"Tu écris quoi?"

Alex leva la tête, la jeune fille aux yeux bleus foncé de la bibliothèque le regardait.

"Rien. Il rangea son cahier et ferma son stylo plume noir.

-Oh, pourtant à la bibliothèque tu ne travaillais pas dessus? Demanda-t-elle avec un sourire insistant.

-Non. Elle l'avait remarquée, peut-être savait-elle qu'il l'observait ce jour-là?

-Ah. D'accord."

Elle s'éloigna de la table d'Alex, les bras autour de sa taille, pour rejoindre son groupe d'amis. Cette fille était donc aussi en première année et qui plus est, dans sa classe, ce qu'Alex n'avait bien sûr pas remarqué vu qu'à part ses amis, le reste de la classe l'intéressait peu. Mais il se demandait pourquoi cette fille étudiait le programme de deuxième année au lieu de celui de son niveau.

Quelqu'un lui donna une tape sur l'épaule.

"Alors Alex, tu dragues?

-Non Tom, soupira-t-il, je la connais pas, elle me demandait un renseignement.

-Oooh, pourtant elle est mignonne, ça fait longtemps que tu n'as pas pécho! Ajouta un autre garçon à côté du fameux Tom."

Bon, ses amis n'étaient pas non plus les personnes les plus distinguées et raffinées, mais ça lui suffisait. Ses deux amis allèrent s'assoir à côté de lui tandis que la cloche sonnait ce qui permit à Alex de ressortir tranquillement son carnet sans être dérangé.

Son petit carnet bleu turquoise ne se fondait pas dans le décors mais avec son stylo plume noir et son encre bleue foncée, ils s'accordaient tous parfaitement et c'est ce qu'il aimait.

Souvent, on lui demandait pourquoi il écrivait au stylo plume alors que les ordinateurs on écrivait souvent plus rapidement.

Mais pour Alex le bruit du papier froissé, celui que coupe, celui qui créer, un bout de feuille où l'encre d'étale sous un doigt abimé ou à peine né ; il préférait ça au numérique.

Pourtant sur internet, on pouvait trouver des gens merveilleux à des milliers de kilomètres de nous, des gens qui nous ressembles et nous comprennent, ceux avec qui l'on peut partager nos textes et nos doutes, nos espoirs.

Alex aimait les deux.

"Tu as caché ton carnet tout à l'heure parce que tu ne voulais pas que je sache ce que tu y écris?"

Sa voix douce et si dure à la fois résonna dans son coeur, traversa ses tympans. Le son de chaque mot était plus tranchant qu'un bout de papier trop bien taillé. Il leva son regard vers elle.

"Oui."