CHAPITRE 06

Je ne pus m'empêcher de frissonner lorsque ses mots se transformèrent en un souffle chaud contre ma peau. Je me rendis compte de sa proximité dangereuse, telle une alarme stridente dans mon esprit, je réagis immédiatement. Je plaçai mes mains fermement sur son torse et je le repoussai avec force.

Ses yeux pétillaient d'une lueur provocatrice, tandis qu'il plaisantait sur ma tentative désespérée de le repousser. Un sourire en coin se dessina sur son visage, révélant une dentition parfaitement alignée. Sa proximité m'enveloppait dans une bulle électrique, faisant taire toutes mes pensées rationnelles. Son parfum, mêlé à celui de l'adrénaline qui courait dans mes veines créait une combinaison enivrante.

Je tentais de retrouver ma lucidité, de me défaire de son emprise captivante. Mes mains, agrippées à son torse solide, appliquèrent une pression plus intense pour le repousser. Mais il réagissait avec une force tranquille, absorbant chacun de mes gestes avec une facilité déconcertante.

Il finit par se relever, me laissant à terre avec mes flèches et mon carquois. Il me regardait avec une lueur moqueuse dans les yeux, me défiant silencieusement de me relever et de lui faire face. Sa présence dominante, mêlée à son sourire taquin, évoquait le danger. Il était clair qu'il ne me considérait pas comme une menace sérieuse, mais plutôt comme une distraction amusante.

Je me relevai à mon tour, essayant de reprendre mon souffle et de calmer les battements frénétiques de mon cœur. J'étais à la fois en colère et troublée par la tournure des événements.

Comment avais-je pu me laisser emporter aussi facilement ?

Je ramassai mes flèches et les replaçai rapidement dans mon carquois, j'essayai de me concentrer sur ma tâche et d'éviter de le regarder. J'avais besoin de garder mon attention bien ancrée, sans me laisser distraire par sa présence imposante.

Une fois mes flèches récupérées, j'entrepris de retourner au camp. Je lui tournai le dos afin de retourner au camp, alors que j'étais prête à m'engager sur le sentier. Il me dépassa, pour marcher devant moi.

    — Ne tourne jamais ton dos à un adversaire, s'exclama-t-il.

    — Je devrais te considérer comme mon adversaire, cher époux ? osai-je murmurer avec un soupçon d'ironie dans ma voix.

Il se retourna vers moi, l'air amusé, ses yeux pétillants d'une malice indéniable.

    — Tu devrais me considérer comme bien plus que cela, déclara-t-il durement, toute lueur d'amusement quitta son visage.

Mes lèvres s'entrouvrirent, cherchant à répondre, mais aucun son ne sortit. Puis, sans prévenir, il se métamorphosa et s'enfonça dans la forêt sombre. Mon souffle se coupa, me laissant dans une confusion totale. Je restai figée pendant quelques instants, avec l'esprit tourmenté, je repris ma marche vers le camp. Je me promis de lui demander la prochaine fois pourquoi il m'avait choisie comme épouse ?

J'arrivai rapidement à la hutte, essoufflée par ma course effrénée à travers la forêt. Les branches balancées par le vent bruissaient au-dessus de moi. Je laissai mon regard se promener sur les environs, absorbant chaque détail qui se dévoilait devant moi. Le camp était désert, les membres de la meute étaient tous rentrés chez eux.

Pourtant, alors que je m'approchais de la porte de la hutte, un sentiment étrange s'empara de moi. Une sensation de présence invisible, comme si des yeux brûlaient dans mon dos, comme si quelqu'un me fixait intensément. Je tournai mon regard une dernière fois, scrutant les alentours avec précaution. Mais personne n'était là, seule une veilleuse isolée éclairait les abords de la hutte, rendant l'obscurité environnante encore plus oppressante. Un frisson me parcourut l'échine, tandis que mon instinct me soufflait que quelque chose n'était pas normal.

Je finis par me résoudre à tourner la poignée rouillée de la porte et à pénétrer à l'intérieur de la hutte. La chaleur du foyer fut un réconfort instantané, éclairant les ténèbres qui avaient pris possession de mes pensées.

Je déposai mon carquois et mon arc avec précaution sur la table en bois massif, mes doigts effleurèrent le grain rugueux du bois.

Mes yeux se posèrent sur le placard près de l'évier. J'y trouvais un verre, simple mais résistant, je le saisis et me dirigeai vers le robinet pour le remplir d'eau fraîche. L'idée de m'hydrater était devenue une nécessité après cette longue marche.

Le liquide incolore s'écoula doucement dans le verre, produisant un son apaisant. J'observai avec attention chaque goutte, comme si elle portait en elle le pouvoir de guérir mon corps fatigué et mon esprit tourmenté. Lorsque le verre fut enfin plein, je pris une gorgée, sentant la fraîcheur me désaltérer et remplir chaque parcelle de mon être.

J'avais besoin d'une bonne douche, avec hésitation, je décidai d'emprunter le couloir donnant sur l'arrière de la hutte, là ou je n'avais pas encore osé pénétrer.

Arrivé au bout du couloir, je découvris une petite porte entrouverte. Je poussai doucement cette dernière et un parfum d'eucalyptus et de rose envahit mes narines. Devant mes yeux émerveillés, se tenait une salle de bain ornée de marbre blanc étincelant et de miroirs élégants.

Un bain encastré aux formes élégantes occupait le centre de la pièce. Des bougies parfumées étaient disposées tout autour, créant une ambiance apaisante. Sur le côté, des serviettes moelleuses étaient empilées, prêtes à être utilisées. Je n'arrivais à pas à imaginer que ces lieux appartenaient à l'alpha.

Je verrouillai soigneusement la porte de la salle de bains. Je soupirai de soulagement avant de commencer à retirer mes vêtements, maintenant couverts de poussière et de terre, qui me collaient à la peau. Chacun d'eux tomba pesamment sur le sol, révélant progressivement mon corps nu et vulnérable.

En me regardant dans le miroir, je fus frappée par l'apparence délicate de mon corps. Mes bras fins semblaient avoir perdu toute vigueur, tandis que mes jambes semblaient légères, presque fragiles. Mes côtes saillantes et apparentes, une conséquence évidente des épreuves que j'avais traversées, attiraient inévitablement le regard. Avec lenteur et précaution, j'effleurai mes cheveux en désordre, cherchant à les faire glisser et à les repositionner.

Je laissai couler de l'eau chaude dans la baignoire, cherchant un réconfort dans sa chaleur enveloppante. Lentement, je m'immergeai dans l'eau, laissant les bulles caresser ma peau fatiguée. Je fermai les yeux, prenant quelques instants pour me ressourcer et pour laisser les tensions s'évaporer doucement, les arômes apaisants des bougies envahir mes sens.

Je n'avais jamais eu l'occasion de me doucher dans de l'eau chaude auparavant. Les souvenirs de ma vie dans une tanière froide, avec de l'eau glacée sur mon corps en hiver, refirent surface. Mon esprit se mit à divaguer, imaginant le visage de mon père et de ma sœur, se demandant s'ils étaient réellement heureux à présent, libérés du fardeau que j'étais pour eux.

Probablement que oui, je n'avais jamais représenté un être cher, j'étais une erreur de la nature, un être défectueux. Pour quelle raison mon père avait-il cherché à établir une alliance avec eux ? À présent, je réalisais que ma présence risquait de tout ruiner dès lors qu'ils découvriraient ma déficience. J'étais convaincue que cela entraînerait probablement ma mort inévitable.

Etais-je prête à vivre tout cela ?

Alors que je me perdais dans mes sombres pensées, l'eau chaude continuait de me caresser, comme si elle tentait de me réconforter et de me protéger de la réalité. Des gouttelettes d'eau s'échappaient de mes yeux, se mélangeant au liquide transparent de la baignoire.

Je sentais mon cœur se serrer, mon corps se reflétant dans l'eau comme un écho de ma propre existence fragile. Je plongeai ma tête sous l'eau. Une sensation de calme et de légèreté m'envahit lorsque mes cheveux flottèrent autour de moi. Mes oreilles emplirent du silence apaisant, tout bruit extérieur se dissolvant dans l'eau qui m'entourait. Les tracas et les doutes semblaient s'évanouir. Je me sentais libérée de tout poids, laissant mes pensées s'envoler avec les bulles qui avaient éclaté à la surface.

Je fermais doucement mes paupières. Une voix lointaine semblait m'appeler, comme un écho au loin. Je tendis l'oreille, essayant de discerner les mots qui se perdaient dans les remous de l'eau.

Subitement, des mains rudes et puissantes attrapèrent mes épaules fragiles me faisant sursauter et m'arrachant à mes pensées. J'ouvris les yeux rapidement, inhalant profondément pour retrouver mes esprits. Devant moi se tenait l'alpha Weiss, je fronçai les sourcils prête à lui demander pourquoi s'être introduit dans la salle de bain alors que j'y étais déjà. Mais ce qui me perturba encore plus, c'était la lueur du soleil à travers la fenêtre. Il faisait nuit noire quand j'étais entrée dans la douche, un sentiment de confusion s'empara de moi alors que je me demandais comment cela avait pu se produire. Mon esprit s'embrouilla, je fixai l'alpha, incapable de comprendre comment j'avais pu passer autant de temps dans la baignoire sans m'en rendre compte. Je tentai de me rappeler ce qui s'était passé depuis que j'avais ouvert les yeux pour la dernière fois, mais tout me semblait flou et confus.

Son visage, habituellement dur et sans émotion, semblait soucieux. Ses sourcils étaient légèrement froncés et ses yeux scrutaient les miens, cherchant à comprendre ce qui m'avait poussé à me réfugier dans la baignoire.

L'eau, désormais devenue froide, formait de petits tremblements sous le poids de mon corps qui tremblait légèrement. Je me sentais vulnérable et exposée, comme si toutes mes émotions étaient à nu devant cet homme. Je me recroquevillai légèrement, tentant de cacher ma nudité, cherchant à préserver cette fragilité que je ne pouvais m'empêcher de ressentir en ce moment.

Sans dire un mot, il se pencha vers moi et me tendit une serviette pour que je puisse me sécher. Son geste était empreint de tendresse et de préoccupation, comme s'il cherchait à me rassurer à travers ce simple acte, ce qui me surprit.

Il se tourna pour me donner un peu d'intimité et je me levai lentement, essayant de rétablir une certaine dignité après ce moment de faiblesse. Il se retourna finalement alors que j'enjambai la baignoire. Son regard ne quittait pas le mien, comme s'il cherchait à lire mes pensées et à comprendre ce qui m'avait poussé à plonger si profondément dans cette baignoire.

Sans prononcer un seul mot, il me conduisit silencieusement dans une chambre qui avait l'air d'être la sienne. Dans un geste, il enleva la literie et me laissa m'allonger dans le lit. La fatigue était telle que je ne trouvai même pas la force de protester. Mes paupières se faisaient de plus en plus lourdes et je me laissai finalement emporter par un sommeil profond.

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Hello, mes petits lecteurs 

J'espère que vous allez tous bien ^^

Le chapitre 6, vous a-t-il plu ? 

Que pensez vous de Layla et Weiss ? 

Que pensez-vous qu'il soit arrivé à Layla ?

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