Chapitre 1

Je m'appelle Dévone Eiber, j'ai 15 ans. J'ai les mêmes yeux verts que ma mère et les mêmes cheveux que mon père et ma sœur : roux cuivré.

Je vous présente mon père Andrew, il exerce en tant qu'avocat dans de grands tribunaux. Ma mère, elle, est décédée quand j'avais deux ans dans un accident de voiture. J'aurai tellement aimé savoir ce qu'est l'amour d'une mère. Savoir quels points communs autres que nos yeux nous possédons. Je ne l'ai pas connue mais j'aurai tellement voulu. Je l'aime, ma mère. C'est dû à ce lien entre un enfant et sa mère que l'on ne peut jamais briser dans la vie ou même dans la mort, ce lien, cet instinct maternel. J'ai su, malgré tout, durant ma vie me remettre de dures épreuves, (tout le monde en a traversé ou en traversera), de quelque chose, quelqu'un que je ne connaîtrai jamais. 

S'il y a bien une chose que m'a dit mon père et dont je me souviens c'est que il faut toujours avancer dans la vie et quoi que je fasse maman serait fière de moi. Elle est à mes côtés d'une certaine manière car je pense à elle.

Je ne veux pas jouer la fille nostalgique et triste. Je suis quelqu'un qui ne regarde pas le passé mais plutôt l'avenir. Avoir mon père et ma sœur à mes côtés est une très belle chose même si parfois ils ont l'impression du contraire avec mon sale caractère.

Ce qui me décrit le mieux c'est justement, je dirai, un, mon sale caractère d'ado chiante et, deux, j'adore le dessin. Ça fait partit de moi, le dessin est un passe-temps et une passion à la fois. Le dessin est aussi mon seul réconfort dans les moments difficiles, tel que celui-là, par exemple.

– Mon petit démon préféré ! Tu as oublié de sortir de la voiture un carton de vêtements à toi. dit mon père en rentrant dans la pièce que l'on m'a attribuée en tant que chambre.

Sa voix m'a fait sortir de mes pensées. Ah oui, mon petit démon préféré, ah c'est un surnom que mon père m'a donné quand j'étais petite à cause de mon tempérament déjà bien trempé. Mais il sait pertinemment aujourd'hui que je n'aime pas qu'il m'appelle comme ça. Alors je le gratifie d'un regard menaçant, pas contente. Il sait à présent qu'il ne faut pas qu'il recommence.

Papa me dit en levant les yeux au ciel : " Oh ça va personne d'autre que toi et moi ont entendu ton surnom. "

– Si moi j'ai entendu ! lança ma sœur, Evy occupée, elle aussi, à ranger dans la pièce d'à côté (sa chambre).

On l'ignora.
Papa s'aventura dans les décombres de vêtements à terre, jusqu'à moi. Il posa le carton à mes pieds. Regarda ensuite de ses yeux bleus la pièce en bazar autour de nous et déclara :

- Et bah, c'est bien, tu as bien avancé. Si tu continues à ranger à cette vitesse-là, tu ne tarderas pas à avoir fini.

- Est-ce ironique ? Rétorquais-je. Parce qu'à vu de nez, là comme ça, je dirai que 90% de mes affaires sont encore dans les cartons ou éparpillés par terre. Regarde-moi ça ! On ne peut même plus mettre un pied devant l'autre.

- Essaie d'être optimiste et de bonne foi. Tous objets finiront par trouver une place ici, j'en suis sûr, comme toi et ta sœur.

Je pousse un grand soupire, ne dis rien mais n'en pense pas moins.

Mon père quitta la pièce et me laissait seule avec mon désespoir. Encore un nouvel emménagement. Eh oui c'est pas la première fois, malheureusement. Depuis que je suis en vie, j'ai déménagé dix fois. Et ma sœur neuf fois. Elle a deux ans de moins que moi.

Bref, pour moi commence un dixième calvaire. Nouvelle maison, nouvel environnement, nouveau lycée, nouveaux amis ou pas d'ailleurs, mais tout cela demande à ce que je me réintègre encore une fois dans la société et ce n'est pas facile. Ça fait dix fois que je tente inlassablement d'arriver à me construire une vie normale, stable sans jamais y parvenir. Je suis à bout, c'est la mauvaise nouvelle de trop ce déménagement. C'est pour cela que je dis que je vis là un moment difficile.

Tout en pensant à ça j'entassais mes vêtements et autres babioles dans l'armoire. Trois quarts d'heure plus tard, la plus grande partie de mes affaires se trouvait à l'intérieur.

À ce moment-là, Evy entra dans la pièce, se planta devant moi et me dit en me fixant de ses beaux yeux bleu vert (presque identiques aux miens mais avec des nuances de bleus en plus.) :

- Aurais-tu vu mon pull préféré dans tes affaires, tu sais, il est bleu marine ?

- Non ! Lui répondis-je sèchement (ce qui est vrai) peux-tu, t'en aller d'ici, tu vois, je range mes affaires donc tu déranges un peu.

- Non ! Tu n'es pas obligé d'être aussi sèche avec moi. Je comprends que tu sois fatiguée de nos longues heures de trajet en voiture mais ne me parle pas comme ça.

- C'était une question rhétorique. Alors va-t'en !

- Ce n'est pas parce que cet emménagement te saoul que tu dois t'énerver sur quelqu'un, sur moi, qui plus est.

- Je n'étais pas énervée avant mais là, maintenant je le suis, bravo ! Je te dis de sortir d'ici alors tu sors.

Elle sortit de là en tapant des pieds, en me jurant qu'elle ne va pas laisser passer ça, qu'elle se vengera et ça ne m'intimidait pas le moins du monde.

Elle m'énerve, tout m'énerve. Je ne veux parler à personne. Ça me saoule, oui, je n'ai pas envie d'emménager ici. Je ne ferai aucun effort, je n'en peux plus de tous ces déplacements perpétuels. Quand je suis en colère j'en veux à la terre entière.

Je plonge sur mon lit, exaspérée. On est samedi et au lieu de me retrouver avec mes potes en train de me taper des barres en ville et faire des boutiques, je suis en train d'enmménager dans une maison (dans laquelle je ne me sens même pas chez moi puisqu'avec dix déménagements au compteur j'ai appris à ne m'attacher à rien) en rangeant mes affaires. Beaucoup moins glamour tout d'un coup !

Notre père, nous a autorisé à Evy et moi, durant une semaine à ne pas aller en cours, le temps de s'habituer au lieu, le temps d'adaptation... etc.

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