Dejun resserra ses doigts sur son haut de pyjama, haletant. Il mourrait de chaud dans ses vêtements et des spasmes agitaient son corps tremblotant. Il avait eu du mal à trouver le sommeil, perturber par les récents événements, mais quand il avait enfin réussi à fermer les yeux, ses chaleurs étaient revenues en force. Les inhibiteurs qu'il avait achetés pendant la journée trônaient fièrement sur la table de chevet, mais il n'arrivait pas à se décider à en prendre un. C'était la solution de facilité, rapide et efficace, mais de l'autre côté du couloir se trouvait Johnny. L'Alpha pour lequel il craquait totalement, l'homme auquel il voulait se lier et se donner même si cela le terrifiait, et Johnny avait bien insisté sur le fait qu'il pouvait venir le trouver pour n'importe quelle raison, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

L'oméga sortit péniblement ses jambes de sous les draps et se mit debout. Il s'aida d'une main contre le mur pour ne pas perdre l'équilibre et cligna difficilement des yeux. C'était compliqué, il n'avait plus laissé son corps s'exprimer depuis ses années et ses chaleurs se déchainaient en conséquence, le laissant pantelant et à bout de souffle. Dejun rencontrait des difficultés pour respirer, l'air était comme chaud et humide autour de lui, il se sentait fiévreux, bouillonnant de l'intérieur. Son bas ventre qui se contractait le fit geindre et il se mordit la lèvre pour se retenir de faire plus de bruit. Johnny lui avait dit qu'il ferait en sorte que personne ne vienne à la maison de la meute, mais il n'était pas à l'abri que quelqu'un désobéisse aux ordres.

Dejun prit une profonde inspiration et l'odeur du miel le prit à la gorge. C'était impossible que le dominant ne l'ait pas senti, il devait embaumer l'intégralité de la maison. Péniblement il poussa la porte et s'avança dans le couloir. Il posa une main à plat et son front contre la porte de l'Alpha. Il attendit aussi silencieusement que possible, seule sa respiration hachée se faisant entendre dans l'atmosphère silencieuse.

— Johnny ?

Une brusque inspiration de l'autre côté de la porte le fit hoqueter et il ferma les yeux, un petit sourire aux lèvres. Sa main abaissa la clenche et il put voir pour la première fois l'intérieur de la chambre du chef de meute, cependant il ne s'y attarda pas plus d'une demi-seconde. Toute son attention était portée sur l'homme qui se tenait juste devant lui, les muscles bandés et le regard brillant. Il l'attendait, Dejun aurait été prêt à miser sa vie là-dessus.

Johnny tendit la main dans sa direction et l'oméga y glissa la sienne. Il se sentit être rapidement tiré en avant et s'écrasa presque contre le corps du blond. Johnny ne lui laissa pas le temps de réfléchir qu'il écrasa ses lèvres contre les siennes. Dejun gémit de plaisir et ses doigts allèrent s'accrocher aux cheveux blonds. Cette sensation était divine. Il entrouvrit rapidement la bouche et Johnny s'inséra en lui, leurs langues se caressèrent avec avidité alors que les mains du blond venaient enserrer les hanches de Dejun avec force.

L'oméga frissonna. Il aurait dû avoir peur, il ressentait tellement la différence de force entre eux, il savait déjà que sa peau allait marquer, mais c'était tout le contraire. Il voulait que Johnny le serre encore plus fort, qu'il fusionne avec lui et s'insère sous sa peau. Qu'ils ne fassent plus qu'un.

—Tu savais que j'allais venir ? murmura Dejun.

— Je l'espérais, comme tous les soirs depuis que tu es arrivé ici.

Le brunet rougit et s'appuya un peu plus fort contre l'Alpha. Peut-être qu'il faisait une erreur, que Johnny allait le briser comme il ne l'avait jamais été, mais il souhaitait se donner entièrement à lui. Ses chaleurs étaient une bonne excuse pour abaisser les barrières qu'il avait érigées. Dejun gémit doucement contre l'oreille du dominant qui raffermit sa prise sur ses hanches pour l'empêcher de bouger contre lui.

— Tu vas me rendre complètement fou si tu fais ça...

— Et ça serait mal ?

— Je veux te faire plaisir Dejun, uniquement à toi. Ce n'est pas mon moment, c'est le tien alors je dois garder ma lucidité, au moins un minimum...

Les doigts du plus jeune tirèrent plus fort sur la masse blonde et il pencha la tête en arrière pour libérer l'accès à son cou. Johnny ne se fit pas prier pour accéder à sa demande silencieuse et ses lèvres se posèrent sur la peau chaude et sensible, délicieusement parfumée de miel. Le parfum sirupeux et sucré était addictif, il lui faisait perdre la tête et il lui était difficile de rester doux. Dejun gémissait son envie dans ses bras et agitait doucement le bassin contre ses mains, inconsciemment.

Johnny le souleva dans ses bras et le déposa sur le lit qui se trouvait à quelques pas d'eux. Il ne perdit pas une seconde pour se hisser au-dessus de l'oméga qui l'accueillit à bras ouverts, le visage écarlate et la respiration laborieuse.

Dejun retint sa respiration quand la bouche de l'Alpha butina sa gorge jusqu'à l'échancrure légère de son pyjama. Il se tendit et Johnny remonta près de son oreille pour lui chuchoter des paroles rassurantes.

— Je ne ferai rien que tu ne veux pas alors dis-moi ce que tu veux Dejun, je suis à ton entier service.

L'oméga sentit une nouvelle vague de chaleur s'emparer de lui et il était incapable de dire si elle avait été provoquée par ses chaleurs ou par les mots si séduisants de Johnny. Personne ne s'était jamais préoccupé de savoir ce que lui aimait ou n'aimait pas, si bien qu'il ne savait pas réellement quoi répondre. Il n'y avait qu'une seule chose dont il était certain.

— Je ne sais pas ce que j'aime, chuchota Dejun, mais il y a quelque chose que je ne veux pas...

Le dominant lui attrapa la main et la porta à ses lèvres pour y déposer un délicat baiser. Ce geste permit au brun de prendre suffisamment confiance pour finir sa phrase, il savait que peu importe ce qu'il allait dire Johnny ne le jugerait pas, il ne lui ferait pas de reproches.

— Je ne veux pas enlever mon haut, je...

— Tu n'as pas à te justifier, le rassura Johnny en lui embrassant l'intérieur de la paume cette fois-ci. J'obéis mon Dejun.

Les larmes aux yeux, l'oméga les ferma pour mieux profiter des sensations qui lui étaient offertes. Le dominant le couvrait de son corps, de ses baisers et de ses caresses avec une attention toute particulière. Il prenait son temps pour découvrir chaque centimètre que Dejun l'autorisait à parcourir, jusqu'à ce que le brun ne puisse plus supporter cette douce torture et le supplie de passer à la vitesse supérieure. Dejun entrouvrit les lèvres quand Johnny remonta pour venir l'embrasser longuement et souleva le bassin pour l'aider à faire descendre ses vêtements.

— C'est pas juste que je sois le seul à moitié nu...

Le chef de meute sourit et rit doucement avant de se reculer et de se débarrasser de son tee-shirt. Dejun souleva une paupière et déglutit. S'il avait eu un corps comme celui de Johnny, il n'aurait jamais éprouvé de honte ou de complexes et aurait passé sa vie à se déplacer à moitié nu. L'Alpha était parfait, même avec les vestiges plus clairs qui marquaient sa peau à différents endroits de son corps.

— Tu aimes ce que tu vois ?

Le rouge gagna Dejun jusqu'au bout de ses oreilles et il se cacha derrière un oreiller, gêné. Johnny rit une nouvelle fois et entreprit de le couvrir de baisers jusqu'à ce que l'oméga baisse sa défense de fortune, après quoi il s'attela à lui prodiguer tout le plaisir qu'il méritait.

Dejun sentait l'odeur de cèdre de Johnny qui se déposait sur sa peau et il en ronronna de contentement, il ressentait la chaleur de son amant, sa tendresse. Son dos quitta le matelas sur lequel il était posé alors qu'il se cambrait, les dents de Johnny contre l'intérieur de sa cuisse nue. L'Alpha le mordilla gentiment, juste assez pour lui soutirer quelques couinements désireux. L'air manquait à Dejun, son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu'il avait l'impression de pouvoir défaillir à n'importe quel moment.

Le brun hoqueta en croisant le regard de Johnny et il se perdit dans l'océan doré. Il sentait son propre loup proche de la surface, avide du lien unique que l'alpha pouvait leur accorder et il était impatient. Presque autant que Dejun l'était lui-même, la différence était qu'il était bien plus assuré que l'humain. Johnny remonta le long de son corps pour venir l'embrasser langoureusement et Dejun se sentit fondre. Ses chaleurs le consumaient, il avait de plus en plus de mal à former une pensée cohérente, mais ce n'était pas grave. Dans cette situation il n'avait pas besoin de réfléchir, seulement de se laisser porter.

Johnny prit son temps pour le rassurer, pour le mettre en confiance, et lorsque ses phalanges se frayèrent un chemin dans l'intimité humide de l'oméga il ne récolta que de petits cris appréciateurs. Les fluides lubrifiants l'aidèrent à préparer délicatement et rapidement le brun qui arrivait au bout de sa patience, il avait besoin de Johnny, maintenant. L'Alpha accéda à sa demande dès qu'il l'estima prêt à l'accueillir et il se glissa entre les chairs chaudes avec lenteur. La dernière chose qu'il souhaitait était de blesser Dejun. Ce dernier s'accrocha aux épaules robustes, les yeux fermement clos. Son corps était assailli de sensations, une légère douleur, une envie dévorante, et plus que tout, la sensation d'être entier. La dernière manqua de le faire pleurer tellement qu'il se sentait bien et il faillit demander à Johnny de le marquer sans plus attendre, peu importe la douleur que cela risquait de lui causer.

— Comment tu te sens ? murmura Johnny contre sa peau.

Incapable d'articuler correctement, Dejun se contenta d'émettre un son de gorge explicite. Il se sentait délicieusement bien, mais il avait besoin de plus et le chef de meute le comprit immédiatement.

— Je vais bouger, arrête-moi si quelque chose ne te plait pas, je ferai ce que tu voudras.

Et tout ce que voulait Dejun à cet instant était que Johnny lui fasse l'amour comme jamais personne ne le lui avait fait. Ses doigts se lièrent à ceux de l'alpha et il se laissa guider, le plaisir grandissant de plus en plus en lui jusqu'à lui faire complètement la tête. Le sexe du dominant qui allait en lui faisait couler un feu liquide dans ses veines, un plaisir tel qu'il n'en avait jamais connu. Johnny n'en menait pas plus large que lui, si ce n'était qu'il se retenait de son mieux pour ne pas se montrer brusque et pour rester attentif à la moindre expression de son amant. La mâchoire serrée, il posa son front contre la clavicule de l'oméga sans cesser de bouger en lui.

— Tu n'imagines même pas à quel point j'ai envie de te faire mien, murmura Johnny. Je te veux, je te veux si fort.

— Alors, fais-moi tien, murmura Dejun.

Johnny lui embrassa le front avec douceur, puis les lèvres avec plus de passion, sans rien répondre. L'oméga n'eut pas l'occasion de se poser des questions que Johnny se mit à aller et venir avec plus de force en lui et il ne put rien faire d'autre que crier son plaisir. Le plaisir était si intense, il en avait le cœur sur le point d'exploser. L'orgasme le faucha et le laissa pantelant, incapable de continuer à soutenir le regard de son amant. Johnny lui caressa les cheveux, un sourire tendre apaisant les traits tirés de son visage.

Dejun entrouvrit les yeux et tendit les bras en direction de son amant.

—Encore.

Nda :
Hello ! Bon, ce n'est pas le chapitre le plus instructif de l'histoire mais je le trouve tout doux et ils passent une sacrée étape dans leur relation hehe
Je vous souhaite une agréable journée, j'espère que vous avez passé un bon moment !
Dalion~ Kiss :3