Chapitre 16 - La dame de l'automne
Isidore
Ce n'était pas la première fois que le prince du Printemps se rendait à Feuillomble, mais la cité ne lui avait jamais semblé aussi peu accueillante qu'aujourd'hui. D'habitude, il y venait avec son père ou sa mère, pour les fêtes de l'Automne. Les souterrains se paraient alors de couleurs automnales, jaunes orangées, des feuilles s'accrochaient aux vitrines des boutiques comme des guirlandes, tandis qu'on dressait de grands marchés avec des étalages garnies de citrouilles et autres cucurbitacées. Ce n'était pas le cas aujourd'hui. La cité de pierre se réveillait à peine. Une fois entrée à l'intérieur, les portes calcaires se refermèrent, les enfermant à l'intérieur comme des proies. Le vent s'éteignit, seulement remplacé par le bruit de leurs pas. Le chemin, tout en terre, descendait dans les profondeurs. Seules quelques lucarnes, percées dans la roche, offraient de la lumière.
Isidore s'efforçait de maîtriser le tremblement de ses mains. Il agrippait fermement son sac, Oscar le suivait. Devant, Fanélia conversait d'une voix dénuée de toute émotion avec Aubin d'Orme. Son amie était tendue, il le sentait, tout son corps se contractait à chacun de ses pas. Il s'en voulait d'être venu ici, mais il n'avait rien maîtriser quant à la destination choisie par les fleurs de lune. Quand il les avait utilisés, il voulait seulement fuir la clairière et partir le plus loin possible de Hyacinthe afin d'éviter qu'il ne les reconduise à Apidae.
Le peintre repassa pour la dixième fois dans sa tête les paroles prononcées par Fanélia, juste avant que l'Ordre du Terrier ne les rejoigne. Son père souhaitait attaquer le royaume d'Envarïs et récupérer ses terres. Oscar était sa pièce maîtresse. Ou peut-être était-ce lui, avec son art ? Il ne le savait plus. La nuit s'étant écoulée, Hyacinthe avait déjà dû rejoindre le palais de lierre. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'Arzel n'envoie Valère à sa recherche. Isidore devait à tout prix convaincre la Dame de l'Automne de lui accorder l'asile, comme lui avait conseillé Fanélia. Il suffirait d'un mot de la Dame pour que le roi soit mis au courant de sa présence ici.
— Qui est cet humain qui vous accompagne, prince Isidore ? entendit-il.
Isidore tourna son regard sur le côté, pour rencontrer celui de Fox. Le faë, la main resserrée sur la garde son épée, à la manière de Fanélia, avançait le menton relevé, les yeux rivés devant lui. Sa prestance et son port altier n'étaient pas sans lui rappeler Ylian, le protecteur de son père. Isidore risqua un regard sur Oscar. On aurait dit un petit animal terrorisé, un écureuil perdu dans un terrier, cerné de prédateurs. Le prince avait envie de le serrer dans ses bras pour lui assurer son soutien et le protéger, mais cela risquait d'être mal vu. Du reste, cela ne le protégerait de rien, et renforcerait les questionnements des uns et des autres quant à sa présence ici.
Isidore réfléchit avant de répondre au garde du corps d'Ines de Montfeuille, cherchant la meilleure réponse à formuler pour ne pas éveiller de soupçon.
— C'est mon assistant, répondit-il finalement. Je l'ai affranchie.
— Votre assistant ? Un humain ?
—On sous-estime les capacités des humains, Oscar a beaucoup de talent. C'est un sculpteur de bois, il m'aide pour mes œuvres.
— Un humain artiste ? Vous vous moquez de moi ?
Fox paraissait sceptique. Isidore se contenta de hausser les épaules, puis se mit à déblatérer sur tout ce qui lui passait par la tête : les fleurs, les pigments, les abeilles, les couleurs, les arbres. Tout ce qui l'empêchait de penser à la situation dans laquelle il se trouvait, et tout ce qui lui permettrait de noyer la présence d'Oscar dans un mélange incompréhensible d'explications loufoques. Il avait toujours été doué pour cela. En général, les faës, lassés par son charabia, finissaient par le laisser tranquille. Affranchir un être humain n'était pas courant à Ephysia, Isidore doutait même que cela ne soit jamais arrivé sans se terminer par la mort de l'être humain en question. Mais la Cour de l'Automne ne pratiquant par l'esclavage, il y avait peut-être une chance pour que l'on voit son affection pour Oscar uniquement comme une lubie princière.
— Vous êtes un curieux personnage, prince Isidore, se contenta de dire Fox. Je comprends mieux pourquoi la Dame souhaite à tout prix vous entendre. Vous êtes plus divertissants que vos frères.
Isidore ne sut pas quoi penser des mots du faë. S'agissait-il d'un compliment ou d'une insulte ? N'ayant aucune envie de détricoter cette phrase pendant des heures, il choisit la première option. Cela lui arrivait souvent, de ne pas comprendre le sens profond des mots que les autres prononcés. Fanélia se moquait gentiment de lui, arguant qu'il n'avait aucun second degré.
Après une marche interminable à travers les galeries, ils pénétrèrent dans une immense caverne, éclairée par des dizaines de minuscules lucarnes, percées dans la roche. La grotte manquait de luminosité, mais les architectes avaient compensé cela par la création d'un puits de lumière, creusé juste au-dessus du trône de pierre sur lequel la Dame de l'Automne était assise. Entourée de ses deux filles, Adélaïde et Inès de Montfeuille, ses cheveux roux relevés en une couronne parsemée de branches et feuilles aux tons automnales, et le corps recouvert d'une longue tunique beige ceinturée à la taille, la Dame de l'Automne laissait son regard vert courir sur les nouveaux arrivants. Leurs peaux brunes s'associaient sans mal aux couleurs automnales affichées sur les grands étendards derrière elle, au milieu desquels on avait brodé un renard. Derrière les héritières de l'Automne se trouvait un faë aux longs cheveux roux lâchés de chaque côté de son visage et aux grands yeux noisette. À peine furent-ils entrés que son regard se dirigea sur Fanélia, qui détourna le sien.
— C'est Orfeo ? chuchota Isidore.
— Oui, répondit son amie, les dents serrées.
Aubin d'Orme rejoignit la souveraine en quelques enjambés. Il s'arrêta devant la Dame et ses filles, puis s'inclina avec respect, avant de murmurer quelques mots à son oreille. Isidore, Oscar et Fanélia, restèrent l'un à côté de l'autre, encadrés par les gardes de l'Automne qui s'étaient joints à eux. Isidore jeta un regard aux trois faës, avant de s'avancer, et de se pencher à son tour en avant, en signe de respect. Les trois femmes lui rendirent son salut, abaissant tour à tour leur menton, jusqu'à ce qu'il se relève, la main posée sur le cœur, en signe de paix.
— Ma Dame, commença-t-il, nous sommes venus demander l'asile auprès de votre Cour.
— Voyez-vous cela, répondit la Dame de l'Automne, un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qui pousse le troisième fils d'Andonéïs, sa protectrice et un humain, à demander ma protection ? Vous ne vous plaisez plus dans votre palais de fleurs, prince Isidore ?
— Disons que j'avais envie de voyager, répondit-il, l'air de rien.
Adélaïde de Montlierre lâcha un rire. Isidore tourna son regard vers elle, presque étonnée qu'elle n'ait pas réagi. La réputation de l'héritière de l'Automne la précédait. Dans toutes les Cours, on la disait ambitieuse et calculatrice. Elle repoussait une à une les demandes d'épousailles formulées par des faës de haut rang. Les héritiers du Seigneur Hélios, de la Cour de l'Été, l'avaient tous courtisés un à un, sans succès. Certains prétendaient qu'elle n'attendait qu'une seule demande : celle d'Arzel de Montlierre, afin d'accéder au trône du Printemps. Malheureusement, celui-ci semblait plus intéressé par son travail militaire que par les histoires de cœur. Du reste, les faës de l'Automne étaient réputés incontrôlables, et Arzel n'aimait rien d'autre que le contrôle. Une faë comme Adélaïde ne serait pas assez docile pour lui. S'il devait jeter son dévolu sur l'une des filles de la Dame, Isidore était certain qu'il choisirait Inès, plus calme et posée que sa sœur, plus soumise aussi.
— Ne nous prenez pas pour un idiot, prince Isidore, attaqua Adélaïde. Le chant des feuilles a porté jusqu'ici. Nous savons que vous avez fui votre Cour.
— Ce n'est qu'une question d'heure avant que votre père et vos frères n'envoient leurs abeilles à votre recherche, poursuivit Inès.
— Ils sauront que vous n'avez pas trouvé refuge dans celle de l'Été, reprit Adélaïde. Ces faës des sables sont alliés et amis avec vos frères depuis des lustres. Ils se tourneront forcément vers l'Hiver et l'Automne.
— Qu'avons-nous à gagner en vous accordant notre protection ? termina la Dame.
Isidore sentit son cœur se contracter. La question était posée. Les faës de l'Automne n'agissaient jamais que dans leur propre intérêt. S'il voulait éviter qu'ils ne les dénoncent auprès de ses frères, il devrait leur offrir quelque chose en échange, cela coulait de source. Malheureusement, il ne possédait rien d'autres que ses pinceaux, ses carnets et deux chemises emportées avec lui. Il avait déjà mangé tous ses biscuits et abandonné les myrtilles en forêt. Ses maigres possessions ne constituaient en rien une monnaie d'échange.
— Nous n'avons besoin que de quelques heures pour nous reposer, reprit-il. Nous ne nous attarderons pas.
— Cela ne répond pas à notre question, le coupa Adélaïde.
Il le savait, mais il n'avait rien à leur offrir et ils avaient besoin de temps.
— Où souhaitez-vous aller, Isidore ? demanda plus délicatement Inès. Vous êtes un prince de Cour, votre père ne vous laissera pas quitter le Printemps, vous le savez. Votre fuite ne peut que mal finir.
— Auriez-vous une idylle avec celle-ci ? cracha Adélaïde, le regard rivé sur Fanélia. Vous avez décidé de vous marier en secret et de fuir le Printemps pour prendre un bateau qui vous emmènera au-delà des mers ?
Un éclat de rire répondit à sa question. Isidore tourna son regard vers Orfeo, dont les yeux ne cessaient de revenir inlassablement vers Fanélia, et sur la cicatrice qu'elle portait en travers du visage. À sa ceinture brillait la lame d'un poignard, glissée dans un fourreau. Le même poignard que celui que portait toujours son amie à sa ceinture.
— Fanélia est incapable d'aimer, cracha Orfeo. Elle n'est sûrement ici que par devoir. Sinon, elle n'aurait jamais mis les pieds dans cette Cour. Jamais.
Les yeux d'Orfeo glissèrent sur Fanélia, menaçant. On dirait qu'il cherchait à faire passer un message à son ami. Fanélia ne répondit rien, Isidore frémit. Il n'aurait jamais dû venir ici avec Fanélia, il le savait, elle lui avait mille fois répété qu'elle ne devait pas remettre les pieds à Feuillomble.
La Dame siffla, rappelant à Orfeo quel était son rang. Isidore sentit ses poings se contracter. Des petites fleurs se mirent à germer le long de ses poignets, puis remontèrent sur ses manches, jusqu'à son coude. Son cœur tambourinait fort, il n'aimait pas que l'on s'en prenne à Fanélia, il n'aimait pas non plus que l'on psychanalyse sa vie.
— Cela n'a rien à voir avec l'amour, répondit Isidore, nous partons rejoindre la Cour de l'Hiver pour ... une affaire personnelle.
— Cette affaire a-t-elle quelque chose à voir avec ce mystérieux portrait dont tout le monde parle ? demanda soudain la Dame. Les vents ne se sont pas contentés de chanter votre nom Isidore, ils nous ont aussi fait part de vos talents. Vous n'êtes pas sans savoir à quelle vitesse les rumeurs se répandent.
La Dame recula, son dos heurta le dos de son trône, ses doigts cliquetèrent sur les accoudoirs. Isidore sentit son cœur s'accélérer encore. À combien de personnes Adonis avait-il parler ? Hyacinthe savait pour ses portraits. Arzel aussi. D'autres encore sûrement. Il n'était au courant de l'horreur qu'il avait créé que depuis quelques heures, et voilà qu'il apprenait que des dizaines d'autres faës l'étaient aussi. Combien s'étaient déjà servis de ses œuvres pour faire le mal et torturer les personnes représentées ? Isidore ne supportait pas l'idée que sa magie et son art puissent être employés à cela.
Non, il ne le supportait pas.
Par terre, des centaines de roses se mirent à germer une à une. Des lianes raclèrent le sol terreux, s'accrochant comme elles le pouvaient. Des feuilles de lierre s'enroulaient autour des pétales, grimpant doucement en direction du trône...
— ASSEZ ! hurla Adélaïde.
De la main, elle balaya l'air. Une nuée de feuilles mortes souffla sur la pièce, forçant Isidore à se protéger les yeux. Il mit sa main devant sa tête, tandis que tous les gardes autour se baissaient pour éviter de finir sur le sol à cause du vent. Quand il rouvrit les yeux, les roses s'étalaient sur le sol, mortes.
— Vous avez tué mes roses, chuchota-t-il.
— Votre magie n'a pas être à utilisée entre ses murs ! rappela Adélaïde. Vous demandez l'asile et vous nous attaquez avec vos racines. Comment osez-vous ?
— Il suffit ! Adélaïde ! la coupa la Dame. Je n'ai que faire de vos querelles.
Elle se leva, quittant son trône pour venir le rejoindre. Sa tunique, terminée par une longue traîne dans laquelle s'accrochaient des feuilles et des branches, la suivait en emportant les dernières roses mortes sur le sol. Derrière, Adélaïde fulminait. Orfeo s'était rapproché et chuchotait à son oreille. Fanélia s'avança vers Isidore, suivi par Oscar qui ne la quittait pas, et qui observait la caverne d'un air affolé. Que pensait-il en ce moment ? Il devait être perdu, tétanisé, aux prises avec des éléments qu'il ne comprenait pas. Isidore sentit la main de Fanélia l'effleurer, stipulant de façon silencieuse qu'elle était là pour le protéger. Elle se sacrifierait pour lui s'il le fallait, il le savait. La Dame s'arrêta devant eux.
— Je suis heureuse de te revoir, Fanélia, dit-elle à sa protectrice. Même si j'aurais apprécié que cela soit dans d'autres circonstances.
Fanélia inclina doucement la tête, en signe de respect. De loin, elle continuait de surveiller Aubin et Orfeo, les deux gardes conversaient avec les héritières, sans cesser de leur jeter des coups d'œil. Isidore fit de son mieux pour se concentrer, il sentait la fatigue l'écraser. La nuit avait beau s'être écoulée en quelques minutes à peine, l'absence de sommeil se sentait. Il aurait bien dormi quelques heures, dans l'une des chambres du palais troglodyte, dont il savait les lits confortables.
— J'accepte de garder votre présence ici secrète, déclara la Dame de l'Automne, en échange d'un portrait.
Isidore serra les poings un peu plus fort. Depuis qu'elle avait évoqué son art, il pressentait que c'était ce qu'elle voulait. Ses yeux glissèrent vers Oscar, le jeune homme se tenait sur le côté, légèrement en retrait, mais suffisamment prêt pour qu'il puisse sentir ses mains trembler et entendre son souffle.
— De qui souhaitez-vous que je réalise le portrait ? demanda Isidore.
— Andonéïs de Montlierre.
Isidore ouvrit de grands yeux. Un portrait de son père ? Le roi du Printemps. Avec ce qu'il venait d'apprendre sur sa magie et l'usage que l'on pouvait en faire, il doutait que remettre un portrait du roi d'Ephysia entre les mains de la Dame de l'Automne soit une bonne idée. Déjà que l'héritière convoitait le trône en espérant un mariage avec Arzel, il n'allait pas en plus fournir une arme contre son père à la souveraine de l'Automne. Il n'appréciait pas plus que cela son géniteur, ce dernier ne lui avait jamais accordé aucun crédit, arguant qu'il était trop sensible et le remettant entre les mains de ses frères bourreaux, pour l'endurcir. Mais il ne souhaitait pas pour autant le faire souffrir. La vengeance n'avait jamais été sa motivation pour partir d'Apidae. Il voulait seulement raccompagner Oscar et trouver un endroit où on le laisserait exister en paix. Être lui-même.
— Je ne veux pas être à l'origine d'un coup d'état.
— Qui vous parle de renverser le trône ? répondit la Dame. Je veux seulement une protection, au cas où votre père ferait pression sur moi pour exiger quelque chose que je ne souhaite pas lui donner. Une guerre, par exemple.
Les mots de Fanélia lui revinrent à l'esprit. Son père comptait attaquer Envarïs. Il avait demandé aux autres Cours de s'allier à lui et celle de l'Automne avait refusé, déclarant sa neutralité. Pouvait-il exiger d'eux qu'ils combattent ? Les doléances de la Dame pouvaient-elles n'être motivées que par un simple désir de protéger les siens contre la tyrannie de son père ? Isidore aurait aimé y croire, mais il connaissait l'Automne. Ce n'était pas pour rien qu'on les disait rusé comme des renards et que cet animal était l'emblème de leur Ordre. Il s'était fait plus d'une fois embobiner en exécutant des commandes pour eux, ne recevant jamais les paiements demandés.
— Vous avez un grand pouvoir Isidore, ne le laissez pas être gâché par vos principes, poursuivit-t-elle. Vos frères vous ont toujours traité avec mépris, votre père aussi. Vous savez ce que vaut votre art à présent. Dessinez-les et vengez-vous.
— La vengeance ne m'intéresse pas, répliqua-t-il. Je ne souhaite pas faire de mes œuvres des armes.
— Alors dans ce cas, je devrais vous dénoncer, vous, votre abeille et l'humain que vous trainez à vos côtés.
Ses yeux se posèrent sur Oscar, il se recroquevilla sous son regard. Isidore sentit son cœur battre un peu plus. Le jeune homme était sans défense ici, il n'avait aucun moyen de sortir de ce palais sans lui. S'ils ne trouvaient pas une façon de négocier avec la Dame, c'en serait fini de leur folle escapade. Leur fuite n'aurait duré qu'un jour à peine. Isidore n'avait aucune envie de céder à la demande de la Dame et de réaliser ce portrait, mais il voulait protéger Oscar, pour lui prouver que tous les faës n'étaient pas comme ses frères.
— C'est d'accord, murmura-t-il. Un portrait de mon père contre l'asile.
Fanélia fronça les sourcils. Isidore s'empressa d'ajouter :
— Mais pas maintenant, je ne commencerai pas à peindre avant que nous nous soyons reposés et sustentés.
— Marché conclu.
La Dame de l'Automne tendit sa main devant elle. Chez les faës, un marché était un marché. Une parole devait forcément être exécutée, surtout entre deux êtres possédant la magie. Isidore frappa dans sa main. Il savait qu'il venait de sceller son sort. Il devrait réaliser ce portrait. Un jour.
L'artiste retira ses doigts et sourit. On le prenait peut-être pour un idiot, mais la Dame n'avait jamais précisé pour quand il devait réaliser son œuvre. Il pourrait toujours la peindre dans mille ans s'il le voulait.
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