Chapitre 4

Sac sur le dos, mes écouteurs sont toujours sur mes oreilles mais ne diffuse plus aucun son car j'ai stoppé la musique. Mon téléphone toujours dans ma poche, je fis face à la bâtisse.

J'éteignis rapidement mon portable et le plaçais au fond de mon sac tout en débranchant les écouteurs que je mis ensuite dans ma poche.

Une nuée d'élèves se précipitait à l'entrée du portail. Je fis de même car pas le choix.

J'entre dans la cour du lycée d'un pas assurée mais pas vraiment déterminé parce que je n'ai pas du tout envie d'être là. Je n'ai pas envie non plus de me laisser impressionner par quoi que ce soit ou qui que ce soit.

Je me sens stressée, oui, je le ressens mais je le nierais si jamais on me pose la question.

Mon stress se traduit par une sensation désagréable de nœuds dans le ventre, la gorge serrée et le cœur qui bat vite.

C'est une sensation humaine que de ressentir cela surtout lors d'une rentrée scolaire, qui plus est dans un nouveau établissement.

En me disant cela dans ma tête j'arrivais à laisser mon stress de côté puis petit à petit il s'estompa. J'ai cette chance de réussir à me donner de l'assurance et de la confiance en moi.

J'entrais donc et me fondis dans la masse d'élèves.

Je ne me démonterai pas !

Le monde grouillait de partout, le bruit et les conversations fusèrent. Je réussis malgré tout à me trouver un coin tranquille sous le préau. Je m'assis par terre contre le mur en me laissant glisser.

Mais à ce moment-là, je vis un jeune passer et s'arrêter devant moi.

Je ne le reconnus d'abord pas tout de suite. Quand il tourna la tête dans ma direction, je sentis ses yeux bleus, d'un bleu clair mais vif, perçant et déconcertant, se poser sur moi. Quand je le regardais, leurs couleurs me parurent soudain irréalistes, surnaturelles. J'eus l'impression qui lisait en moi. Ses yeux n'avaient rien de sinistres, glaciales mais ils étaient d'une pureté inexplicable.

C'est le garçon qui était assis à côté de moi dans le bus. Je détournais mes yeux des siens perturbée par leurs couleurs.

– Je te cherchais Dévone ! me dit-il d'une voix grave.

Perturbant plus encore : il connaît mon prénom.

– Des profs m'ont chargés de te faire visiter le lycée.

Voilà qui expliquerait pourquoi il connaît mon prénom. Je me lève et lui dis :

– C'est obligé de faire la visite ? Parce que là...

Je me retiens d'en dire plus mais je pense qu'il a très bien compris que je ne suis pas motivée.

Il hocha les épaules et me dit :

– Pas le choix. J'ai reçu des indications.

Décidément, il n'est réellement pas du tout bavard. C'est quoi son prénom d'ailleurs ?

Sans vérifier que je le suis, il se retourna et traversa la foule.

Je fus obligée de le suivre jusqu'à un grand hall d'entrée. Des casiers ornés de serrures étaient appuyés contre les murs.

Il y a près de 600 casiers à en croire les étiquettes numérotés collé dessus.

– Ici c'est le hall d'entrée où tu peux ranger tes affaires dans ton casier. Tiens d'ailleurs voici la clé du tiens. dit-il en me la balançant à moitié. C'est le casier numéro 558. La grande porte que tu vois devant toi est celle de la bibliothèque, tu peux y étudier pendant ton temps libre ou pendant les heures d'études prévues dans ton emploi du temps.

Il parlait d'une voix monotone, sans aucune motivation lui aussi. Cela se voyait qu'il n'avait pas choisi de me faire la visite. Cependant un peu par obligation et par respect aussi, je l'écoutais fournir ses informations.

On allait emprunter les escaliers pour monter à l'étage. Je ne lui avais rien dit jusqu'ici quand je lui demandais enfin :

– Comment tu t'appelles ?

– Ah oui. dit-il en se grattant l'arrière de la tête comme s'il se souvenait qu'il ne me l'avait pas dit. C'est Jimmy.

– Tu sais mon prénom du coup mais je te le dis quand même, c'est Dévone. Tu es en seconde d'ailleurs ? Moi oui ! On t'a donné mon emploi du temps et ma classe pendant que j'y pense ? J'aimerais bien filer, là. C'est gentil de ta part d'avoir commencé à la visite. Mais je me débrouillerai très bien toute seule. Merci en tous cas.

– Je suis en seconde dans ta classe, du coup oui, j'ai ton emploi du temps. Par contre si tu te retrouves perdue dans les couloirs ne compte pas sur moi. Et si t'es en retard, ne me le mets pas sur mon dos auprès du prof. dit-il toujours monotonement en me passant mon emploi du temps.

– C'est pas mon genre de faire ça. Je me débrouille très bien toute seule. Je suis autonome.

–J'ai pas dis le contraire. Sur ce : salut alors. dit-il en s'éloignant et en me regardant dans les yeux.

Il me laissait seule, ce qui me dérangeait pas, j'en avais besoin.

Enfin, j'avais surtout besoin de personne.

Je cherchais le numéro correspondant à mon casier. Le trouvais, y insérais la clé et l'ouvris.

Je mis mon sac dedans et grâce à la porte du casier ouverte qui me cachais, je me permis de sortir mon téléphone, de le rallumer et de l'utiliser. Je jouais à des jeux dessus, seule, en attendant la sonnerie.

Je ne risque pas de me faire attraper car personne n'est censé être à l'intérieur. Cinq minutes plus tard la sonnerie retentit, je rangeais mon portable éteint et pris mon sac. Tous pleins d'élèves, de têtes inconnus pour moi, envahirent le grand hall.

Mon emploi du temps à la main, je devais me rendre salle 112. Un plan était affiché dans le grand hall. Je l'étudiais quelques minutes. Cette salle est au première étage, côté gauche du couloir.

Entourée de d'autres élèves, je gravis les escaliers quatre à quatre, tournais à droite, regardais la numérotation des portes toquais et entrais dans la salle 112.

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