CHAPITRE 21
TW: Violence physique et sexuelle dans ce chapitre.
Alors que j'avançais dans la forêt, mes pas semblaient de plus en plus lourds, comme si chaque mouvement était un combat contre la terre elle-même. Les branches craquaient sous mes pieds, ajoutant à l'angoisse qui serrait mon cœur. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais ainsi, alors que je devrais être heureuse de m'échapper de pouvoir peut-être être enfin moi même. Pourtant, à mesure que je m'éloignais de la meute sanglante, un doute grandissait en moi. Une partie de moi semblait vouloir rester, comme si quelque chose semblait m'y retenir.
J'avançai de plus en plus vers le nord, la fatigue commençait à m'assaillir, mais je refusai de m'arrêter. Je voulais m'éloigner autant que possible avant qu'ils ne se rendent compte de mon absence. Chaque pas devenait un défi, chaque inspiration un combat contre l'épuisement qui menaçait de m'engloutir.
Malgré la lourdeur qui pesait sur mes membres, je persistai. Mon souffle haletant se mêlait au murmure du vent. Les ombres de la nuit s'étendirent sur la forêt, m'enveloppant dans leur obscurité. Les bruits de la nature nocturne résonnèrent autour de moi, mais je ne ralentis pas.
Je m'enfonçais toujours plus profondément dans la forêt, un pas après l'autre, sans relâche. Je m'accordai une brève pause afin d'apaiser ma soif. Ma main se glissa alors dans mon sac et en extirpa une gourde. L'eau fraîche apaisa ma soif, et alors que je m'apprêtais à ranger la gourde, un léger bruit me fit sursauter. Faible mais distinct, il attira mon attention et me fit observer les environs avec vigilance.
Je repérai quatre hommes au loin, dont deux semblaient être très ivres. Préférant éviter tout contact avec eux, je tentais de me fondre dans l'ombre de la forêt pour passer inaperçue jusqu'à ce qu'ils s'éloignent. Cependant, avant que je puisse mettre mon plan à exécution, un bruit sourd et menaçant résonna derrière moi, me figeant sur place. Une main brutale s'abattit sur mon épaule, tandis qu'une autre se refermait impitoyablement sur ma bouche, étouffant tout cri naissant. La panique m'envahit, mes sens en alerte maximale alors que je me retrouvais plaquée contre un corps inconnu empestant l'odeur de la sueur et de l'alcool mêlés dans l'air. Mon cœur battait la chamade, mes pensées se bousculaient dans ma tête, cherchant désespérément une échappatoire.
Je sentis une lame froide contre ma gorge, et un murmure menaçant à mon oreille me glaça le sang.
— Ne bouge pas, ne crie pas, ou tu le regretteras femelle, chuchota une voix rauque et glaciale.
Mes jambes tremblaient sous le poids de la peur, mais je tentais de garder mon calme. Alors qu'il pensait m'avoir maîtriser je me débattis de toutes mes forces, parvenant finalement à échapper à l'emprise de mon agresseur. Sans même regarder en arrière, je me mis à courir à en perdre haleine, les branches et les ronces lacérant ma peau dans ma fuite.
Je les entendis se métamorphoser et je savais d'avance que cela était peine perdu pour moi, je tentai d'attraper mon arc et mes flèches, mais je n'eus pas le temps. Je me retrouvai projeter brusquement à terre, le souffle coupé par l'impact brutal. Un râle de douleur s'échappa de mes lèvres alors qu'une patte s'abattait sur mon dos, les griffes acérées s'enfonçant impitoyablement à travers mes vêtements et ma chair. La douleur lancinante me fit serrer les dents, réprimant un cri qui menaçait de s'échapper de ma gorge. Une main cruelle s'empara violemment de mes cheveux, me relevant de force, exposant mon visage à la cruauté de mes assaillants.
— Regardez ce que nous avons là, une jolie femelle, ricana-t-il d'un ton malsain à l'attention de ses complices, ses doigts répugnants caressant ma joue avec dégoût. À quelle meute appartiens-tu, hein ? Pourquoi ne te transformes-tu pas pour que nous le découvrions, ma belle ?
— Allez, ne sois pas timide, montre-nous ton joli petit pelage ! renchérit un autre d'un ton moqueur.
— Nous allons passer un bon moment tous ensemble ! ajouta un troisième avec une lueur perverse dans les yeux.
Je sentis la peur et la rage se mêler en moi. Malgré la terreur qui m'étreignait, d'un geste brusque, je crachai au visage de l'homme qui me retenait violemment. Ses yeux, empreints de colère, ont aussitôt reflété un mélange de surprise et de fureur. D'un geste brusque, il essuya le crachat sur son visage, puis sa main s'est abattue violemment sur ma joue, déclenchant une douleur lancinante qui m'a projetée violemment au sol.
— Tu vas le regretter, murmura-t-il froidement près de mon oreille. Attacher là, on campe ici, ce soir ! Dit-il aux autres.
Alors que ses complices s'approchaient pour m'immobiliser, chacun agrippant fermement un de mes bras, je me débattis avec une énergie désespérée, cherchant à échapper à leur emprise brutale. Mes muscles tendus par la peur et la résistance, mon esprit en proie à une lutte intérieure entre la survie et la révolte, je luttai avec férocité contre mes ravisseurs, refusant de me soumettre à leur volonté oppressante.
— On me recherche actuellement, vous ne devriez pas ! Leurs criai-je cinglement.
— Et qui es-tu ma très cher pour qu'on te recherche ? Demanda-t-il en riant gutturalement.
— Vous allez très bientôt le savoir, répliquai-je tant bien que mal avec assurance.
Alors que je me retrouvais attachée contre un arbre robuste, la fraîcheur de l'écorce se faisait ressentir sur mon dos, renforçant ma vulnérabilité. Mes membres endoloris souffraient des coups reçus. L'incertitude et la peur se mêlaient dans mon cœur, comment allai-je pouvoir me sortir de cette situation ?
Les hommes s'installèrent autour de moi et j'essayai de ne pas prêter attention à leurs paroles. Après un moment, ils semblèrent presque m'oublier trop occuper dans leur beuverie, et j'en fus heureuse. J'essayai de tirer doucement sur mes liens, mais ils étaient trop serrés pour que je puisse m'en libérer. En regardant autour de moi, je vis mon carquois plus loin par terre, avec les flèches éparpillées. Peut-être pourrais-je attirer une flèche vers moi pour couper les liens. A l'aide de mon pied, si j'étirai assez ma jambe j'en glisserai une vers moi, mais pour l'instant, je devais rester discrète et attendre qu'ils s'endorment.
Mes pensées se tournèrent un instant vers Weiss, avait-il déjà remarqué mon absence ? La lune brillait déjà pleinement, la fête des révélations avait probablement commencé. Ma gorge se noua, les Amarokić ne laisseraient probablement pas la meute sanglante tranquille s'ils se rendaient compte de ma disparition, mais personne ne savait que j'étais partie volontairement. Ils envisageraient l'hypothèse de l'enlèvement, et la vérité était que je n'en étais pas si loin à ce moment précis.
Alors que mes pensées divaguaient, l'un des hommes se leva en titubant et s'approcha de moi. Prise de peur, je tentai instinctivement de reculer, mais le tronc d'arbre derrière moi m'empêcha de fuir. Il attrapa brusquement l'ourlet de mon pull, déclenchant en moi une vague de panique. Je me débattis avec fébrilité, agitant mes jambes dans une tentative désespérée de libérer mes mains entravées par les liens serrés.
Son visage se crispa d'énervement face à ma résistance, ses mains rugueuses effleurant mon visage avec une brutalité glaciale. Dans un élan de courage désespéré, je saisis l'opportunité et le mordis violemment. Un hurlement de douleur s'échappa de sa bouche et il me gratifia en me donnant un violent coup, ma tête heurta brutalement le tronc d'arbre derrière moi.
— Espèce de salope, vociféra-t-il.
Dans un geste brutal, il arracha mon pull, dévoilant ma poitrine vulnérable aux regards avides de ses complices. Les larmes, retenues jusque-là par une volonté fragile, se frayèrent un chemin le long de mes joues, trahissant ma terreur et ma détresse.
— Laissez-moi... s'il vous plaît, parvins-je à articuler d'une voix tremblante,
— Vas-y, implore-nous salope...plus tu supplie, plus ça nous excite... tu vas adorer ce qu'on va te faire.
Étendue là, exposée à leurs regards impitoyables, je perdis toute notion du temps qui s'écoulait. Submergée par l'humiliation et la terreur, les larmes continuaient de couler le long de mes joues, toute résistance m'avait abandonnée. Mes forces épuisées. Mes yeux fixaient le ciel sombre de la nuit, attendant que ce calvaire prenne fin, mes pensées se dirigeant instantanément vers lui, comme s'il pouvait me réconforter. Mon âme l'appelait silencieusement.
Alors que mes paupières s'alourdissaient sous le poids de la fatigue et de la résignation, un voile de torpeur m'envahit, m'entraînant lentement vers les abîmes de l'inconscience. La vision troublante du visage de Weiss planait au-dessus de moi, une lueur fragile dans l'obscurité oppressante. Et dans un dernier soupir, je me laissai emporter par les ténèbres grandissantes, comme si la mort elle-même tendait ses bras glacés pour m'accueillir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top