Nyra ou comment essayer de ne pas finir en steak frites
Comme d'habitude je ne prêtais que peu d'attention aux "cours" de début d'année, c'était d'un ennui mortel. Enfin la fin des cours sonna, enfin la liberté. Tarys avait décidé de rester au lycée avec quelques amis de son ancienne classe et me laissa donc rentrer seule chez nous. En arrivant je m'affalais sur mon lit défait du matin, quoi de mieux qu'un bon jeté sur son lit pour commencer une heure à rien faire ? Mon téléphone vibra, c'était Tarys.
- Oui allô Tarys ?
- Hey andouille, tas pas oublié un truc ?
- Heu non quoi donc ?
- Bon anniversaire ma soeur !
- Oh mince ça m'étais sorti de la tête ! Bon anniversaire à toi aussi !
- Allez, pour tes 18 ans fais une résolution que je dois tenir.
- Sérieux ? Tu vas vraiment la tenir ?
- Si je te le dis , ricana au bout du fils ma soeur.
- Ok, voyons voir, je voudrais que tu sois plus sociable et que tu ne me surprotège pas autant à chaque personne qui essaie de m'adresser la parole.
- Hum, bon d'accord, j'essaierai, promis. À mon tour !
- Hey c'était pas dans le deal !
- On fait 50/50. Je voudrais que tu te mettes au sport sérieusement. Je t'envoie un programme que tu devras respecter tous les jours !
- Si tu fais l'effort que je te demande, je ferais le programme. Déjà que depuis ma plus tendre enfance tu essayais de me tuer à coup de course et tractions...
- Mais noooon, je n'aurais jamais fais ça moi, rigola Tarys, allez tête de noeud, je dois filer, je t'envoie tout par message et commences dès ce soir.
- D'accord, dis je en ronchonnant.
Tarys rigola en raccrochant.
Quelques secondes plus tard mon téléphone vibra à nouveau pour afficher le programme (qui aura certainement ma peau) de Tarys. J'y jetais un coup d'oeil, ce soir c'était course (5km) en endurance. Autant m'en débarrasser maintenant. Je me changeais, pris mes baskets, mes écouteurs et hop me voilà partie courir. Si un jour on m'avait dit que j'aurais fait ça de bon coeur, j'aurais rigolé mais là c'était pour acquérir la liberté sociale vis à vis de ma soeur. Qu'est ce que je ferais pas pour avoir la paix parfois ... Je me dirigeais vers la grande forêt qui bordait notre maison à petites foulées. Mon souffle régulier se répercutait dans le silence de la forêt. Je n'aime pas particulièrement le sport mais courir fais partie d'une des activités sportives que je préfère. Un craquement de branche se fit entendre sur la droite, mon sang ne fit qu'un tour et j'accélèrais la cadence. La peur au ventre, je filais au travers des bois, sur un sentier bien connu. Essoufflée, je dû m'arrêter au bord du ruisseau non loin de là où je me baignais étant petite. Je rigolais de ma bêtise, fuir pour un si petit bruit ! Non mais qu'elle idiote ! "Oui mais si c'était une bête sauvage ultra féroce avec pleins de crocs et de griffes comme un ours ou un loup ?" Me chuchota ma conscience. Des ours ou des loups ? Ici ? Alors que ce sont des animaux peureux et craintifs ? "Oui mais c'est peut être un mâle solitaire énorme et qui mange les humains ou une femelle défendant ses petits ?", Foutue conscience .... pourquoi je dois toujours radotter sur la moindre petite chose significative ? C'est complètement stupide de flipper pour un craquement de branche ! Je soupirais de ma propre bêtise et après un dernier regard vers le chemin d'où je venais ("pour apercevoir la bêêêête" comme dirait ma conscience), je m'en retournais à mon footing. La maison ne devait plus être très loin maintenant. Le paysage défilait autours de moi, comme légèrement flouté. Soudain, je freinais des quatres fers, en contre bas du ruisseau, il y avait un loup ! ("Aaaah j'avais raison" claironnait ma conscience ) Il se désaltérait paisiblement au bord de l'eau, il était magnifique avec un pelage blanc comme la neige. Il releva la tête avec la plus grande des grâces et je m'aperçus qu'un de ses yeux était bleu tandis que l'autre était marron. Je n'en revenais pas...j'avais devant moi un loup blanc aux yeux verrons ! C'était pas banal tout de même ! J'avais beau essayer de ne pas faire de bruit, et tenter de reprendre une respiration normale, mon souffle restait court et irrégulier. Étant accroupie pour ne pas me faire repérer, mes poumons étaient comprimés, ce qui n'arrangeait pas ma situation, je tentais de me relever doucement mais évidemment je vacillais et perdis l'équilibre pour tomber quelques mètres plus bas sur la rive gauche du ruisseau, pile en face du loup, complètement ahuri de ma surprenante arrivée, qui était sur la rive droite. Mon coude était égratigné mais superficiellement, mes cheveux attachés étaient complètement emmêlés, super je vais passer des heures à les remettre en place. Le loup, remit de sa surprise, coucha les oreilles et grogna. Merde je suis dans une mauvaise situation.
- Du calme, je ne vais rien te faire, j'ai trébuché, je ne voulais pas te faire peur ou t'embêter.
Quelle idée de parler à un loup ! Il ne doit pas comprendre un mot de ce que je dis ! J'espère que moins que mon ton doux lui fera comprendre qu'il faut pas m'attaquer, j'aimerai rester en vie silvousplaitmerci. Le loup grognait et se hérissait. Ça sent pas bon. Je me relevais doucement et reculais avec prudence. Le loup claqua des mâchoires et suivi mon mouvement en se mouvant lui aussi. C'est à lors que je remarquais que son flanc droit était lacéré, de longues traces de griffes traduisant un combat avec un autre de ses congénères des plus violents. Le loup tourna la tête vers ses blessures puis moi, il renâcla puis s'enfuit dans la forêt. Mon esprit n'arrivait pas a croire ce qui venait de se passer. Je remontais en toute hâte sur le chemin et courru comme une dératée sur le sentier du retour. Une fois chez moi, je me plongeais dans un bain d'eau glacée et pansais mes blessures (superficielles tout de même) avant de m'effondrer sur mon lit...
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