CHAPITRE 15

Selena, m'avait quitté, il y a déjà quelques heures, mais ses paroles résonnaient encore dans ma tête, sans relâche. Elles semblaient évoquer quelqu'un d'autre, une part de mon époux dont j'ignorais l'existence.

Alors que je me perdais dans mes pensées, la porte de la hutte s'ouvrit brusquement, attirant mon attention vers celle-ci. L'alpha, fit son entrée dans la pièce. Mon regard se posa sur lui, scrutant attentivement chaque détail de son apparence. Sa chemise était retroussée jusqu'aux coudes et laissait ainsi entrevoir ses avants-bras musclés et légèrement hâlés. Mes yeux ne purent s'empêcher de remarquer les marques rouges qui ornaient ses poings, témoignant d'une certaine violence. Des taches de sang y étaient également dispersées, me faisant froncer les sourcils de désarroi.

Il n'allait obtenir aucune information de cette manière. L'inconnu n'allait rien lui révéler même s'il le brutalisait. Je me levai prête à lui redire le fin fond de ma pensée, mais celui-ci passa près de moi sans même m'adressai un regard. Je le suivis du regard avant que sa silhouette ne disparaisse dans le couloir.

Je me mordis les lèvres nerveusement, décidant de sortir de la hutte. Les derniers rayons de soleil disparurent alors que la nuit tombait. L'inconnu était toujours attaché au poteau, ses mains ligotées en l'air, sa tête tombant vers le bas.

Je pris une profonde inspiration, rassemblant mon courage pour agir. Je me dirigeai alors vers lui, mais les hommes qui l'entouraient se rapprochèrent rapidement de moi, bloquant mon passage. Je relevai les yeux vers eux.

   — L'alpha, nous a donné des ordres. Personne ne peut s'approcher de lui.

   — Je suis sa compagne, je ne suis pas n'importe qui, affirmai-je d'un ton qui me surpris.

Je sentais mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, mélange d'anxiété et de détermination. Les hommes semblaient hésiter, regardant nerveusement mon visage déterminé. Leur loyauté envers l'alpha était inébranlable.

L'un d'entre eux parla enfin, la voix mal assurée :

   — Nous ne pouvons pas vous laisser passer.

Ma gorge se serra, mais je refusai de me laisser abattre. Je fixai l'homme, essayant de lui transmettre ma détermination à travers mon regard. Puis, d'une voix plus calme, je lui dis :

   — Je comprends votre loyauté envers l'alpha.

Les hommes échangèrent des regards incertains, visiblement indécis quant à la marche à suivre. Je profitai de ce moment d'hésitation pour ajouter :

   — Si vous ne me laissez pas passer, je rapporterai à l'alpha votre désobéissance envers sa compagne.

Finalement, un des hommes soupira et se décala légèrement pour me laisser passer. Je lui adressai un sourire reconnaissant avant de m'avancer vers l'inconnu toujours attaché au poteau. Son corps affaissé trahissait la douleur et l'épuisement.

Je me tournai vers les hommes qui m'avaient laissé passer et leur fis signe de rester en retrait.

   — S'il vous plaît, laissez-nous seuls un instant, leur demandai-je calmement.

Je m'approchai de la silhouette inerte et dégageai un long soupir en constatant son état. Ses cheveux étaient en désordre, mêlés de sang séché et de terre. Son visage était empreint d'une profonde fatigue et de douleur. Je pouvais voir des ecchymoses sur ses joues et son front. Les marques rouges des cordes qui l'entravaient étaient visibles sur ses poignets, preuve de la violence de ses liens.

Avec précaution, je me hissais sur la pointe des pieds afin de desserrer légèrement les liens qui le maintenaient captif, tandis que mon cœur tambourinait de peur. Je savais pertinemment que l'alpha ne serait pas ravi d'apprendre cette action.

Soudain, l'inconnu leva brusquement son visage et croisa son regard avec le mien. Ses yeux gris étaient aussi glaciaux que la glace. Alors que je m'attendais à trouver de la souffrance dans ses yeux, je fus surprise d'y trouver le vide.

L'inconnu était dénué de toute émotion. Un frisson me parcourut l'échine, mais je refusai de céder à la peur. Je devais savoir qui il était.

   — Qui es-tu ? Lui demandai-je doucement, cherchant à percer le mystère qui l'entourait.

L'inconnu garda le silence, mais ses yeux restaient fixés sur les miens avec une intensité qui me donnait des frissons. Malgré cela, je m'efforçai de rester calme et déterminée. J'eus le courage de réitérer ma question, cette fois-ci avec une légère tremblote dans la voix, mais d'une manière plus insistante.

Finalement, un sourire apparut sur ses lèvres ensanglantées. D'une voix rauque, il murmura :

   — Weiss a envoyé sa compagne pour terminer son travail, rit-il.

Cela me fit froncer les sourcils.

   — Je suis venue t'aider, déclarai-je. Comment sais-tu son nom ?

   — Je connais tout le monde, Layla, répondit-il en insistant sur mon prénom.

Je fus surprise d'entendre mon nom sortir de sa bouche. Comment pouvait-il connaître mon prénom ? Une multitude de questions tourbillonnaient dans ma tête, mais je m'efforçai de garder mon calme, ne voulant pas lui montrer ma vulnérabilité.

  — Qui es-tu vraiment ? Demandai-je avec une certaine fermeté dans ma voix, ne voulant pas céder à l'intimidation qu'il cherchait à instaurer.

Il me fixa intensément, évaluant ma détermination. Puis, il soupira et son regard se perdit dans le vide, comme s'il était perdu dans ses pensées.

   — Je suis quelqu'un dont tu ne devrais pas t'approcher, me répondit-il d'une voix chargée d'amertume.

Il était évident qu'il ne comptait pas dévoiler son identité. Je décidai donc de lui poser une autre question.

   — Qui t'a infligé de telles blessures ? Pourquoi plusieurs loups se sont retrouvés dans un état similaire au tien ?

Son regard se durcit.

   — Une personne qui te ressemble.

Alors que je m'apprêtais à lui demander ce qu'il voulait dire par là, une main chaude et puissante s'enroula autour de mon avant-bras. C'était l'alpha. Son regard était sévère, rempli de colère, mais aussi de préoccupation. Il m'entraîna s'en le moindre mot dans la hutte, il referma la porte brutalement.

   — Qu'est-ce que tu faisais là-bas, Layla ? Demanda-t-il d'un ton dur.

Je sentis mon cœur battre de plus en plus fort dans ma poitrine, mais je tentai de garder mon calme. Je ne devais pas m'effondrer devant lui.

   — Je voulais aider cet homme, je répondis d'une voix ferme. Tu n'as obtenu aucune information en le traitant violemment.

L'alpha me fixa intensément, ses yeux cherchant à déchiffrer mes intentions. Finalement, il relâcha légèrement son emprise sur mon bras, mais ne me lâcha pas complètement.

   — Je ne me souviens pas t'avoir demandé de t'occuper du prisonnier, déclara-t-il d'un ton glacial.

La froideur de ses mots fit mal, mais je refusai de me laisser abattre.

   — Je suis ta compagne, répondis-je, cherchant à garder ma voix calme malgré la douleur qui me déchirait le cœur. Je veux aider ton peuple... qui est aussi le mien à présent.

Il resserra sa prise sur mon bras, me rapprochant dangereusement de lui. Je pouvais sentir son souffle chaud sur mon visage.

   — Je vais te punir pour m'avoir désobéi, ma chère épouse.

Ma respiration se coupa brièvement, j'eus du mal à avaler ma salive.

   — Si c'est ce que tu souhaites, alors attache-moi et inflige-moi les violences que tu aimes tant.

   — Je connais d'autres punitions, bien plus douce, murmura-t-il gravement.

Je pouvais sentir les battements forts de mon cœur résonner dans ma poitrine, et j'avais la certitude qu'il pouvait les entendre également. Je restais totalement immobile alors que son regard passait de mes yeux à mes lèvres.

Ses yeux scintillaient d'une lueur intense, captivant mon attention de manière hypnotique. Chaque infime détail de son visage enflammait mon être, de ses sourcils parfaitement arqués à la douce courbe de ses lèvres charnues. L'atmosphère se chargeait d'une tension palpable, comme si le temps lui-même ralentissait son cours pour nous permettre de faire durer chaque seconde de ce moment suspendu.

Mon souffle se faisait court, je pouvais sentir les frissons parcourir ma peau, révélant à quel point sa présence me bouleversait. Chaque fibre de mon être était plongée dans une sorte d'euphorie inexpliquée, un mélange d'excitation et de crainte face à l'inconnu.

Le silence s'installa entre nous, rempli d'une électricité qui chargeait l'air d'une énergie enivrante. Les mots semblaient superflus dans ce moment où nos regards suffisaient à exprimer toutes les émotions tourbillonnant à l'intérieur de nous. Je pouvais sentir notre connexion grandir, s'intensifier, comme si nous étions sur le point de franchir une frontière invisible.

Tout mon corps était en alerte alors que je fermais instinctivement les yeux. 

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Hello, mes petits lecteurs

J'espère que vous allez tous bien ^^

Je m'excuse du retard que j'ai pris avant de poster ce chapitre, malheureusement j'assure beaucoup de garde en ce moment au boulot. Je ne trouve pas le temps d'écrire :(

J'espère que ce petit chapitre vous aura tout de même plu.

Bisous, à la prochaine ! ❤

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