Blizzard ☁️
Tonight I'll have a look
and try to find my face again
Buried beneath this house
My spirit screams and dies again
Back against the wall. Cage the elephant
Apeurée, le jeune fille s'écroula sur le sable. Elle se releva, et, les bras tremblants, retira le baillon qu'on lui avait mis dans la bouche. Une forte envie de pleurer se fit ressentir. Non, ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas être sur cette île. Elle entendit des pas derrière elle, ce qui la fit sursauter. Elle se trouva nez à nez avec un garçon brun, peau bronzé et yeux marrons. Elle distingua une cicatrice près de sa bouche lorsqu'il lui sourit. Elle rougit et baissa les yeux. C'était l'un des garçons le plus beau qu'elle n'ai jamais vu.
- Qui es-tu ? demanda-t-il d'un ton doux.
Elle releva ses yeux transparents vers lui et ses lèvres pâles s'étirèrent en un sourire timide.
- Anaïde.
- Moi c'est Caleb, enchanté. Suis-moi, je vais te montrer les camps.
Comme elle restait clouée sur place, il lui prit la main et l'entraina à sa suite. Tout d'un coup, elle n'avait plus peur. Il la guida à travers la forêt jusqu'à une place où les maisons se situaient en hauteur. Il lui montra sa chambre, la présenta aux autres âmes errantes puis elle dû participer au rite. Il maquilla sa peau et coupa ses beaux cheveux blancs.
- Tu es l'une des nôtres maintenant. déclara-t-il.
Jamais elle n'oublierait cette phrase.
Anaïde, c'était le genre de fille perdue, un peu maladroite. Elle avait un corps longiligne et tout en elle était délicat. Caleb décida de la prendre sous son aile, pour son plus grand plaisir. Elle se sentait protégée, et surtout, elle se sentait tombée de haut. Tombée amoureuse. Le deuxième jour, il l'emmena à une magnifique oasis, et lui avoua que c'était le seule endroit de l'île où personne ne pouvait les voir. Il lui dit aussi qu'il sentait de puissants pouvoirs en elle, et qu'elle avait l'air différente.
Malgré la timidité désarmante d'Anaïde, ils se rapprochèrent très vite. Elle se perdait souvent dans la forêt, et c'était toujours lui qui venait la chercher. Il est possible qu'à la fin elle faisait exprès de perdre son chemin. Caleb a vite compris que c'était sa façon à elle de dire « Je t'aime ». La quatrième jour, ses pouvoirs apparurent. Elle s'évanouit 3 fois dans la journée. A son réveil, Caleb se tenait à ses côtés.
- Fais attention. Repose-toi bien. Je sais à quel point c'est épuisant.
Allongée dans le lit de Caleb, elle sourit. Ses yeux étaient roses à cause de la fièvre. Elle ferma les yeux et se rendormit.
Le lendemain, elle se sentait mieux. Elle ne domptait toujours pas ses pouvoirs, mais au moins elle tenait debout. Elle se rendit sur la plage, et comme elle l'avait espéré, Caleb la rejoint. Ils s'assirent côte à côté sur le sable chaud et observèrent la mer.
- Tes pouvoirs sont incroyables tu sais. fit-il.
- Merci.
- Tu peux me remontrer ?
- C'est que... je ne sais pas vraiment comme faire.
- Allez, s'il te plait.
Elle sourit.
- Ok.
Elle ferma les yeux et se concentra. Ses mains devinrent brumes, puis tout le reste de son corps. La garçon écarquilla les yeux.
- C'est incroyable !
- Tu penses ?
- Oui ! C'est vraiment génial ! Tu imagines tout ce qu'on pourrait faire avec ? Ton pouvoir est peut-être la clef pour s'échapper d'ici !
- Caleb... Je ne veux pas me montrer pessimiste, mais on ne peut pas partir.
- Avec ton pouvoir combiné au mien, si !
Elle fronça les sourcils et prit un air soucieux.
- Tu sais ce qu'il font à ceux qui tentent de s'échapper.
Il posa la main sur son épaule et planta son regard obscur dans le sien.
- A partir de maintenant, tant que je suis là, plus personne ne pourra te faire de mal.
Et elle se perdit dans ses yeux.
Caleb la poussait à sans cesse utiliser ses pouvoirs afin de les perfectionner, parfois même jusqu'à l'épuisement. Mais si c'était un moyen de s'en sortir comme il l'assurait, alors elle était prête à tout. Il devenait de plus en plus protecteur, voir possessif. Une nuit, elle se réveilla et elle ne savait plus qui elle était, ni où elle était. Dans un état second, comme sommanbule, elle descendit de sa çabane, et animée par la panique qui l'envahissait, elle courut dans la forêt. Pourquoi n'arrivait-elle pas à se souvenir de son prénom ? Elle tomba à genoux au sol et serra sa tête dans ses mains. La migraine était assourdissante. Elle entendit des craquements et releva la tête. Plusieurs loups se tenaient face à elle. Pour leur échapper, elle devint invisible. Ils passèrent devant elle, reniflèrent une odeur, mais comme ils ne distinguaient rien partirent. Elle poussa un soupir de soulagement. Seulement, elle n'arrivait plus à retrouver son état normal ! Nouveau coup de panique. Elle repartit en courant jusqu'à ce qu'on son corps devienne petit à petit visible. Il faisait noir, et elle ne savait absolument pas où elle était. Elle essaya tant bien que mal à retourner en arrière, mais elle était définitivement perdue. Au bout d'une heure, une silhouette se plaça face à elle. Elle la reconnut immédiatement, et retrouva enfin la mémoire.
- Qu'est-ce qui t'as pris ! s'écria Caleb en courant vers elle.
Il la serra contre lui.
- Désolée, il vient de m'arriver quelque chose s'étrange. répondit-elle, encore sous le choc.
- Ne refais plus jamais ça. chuchota-t-il.
Il s'écarta d'elle, puis se pencha et l'embrassa.
- Je t'aime. murmura-t-il tendrement.
Et elle le crut.
Les crises se multipliaient. Anaïde avait de plus en plus de mal à démêler le vrai du faux. Elle perdait sans cesse le fil de la conversation. Elle avait l'air hagard, regardait ailleurs, elle était là sans vraiment l'être. Quelque chose la dévorait de l'intérieur et rongeait son identité. Et ce quelque chose n'était autre qu'elle-même. Elle contrôlait ses pouvoirs avec grande peine.
Parfois la nuit, elle revenait à elle, à la raison, alors elle se mettait à pleurer, et elle disait « Qu'est-ce qu'il m'arrive, mais qu'est-ce qu'il m'arrive... Je veux redevenir moi, je veux que ce soit comme avant. J'ai si mal à la tête. J'ai quand un vide dans ma poitrine. Ca fait si mal...» Elle était inconsolable.
Elle cherchait du soutien chez Caleb, mais ce n'était pas facile étant donné que la plupart du temps elle oubliait qui elle était. C'était comme si le soleil de son passé lui faisait désormais de l'ombre. Elle se sentait les ténèbres l'engloutirent. Quand elle comprit que c'était l'usage intensif de ses pouvoirs qui la rendait ainsi, elle arrêta de les utiliser. Seulement c'était trop tard.
Parfois elle devenait violente, elle qui était pourtant si douce. Elle se mettait à crier, balançait son verre ou son assiette par terre, cognait les arbres ou les murs jusqu'à avoir les mains en sang.
Un jour, alors qu'elle frappait le mur avec violence, Caleb posa la main sur son épaule. Comme elle ne s'arrêtait pas, il encercla ses bras et la serra contre lui jusqu'à ce qu'elle arrête.
- Ce n'est pas moi. fit-elle dans un murmure fatigué.
- Je sais.
Puis vint ce jour. L'abandon. Comme une goutte qui fait déborder le vase, cette évènement fut un tournant crucial dans la vie d'Anaïde. Plus rien ne serait comme avant. Ils étaient tous à table. Comme d'habitude, Anaïde était ailleurs. Quand soudain, elle ne répondit plus d'elle. Ses yeux devinrent entièrement noirs, elle était enragée. Elle se jeta sur le première personne qu'elle vit et se mit à lui lacérer le visage avec ses ongles. Ils durent être 5 pour l'attraper et l'éloigner de la pauvre victime. Elle sentit qu'on liait ses mains. Son coeur battait à la chamade. Elle ne comprenait pas pourquoi elle venait de faire ça. C'étaient comme des pulsions, son corps ne répondait plus à son cerveau. Elle s'excusa auprès de la personne qu'elle avait griffé mais personne ne perçut son murmure. Deux garçons la saisirent par les bras et la dirigèrent vers la forêt, suivis de Caleb.
Quand elle reprit entièrement ses esprits, elle lui demanda :
- Où va-t-on ?
- Tu verras.
Elle sentit l'angoisse monter en elle.
- Je suis désolée Caleb, pardon, je ne recommencerais plus.
Il évitait de croiser son regard.
- Tu m'aimes encore, hein ? fit-elle.
Il ne répondit rien et sa gorge se noua. Les larmes lui montèrent aux yeux.
- Tu m'aimes encore, hein ? répéta-t-elle, la voix étranglée. Tu sais que ce n'est pas moi tout ça. La vraie Anaïde est là, devant toi.
Toujours pas de réponses.
- Caleb, réponds-moi. Je suis là, pourquoi tu agis comme ça ? implora-t-elle.
Le silence. Elle se mit à pleurer, et ils la jetèrent dans un grillage, rempli de sauvages. Elle n'était pas comme eux. Elle se plaqua contre la grille, tendit la main pour le retenir, mais il s'éloignait déjà.
- Caleb ! hurla-t-elle en pleurant. Ne me laisse pas ! Caleb ! Tu avais dit que tant que tu étais là personne ne me ferait plus de mal ! Caleb !
Elle s'époumonna à crier son nom, encore et encore, mais jamais le garçon ne se retourna.
Puis elle oublia tout.
C'est ainsi qu'Anaïde devint Blizzard.
« Personne ne peut me faire de mal, à part toi. »
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