CHAPITRE 05

Je retins mon souffle, éblouis par l'endroit qui se présentait à moi. Surprise par l'éclat du camp de la meute sanglante, cela dépassait mes attentes et mes idées reçues.

J'avais toujours entendu que la meute sanglante était la plus féroce qui existait, et qu'elle vivait encore de manière archaïque. Je m'attendais à un camp sombre et lugubre, en accord avec son nom.

Or, le camp tout entier était illuminé par des milliers de lanternes. Elles étaient accrochées aux branches des arbres ou alignées le long des sentiers, répandant une lueur chaleureuse qui contrastait fortement avec mes attentes lugubres.

Chaque hutte semblait être le résultat d'un travail minutieux, avec des motifs complexes sculptés dans le bois et des ornements suspendus aux murs. Elles étaient entourées d'un jardin, rempli de plantes médicinales et aromatiques. Des sentiers sinueux reliaient les différentes huttes, créant ainsi une atmosphère paisible et harmonieuse au sein du camp.

Les membres de la meute étaient rassemblés au centre du camp, fixant leur regard sur nous. Je sentais la gêne monter et mes joues rougir à mesure que nous traversions le camp. Ils nous firent un chemin au centre pour que nous puissions passer dans l'allée. Toujours assise sur le dos du loup de l'alpha Weiss, j'attendais avec impatience de descendre. Son pelage chaud caressait mes jambes à mesure qu'il avançait vers une hutte au centre du camp, que j'imaginais être la sienne.

Enfin, nous arrivâmes devant la hutte. L'alpha s'arrêta et se coucha, me permettant de descendre. Mes jambes tremblaient légèrement, mes pieds touchèrent le sol et je me sentis submergée par une vague de nervosité. Les membres de la meute sanglante nous entouraient, fixant leurs regards intenses sur nous avec une curiosité palpable. Je pris une profonde inspiration pour me calmer.

L'alpha Weiss me fit signe d'entrer dans la hutte, je triturai nerveusement mes doigts avant de pousser la porte.

Une lumière tamisée filtrait à travers les fenêtres, éclairant délicatement la pièce devant moi. C'était un espace bien plus grand que ma tanière. La pièce principale s'étendait devant moi dans toute sa splendeur. Sur ma droite, un confortable salon était aménagé, orné de deux canapés aux coussins moelleux invitant à s'y détendre. Un tapis réchauffait le sol en bois brut, ajoutant une touche chaleureuse à l'ensemble.

Quant à ma gauche, une cuisine moderne s'offrait à moi, resplendissant avec ses comptoirs en granit noir lustré. Je remarquai une table à manger en bois massif, parfaitement dressée avec une nappe fraîche et des chaises confortables. L'air était empli d'une douce odeur d'épices.

Plongeant mon regard vers l'avant, je trouvai un couloir s'étirant devant moi. Je supposai qu'il devait y avoir d'autres pièces dont une salle d'eau à cet endroit.

La porte claqua derrière moi, interrompant ma contemplation. Je me retournai pour constater que l'alpha Weiss avait quitté les lieux, me laissant seule dans cet espace encore inconnu.

Enfin, mes épaules se relâchèrent et je fus soulagée de me retrouver seule. Je pris quelques instants pour reprendre mon souffle et me calmer. Mon esprit était encore en ébullition, submergé par les événements qui venait de se dérouler.

Étais-je réellement devenue l'épouse de l'alpha de la meute sanglante ?

Dès les premiers instants ou l'alpha Weiss avait exprimé son souhait de faire de moi son épouse, j'ai été prise de perplexité. Les raisons qui l'ont poussé à faire ce choix m'échappaient encore complètement. Ma sœur, au physique irrésistible et au charisme naturel, semblait être l'évidence même pour une telle union. Elle rayonnait de confiance et de beauté, tandis que je me sentais insignifiante à côté d'elle. Ma silhouette frêle et menue ne possédait rien de cet attrait physique qui plaisait aux hommes.

D'autant plus, il ignorait ma déficience. Qu'allais-je bien pouvoir faire ? Comment vais-je pouvoir lui cacher cela ?

Et si je lui révélais la vérité ? Et si je lui expliquais ma déficience, en espérant qu'il comprendrait, qu'il m'accepterait telle que je suis ? Cette idée me terrorisait.

Je soupirai et je regardai mon reflet dans la fenêtre, cherchant désespérément des réponses dans le regard fatigué qui me fixait. Mes yeux ternes ne reflétait que la peur et la confusion. Je me sentais perdue, incapable de comprendre pourquoi un homme aussi puissant que l'alpha Weiss avait porté son choix sur moi. Je me demandais comment j'allais réussir à dissimuler ma faiblesse.

Mes pensées se bousculaient dans ma tête, cherchant désespérément une explication rationnelle.

֎

Mes paupières s'ouvrirent lentement et je me relevai brusquement en réalisant que le plafond ne m'était pas familier. Soudainement, les événements de la veille me revinrent en mémoire. J'avais fini par m'endormir sur le canapé.

Alors que je restais assise dans le canapé, une boule d'anxiété grandissait dans ma poitrine. Je me levai doucement, tentant de retrouver mes repères dans cette maison qui m'était inconnue. J'avais besoin de me dégourdir les jambes, de sentir le vent sur mon visage, de me reconnecter avec la réalité extérieure. Mais l'idée de quitter cette hutte et de me retrouver seule dans un environnement qui m'était étranger me faisait hésiter.

Malgré mes craintes, je pris finalement la décision de me lever. Je me dirigeai vers la fenêtre et tirai les rideaux pour laisser entrer la lumière du jour. Quelques membres de la meute étaient déjà dehors, chacun occupé à ses propres tâches, mais l'alpha Weiss était curieusement absent. Je n'étais pas spécialement désireuse de le voir et j'espérais même pouvoir l'éviter et ne pas le croiser du tout. Mais je savais que cela allait être compliqué, c'était mon époux.

Les coups à la porte me firent sursauter et interrompirent brusquement mes pensées. Avec une certaine appréhension, je me dirigeai vers la porte et l'ouvris. Je fus face à une femme qui tenait dans ses mains une assiette embaumant d'une délicieuse odeur. Ses yeux étaient d'un étincelant vert profond. Ses cheveux d'un noir de jais encadraient délicatement un visage parfaitement symétrique, tout en douceur et en féminité.

Le contact avec son sourire chaleureux sembla dissiper instantanément toutes mes craintes et mes appréhensions. Sa présence dégageait une aura si apaisante qu'elle envahit immédiatement la pièce, effaçant toute trace de stress ou d'inquiétude qui m'habitait auparavant.

Alors que je m'apprêtais à parler, un enfant courra vers moi avec un large sourire sur son visage éclatant de bonheur. Ses petites mains s'accrochèrent à ma jambe avec force, comme s'il voulait me dire à quel point il était content de me voir.

Sa boule de cheveux bruns semblait avoir été bousculée par sa course effrénée et quelques mèches rebelles s'échappaient de son élastique. Ses yeux pétillaient d'excitation alors qu'il me regardait avec admiration, comme si j'étais la personne la plus incroyable qu'il ait jamais rencontrée.

- Layla, s'écria-t-il joyeusement.

Je ne pus retenir un sourire en retrouvant Aren. Je me baissai à sa hauteur d'enfant et le pris dans mes bras avec tendresse.

- Aren, ce n'est pas ainsi qu'on dit bonjour, s'exclama la femme face à moi, elle me regarda et sourit. Je ne me suis pas présentée, je m'appelle Selena, je suis la mère d'Aren et la femme de Caleb, le frère de Weiss.

Je me relevai, Aren à mes côtés.

- Enchantée, je suis Layla, me présentai-je avec gêne. Oh, excuse-moi, je ne t'ai pas proposé d'entrer.

- Ce n'est pas grave, rit-elle. J'ai apporté un délicieux gâteau.

Je m'écartai de l'embrasure de la porte, Selena et Aren entrèrent dans la hutte. L'enfant s'installa dans le canapé avant de sortir quelques figurines de loup en bois pour jouer. Selena semblait connaître les lieux et se dépêcha de mettre le gâteau sur la table en bois massif, avant de sortir des tasses du placard.

- Que dirais-tu d'un petit thé ? me demanda-t-elle chaleureusement. Tu dois être fatiguée avec les événements d'hier.

En m'approchant de Selena pour l'aider, j'ai acquiescé silencieusement. J'ai ouvert plusieurs placards à la recherche de petites assiettes et j'ai répété cette opération plusieurs fois pour trouver des petites cuillères en argent. J'ai apprécié qu'elle me laisse prendre mes repères dans la cuisine, même si elle semblait parfois vouloir me montrer où se trouvaient les couverts, mais ne l'a pas fait de peur de me gêner.

Selena avait une voix douce et apaisante, et son regard chaleureux traduisait une réelle bienveillance. J'étais reconnaissante d'avoir pu partager un moment agréable avec Selena, sans me sentir jugée ou mise à l'écart. Je me suis surprise à rire plusieurs fois en écoutant ses anecdotes maternelles sur l'enfance d'Aren, je ne me souvenais plus de la dernière ou j'avais ris, l'avais-je déjà fait ?

C'est avec un petit pincement au cœur que j'accompagnais Selena et Aren blotti dans ses bras à la porte. Alors qu'elle me saluait pour s'en aller, elle me dit ses dernières phrases.

- Je comprends pourquoi Weiss, ta choisi. Tu sais même s'il peut paraître froid et insensible, ce n'est pas le cas Layla.

Pendant que je refermais la porte derrière eux, une question se posait en moi : quel serait mon avenir avec l'Alpha Weiss ? Une fois de plus, je me sentais oppressée par les murs qui semblaient se rapprocher de moi.

Je décidai d'enfiler rapidement des vêtements propres. Je me munis de mon arc et mon carquois et sortis de la maison, laissant derrière moi cette atmosphère étouffante. Je me faufilai dans les bois, en évitant les regards posaient sur moi.

Je me retrouvai entourée par la nature sauvage, les arbres majestueux et l'air pur de la forêt. Une légère brise agitait mes cheveux et apaisait mon esprit tourmenté. Je décidai de prendre un chemin au hasard, laissant mes instincts me guider dans cette exploration inconnue.

Je me sentais à la fois libre et vulnérable dans ce nouvel environnement. Ma main était crispée autour de la poignée de mon arc, la familiarité de cette arme me rassurait.

Au fur et à mesure que je progressais plus profondément dans la forêt, une atmosphère presque étrange commençait à envahir les lieux. Les derniers rayons du soleil perçant timidement à travers les feuilles créaient des jeux de lumières éphémères, qui dansaient sur le sol comme pour me guider.

Je pouvais sentir la présence des animaux sauvages tout autour de moi, même si je ne les voyais pas. Pourtant, j'avais l'impression d'être suivis par autre chose, j'observai attentivement chaque recoin de la forêt, cherchant des indices d'une présence indésirable.

Alors que je continuais mon chemin, mes sens aiguisés détectèrent un mouvement furtif derrière moi. Mon cœur manqua un battement alors que je me préparais à dégainer une flèche de mon carquois. Mes muscles se tendirent, prêts à réagir à la moindre menace.

La tension montait en moi à mesure que je sentais sa présence se rapprocher. Je me figeai sur place pour tenter de l'apercevoir, mes oreilles aux aguets, prêtes à capter le moindre signe de danger. Soudain, une silhouette sombre fila à toute vitesse sur ma droite, comme une ombre furtive glissant à travers les arbres. Mon instinct de chasseuse prit le dessus et, d'un mouvement fluide et précis, je sortis mon arc de mon dos et préparai une flèche dans un instant. Mes doigts habiles se posèrent sur la corde de l'arc, prêts à décocher le projectile mortel en un éclair.

Le souffle court, je sentais mon pouls battre à tout rompre dans mes tempes, la tension nerveuse me saisissant au plus profond de mes entrailles. Mon regard scrutait la forêt dans l'espoir de repérer l'intrus ou de déceler le moindre mouvement qui me trahirait sa position. Mon corps se trouvait en état d'alerte maximal, chaque fibre de mon être tendue et prête à agir.

Sans plus attendre, je me laissai guider par mon instinct et décochai ma flèche en direction de l'ombre mouvante. Le trait fendit l'air avec grâce, sifflement sinistre, avant de se planter violemment dans un arbre.

Après un dernier regard en face de moi, j'ai tourné les talons pour continuer ma route. Cependant, je me suis retrouvé soudainement allongé par terre, mon assaillant maintenait ma tête avec une main pour amortir le choc, tandis que son corps dur et chaud s'est pressé contre ma moi.

- C'est ainsi que tu salues ton mari, murmura une voix grave à mon oreille.

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Hello, mes petits lecteurs

J'espère que vous allez tous bien ^^

Le chapitre 5, vous a-t-il plu ?

Que pensez-vous de Layla et Weiss ?

Que dira Weiss à Layla ?

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