Chapitre 13
Sur le parking deux motos attendaient. Bien sûr, il n'y avait pas qu'elles sur ce parking — il en y avait d'autres et des voitures aussi — mais je n'eus d'œil que pour elles.
"C'est la première fois que je vais monter sur un deux-roues. pensais-je. Par contre hors de question de l'avouer."
Mon père n'a jamais voulut que je possède de deux-roues ! ni que je monte sur ceux des autres bien entendu. Mais là, il ne sera pas là pour le voir. Je ne lui dirai pas non plus. Lui dire reviendrai à être puni à vie de liberté.
Vic et Sasha étaient déjà à califourchon sur leur moto.
- Tu veux monter avec qui ? Me demanda Sasha.
- Moi, j'ai pas le droit de donner mon avis ? Intervient Jimmy l'air vexé.
On l'ignora tous. Pour toute réponse à Sasha, je m'approchais de lui et sa moto. J'attendis qu'il me propose sa main pour m'aider à monter car je refusais d'admettre à cause de mon égo surdimensionner — je l'admets (bon, qu'à moi-même mais c'est une autre histoire) — que je n'arrivais pas monter sur une moto C'est ce qu'il fit, Sasha me tendit sa main et aida à me hisser.
Je vis Jimmy se diriger vers l'autre moto et y monter sans l'aide de Vic avec une agilité remarquable.
- On vous dépose où ? Demande Vic.
- Déposez-nous tous les deux au même endroit s'il vous plaît ! Vous savez quoi ? Je vais vous guidez. Donc au pire Sasha passe devant Vic et Vic t'auras qu'à le suivre. Dis-je aux deux gars.
- Mais c'est que ta pote est autoritaire, dis-donc ! fit remarquer Sasha à Jimmy, puis à moi : Je connaît le coin, hein. T'aurais juste à me donner l'adresse et je t'y conduis sans soucis.
- C'est pas ma pote mais ma voisine. Oui, t'inquiète ! j'avais remarqué. Quand elle m'a trainé jusque dans l'bar. Elle a été très autoritaire aussi. J'la connais pas vraiment mais je sais qu'elle a un sale caractère.
- Exact. J'prends ça pour un compliment d'être autoritaire ! alors merci les gars. rétorquais-je. Pour te répondre Sasha, moi, mon adresse, je veux pas faire l'effort de la retenir. J'débarque !
Je leur avais répondu à tous deux d'un ton plus amuser qu'en colère. J'admets avoir du caractère mais j'estime que c'est bien car c'est ce qui fait ma force.
- Ah, ah ! OK ! me lança Sasha. Oui, c'est ce qu'on va faire, Vic va me suivre et tu me guides alors. A moins que Jimmy connaisse son adresse ? Vous êtes voisin, ça règle la question des destinations.
- Mais ça sert à rien ! affirma Jimmy assez fort pour être entendu. On habite derrière la forêt. Déposez-nous avant la forêt et on fera le trajet à pieds pour le reste.
Vic, qui était resté en retrait pendant la conversation, attendait visiblement que Sasha passe devant.
- Tu veux mon casque ? poursuivit Sasha. J'en ai qu'un seul, mais moi, je peux très bien ne pas en porter. Ça ne me gêne pas.
- Oui OK ! Je veux bien, merci ! Lui dis-je. Faut pas qu'on se fasse arrêté alors. Tu devrais en porter aussi.
- Oui. Of, c'est pas là qu'on va se faire contrôler quand même.
Je suis peut-être en train de désobéir à mon père car je suis montée sur ce deux roues mais s'il m'arrive quelque chose, au moins, on ne peut pas dire que j'ai été irresponsable à 100 %. J'ai un casque au moins.
Pas que je crains quoi que ce soit ou que j'ai peur de mon père. Mais je ne tiens pas à désobéir pour le plaisir ou pour faire quelque chose de mal. La justice est quelque chose qui me tient à cœur, j'ai toujours pris des décisions qui me semblent justes. J'ai été élevé dans cet esprit je crois.
Bon, dans certains cas, c'est vrai qu'il faut tout de même savoir s'amuser et lâcher prise. Mais là c'est pas le moment, le but est seulement que je rentre chez moi.
Les motos démarrèrent dans un vrombissement et une odeur d'essence se répandit autour de nous pendant que j'enfilais le casque. Il m'allait plutôt bien de ce que je voyais à travers le rétroviseur. J'avais une allure de vraie motarde avec. J'avais une aussi un air un peu mystérieux du fait que l'on ne voit pas mon visage, ni même mes yeux derrière la visière. Par contre, moi, je voyais tous comme derrière la vitre teintée d'une voiture. Sur cette moto je me sentis libre d'aller où je veux, quand je veux.
Je dirigeais Sasha sur les petites routes de campagnes. Je sentis le vent soulever et s'insinuer dans mes cheveux qui dépassaient du casque. C'était super agréable ! Je sentais la vitesse à laquelle on avançait dû à ce vent. Cela me fouettait les bras. Il s'abattait sur moi avec un claquement mais ça ne faisait étrangement pas mal, ça rafraîchissait.
Quand on a commencé la route, je dûs m'accrocher à la taille de mon conducteur pour ne pas tomber ou du moins être déséquilibrée. Je sentais ses abdos développés saillir sous son tee-shirt.
Je n'avais pas peur d'avancer sur cette moto contrairement à ce que j'aurais pensé au fond de moi. Je me laissais juste faire par les mouvements que Sasha "disait " de faire à sa moto. Je me sentais vraiment libre car pour une fois je n'imaginais pas cette liberté dans ma tête, elle était réelle.
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