Chapitre 1:

Aujourd'hui était un grand jour. Je me suis réveillée le cœur en joie et l'esprit léger. Émilie m'aida à enfiler ma plus belle robe, elle noua ensuite mes cheveux bruns en un chignon élaboré. Je me souviens avoir presque était surprise devant mon miroir. Mon reflet renvoyait une image rare, la délicate dentelle dénudée mes épaules et ma coiffure relevée m'était en avant mon port de tête et je semblais sereine. C'est cette sérénité qui m'avait le plus étonné. Je pouvais sentir l'effervescence de toutes les dames et nobles de la Cour mais également le murmure feutré des domestiques préparant avec empressement les derniers préparatifs de cette journée.

Quelle journée! Je ne veux oublier aucun détails, me souvenir de chaque émotions et revivre cette journée historique.

À 10 heure avait débuté les célébrités. Je me suis rendut à la salle de Réception. Je me souviens avoir observée quelques instants le ciel étoilé avant d'être finalement rentré avec détermination dans la salle déjà en effervescence.

Les lieux étaient encore plus beaux que d'habitude. Les cristaux des lustres semblaient plus scintillants, les étoiles plus mystérieuses, l'ambiance plus festive. Tous les nobles avaient mis leur plus beau atour, les gardes étaient plus nombreux et disposés à intervalle régulier au bord des murs.

L'annonceur arriva et fit naître le silence en tapant le bout de son bâton sur le sol en marbre. Les trois coups résonnèrent. Les nobles se séparènt de chaque côté de la salle, créant une allée entre les portes en bois massif et l'estrade royale sur lequel repose les trônes.

- Ses Majestés, le Roi Philippe IX et la Reine Louise Andrée, avait t-il annoncé

Les portes se sont ouvertes en grand, le Roi et la Reine sont apparus et ont avancé dans l'allée. Les nobles s'abaissaient dans leur sillage créant une vague qui les suivaient. J'étais tout au bout de l'allée, au plus près de l'estrade, et donc la dernière à faire la révérence, j'étais remplie d'allégresse et d'adrénaline, mon coeur manqué d'exploser. Mais j'affichais tout de même cet air serein habituel sur mon visage.

Quel moment exeptionnel, je ne pourrais jamais l'oublier. Cette impression d'être sa fille, c'était incroyable.

Lorsque je me suis redressée la Reine me fit un léger sourire. Elle et le Roi n'avaient cessé de regarder en face d'eux lors de leur avancée, mais elle s'était tournée pour moi. Je l'adore, je l'estime énormément et plus je grandis plus je me rends compte de ma position avantageuse à la Cour.

Le Roi et la Reine atteignirent leur trônes et s'asseyèrent.

L'annonceur avait ensuite présenté le Roi et la Reine d'Autriche, d'Espagne, d'Italie, d'Angleterre et d'Allemagne.

Les dirigeants s'installèrent de l'autre côté de l'allée, juste en face de moi. Je me souviens d'ailleurs que face à tous ses dirigeants le rouge m'était monté aux joues.

L'adrénaline coulait dans mes veines et mon cœur manqua d'exploser lorsque je vis Louis. Il ne m'avait jamais fait cet effet là. Il était habillé comme un roi et inspirait le respect. Il s'avançait droit comme un i.

D'ailleurs j'avais ressenti sa tension et son stress.

Derrière lui sa femme Catherine, ancienne princesse d'Italie, j'avais vut un sourire triste se dessiner sur son visage lorsqu'elle avait posé les yeux sur ses parents et son grand frère. Rares sont les occasions réunissant autant de familles royales, des princes et des princesses venues de différents pays d'Europe. Un instant je ne me suis pas sentie à ma place, une vague de doute m'avait envahi, je ne méritais pas cette place d'honneur. Mais cette vague parti aussi vite qu'elle n'était arrivé lorsque mon regard avait croisé celui de Louis.

Je lui avais souri de cet air serein que j'avais l'habutude d'arborer, ce qui le fit lui aussi sourire, réduisant quelques peu son angoisse.

Je ne dis pas qu'il s'effondrait de stress! Je me corrige immédiatement je ne voudrais pas faire croire ce qui n'est pas du tout le cas. Il paraissait comme d'habitude, parfaitement à l'aise et sûr de lui. Mais je le connais depuis longtemps et même si l'on ne le voyait pas je savais qu'il stressait tout de même quelques peu. Après tout aujourd'hui était le plus grand jour de sa vie.

Je viens de réaliser une chose, je ne voudrais pas l'oublier mais je ne l'avais jamais perçu comme cela, aujourd'hui j'avais ressenti quelque chose de nouveau en le regardant. Peut-être était-ce juste la fierté de réaliser qu'il était devenu adulte. Le temps est passé à vive allure j'ai l'impression qu'hier encore nous jouions à nous attraper dans les couloirs du palais.

Le Roi s'était levé tandis que son fils s'agenouillait face à lui. Le Roi avait ôté sa couronne et l'avait tenu au dessus de son fils tandis qu'il récitait son discours.

Je peux encore entendre sa voix résonner dans ma tête.

- Aujourd'hui est un grand jour pour nous tous. Mon fils je te lègue ma couronne, mon trône et notre Royaume. Puisses-tu lui apporter la prospérité.

Il avait alors déposé la couronne sur les cheveux foncés de Louis, le transformant en roi. Tous en cœur nous nous sommes écriés:

- Vive le Roi! Vive le Roi!

Louis s'est relevé, son père lui fit un bref salut de la tête. L'ancien roi se posta sur le côté de l'estrade tandis que Louis se mit devant son nouveau trône regardant vers nous. La tête haute, il rayonnait de pouvoir.

Ensuite ce fut au tour de la Reine de couronner l'ancienne dauphine. Lui laissant ensuite son trône. Elle s'y était assise, le Roi avait ensuite annoncé le début des festivités.

J'étais un peu triste tout d'abord, me disant que Louis ne pourrait pas s'amuser. Mais en fait j'avais tort après quelques musiques il vint nous rejoindre pour danser avec la Reine.

Je me souviens encore de l'expression de fierté sur le visage des anciens Roi et Reine installée sur de plus petits trônes sur l'estrade. Ils semblaient apaisés.

J'ai beaucoup dansé et ne me souviens plus avec qui. Mais cette soirée était superbe. Je suis enthousiaste à l'idée des futurs bals. Une semaine de festivités! Bon Dieu je vais y perdre mes pieds!

Le jour du Couronnement de Louis XIX
Dimanche 17 mai 2322
Au château de Versailles
Mademoiselle Gautier

Je pose mon stylo et referme mon carnet. J'ouvre le tiroir, l'y range et le referme à clé. Je cache la clé dans un petit coffret. Puis enfin vais me coucher après cette éprouvante journée.

Je suis réveillée par la lumière du soleil s'infiltrant entre mes rideaux mal fermés.

Je grogne en appelant ma dame de chambre. Elle me fait une révérence en me demandant ce qu'il ne va pas.

- Les rideaux sont mal fermés, je grommelle.

- Désolé mademoiselle mais il est tout de même l'heure de se lever.

- Et c'est une grande journée, la fête s'étend une semaine... je dois me motiver.

Malgré tout je reste allonger sur mon lit le sourire aux lèvres et les yeux clos.

- Mademoiselle, me gronde gentiment Émilie

Je me fais violence et m'extirpe du confort de mon matelas.

- Je me suis permise de vous préparer une robe différente pour votre journée et pour le bal.

- Vous avez bien fait.

Je garde le sourire aux lèvres. Comment ne pourrais t-on pas être en joie?

J'écoute le chant des oiseaux tandis qu'Émilie m'aide à me préparer. J'enfile les différentes couches de ma robe à fleur bleues, elle noue à m'en étouffer le corset blanc et prend le temps d'enfiler des rubans bleus et blancs dans mes cheveux.

- Vous êtes superbe mademoiselle.

- Merci, je me regarde dans le miroir défroissant des plis imaginaires sur mon jupon très printanier.

J'adore toutes mes robes mais celle-ci je ne la porte qu'au printemps, elle est blanche avec des fleurs bleues dessus. Ces couleurs mettent en avant le contraste de ma peau claire et de mes cheveux foncés. Elle est comme le printemps plutôt simple, sans fanfreluche mais renvoie une image de douceur et de beauté.

Je quitte ainsi mes appartements et me rends à la Salle à Manger. En passant dans la galerie des Glaces je me rends compte que notre Royaume a une histoire compliquée, que sa relation avec la monarchie a été brouillé, mais malgré tout elle en a retrouvé sa splendeur d'antan, comme ces miroirs ont retrouvé leur éclat.

J'arrive seule dans la vaste pièce, à mon arrivé je m'incline en signe de respect. Je me redresse et réalise que je ne sais pas où me mettre à table. Avant j'étais à côté de Louis, puis il s'est marié et sa femme à alors pris la place qui lui revenait de droit, je me suis alors retrouvé en face d'elle et à côté de la Reine. Désormais tout était chamboulé. Le nouveau Roi et la nouvelle Reine ont pris leur nouvelle place. Louis et donc en bout de table avec Catherine à sa gauche et, à sa droite, il y a désormais ses parents. La place à la gauche de la reine et laissée libre en signe de respect pour leur futur enfant qui prendra cette place.

Après la famille royale les nobles sont normalement disposés par ordre d'importance et d'influence. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas mangé à côté de mes parents mais même là ça n'irait pas. Les places des nobles sont aujourd'hui et jusqu'à la fin des célébrations réservés aux différentes familles royales acceuillies.

Une seconde table a donc été mis à disposition pour les membres de la Cour, mais j'hésite à m'y rendre, presque depuis toujours le prince Louis tenait à ce que je mange avec lui. Est-ce le cas aujourd'hui ou vais-je tout de même rejoindre mes parents?

Le Roi est en pleine discussion avec le roi d'Espagne lorsqu'il regarde dans ma direction, comme s'il avait ressenti que j'étais là.

Il fronce les sourcils un instant, avant de jeter un rapide coup d'œil aux places de libre autour de lui.

- Aliénor venez.

J'obéis et fait de nouveau une révérence une fois que je l'ai rejoint.

- Vous savez que vous faites parti de la famille, je ne voudrais pas briser le cœur de vos parents mais j'apprécierais que vous mangiez avec nous.

- C'est un grand honneur pour moi Votre Majesté mais où comptez vous me mettre?

Il m'indique la place vacante à côté de sa femme.

- Nous n'avons pas encore d'enfants, asseyez-vous donc ici.

Je refais une révérence pour le remercier et m'installe entre ma Reine et le Roi d'Italie. Je ne peux m'empêcher de me sentir coupable de séparer le père et sa fille. Cela va bientôt faire un an qu'elle et Louis se sont mariés et qu'elle a donc du quitter sa famille et son pays. Je compatis à son sort à chaque fois que je la vois mais je sais qu'elle ne m'apprécit pas.

Le repas est servi à 7 heure pile, je commence à manger silencieusement, mal à l'aise. Pour pouvoir parler à quelqu'un il faudrait que celui-ci commence par m'adresser la parole, mon rang étant inférieur à tous ceux qui sont assis à cette table.

Les deux princesses espagnoles me regardent étrangement, l'une des deux jumelles chuchote quelque chose à l'autre qui en pouffe de surprise ou de rire, difficile à dire. En tout cas je suis presque certaine qu'elles parlaient de moi, vu les regards qu'elles me jetaient.

Ce que je peux comprendre, ils m'ont tous forcément déjà vu au mariage de Louis mais en vu des privilèges qu'il m'accorde ils doivent tous croire que je suis sa maîtresse. Cette idée me rend encore plus mal à l'aise et j'essaie de le dissimuler en mangeant mes oeufs brouillés.

- D'ailleurs prince Enzo, avez-vous trouver une fiancée?

Le grand frère de la Reine lui répond:

- Malheureusement non, lors de votre mariage j'ai longuement réfléchi et observé les nobles de votre Cour mais ne me suis pas encore décidé. J'espère bien enfin trouver ma femme lors de notre séjour ici.

- Je l'espère pour vous aussi, la France tient à honorer ses promesses.

- D'autant plus que nous vous avons donné notre fille, intervient le Roi italien

Le prince héritier de la couronne italienne, Enzo, doit épouser une française. Lors de la montée en puissance des royautés européennes, les pays se sont mis d'accord. Les mariages sont arrangées avec un membre d'une royauté étrangère et tous les enfants d'un Roi et de sa Reine doivent épouser une personne d'un même Royaume.

Louis ayant était promis à la princesse italienne, la France doit une épouse au prince italien, et bien que celui-ci soit légèrement plus agé que Louis, il n'a toujours aucune fiancée. Louis est fils unique et l'Italie cherche donc sa dauphine parmis les jeunes nobles de la Cour versaillaise.

Toutes les demoiselles de mon âge essayait déjà de conquérir son cœur lors du mariage de sa sœur, sauf moi, je suis heureuse à Versailles. Peut importe qui l'on m'oblige à épouser, j'ai confiance en mes parents ils choisiront quelqu'un de mon âge, mais je ne veux pas quitter Versailles.

- La France tient à offrir un bon parti à l'Italie, je propose de refaire une présentation de ces demoiselles à votre fils, en fonction bien sûr de leur rang.

Le père observe l'approbation de son fils, celui-ci accepte cette idée. À la fin du petit-déjeuner les princesses et leur mère suivent la Reine et la Reine Mère dans le Boudoir, tandis que les nobles quittent les lieux pour vaquer à leurs occupations. Les hommes des familles royales restent tandis que Louis nous demande de faire une ligne classée par rang de noblesse.

Je me place tout au bout.

- Commençons, Enzo voici la fille des ducs du Grand Est.

Je fais une révérence.

- Il me semble que cette demoiselle vous est chère, dit-il à Louis.

- C'est vrai, elle a toujours été une sœur pour moi.

Tous les princes sont en avant tandis que leur père reste en arrière, cependant tous m'observe tout de même.

Je suis troublée par le regard que me pose Enzo, il semble presque curieux, il ne m'adresse pas un mot et Louis lui présente ensuite les autres filles de duc.
Une fois la vingtaine de demoiselles présentée, le prince se tourne vers le Roi de France.

- Je suis déçu de voir que je me souviens d'elle, la situation n'a donc pas changée depuis la dernière fois. Normal, il soupire, mais je ne sais pas comment trouver une reine ainsi.

- Elles sont toutes parfaitement éduquées.

- Je m'en doute, je m'en doute, dit-il avec une pointe de désepoir. Qu'en pensez vous père?

- N'importe qui ne peut pas devenir ta femme, intéresse toi seulement au cinq plus nobles. Je te laisse faire le reste du choix tu seras bientôt roi, tu es capable de prendre une telle décision.

Le prince Enzo se retourne vers nous, observant attentivement ses cinq prétendantes. Il fait volte-face à peine après avoir posé les yeux sur moi en disant qu'ils pouvaient y aller. Tous les pinces et les rois partirent à la chasse.

Une fois seules elles se tournent toutes vers moi me regardant d'un oeil noir. Je les ignore et part avec l'intention de me balader dans les jardins.

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