Chapitre 5

– Dévone, nouvelle ici ? C'est cela ? C'est bien vous ? Que faites-vous là ? me dit Mme... Euh... Mme quoi d'ailleurs ? Je sais pas, enfin bref, me dit la prof d'histoire.

– Euh... Oui c'est moi. Ce n'est pas ici que je dois me rendre pour le cours d'histoire ? C'est écrit salle 112 sur mon emploi du temps. On est bien en salle 112, j'ai vérifié avant d'entrer. dis-je sans m'affoler.

Je suis perturbée par ce vouvoiement envers moi et de la part d'une personne du corps enseignant.

Bien sûr, je sais qu'au lycée les profs vouvoient leurs élèves mais quand il s'agit de soi ça fait bizarre. Pour ma part, je ne pense pas mériter cet égard. Ça ne me met pas à l'aise.

– Bienvenue au lycée Sanero ! Je suis votre prof d'histoire-géographie, Mme Hérault. Je crois que j'ai vue votre père quand il est venu aux portes ouvertes. Oui c'est la salle numéro 112. Mais j'allais justement vous cherchez, vous et votre classe. Vous êtes censée attendre avec les autres sur la cour, dans l'emplacement réservé. C'est comme ça tous les matins.

Je la regarde et pense : " Je ne comprends rien à ce qu'elle me raconte. "

La prof dû le voir à ma tête car elle me dit :

– Jimmy ne vous a t-il pas fait la visite et expliquer le fonctionnement de l'établissement ? J'ai cru comprendre que c'est lui qui en a été chargé ? À chaque début de cours les élèves attendent dans la cour à des emplacements réservés, ce sont des marquages au sol qui indiquent le numéro de salles. Entre les intercours par contre vous pouvez passez de salles en salles.

–D'accord. Jimmy ? dis-je à voix haute. Ah, oui ! Oui, il a commencé la visite mais je l'ai un peu écourté car j'avais besoin de rester seule un moment. Des problèmes de famille, vous savez ?

– Mmh, bon ! À la pause déjeuner Jimmy devra impérativement vous faire la visite. Cela évitera de vous perdre et vous comprendrez mieux le fonctionnement de l'établissement.

Je pousse un soupir intérieur, moi qui pensais m'être débarrassée de ce Jimmy. Il n'est pas méchant mais dégage quelque chose que je n'aime pas. Je pensais aussi m'être dispensée de cette visite inutile. Mais je hoche la tête pour faire bonne figure.

– Restez là s'il vous plaît Dévone, choisissez-vous une place et ne sortez pas de la pièce ! Cela ne sert à rien de descendre au rez-de-chaussée avec votre classe. Vous êtes ici, autant y rester.

Je hochais la tête, la prof sortie de la salle et je m'installais à une table au fond de la classe et n'y bougeais pas en attendant son retour.

5, 10 minutes plus tard, la prof revint avec une vingtaine d'élèves.

Tout le monde s'installa à sa place, la plupart des regards braqués sur moi.

La place à côté de moi resta vide, et c'est mieux comme ça.

- Dévone ! appela Mme Hérault. Voulez-vous vous présenter ?
Dire ce que vous faites ici en milieu d'année... etc ?

Je me lève de ma chaise et dis bien fort :

– Je vais juste vous dire que je m'appelle Dévone Eiber, j'ai 15 ans, et le reste, je pense que vous vous en ficher donc ça ne sert à rien que je vous le dise.

Quelques rires fusèrent dans l'assistance. La prof me regarda sévèrement de l'autre fond de la classe. Je m'empressais donc d'ajouter :

– Ce n'est aucunement une provocation, juste une constatation.

– Quel culot celle-là ! s'exclama un élève.

La prof l'interrompit en disant :

– Je ne vais pas vous forcer à dire des choses personnelles que vous n'avez pas envie de dire, mais il y a des manières de manifester votre désapprobation. Faites attention à votre language un peu cru, Dévone.

J'acquiesçais de la tête en faisant profil bas. Je me rassis.

Le cours commença et plus personne ne s'occupa de moi et c'est tant mieux.

J'écoutais les cours de la journée d'une oreille distraite.

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