Le harcelement
J'avais peur. Toujours cette même peur quand je descendais les quelques marchés du bus. Ces simples marches qui me séparaient de deux mondes différents. L'un dans le bus, à l'abris de tout. Et l'autre le dehors, cet endroits où j'étais faible, impuissant. À découvert. Ce monde que je détestais. À cause de lui, tous les soirs, une cascade de larmes dévalait mes joues déjà rougies par la douleur. Tous les soirs c'était la même chose. Les pleurs. Les crises. Les angoisses. Les cauchemars la nuit. Et ce manège infernale se répétaient tous les jours de tous les mois de toutes les années depuis mes 14 ans.
J'avais si peur de ce monde extérieur au bus que je descendais toujours la dernière. Mais une fois que j'étais seule, je me blottissais dans le siège et me baissais en espérant que le chauffeur ne me voit pas pour qu'il reprenne sa route et me ramène chez moi. Mais son œil malveillant traînait partout et à travers lui il me disait de sortir immédiatement !
Là, je me dirigeai, entre les sièges, dehors. Je descendais les trois marches.
Au moment où j'ai posai mon pied sur le trottoir mouillé, j'ai encore ressenti cette peur. Toujours la même. Celle qui me suivait en permanence depuis trop longtemps.
La porte du bus se referma derrière moi, me laissant seule, encore, dans ce monde impitoyable. Mais je savais qu'ils étaient là. Qu'ils me regardaient. Qu'ils m'espionnaient comme chaque matin. Qu'ils allaient surgir derrière moi.
Pour éviter ça, même si je savais que c'était impossible, je hâtai le pas pour rentrer dans mon lycée. Mais c'était trop tard. Encore une fois.
4 mecs. Pantalons déchirés. Sacs noirs sur le dos. Capuches cachant le visage.
C'était eux.
Mon pire cauchemar.
Je restais là, à les regarder avancer vers moi. Comme tous les matins. Je les laissais faire. Comme toujours. Tétanisée par la peur.
Ils étaient là juste devant moi. Une larme solitaire s'échappa de mon œil. Et ça les faisait rire. Comme tout le temps. Ils riaient laissant apparaître leurs dents jauni par la cigarette. Leur éclat de voix résonnait en boucle dans ma tête. Une boucle infernale !
Un d'eux s'approcha de moi.
Lui. Le chef. Le pire.
Il me regarda avec son œil pervers et rempli de puissance.
J'avais peur.
Les trois autres vinrent me tenir. Je ne pouvais plus bouger.
- Alors, commença le chef, toujours avec sa voix horrible, tu as ce que je t'ai demandé ?
De l'argent. Chaque fois. Mais toujours plus. Je n'en avais pas aujourd'hui. Je n'avais pas pu en prendre.
Mes parents n'en avaient plus ! Tout comme moi.
- Non ! lachai-je sans même regarder mon agresseur.
- Non ? repéta-t-il étonné. Et pourquoi ça ?
- Parce que je ne suis pas à tes ordres !
Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de dire ca.
J'allais le regretter amèrement.
À ces mots, celui qui était devant moi, lâcha un rire. Un rire forcé. Et ses acolytes suivirent. Ils riaient tous aux éclats. Encore.
- Vous entendez les mec ? cria-t-il. mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
- Il faut la punir ! j'entendis.
- Très bonne idée.
Le chef de cette bande monstrueuse se retourna à nouveau vers moi. Il me prit le menton pour que je le regarde. Mais ce n'était pas juste pour ça. Je le savais.
Une gifle vint me claquer le visage. Et encore une. Et encore. Chacune plus forte que les précédentes.
Moi, mes larmes se multipliaient. Eux, ils riaient. Toujours aux éclats.
Je ne pouvais rien faire. J'aurais pu crier mais personne ne m'aurait entendu, ils étaient tous en cour.
Comme d'habitude.
- Arrêtez s'il vous plait, sanglotai-je.
Il reprit de plus belle. Je sentais mes joues rouges de douleur.
- Stop ! criai-je
- Vous avez entendu les gars, cette petite chose nous donne des ordres ! C'est qu'elle se rebelle.
- A nu ! aboya la voix du garçon qui me tenait.
- A-nu ! Répétait en cœur la bande.
Un sourire de vainqueur éclaira cette personne sans cœur qui se trouvait devant moi !
- Ce n'est pas moi qui l'ai dit ! se défendit-il en levant les mains en l'air.
Il me prit fermement le bras, m'enfonçant presque ses ongles dedans.
J'avais mal. J'avais peur. Trop peur.
- Non ! M'égosillai-je
- Tu peux crier autant que tu veux personne ne t'entendra !
Il me débarrassa de mon sac le jetant loin derrière lui.
- Tu vas adorer, me dit-il toujours ce sourire aux lèvres.
Il m'enleva mon manteau, mon T-Shirt.
Il me prit et aller m'allonger par terre, derrière un buisson. A l'abris des regards.
Mon pantalon glissa le long de mes jambes.
Mes sous-vêtements étaient eux aussi dans la terre sèche.
- Laisse toi faire, me prévint t-il en commençant à me toucher. Ça ne durera pas longtemps.
Toujours cette même l'arme qui vint s'écraser au sol.
Ça recommençait.
Comme tous les jours.
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Voilà une partie sur le harcèlement. Elle n'est pas pareil que les autres mais j'espère qu'elle vous a plus quand même.
J'attends vos mots pour la prochaine partie ...
Merci à LittleBirdy9 pour son idée !
-jujube31-
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