Je suis désolée pour tout le temps que j'ai mit pour écrire ce court chapitre. Bien que "La mélodie des jours sombres" touche à sa fin, j'ai de moins en moins d'inspiration pour les chapitres. J'espère malgré tout que ce chapitre vous plaira ! :D

Gabin attendait patiemment sur la plage, de plus en plus inquiet. Pourquoi Myosotis mettait-elle tant de temps à revenir ? Cela faisait maintenant une heure qu'elle était partie. Il se leva, fit les cents pas, se rassit, puis se releva et recommença l'opération. Il crut entendre un cri provenant de la mer. Aussi vif que l'éclair, il tourna la tête pour voir qui l'appelait. Il crut voir au loin des sirènes portant une personne à bout de bras.

- Viens ! Aide-nous ! cria une des femmes.

Pas question. Ca ne pouvait être qu'un piège. Une fois les pieds dans l'eau, elles les lui attraperaient et le coulerait.

- Où est Myosotis ? hurla-t-il en retour.

Les sirènes avançaient vers lui, et il pouvait distinguer de mieux en mieux la silhouette inerte qu'elles soutenaient.

- Ici. Répondit la blonde.

Il s'approcha de l'océan et l'écume caressa ses pieds. En plissant les yeux, il put apercevoir Myosotis, évanouie, son cors dénué d'énergie coulant à moitié sous l'eau.

- Nous ne pouvons pas aller plus loin. Déclara la brune. Viens, si tu tiens à ton amie.

Incroyable. Des sirènes censées donner la mort venaient de sauver une vie. Il entra en courant dans l'eau et ne tarda pas à les atteindre. A ce moment, il n'avait pas peur d'être noyé par une des sirènes, mais était effrayé à l'idée que Myosotis ne puisse pas s'en sortir. Il glissa un merci anxieux aux sirènes puis prit délicatement Myosotis dans ses bras. Il se hâta de regagner la rive d'une marche rapide. La tête et les bras de la jeune fille bougeaient mollement au rythme de ses pas. De plus, ils étaient recouverts d'écailles bleus ou vertes, tout comme certaines parties de son visage. Les écailles disparaissaient et réapparaissaient tour à tour. Il la posa sur le sable et la regarda sans savoir quoi faire. Ses habits étaient trempés tout comme son corps secoué de spasmes. Il se pencha et sentit un léger souffle s'échapper de sa bouche.

- Tiens bon. Lui ordonna-t-il.

Il lui fit les gestes de premiers secours et elle se mit à cracher plusieurs jets d'eau. Petit à petit, elle ouvrit les yeux. Il passa un bras derrière son dos pour l'aider à se redresser. Son cœur battait à tout rompre pour exprimer la peur qu'il avait ressenti à l'idée de la perdre.

- Myosotis. Murmura-t-il en la ramenant contre lui.

Elle porta sa main écaillée à sa bouche et toussa. Il frotta amicalement son dos pour réchauffer son corps tremblant et passa une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux derrière l'oreille.

- Tout va bien. Assura-t-il.

Elle plia ses jambes et les ramena contre sa poitrine. Elle claquait des dents et des écailles continuait d'apparaître.

- J'avais perdu le contrôle. Expliqua-t-elle, ses yeux grands ouverts fixant la mer au loin.

Elle venait seulement de se rendre compte qu'elle venait de frôler la mort, et, plus important, à quel point elle tenait à sa misérable vie. Elle savait que là-bas, une fois partie, elle serait bien meilleure. Vidée d'énergie, apeurée et frigorifiée, elle se laissa aller contre Gabin. Elle entendit son cœur battre la chamade.

- J'ai eu peur, tu sais. Déclara-t-il.

Elle ne répondit rien, elle était trop abasourdie par la situation pour la faire. Au bout d'un moment, elle finit par dire :

- Pendant que je me noyais, je vous ai vu. Toi, Mitsuki, Blizzard, et même Désirée. Alors, je ne voulais plus couler, je voulais continuer de me battre. Sa voix se brisa. Mais j'y arrivais plus. J'avais beau me débattre, je n'arrivais plus à nager. La seule chose que je pouvais faire c'était contempler ma mort.

Elle essuya furtivement une larme qui s'était échapper de ses yeux.

Il ne répondit rien et se contenta de l'observer. Finalement, il embrassa le sommet de son crâne, se releva et lui tendit la main.

- Tu as la force de te lever ?

Elle hocha fébrilement la tête, attrapa sa main et se leva du mieux qu'elle put. Ses jambes étaient tremblotantes mais au moins elle tenait dessus. Il passa son bras derrière ses épaules afin de la soutenir et tous les deux, ils se mirent doucement en route vers le camp. Myosotis était totalement sonnée. Sa bouche était entrouverte mais aucuns mots n'en sortaient. Elle avait failli mourir. Mais surtout, cette noyade signifiait bien plus. Malgré ses écailles qui s'effaçaient petit à petit, elle n'avait plus le contrôle de ses pouvoirs. Elle n'avait plus le contrôle d'elle-même. Elle était... non, elle ne pouvait pas le prononcer. Elle ne pouvait se résoudre à être une Perdue. Elle se battrait jusqu'au bout pour garder son âme intacte.

Mais elle savait, tout au fond d'elle, qu'une partie d'elle avait coulé, et n'avait pas résisté à la noyade.