Chapitre 4
Pourquoi ces sirènes ne pouvaient-elles donc pas cesser de chanter ?! Myosotis se retourna une nouvelle fois dans son hamac. Impossible de trouver le sommeil. Ces pensées étaient comme des papillons qui volaient en pagailles, et visiblement ce soir, ils ne voulaient pas arrêter de battre de leurs ailes délicates. Caleb avait un lien avec Anémone, mais lequel ? Pourquoi personne ici ne lui expliquaient clairement ce qui se passait ? On se contentait simplement de lui donner des consignes. Elle poussa un long soupir. Et ces Perdus... Cette histoire était bien trop étrange. Le regard du Perdu ne la quittait jamais. Car ce regard était monstrueux. Elle frissonna. Ca faisait des heures qu'elle cogitait dans son hamac. Elle avait chaud et mal à la tête. La lumière de la lune se faisait de plus en plus aveuglante. Elle se leva mécaniquement et se dirigea vers la fenêtre. Elle se pencha pour mieux voir le reflet de la lune sur l'océan. Elle le fixa jusqu'à ce que ses yeux deviennent sec et lui fassent mal. Elle cligna des yeux, et quand elle les rouvrit, ses mains agrippées sur le rebord avaient des griffes. Elle recula horrifiée et cligna de nouveau des yeux. Ses mains étaient parfaitement normales.
« Mais qu'est-ce qu'il se passe sur cette île ? » songea-t-elle.
Elle porta sa main à sa front brulant. Une perle de sueur roula sur son visage. Le mal de tête redoublait d'intensité. Elle avait l'impression qu'on martelait les parois de son crâne. Elle avait l'impression qu'elle allait étouffer. Elle ouvrit sa porte et se rua dehors. Elle prit une grande inspiration. Les arbres devant elle tournait infernalement. Elle regarda en bas, et sa vision se troubla. Elle crut tomber, alors elle recula et se plaqua contre le mur de sa cabane. Elle se laissa glisser et s'assit par terre, attendant que la crise cesse. Elle s'endormit sur le palier de sa chambre.
Elle se réveilla avec des picotements dans les doigts, mais à son grand soulagement le mal de tête avait disparu.
Elle descendit et se dirigea vers la grande table de petit déjeuner. Elle prit une assiette et la rempli de fruits. Elle s'assit à côté de Désirée, car elle était sa seule « amie » pour l'instant.
- Ah tiens ! Salut la nouvelle ! fit-elle.
La belle se pencha et hella une fille qui étaient installée en face d'elle.
- Hey ! toi !
L'interessée la regarda avec de grands yeux étonnés.
- Oui toi, avec les cheveux gras ! Ca te dérangerais de bouger ton bras mollasson et de me passer la carafe de jus d'orange ?
Le fille s'empressa de s'exécuter.
- Tu te comportes toujours comme ça ? demanda Myosotis.
- Bah oui. Je vois pas où elle le problème.
« Quelle belle mentalité au sein de se camp ! » pensa-t-elle.
- Alors Myo, toujours pas de pouvoirs ? demanda-t-elle en épluchant une pomme.
Elle baissa les yeux sur son assiette.
- Non...
- Ca va venir, ne t'inquiète pas.
Ce fut la seule phrase avec un peu de douceur qu'elle lui adressa.
- Les filles ! s'exclama Caleb qui venait d'arriver.
Les picotements dans les doigts de Myosotis revinrent.
- Préparez-vous, je vous emmène avec moi ! On va aller au fossé de la désolation chercher des plantes médicinales. déclara-t-il d'un ton joyeux.
Quand il s'éloigna, Myosotis fit avec un haussement de sourcil :
- Le fossé de la désolation ?!
- Oui, les premières âmes errantes qui sont arrivées ici étaient de sacrés dépressifs !
Elle pencha la tête sur le côté en souriant et rassembla sa longue chevelure verte pomme pour les attacher en une queue de cheval. Elle se leva dans un mouvement de grâce et de beauté digne de la déesse qu'était Désirée. Tous les yeux qui se posaient sur elle se mettaient à briller.
- Bon, on y va ou pas miss j'épluche ma poire pendant un quart d'heure ?
Dommage qu'elle parlait comme un vrai camionneur.
Ils marchèrent le long de la plage. Le soleil tapait sur leur nuque, et par moment, la vision de de Myosotis se troublait. Caleb lui racontait l'histoire de chaque arbre tout en faisant une rapide visite guidée des alentours.
- Alors, où sont les Perdus ?
Il rit.
- Dis-donc, tu ne lâches jamais l'affaire toi !
Elle haussa les épaules.
- J'aime obtenir des réponses à mes questions.
- Ce n'est pas dans le coin. répondit-il avec un sourire ravageur.
- C'est dans quel coin alors ? insista-t-elle avec une pointe d'agacement.
Peu importe dans quel endroit ils se trouvaient, ce n'était jamais dans le coin.
- Pas ici.
S'il croyait que sa tête d'ange allait l'empêcher de continuer... Et bien il avait raison. Myosotis avait trop mal à la tête pour réfléchir. Elle se concentra sur le chant des sirènes pour ignorer ses maux.
- Putain, elle la ferme jamais ces pouffiasses ! commenta Désirée avec la délicatesse qui la caractérisait.
Ils lâchèrent un petit rire.
- Attention. avertit Caleb.
Ils étaient arrivés quelque part où la terre était complètement desséchée. Au milieu d'eux était creusé un immense trou : le fossé de la désolation. Caleb ne lui avait pas dit que les parois qu'ils avaient à parcourir étaient si fines.
- Ok, on y va. Longez bien les côtés, et faites attention où vous mettez les pieds.
Il se lança le premier, et Désirée le suivit. Elle lui lança un regard qui disait « T'y vas ou t'attends que les sirènes la ferme ? » (Précisons-le, les sirènes chantent à longueur de journée). Myosotis s'avança donc, mais sa tête la faisait de plus en plus souffrir. Soudain, tout se mit à tourner autours d'elle. Elle ralentit, essaya de se concentrer, mais ça ne changeait rien, elle voyait se pieds en trois. Elle se rappella à quel point elle avait peur du vide et son état empira. Elle se figea net. Caleb et Désirée étaient déjà arrivés de l'autre côté.
- N'ai pas peur, tu y es presque, garde courage, je vais venir te chercher. déclara-t-il avec une voix douce.
Elle vit une silhouette floue s'avancer vers elle. Elle voulut la rejoindre, mais son pieds ne rencontra que de l'air.
Et elle tomba, tomba, tomba.
***
L'ange déploie ses ailes, et répand des plumes noires partout autours de lui. Elle est si belle, cette créature obscure. Le garçon ne pense plus qu'à une chose : se rapprocher d'elle. Il avance, l'ange le fixe avec un grand sourire aux lèvres. Au moment où le garçon tend la main vers elle, l'atmosphère change complètement. Les ailes de l'ange se mettent à bruler et son corps et transpercé par des balles. Il veut crier mais aucun son ne sort de sa bouche. Puis c'est le noir complet.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top