il avait déjà mis les pieds ici.

Je chassai cette pensée alors que le château se rapprochait peu à peu. Sa taille imposante m'intimidait un peu plus à chaque pas et je sentais mon cœur battre de plus en plus fort. Mes jambes commençaient à ressentir la fatigue tandis que je réajustais la bandoulière de mon sac sur mon épaule, pesant de plus en plus lourd à mesure que nous avancions.

Weiss tourna ses yeux vers moi, semblant remarquer ma fatigue alors que je réajustais le sac une énième fois sur mon épaule. Il tendit alors la main vers moi.

— Donne le moi.

— Ça va aller, dis-je ne voulant pas paraître encore plus fragile que je ne l'étais.

Sans me laisser le temps de protester, il attrapa le sac de mon épaule et le balança sur la sienne.

— Merci, dis-je à voix basse tandis qu'il reprenait déjà sa marche.

Nous finîmes par arriver au pied du château, contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre, aucun rempart ne protégeait le château. À la place, de grandes sculptures représentant notre ancêtre Amarok étaient disposées à l'entrée, témoignant de l'histoire et de la grandeur de notre lignée. Ces sculptures étaient ornées de symboles et de motifs anciens, racontant des histoires oubliées depuis longtemps. J'étais émerveillés par la beauté et la splendeur de ces œuvres d'art, qui semblaient veiller sur le château.

Je sentis un nœud se former dans ma gorge lorsque Weiss saisit ma main pour m'entraîner à l'intérieur du château. Les portes gigantesques s'ouvrirent lentement devant nous, laissant entrer un flot de lumière qui illuminait la salle imposante qui s'étendait devant nous.

Les lustres étincelaient au plafond et projetaient des reflets scintillants sur les murs ornés de tapisseries anciennes. Le sol en marbre poli brillait sous nos pas, réfléchissant parfaitement les rayons du soleil qui se faufilaient à travers les fenêtres géantes.

Deux grands escaliers en spirale se dressaient de chaque côté de la salle, menant vers les étages supérieurs du château.

Weiss s'arrêta brusquement, attirant mon attention. Un homme à la taille petite et aux épaules larges s'approchait de nous, son visage marqué par les rides. Il portait une longue cape noire et un chapeau qui lui donnait l'air mystérieux. Ses yeux perçants semblaient lire en nous comme dans un livre ouvert, un frisson parcourut mon échine.

— Madame, Monsieur Weiss, cela fait bien longtemps que nous nous sommes pas vue.

Je fus surprise de voir Weiss lui sourire chaleureusement.

— Koda, je suis content de vous revoir.

— Moi de même monsieur, dit-il à l'attention de Weiss avant de porter son regard sur moi. Madame bienvenue chez les Amarokić, dit-il d'une voix grave et caverneuse. Je suis le majordome du château, chargé de veiller à votre confort.

— Enchantée, Koda. Je suis Layla, me présentai-je.

Il acquiesça avant d'avancer vers l'escalier qui menait vers le haut, accompagné de Koda. Weiss me lâcha la main, et je me sentis soudainement vide. Je m'enquis de les suivre. Mes soupçons étaient confirmés: ce n'était pas la première fois que Weiss venait ici. Je me demandais ce qu'il pouvait bien cacher.

Le couloir était spacieux, avec de nombreuses portes le long des murs. L'homme s'arrêta devant l'une d'elles, au centre du couloir, et tourna la poignée pour l'ouvrir.

— Votre chambre, nous indiqua-t-il simplement. Reposez-vous, les Amarokić vous attendent pour le dîner ce soir. Il y a de quoi vous restaurer et vous changer dans la chambre, ajouta-t-il en remarquant que nos vêtements étaient mal séchés. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'appeler.

Nous le remerciâmes poliment avant d'entrer dans la chambre. Je fus agréablement surprise par l'espace et le confort qu'offrait la pièce. Un grand lit double trônait au centre de la chambre, accompagné d'une petite salle de bain attenante. Je remarquai immédiatement la présence de vêtements propres pliés sur une chaise, ainsi qu'un plateau de fruits frais posé sur la table de nuit.

Je m'empressai de poser mon sac sur le lit après ce voyage éreintant. Je me dirigeai instantanément vers le plateau de fruits. Je jetai mon dévolu sur plusieurs fraises et cerises fraîches, leur couleur rouge brillant me mit l'eau à la bouche. Sous le regard amusé de Weiss, je les dégustai avec plaisir tandis qu'il croquait dans une pomme juteuse.

Il jeta ensuite le trognon de pomme dans la poubelle qui se trouvait à côté de la table de nuit et se dirigea vers la salle d'eau. Il se tourna vers moi alors qu'il franchissait le seuil de la porte.

— Tu veux peut-être te laver avant moi ?

— Non, tu peux y aller, je vais encore manger quelques fraises, répondis-je.

Il acquiesça avant de refermer la porte derrière lui. Quelques secondes plus tard, j'entendis le bruit de l'eau couler.

Lentement, je me levai de du lit et me dirigeai vers l'immense fenêtre de la chambre. La pièce était baignée dans une lumière douce. J'ouvris la porte du petit balcon attenant à la fenêtre et sortis à l'extérieur. Ma vue fut immédiatement captivée par la beauté du jardin qui s'étendait sous mes yeux. Une grande fontaine à eau trônait au centre, émettant un doux murmure rafraîchissant. Les plantes étaient parfaitement taillées et disposées avec soin tout autour.

Lorsque je revins dans la chambre, je trouvai Weiss allongé sur le lit, habillé et les bras derrière la tête. Son regard intense pesait sur moi alors que je passais devant lui. Je refermai rapidement la porte derrière, je n'avais jamais passé autant de temps avec lui et j'avais peur que notre ne lien ne grandisse encore plus m'empêchant toute pensée rationnelle.

֎

J'émergeai doucement de mon sommeil, après avoir quitté la salle d'eau Weiss avait disparu de la chambre et malgré mes inquiétudes de comment aller ce passé la rencontre avec les Amarokić, j'étais beaucoup trop épuisée pour lutter contre le sommeil. Malgré cela, je me suis endormi la main sur ma cicatrice, car elle me brûler légèrement.

Je me levai et jetai un coup d'œil sur l'horloge accrochait près du miroir qui affichait 19h00, le dîner n'aller pas tarder. Mon ventre se tordit d'appréhension. Je me dirigeai vers l'armoire et l'ouvris lentement. Plusieurs vêtements étaient soigneusement rangés à l'intérieur, mais aucun ne semblait me convenir. Les tenues exposées étaient bien trop extravagantes et révélatrices.

Alors que je réfléchissais à une alternative, une main masculine passa près de mon visage et le souffle chaud de Weiss caressa ma nuque. Sans un mot, il sélectionna une robe longue en cuir noir, ornée d'une fente audacieuse sur le devant s'arrêtant au niveau du genou, et dotée d'un léger décolleté. L'élégance sombre de la robe contrastait avec mes préférences habituelles.

Il me tendit la robe avec assurance, et un froncement de sourcils instinctif trahit mon hésitation.

— Je ne peux pas porter ça, commençai-je, mes sourcils se fronçant davantage. Elle est bien trop... les mots se perdirent dans ma gorge.

— Elle te conviendra parfaitement, intervint Weiss d'un ton assuré. Ta marque doit être visible, Layla.

Malgré mes hésitations, je saisis fermement la robe, sentant au fond de moi que Weiss avait raison. Pénétrant dans la salle de bain, je me résolus à enfiler la tenue. Le cuir noir épousa ma silhouette avec une précision presque troublante, se moulant à ma peau comme une seconde enveloppe. La découpe audacieuse dévoilait la naissance de ma poitrine, exposant au regard de tous ma marque désormais cicatrisée, ornée d'une teinte rosée délicate.

Je sortis de la salle de bain d'un pas hésitant, laissant mes doigts glisser le long du tissu noir qui épousait chaque courbe de mon corps. En franchissant le seuil, je fus accueillie par le regard ardent de Weiss, planté sur moi avec intensité.

Je m'avançai vers lui, sentant mon cœur battre la chamade et des frissons parcourir mon corps sous son regard intense. Une fois à sa hauteur, il me scruta avec une attention presque déconcertante avant de s'abaisser soudainement à mes jambes. Ses yeux ne quittant pas les miens, il dégagea délicatement la fente de ma robe et accrocha une petite pochette à ma cuisse.

— Si tu te sens en danger et que je ne suis pas là, n'hésite pas à t'en servir le temps que j'arrive, me souffla-t-il. Ou que je sois, je sentirais si quelque chose ne va pas.

Il se redressa lentement, reculant légèrement pour me laisser de l'espace. Mes doigts tremblaient légèrement alors que j'ouvrais la petite pochette. À l'intérieur, une petite dague reposait, son manche était simple de couleur rouge et sa lame étincelante. Un léger liquide semblait imprégner la lame.

J'acquiesçai doucement, priant pour ne jamais avoir à recourir à cette dague. Alors que nous traversions le long couloir, une tension palpable flottait dans l'air. Mal à l'aise, je tentai de remettre en place mes cheveux. Soudain, il s'arrêta devant moi, ses yeux brûlants fixés sur les miens. D'un geste doux, il dégagea mes cheveux à l'arrière, effleurant délicatement mon cou de ses doigts.

— Ce soir, ils doivent savoir que tu es mienne.

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