Chapitre 18

L'image de cette louve en tous cas, je ne l'oublierai jamais. Mais comme je me le suis promis à moi-même, je ne dis rien à personne. J'allais faire un deuxième dessin mais représentant la louve blanche cette fois-ci et j'allais le garder pour moi. 

En rentrant je saluais mon père, ma sœur, comme une journée normale sauf qu'à mes yeux ce n'en était pas une. Tout comme hier où j'ai croisée un autre loup d'ailleurs.

Evy avait l'air d'aller mieux, moins pâle en tout cas. Je lui remis ses médocs et je fus contente de savoir qu'elle se sentait même "assez bien" m'a-t-elle dit.

J'allais ensuite dans ma chambre. Je jetais négligemment mon portable sur mon lit, envoyais valdinguer mon sac de cours par terre sans y faire attention.

Je me mis à l'œuvre en m'installant à mon bureau. J'allumais la lampe, sortie papier, crayon et gomme.

Je repris au final mon téléphone et le branchais à mes écouteurs, je dessinais alors en musique. 

Vidée de tous mes problèmes, je me concentre sur ma tâche à accomplir. Je me laisse aller avec la musique aussi, grâce à cela je ne pense vraiment à rien. Quel bonheur de ne plus avoir conscience d'où je suis, de ce qu'il y a ou ce qu'il se passe autour de moi. C'est le seul moment dans ma vie où je m'en fiche d'être dans une nouvelle maison pour la millième fois. Dessiner ça peut se faire partout. C'est une passion et j'espère plus tard que ça devienne un métier. Dessinatrice de bande dessinée, pour moi ça sonne comme oublier ses problèmes pour toute une journée car je m'occupe à refaire le monde avec mes yeux et un crayon. Donc finalement, je n'aurais plus de problèmes dans ma vie et en plus c'est une passion donc c'est tout bénef.

Quand on m'appela pour dîner, bien sûr je vins. Mais le fait de ne plus être dans ma bulle, de ne pas avoir ma musique, ma feuille avec le dessin – qui prend forme petit à petit sous mes coups de crayons – me fis resonger aux événements de la journée. 

"Quand j'ai plongé mes yeux dans ceux de la louve, je me sentais étrangement bien. Puis à un moment j'aurais jurée que quelqu'un avait parlé. Pas Jimmy ! C'est sûr ! ce n'était pas une voix masculine. Non ! vraiment, elle était plutôt lointaine, comme venue des profondeurs d'une grotte. Oui, c'est ça ! une voix profonde, féminine mais gutturale. Quelqu'un nous épiais dans cette forêt ! ça me parait maintenant certain ! pensais-je tout en mangeant." Je répondais au pif aux questions de mon père sur comment s'était passée ma journée. J'étais distraite à cause de tous ce qui se passais dans ma tête.

- Oh ! Dévone, écoute s'il te plaît ! lança mon père assez fort pour me sortir de ma rêverie tout de même.

Comme c'est là, il avait un truc à important nous dire à Evy et moi.

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