CHAPITRE 28
Mon corps était secoué de milliers de frissons, alternant entre chaud et froid. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. J'avais perdu toute notion du temps depuis le départ de Weiss, me laissant seule. Je me sentais vulnérable. La morsure était encore douloureuse, le sang avait séché, mais ce n'était rien en comparaison à la douleur que mon esprit ressentait. Je me sentais perdue, abandonnée.
Les yeux clos, je serrais la couverture qu'il avait laissée sur moi en partant. Son odeur était partout autour de moi. Mes doigts effleurèrent mes lèvres, encore marquées par les baisers qu'il m'avait donné. C'était la première fois qu'on m'embrassait. Chaque sensation, chaque geste, chaque souffle était gravé dans ma mémoire, comme une empreinte indélébile.
Je n'étais pas morte, j'avais survécu et pourtant à ce moment, je me sentais comme vidé de vie. C'était comme si nos âmes s'étaient effleurées, fusionnées, pour ne former qu'une seule entité. Et maintenant qu'il n'était plus là, j'avais l'impression d'avoir perdu une partie de moi-même. Une connexion s'était tissée entre nous, un lien fragile mais persistant, et alors que je tentais de le retrouver dans mes pensées, je ressentais une sorte d'obstacle. Chaque tentative pour retrouver cette connexion semblait être bloquée par un barrage invisible.
Épuisée, je me laissai emporter. Une partie de la vie de Weiss, ses souvenirs m'étaient apparu. Ces fragments du passé qui s'étaient dévoilés à moi comme des images figées dans le temps, ressurgirent soudain avec une clarté troublante. Je me sentais transportée, comme si j'étais témoin de ces instants comme s'ils se déroulaient devant mes yeux.
Deux enfants se tenaient main dans la main, assis sur un rocher surplombant la clairière. L'un d'eux semblait plus grand que l'autre.
— Tu crois que maman et papa veillent sur nous, Weiss ? susurra le petit garçon.
— Oui, Caleb, je suis sûr que maman et papa nous regardent là où ils sont, répondit-il ses yeux sombre se perdant dans l'horizon lointain.
— Pourquoi nous ont-ils abandonnés ? demanda Caleb d'une voix tremblante.
— Je t'interdis de penser ça. Tu m'entends Caleb. Jamais. Maman et papa ne nous ont pas abandonnés. Ils nous ont aimés très fort et nous aiment toujours, s'exclama Weiss.
Il prit Caleb dans ses bras.
— Je te promets que je vengerai la mort de papa et maman une fois que nous serons grands.
Le souvenir disparu pour laisser place à un autre. Les émotions liées au souvenir s'effaçaient lentement, remplacées par des sentiments différents.
Des jeunes étaient rassemblés autour d'un feu de camp, se laissant emporter par la musique et tenant des verres à la main. Mes yeux se posèrent sur Caleb et Selena plus jeunes, qui dansaient ensemble. Caleb chuchotait des mots à l'oreille de Selena, qui lui souriait et acquiesçait. Il déposa un baiser sur sa joue avant de se saisir d'une bouteille de bière.
Il s'approcha de moi et passa à travers mon corps qui n'était qu'une ombre. Je me retournai pour le suivre et le vis s'arrêter près de Weiss pour lui tendre la bouteille, qu'il accepta en le remerciant. Je ne pus m'empêcher de le regarder même plus jeune, ses traits était à couper le souffle, d'une beauté sauvage et mystérieuse.
Caleb insista plusieurs fois pour convaincre Weiss de le rejoindre, mais ce dernier restait obstinément dans l'ombre, indifférent aux avances des filles qui s'approchaient de lui. Son regard était mystérieux, presque hypnotique, et semblait perdu dans une profonde réflexion.
Le souvenir s'effaça et une agréable sensation s'empara de moi. Mes muscles se relâchèrent, mes pensées s'apaisèrent, et je sentis un profond sentiment de calme m'envahir. Mon corps se rapprocha inconsciemment de la source de chaleur a mes côtés. Je poussai un soupir de satisfaction malgré moi.
Les paupières mi closes, le visage de Weiss se dessina près de moi. Nos corps étaient collés l'un contre l'autre, ses doigts glissaient le long de mon visage avec un gant humide pour essuyer les gouttes de sueur qui perlaient sur ma peau.
— Ne prends pas pitié de moi, j'ai décidé cela, réussis-je à chuchoter en écartant doucement ses doigts de mon visage.
— Je ne te prends pas en pitié, Layla. Tout au contraire, ses mots résonnaient dans l'obscurité de la pièce.
Ses souvenirs me hantaient, on lui avait volé son enfance, son adolescence, sa vie. Mon regard sur lui avait changé et je ne pus m'empêcher de me demander s'il avait réussi à venger la mort de ses parents.
֎
Lorsque mes paupières se soulevèrent à nouveau, la pièce était inondée par la lumière du soleil. Je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais assez longtemps pour me sentir complètement reposé.
Une délicieuse odeur chatouilla mon nez alors que je posais doucement les pieds par terre. Je laissai mes yeux balayer la pièce à la recherche d'une salle d'eau, mais la cabane n'était pas assez grande pour qu'il puisse y en avoir. Je me suis approché du petit robinet de la cuisine. Je laissai l'eau froide caresser mon visage, chassant les dernières brumes du sommeil.
En jetant un œil par la fenêtre en bois, mon regard se posa sur Weiss, concentré sur sa tâche en train de préparer quelque chose. Une délicieuse odeur s'échappait de son plat, chatouillant mes narines et éveillant mon appétit.
Instinctivement, mes doigts glissèrent vers la morsure qui avait séché, constatant qu'il n'y avait plus trace de sang et que la plaie semblait cicatrisée étonnamment rapidement.
Comme s'il avait perçu ma présence, il se tourna lentement dans ma direction, nos regards se croisèrent. Un léger frisson parcourut ma peau alors que je m'avançais vers lui d'un pas hésitant, mon cœur battant un peu plus fort dans ma poitrine.
Je ne pouvais m'empêcher de penser à la façon dont il m'avait embrassée. Même s'il l'avait fait uniquement pour atténuer ma souffrance, j'espérais qu'il l'avait quand même apprécié.
Je chassai ces pensées de mon esprit et ouvris la porte pour le rejoindre. Une chaleur envahit mes joues lorsqu'il posa son regard sur moi.
— Salut, dis-je timidement.
Il me scruta longuement comme s'il analysait chaque partie de mon corps.
— Tu sembles allait mieux, souligna-t-il.
J'acquiesçai d'un hochement de tête.
— C'est prêt dans pas longtemps, me dit il alors qu'il finissait de grillait la viande. Tu veux peut- être prendre un bain ? Me demanda-t-il.
— Ça me semble être une bonne idée, dis-je en jetant un coup d'œil à mon corps.
Il acquiesça et me tendit une serviette propre en m'indiquant un petit chemin qui menait au lac non loin de là. Je le remerciai timidement avant de suivre le chemin, sentant le regard de Weiss sur moi pendant que je marchais.
Je me frayai un chemin à travers le sentier, laissant mes sens s'imprégner de la nature environnante. Je m'arrêtai un instant pour contempler la beauté tranquille de l'eau scintillante. Délicatement, j'ôtai mes vêtements un à un en jetant des coups d'œil même si je savais qu'il n'y avait personne autour de moi. Je laissai la brise caresser ma peau nue avant de plonger enfin dans l'eau fraîche du lac, laissant la fraîcheur apaiser ma peau. Cet endroit avait une atmosphère particulière, empreinte de calme et de sérénité. Je réalisai maintenant qu'à chaque fois que Weiss disparaissait, c'était ici qu'il venait, une sorte de refuge secret.
Après avoir plongé ma tête sous l'eau, je me relevai pour remettre en place mes cheveux qui s'étaient éparpillés sur mon visage. Soudainement, la morsure vive sur ma poitrine me fit grimacer de douleur. Je me recroquevillai sur moi même alors qu'une sensation de brûlure insupportable envahissait mon corps.
Une étrange sensation s'empara de moi, comme si une force invisible avait pénétré dans mon esprit, l'explorant en profondeur. Mes pensées semblaient être mises à nu. Un frisson glacial parcourut mon corps tandis que j'entendais des pas s'approcher rapidement de l'endroit où je me trouvais.
Je m'éloignai de la rive, me précipitant hors de l'eau. Je récupérai rapidement la serviette et l'entourait sur mon corps sans prendre le temps de me sécher.
Sans que j'aie le temps de faire plus, la silhouette de Weiss se dessina devant moi. Ses traits étaient tendus et soucieux alors qu'il me scrutait, et je resserrai la serviette autour de mon maigre corps. Mes épaules se relâchèrent enfin, et la sensation de brûlure s'estompa.
Je fronçai les sourcils alors que mon esprit reprenait son calme. Un éclair de lucidité me traversa alors que je le fixais.
— C'est toi, dis-je d'une voix accusatrice. Tu t'es introduit dans ma tête !
— J'ai ressenti ta douleur, je devais vérifier que tu n'étais pas en danger !
—Comment as-tu pu ressentir ma douleur et comment as-tu fait pour entrer dans ma tête ? Demandai-je, déconcertée, mes yeux cherchant des réponses dans les siens.
— Nous sommes liés, Layla. Je peux ressentir tout ce que tu ressens, chacune de tes pensées, chacune de tes douleurs.
Je le regardai, étourdis, un frisson me parcourant soudain.
— Je t'interdis de t'introduire dans ma tête comme bon te semble, ajoutai-je fermement, sentant le froid m'envahir alors que le muscle de sa mâchoire tressautait avant qu'il n'acquiesce.
Ses yeux ne me lâchèrent pas alors que je me penchais pour ramasser mes vêtements. J'espérais qu'il partirait pour que je puisse me rhabiller, mais il semblait déterminé à ne me laisser aucune intimité.
Je relevai les sourcils en le regardant.
— Il n'y a rien que je n'ai pas vue hier, dit-il d'un ton assuré.
Je sentis ma peau chauffer sous son regard inquisiteur. Je me sentais vulnérable et exposée, mes pensées et mes émotions à nue devant lui. Une part de moi voulait fuir, s'éloigner de cette connexion intense et déroutante qui semblait nous unir. Mais une autre part de moi était intriguée, curieuse de savoir jusqu'où cette connexion pouvait nous mener.
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Coucou mes petits lecteurs,
Comment vous allez ?
Le chapitre vous a-t-il plu ?
La relation entre Layla et Weiss progresse doucement...et on en apprend un peu plus sur la vie de Weiss ^^
J'aimerais avoir votre avis, mon compte Instagram a été un peu délaissé, seriez vous intéressés que je le reprenne pour qu'on puisse échanger ensemble ?
Je pourrais partager des exclusivités sur les chapitres et même des visu sur Layla et Weiss. Dites moi ce que vous en pensez ?
En attendant, je vous souhaite un bon dimanche, bisousss.
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