CHAPITRE 02

Je marchais dans les bois, essayant de démêler mes pensées confuses. La nouvelle décision de mon père tourbillonnait dans ma tête. Comment pouvait-il prendre une décision si surprenante et illogique ? Pourquoi donner la main de ma sœur, à qui il tenait tant, à son ennemi ?

Je me demandais s'il y avait une raison cachée derrière tout cela, quelque chose que nous ne savions pas encore. J'étais peiné pour ma sœur si elle était contrainte de partager cette union.

Nous n'avions jamais été proches malheureusement, ma déficience était probablement la principale raison de cela. Nous ne pouvions pas nous identifier l'une à l'autre. Malgré cela, je ressentais toujours une certaine tristesse de ne pas être proche de ma sœur.

Soudain, un bruit inattendu me sortit de mes pensées. Le silence qui planait dans la forêt fut brutalement interrompu. Dans un geste vif et instinctif, mon regard se tourna vers la source du bruit, mes sens en éveil. Mes muscles se tendirent, prêts à réagir à la moindre menace qui se présenterait à moi. Mes yeux balayèrent rapidement les alentours, cherchant à percer le voile de verdure qui dominait les lieux.

Je remarquai une petite ombre près d'un arbuste, je m'approchai doucement, ma main prête à dégainer mon arc. C'est alors qu'un petit louveteau apparut dans mon champ de vision.

Il était d'un gris argenté, avec de fines rayures noires le long de ses pattes et de son dos. Ses yeux étaient d'un bleu perçant et se posaient sur moi avec curiosité et méfiance. Ses petites oreilles pointues bougeaient avec souplesse, captant le moindre son de son environnement. Son museau était délicatement allongé, reflétant une certaine innocence et une douceur intrinsèque.

Le louveteau était encore jeune, ses membres étaient encore frêles et maladroits. Sa fourrure était soyeuse et légèrement ébouriffée, donnant l'impression d'être tout doux au toucher. Quelques brindilles et feuilles s'accrochaient encore à son pelage.

Je restai immobile et silencieuse, espérant ne pas l'effrayer. Je m'agenouillai lentement, mon arc oublié, pour lui montrer que je ne représentais pas une menace. Il s'approcha avec prudence, reniflant timidement ma main étendue. Ses petites griffes douces touchèrent ma peau, ses poils chatouillant du bout de mes doigts. Il semblait intrigué par ma présence.

Sa tête se reposa doucement contre ma main, comme s'il cherchait du réconfort auprès de moi. Ses paupières se fermèrent lentement, trahissant son épuisement.

En l'examinant de plus près, je me rendis compte qu'il ne s'agissait pas d'un louveteau que je connaissais. Il ne semblait pas non plus appartenir à la meute nocturne. Les fines rayures noires qui le recouvraient étaient une caractéristique inhabituelle pour les loups de notre clan. Toutefois, je n'avais aucune idée à quelle meute il pouvait bien appartenir. Il s'était probablement aventuré trop loin de la forêt et s'était perdu.

Je me demandais que faire tout en caressant son pelage doux. Il n'était pas en mesure de reprendre son apparence humaine à cause de sa fatigue et je ne pouvais pas le laisser dans cet état seul dans les bois. Mon cœur se serrait de le voir ainsi, abandonné et désorienté au milieu de rien.

Je pris la décision de l'emmener avec moi pour lui fournir de la nourriture et lui permettre de se reposer. De cette façon, il pourra retrouver sa forme humaine et peut-être pourra-t-il m'indiquer d'où il vient.

Il n'émis aucune protestation lorsque je le pris dans mes bras. Je le glissai délicatement dans mon dos afin de l'attacher solidement avec le tissu qui me servait à transporter mes approvisionnements. Il m'était impossible de le porter à bras tout au long du chemin, son poids était déjà trop important pour mes muscles.

Une fois chez moi, je le détachai doucement de mon dos. Je m'activai afin de lui préparer un petit endroit confortable pour lui. Je plaçai plusieurs couvertures en laine pour former un matelas moelleux dans un coin de la pièce, entouré de coussins douillets.

Je lui apportai un bol rempli d'eau fraîche et une assiette de nourriture, espérant que cela lui apporte un peu de réconfort. Son regard alla de la nourriture à moi, avant de finalement commencer à manger.

Après cela, il s'endormit. J'en profitai pour préparer la viande chassée plus tôt à la conservation pour cet hiver. Une fois cette tâche acquise, je mis quelques bûches de bois dans la cheminée afin de réchauffer un peu ma tanière.

J'entendis alors le crépitement du feu prenant vie, et la douce lumière qui émanait de l'âtre nous enveloppa rapidement, apportant chaleur et réconfort à mon humble abri.

Soulagé de voir le feu brûler ardemment, je m'installai dans un coin de ma tanière, savourant l'atmosphère apaisante et envoûtante que le crépitement du feu produisait.

֎

J'émergeai lentement de mon sommeil, les bruits de pas résonnant dans ma tanière. Intriguée, j'ouvris rapidement les yeux, n'étant pas habituée à recevoir des visiteurs chez moi.

Face à moi, se tenait un jeune garçon d'environ cinq ans. Il avait les cheveux bruns et bouclés, qui encadraient son visage juvénile. Ses grands yeux étincelaient d'une curiosité et d'une innocence propres aux enfants de son âge. Son visage était doux et expressif, avec des joues légèrement rosées. Le petit louveteau avait retrouvé sa forme humaine, enveloppée dans une couverture pour se protéger du froid. Je me levai, soulagée de constater qu'il se portait beaucoup mieux.

    — Salut toi, dis-je doucement pour ne pas l'effrayer, je m'approchai lentement de lui. Je m'appelle Layla, tu t'es perdu dans les bois ?

Il hocha la tête timidement, puis s'exclama avec une certaine hésitation.

    — Tu vas...m'aider à retrouver...mes parents ?

Touchée par sa détresse, je lui souris chaleureusement.

    — Je ferai tout mon possible pour les retrouver, d'accord ?

    — Merci Layla, tu es vraiment trop gentille.

Son innocence me fit rire doucement.

    — De rien, mon grand, mais dis moi, je ne connais toujours pas ton joli prénom.

Le petit garçon me regarda avec des yeux emplis de confiance.

    — Je m'appelle Aren.

    — C'est un très beau prénom, Aren. Est-ce que tu pourrais retrouver le chemin d'où tu viens ?

Il secoua la tête avec tristesse.

    — Non, j'ai beaucoup marché et j'étais trop fatigué. Après...je me suis perdu.

Je le pris délicatement par la main pour le réconforter.

    — Ne t'en fais pas Aren, nous allons trouver une solution. Tu vas revoir tes parents, je te le promets. Tu pourrais me décrire là où se trouve ta maison ?

Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'il s'efforçait à réfléchir.

    — Ma maison est très grande, mon papa, il a repeint la porte en bleu parce ce que j'aime beaucoup cette couleur. Et ma maman...elle a mis des fleurs partout dans la maison parce qu'elle trouve ça jolie. Mais mon papa et moi, on n'aime pas trop.

Je ris à sa réplique avant de le reprendre.

    — Est-ce que ta maison est proche d'autres habitations ?

Il fit un signe de la tête pour dire oui.

    — Il y a la maison de mon copain à côté de la nôtre. Tous les après-midi après l'école, on joue ensemble près de la rivière.

    — À la rivière ? Il y a un courant d'eau près de chez toi ?

Il fit un geste de la tête en signe d'approbation.

Il n'y avait qu'une seule rivière dans cette région et elle était située à une distance d'au moins 20 km d'ici. Il était donc nécessaire de marcher pendant 4 heures pour y parvenir. Malheureusement, je ne possédais aucune information sur la meute qui occupait ces terres.

Je savais pertinemment que m'aventurer seule dans une forêt, sur des terres qui m'était encore inconnue pouvait être risqué. Cependant, il fallait que j'aide Aren à retrouver ses parents. Je nous ai donc préparer à cette marche, je pris une gourde d'eau et de la nourriture. J'ai également pris une boussole, au cas où nous nous perdrons.

J'ai vêtis Aren de vêtements à moi, même s'ils étaient usés, ça le protégerait du froid. Il se transformera quand il le souhaitera, je n'allais pas l'obliger à cela.

Une fois prête, j'attachai mon arc à mon dos. Aren se tenait devant moi, l'air anxieux et inquiet. Je lui ai caressé doucement la tête pour le rassurer, avant de commencer notre périple.

Nous nous sommes enfoncés dans la forêt dense, suivant un sentier étroit et sinueux. Nous devions nous orienter au nord, c'est là que se trouvait la rivière.

La forêt était silencieuse, à l'exception du bruissement des feuilles et du sifflement du vent. Nous étions seuls, perdus dans ce dédale d'arbres.

Après quelques heures de marche, nous avons atteint une petite clairière. Nous avons pris une courte pause pour nous désaltérer. Je me suis également assuré de bien donner à manger à Aren afin de préserver ses forces pour la suite de notre périple.

Nous avons repris notre marche, nous n'étions plus qu'a une dizaine de kilomètres du ruisseau. Aren semblait apprécier la progression. Il sautait d'un air joueur, tournant autour de moi avec une vivacité déconcertante. Ses pieds touchaient à peine le sol, alors qu'il bondissait et s'ébattait avec une insouciance enfantine.

Alors que nous continuions notre chemin, nous avons soudainement entendu des grognements étouffés. J'ai commencé à scruter attentivement les environs, à la recherche de signes de vie.

Plusieurs loups émergèrent des buissons, je plaçai Aren derrière moi. La tension était palpable dans l'air alors que j'évaluais rapidement mes options. Je savais que j'étais la seule responsable de la sécurité d'Aren.

En le gardant derrière moi, je me tenais debout, les jambes légèrement fléchies et prête à me défendre si nécessaire. Mon regard se promenait rapidement sur les loups, cherchant des signes d'agression imminente. J'étais consciente des dangers, je me trouvais en dehors des terres appartenant aux miens.

Les loups se rapprochèrent, s'avançant avec une démarche furtive et calculée. J'essayai de les effrayer en faisant preuve d'une assurance feinte, espérant ainsi les dissuader de continuer leur attaque. Cependant, ils ne se laissèrent pas impressionner et se lancèrent à l'assaut. Je décochai rapidement plusieurs flèches, touchant certains loups, mais n'en neutralisant pas tous. Les flèches restantes s'amenuisent rapidement et je me retrouve bientôt à court de munitions.

Je me retrouvai à terre, le dos glacé contre la froideur humide du sol. L'obscurité de la nuit enveloppait mon être, tandis que l'atmosphère oppressante ajoutait une dose supplémentaire de terreur à ma situation déjà éprouvante. Les gouttes de pluie s'écrasaient brutalement sur le sol, pénétrant mes vêtements et laissant l'humidité s'infiltrer jusqu'à ma peau.

Mon cœur battait la chamade, faisant résonner dans ma poitrine chaque battement empli d'adrénaline. Chaque souffle était un effort, empli de crispation.

Le loup se tenait devant moi, redoutable et sauvage. Je n'en n'avais jamais vu d'aussi imposant et impressionnant. Ses yeux perçants brillaient d'une lueur féroce, reflétant son instinct meurtrier.

Brusquement, une transformation étonnante s'opéra. Les pattes du loup se modifièrent, se déformant peu à peu pour prendre la forme de mains, des mains qui se refermèrent sur mes poignets avec une force inhumaine. Son visage se transforma lentement, ses yeux perçants brillaient d'une lueur troublante, ses iris étaient aussi noir que les ténèbres dans lesquelles nous nous trouvions.

Bien que mon instinct me criait de fuir, mon regard se perdait dans celui de cet homme aux traits sauvages. Je fus submergée par un mélange d'inquiétude en observant des muscles puissants s'étirer le long de son corps, laissant entrevoir la force et la grâce d'un prédateur en pleine métamorphose. Chaque détail de ce changement captivait mon attention.

Sa respiration était saccadée comme s'il luttait intérieurement entre son instinct animal et sa conscience humaine. Il avança lentement son visage vers moi, ses yeux ardents ne me quittant pas. Il semblait sur le point de prononcer des mots.

    — Oncle Weiss, s'écria Aren. 

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Hello, j'espère  que vous allez bien et que vous aviez apprécié votre lecture :)

J'attends vos retours ❤

À la prochaine, pour un nouveau chapitre ! 


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