Chapitre 4 L'enlèvement

En rentrant chez moi, je détaillais la vue sur la ville qui s'étendait depuis ma fenêtre. Le coucher de soleil rayonnait dans le ciel. Des nuances de oranges, de roses et de jaunes zébraient celui-ci. Un petit lac se trouvait à quelques mètres de mon appartement. Bleu pâle, il scintillait.

Un t-shirt ample sur le dos, laissant apparaître mon épaule, je préparais un plaid et m'assis sur mon canapé, les jambes repliées sous mes fesses. Je mis Netflix sur la télé grand écran, lorsque mon téléphone vibra :

-On va au bar, ce soir ? Je viens te chercher.

Alex, pensais-je.

C'était mon ami, depuis le jour où j'avais emménagé dans mon appartement. Je m'en souviens comme si c'était hier, pourtant ça datait d'un an. Il pleuvait des cordes ce jour-là. Les cartons que j'apportais dans le hall de l'immeuble menaçaient de se désintégrer, en proie à ces trombes d'eau. Quant à moi ? j'étais trempée.

Soudain, la pluie cessa. Au-dessus de moi, du moins. Je me retournais, cherchant la cause de cet arrêt et un sourire angélique apparut. Alex, avec ses cheveux blond cendrés et son mètre 80 tendait un parapluie au-dessus de ma tête, restant en retrait pour ne pas empiéter mon espace vital.

-Besoin d'aide ?

-Je veux bien, merci.

Il m'aida à décharger mes cartons du coffre de la voiture jusqu'à mon appart. Depuis nous ne nous étions plus quittés.

-22 heures ? proposais-je.

-Affirmatif. Il y a un nouveau bar, en ville « Le Demonium ». Faut qu'on y aille, je ne te laisse pas le choix

Je soupirais. Moi qui voulais être tranquille ce soir, devant Netflix. C'était raté. Epuisée, je mis un réveil à 21h50 et m'endormis sur le canapé du salon. Un appel me tira de mes songes. Mon téléphone vibrait. Je le cherchais à tâtons, et répondis, d'une voix ensommeillée :

-Allô ?

-Thalia ? Tu dors ?

-Plus maintenant.

-T'es sérieuse, je suis en bas de chez toi !

Je regardais l'heure sur mon portable : il était 22h10. Et merde.

-J'arrive dans dix minutes.

**

J'enfilai une jupe en cuir, un débardeur blanc et des bottes à talon haut. J'ajoutais mon rouge à lèvres rouge vif et rejoignis Alex, qui m'attendait dans sa voiture noire.

Le bar était bondé. L'endroit branché ressemblait à une énorme boîte noire, au-dessus duquel, l'inscription « DEMONIUM » était fixée par des néons rose vif.

Une longue file d'étudiants attendaient devant la sécurité, afin de pouvoir entrer.

-On en a pour au moins une heure, me plaignis-je. Tu es sûr de ne pas vouloir aller autre part ?

-Oh que non. Fais-moi confiance !

Avec un clin d'œil, il me prit la main et m'entraîna devant les vigiles. Il leur montra deux flyers, et ils lui firent signe d'entrer. Le jeune homme se retourna, rayonnant et m'adressa un sourire.

-Tu sais que tu es le meilleur ? Tu les as eus comment les invitations ?

-Un type dans la rue, répondit-il.

L'intérieur du club était incroyable, des tables noires sur la droite, le bar derrière nous, et au milieu des centaines de fêtards, qui dansaient. Je levais les yeux, et les balcons fixés sur les côtés des murs regorgeaient de danseurs. Des néons rouges assombrissaient le bar, tandis que des lumières jaunes, roses et bleues balayaient la salle. Ils passaient du rap. Le seul genre de musique que j'écoutais avec la pop. Alexis alla me chercher mon verre de vodka, tandis que je me lançais sur la piste, connaissant les paroles par cœur. La musique dévia sur des musiques latines et féminines, comme la plupart des filles, je me déhanchais au milieu de tous. Soudain, des lasers verts et dorés illuminèrent le club, créant des formes verticales ou horizontales, conférant une atmosphère magique à ce lieu.

-Alors, pas mal l'endroit, hein ?

Je me retournais, et passais un bras autour du cou d'Alex tout en continuant à danser. Son sourire s'élargit, tandis qu'il baissa les yeux en rougissant. Je bus mon verre et lui répondit à l'oreille :

-Je l'adore !

L'un des néons éclaira mon ami, donnant des tons dorés à ses yeux de la couleur de la mer. Les lumières jouaient avec ses cheveux, conférant des reflets tantôt roux, parfois miels. Il était vraiment beau. Il plaqua une main sur ma taille et me rapprocha de lui. Mes joues chauffèrent. Jusqu'à aujourd'hui, je ne le voyais que comme un ami. Je relevais timidement les yeux et me plongeais dans ses yeux océan. Je me mis sur la pointe des pieds, m'approchant de son cou pour sentir son parfum, et le titiller. Son visage prit des teintes roses, ce qui me fit sourire.

-Tu me rends fou, Thalia.

Il se pencha, et fondit sur mes lèvres. Les siennes avaient un goût de sel, un goût de pluie et d'interdit. Je répondis à son baiser en m'accrochant à lui, et nous nous séparâmes, le souffle haletant.

-Je vais nous prendre un autre verre, murmurais-je, le sourire aux lèvres.

Je fis demi-tour, et me retournais vers Alexis, qui ne me lâchais pas du regard. Son air étourdis me faisait craquer, tout comme le regard attendrit qu'il posât sur moi. Mais j'avais besoin d'air. Je ne sais pas ce qu'il m'avait pris aujourd'hui. Était-ce l'ambiance, la lumière ou l'alcool ? Je ne l'avais jamais vu sous cet angle.


Je me dirigeais vers la sortie du bar, traversais le tapis rouge et marchait un peu. Le froid glacial me fit un bien fou. S'il le fallait, je lui enverrais un texto si la sécurité refusait de me laisser rentrer. Je demandais une cigarette à un inconnu, ainsi que du feu, et partis m'isoler dans la ruelle voisine.

Je ne fumais que très rarement, mais j'en ressentais le besoin aujourd'hui. Le calme. Enfin. Je me retrouvais avec moi-même et pût enfin réfléchir. Jusqu'à ce que des éclats de voix troublent ma paix.

-J'ai faim, pas toi ?

-Oh si, je suis assoiffé. Tu n'imagines pas à quel point.

Deux hommes arrivaient par la ruelle de gauche. Assise sur des marches, je tendis l'oreille. En général, je ne craignais pas les hommes. De toutes façons, mes cinq ans de boxe, et de krav-maga me seraient toujours utiles. Mais aujourd'hui, c'était différent. Mon instinct me criait de partir. J'étais à moitié paralysée, hésitant. Peut-être allaient-ils simplement passer sans se soucier de moi. Peut-être souhaitaient-ils simplement rejoindre le club. Cependant, plus les pas se rapprochaient, plus l'angoisse montait.

-Tiens, tiens. Tu sens ce que je sens, mon frère ?

-Oh oui, je parie sur du O négatif, ricana le second.

Le premier homme ricana, sa voix à l'accent moqueur me fit frissonner. Je me relevais, sur mes gardes. J'avais la désagréable sensation qu'ils parlaient de moi. Je dévisageais l'homme aux cheveux châtains, sur ma gauche. Où était passé l'autre ? Je reculais d'un pas, me décollant du mur. Ne jamais leur montrer que tu as peur. C'était l'une des premières choses que j'avais appris à mes cours de boxe. Surtout, à deux contre un, ne jamais se faire acculer contre un mur. Le combat était fini autrement. Et moi aussi.

Je me retournais, prête à retrouver Alex, mais me retrouvait face à l'homme brun. Comment avait-il fait ?

-Alors, ma jolie où vas-tu ?

-Mon ami m'attend. Pousse-toi.

-Ce n'est pas très gentil.

Son sourire dévoila des canines ciselées et tranchantes. Je déglutis. Et tentai de le contourner. Son frère se déplaça pour me barrer la route. Un devant, l'autre derrière. Lorsque la fuite n'est pas possible, il faut se battre. Les frères se regardèrent, et comme un accord tacite, le brun fondit sur moi. Je lui envoyais mon poing dans la gorge. Je rêve où il avait essayé de me mordre ? Le deuxième m'attrapa les bras. Je lui frappais au genou du plat du talon, lui cassant la jambe. Un crac sonore retentit. Maintenant, il me restait à courir.

Je courus aussi vite que je le pus, avec des talons de huit centimètres, lorsqu'une voix me glaça le sang.

-N'y vas pas trop fort. On ne joue pas avec la nourriture.

Une balayette, et je me retrouvais au sol. Ma tête heurta un caillou et un filet de sang coula sur ma tempe. Je me retournais, face au deuxième homme. Comment est-ce possible ? Son genou était cassé ? C'est la technique de fuite la plus efficace lorsque l'on sait que l'on ne fait pas le poids. Son poing se leva et s'abattit sur ma mâchoire. Une douleur fulgurante me traversa. Je voulus crier mais aucun son ne sortit. Mon esprit semblait déconnecté de mon corps. Je ressentais mais j'étais incapable de bouger. Ma tête prit feu et ma vision se brouilla.

-On l'emmène, Jake ?

-Evidemment. Ranges tes crocs, tu connais les règles, ordonna-t-il d'un ton cinglant.

Sombrant dans les ténèbres, je ne pus qu'assister à la scène. Ce dernier enfila un sac orange sur ma tête et me porta sur son épaule. 

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Nouveau chapitre de La meute de l'Ombre !

Je me suis concentrée sur les descriptions, les couleurs. J'ai souhaité rendre l'endroit réel et le chapitre magique. 

J'espère que cela vous plaira. 

A très vite ! 

Lionagle 

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